Une saison...

Alors voilà, c'est l'hiver, la neige tombe à gros flocons (bah quoi? je vous fais la météo sur Bruxelles ); ça me fait penser que j'aimerais bien savoir quelle est votre saison, préférée (ou celle que vous aimez le moins). Mais ce dont je suis surtout curieuse, c'est de la manière vous percevez les choses.

Donc je vous propose de faire la description d'une période de l'année, d'un point de vue interne. J'espère que ça en intéressera certains

L'automne. Voila ma saison préférée. En Normandie, le soleil rasant émet une lumière très blanche qui met en valeur toutes les couleurs de la nature.

Ha! Ces couleurs! Elles se réveillent justement. Non qu'elles soient plus nombreuses qu'au printemps, mais le chaos les domine. Du lit de nos prairies au ciel qui se défile à longueur de temps, les couleurs et leurs intensités changent. Il n'y a qu'à prendre un appareil photo en main, rester sur place, et l'on prend en un jour des milliers de photos sorties de pays lointains, qui jamais ne se ressemblent.

La légende veut que dans mon pays, même les grenouilles doivent porter de bottes... Je confirme. Certains trouvent cela monotone, et pourtant... que le ciel soit clair et ensoleillé, ou noir et déversant sa rage et ses larmes, c'est la vie qui domine. C'est une révolution. Cette eau qui nous vient du ciel évite les sècheresses de l'été qui suivra. Cette rage insolite et surprenante de la nature tue la vieille garde végétative et sèche pour laisser pousser les nouvelles graines déversées sur le sol.

Saison enragée, et pourtant saison de douveur; Il ne fait plus chaud, il ne fait pas encore froid. Le climat tempérée par la mer apporte une ambiance de rêve. Vous voulez avoir chaud? Marchez dans un rayon de soleil. Un peu plus de fraicheur? Assayez-vous au pied d'un arbre.

Bon! évidement, pour la plupart d'entre vous, c'est aussi la période où l'on reprend le boulot. Mais pour les agriculteurs, c'est aussi la fin de la récoltes. Bien sur, il faut recommencer à semer, mais le rythme de travail est plus agréable. C'est pour moi la seule véritable saison de transition et de changement. Le grand nettoyage d'automne. Le printemps lui, n'en est que la conséquence visible.

La saison que je préfère est le printemps puisque le brouillard et le froid disparaissent petit à petit.

Le printemps est une saison agréable car l'on peut sentir une petite brise dès le matin. Le ciel bleu est de retour avec son soleil qui nous entraîne au dehors pour parcourir de nouvelles ruelles encore inconnues. Le bleu me fait aussi penser à la source, aux flots qui ruissèlent. La nuit est aussi belle que le jour parce qu'on peut se laisser guider par une nuit d'étoiles.

Vous pouvez alors vous demandez: pourquoi le printemps? La raison est que les oiseaux reviennent chanter à nos fenêtres, les fleurs naissent et s'accroissent. Toutes les couleurs se sont fixées un rendez-vous au sein des jardins comme le rose, le rouge, le violet, le bleu, le jaune...

Ne dit-on pas non plus que le printemps soit la saison des amours? C'est la saison des amours, tous les animaux batifolent. On peut observer les oiseaux qui batifolent et les hommes courtiser. Enfin, c'est le temps des nouvelles rencontres.
Le printemps rappelle tant la gaîté lorsque l'on croise des gens car on peut examiner le plus souvent des individus qui ont le sourire aux lèvres...

N'est-ce pas le bonheur tant attendu?

Que pensez-vous de ce texte??

Ma saison préférée est celle du moment, car toutes ont leur beauté singulière, évidemment différente. D'ailleurs, ne nous ennuierions-nous pas si nous ne connaissions qu'une seule saison, même celle qui a notre préférence actuellement ?

Ainsi je vous parlerai de l'hiver, puisque nous y sommes officiellement depuis hier, qui est pour moi la saison du repli sur soi, de l'obscurité qui nous accable avant de rebrousser chemin passé Noël.

Ah ! La neige, qui gomme toutes les laideurs, tel un maquillage de pureté angélique : quel plaisir de se réveiller dans un silence feutré, sans bruit de voitures qui passent !
Plus tard, c'est un autre émerveillement que celui d'ouvrir le volet pour découvrir un grand champ immaculé, à peine pointillé de traces d'oiseaux.
Malheureusement, cette blancheur ne dure guère, se transformant rapidement en bouillasse infâme sur les routes, avant le redoux proche qui démaquille les rues et les campagnes.

