Salut, donc : un petit excercice que je vous propose. C'est de mettre en place une ambiance. Autrement dit de faire en sorte que le lecteur se sente d'une certaine manière. Je vous propose de faire ça en un petit texte très descriptif, avec, peut être, une ou deux phrases de dialogue, mais pas obligatoirement. L'objectif, c'est que le lecteur sente la description, et que vous l'ameniez là ou vous voulez l'amener ! Qu'il se sente comme le personnage.
Vous avez le choix :
Chaleureuse, douceureuse, sensuelle, terrifiante, angoissante, calme, excitante, froide, mortelle, répugnante.
Pour bien jouer le jeu, ne précisez l'ambiance que vous avez choisi qu'après votre texte ! Que le lecteur entre dedans sans préjugé.
Je commence :
C'était une nuit comme les autres. Le soleil s'était couché par delà les alpes après une journée de chaleur brûlante. Une chaude nuit d'été, un long croissant de lune, et une myriade d'étoiles brillantes. Seul, dans une grande villa qui dominait la sèche plaine environnante, Elias se retournait dans son lit, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Non pas qu'il avait peur de la solitude, il y était habitué, depuis dix longues années. Il se sentait chez lui dans la guarigue provençale, il se sentait maître au millieu de cette grande plaine ornée d'une végétation rase et sèche, parsemée, de temps à autres, d'arbousiers. Non, ce n'était pas cette solitude si tranquille et si douce, qui l'effrayait. Ni les craquements qu'il entendait dans les fondations de la vieille maison familliale. Ni le hululement du vent lorsqu'il passait au millieu des poutres du toit. Elias ne savait pas d'où venait ce sentiment de peur, ce sentiment d'être observé, ce sentiment de ne plus être seul sur sa plaine.
Il se sentait oppressé. Peut être la pleine lune. Non, cela durait déjà depuis deux semaines. Deux semaines qu'il passait la nuit à se retourner dans son lit, la main prête à jaillir vers le colt sur sa table de nuit. Une présence humaine... Un sentiment que l'on ne peut ressentir que lorsqu'on vit seul. Elias avait limité tout contact avec d'autres hommes ou femmes pendant plusieurs années. Il ne sortait qu'une fois par mois, se rendant à la ville la plus proche pour s'approvisionner. Quand le contact humain est si rare, on le ressent à des dixaines de mètres. Et c'était ce qu'Elias ressentait. C'est ce qu'il avait ressenti les nuits précédentes. Ce sentiment d'être violé dans son intimité, de sentir qu'un autre pénètre dans sa sphère ndividuelle de tranquille solitude. Des voleurs, peut être. La villa d'Elias était ouverte aux quatres vents, mais il n'y avait rien d'intéressant à prendre. Peut être une ou deux vieilles statuettes, qu'il avait hérité de son grand père. Des bouddhas de jade, de la taille d'un poing. Les maigres économies qu'il conservait se trouvaient dans sa chambre.
Si voleurs il y avait, ils s'attaquaient à une bien piètre proie... Le plancher de bois craquait. Des bruits de pas. Ce n'était pas la première nuit qu'il entendait ces pas. De petits pas, très légers, comme un battement de coeur. Cela pouvait bien être ce vieux hibou qui visitait Elias depuis quelque mois la nuit. Mais ce sentiment d'être observé, ce sentiment que deux yeux brillants se braquent sur vous chaque nuit, ce n'était pas le hibou. Tant d'années de solitude avaient peut être provoqué chez lui un peu de paranoïa. Peut être n'était-ce qu'une oppression passagère. Ca restait désagréable. Désagréable, et effrayant. Elias s'en voulait de réagir comme une petite fille apeurée. Après tout, il n'entendait rien d'autre que les bruits et craquements habituels dans une vieille maison mal entretenue. S'enfonçant dans ses couvertures, il se colla contre l'oreiller et se força à dormir. Il vérifierait l'état de la maison le lendemain. Comme tous les jours.
C'était une tentative d'ambiance douceureuse ! Allez y, à vous.