L'hiver, c'est également pour moi la saison de la douleur, car ma peau ne supporte pas -littéralement- la froidure et m'envoie des signaux de détresse douloureux : à moi gants, écharpes et bonnets !
Les chats ne s'y trompent pas, qui squattent chacun, qui un fauteuil, qui le canapé, ne nous laissant comme seule alternative de les déloger -ou de les prendre sur nos genoux.

La grande star de l'hiver est la cheminée : imposante, elle trône au milieu du mur, nous envoyant des signaux réconfortants de chaleur et de lumière : elle vaut bien les efforts ménagés pour la remplir !

Ma seconde chouchoute en la matière est ma couette : j'adore me lover en son sein douillet et réconfortant, voire y traîner un peu le matin, entre veille et sommeil, auprès de mon homme.
Il peut neiger, pleuvoir ou venter, je suis bien au chaud dans son amour partagé.

La saison des chaleurs, qui pour moi rime avec bonheur !
Le vert des arbres toujours plus intense de jour en jour, couleur du renouveau et de la fin du terrible hiver québécois.
Le pommier dans ma cour fleurit en l'espace de quelques jours, sa beauté n'est pas faite pour durer, éphémère, mais qui nous rappelle de profiter de chaque jour et de chaque plaisir.
Assise au sein de ses branches, malmenant tout mon corps par l'inconfort, mais berçant mes yeux de cette vue sereine, les fleurs sont des étoiles dans le champ du ciel bleu d'été.
Bien que pour moi, bronzer est hors de question, je sème sur ma peau des taches de rousseurs qui s'épanouiront tout l'été, piquetant ma peau rougie par le soleil.

Foulards, gants, bottes, manteaux, ils sont oubliés !! Finalement, mes patins sortent de leurs torpeur, hurle et susurre alternativement pour me persuader de les enfiler et de partir loin, jusqu'au lac encore à moitié gelé, jusqu'aux pistes encore mouillée de cette neige blanche. Le soleil me rassure, j'ai fait le bon choix, vois comme je te réchauffe, vois comme la vie est belle, vois comme tout ce qui t'entoure renaît, vois comme tout se réveille, des marmottes jusqu'aux arbres !!

Qui dit beau temps dit volley ball !! Peu importe que vous pensiez que le beach volley est un sport fait pour les exhibitionnistes, moi, plonger dans le sable chaud pour remonter une balle traîtresse, voir mes coéquipiers profiter de cette remontée pour passer, puis attaquer directement sous le nez d'un adversaire abasourdi par non seulement la chance, mais le talent, je ne peux m'empêcher de me réjouir.

La musique se fait plus lascive, l'hiver n'aura pas eu que du mauvais, j'ai eu amplement le temps de pratiquer le jazz sur mon saxophone ténor, mes doigts ont leurs volontés propres et jouent pour le plus grand plaisir de mes propres oreilles.

Été rime aussi avec fin de l'année ! Mais...

Nooon...

Fin d'année, inextricablement lié à examen de fin d'année, message implicite d'heures enfermée à étudier, rime avec calamité !!!

Comme quoi rien n'est parfait...

Des éclaireuses. Les larmes du ciel s'éclatent au sol, ouvrant droit au plaisir à leurs suiveuses, qui ne tardent pas à épancher la soif de cette terre bien trop longtemps en quête de vitalité, celle qu'elle aurait bien voulu donner à ses graines meurtries. Quelques-unes ont résisté, elles recevront une eau qui les poussera vers le ciel, où elles pourront elles-mêmes voir les sauveuses venir aider les congénères de cette petite graine devenue grande à sortir de leur vieillesse prématurée. Une fontaine non pas de jouvence mais de délivrance pour cette flore.

Les gouttes, ravies de ne pas être mises hors jeu, prennent plaisir à remonter le long des racines, frémissant à l'idée de remonter à la surface et de pouvoir tenter une nouvelle ascension pour aller aider d'autres êtres à venir au monde.

J'aime les saisons chaudes. Le plaisir de voir les plantes et autres magnificences retrouver leur vert presque juvénile, un vert de renouveau.

Mais je n'aime pas, lorsque, comme actuellement, la sécheresse guette et finit par s'installer, laissant derrière elle des pétales et autres enfants de la Terre tomber en poussière végétale...