Dans les forêts de Sibérie (266 pages), Sylvain Tesson, Contemporain

Dans les forêts de Sibérie
Sylvain Tesson
Editions Gallimard – 266 pages


C’est un livre de glace, il vous brûle les mains. L’ouvrir, c’est pénétrer dans le blizzard froid des plaines de Sibérie, aux abords du Lac Baïkal en compagnie de Sylvain Tesson, aventurier contemporain en quête de silence, de solitude. C’est là, loin de tout, loin de tout le monde, qu’il s’est isolé dans un cabanon de bois à quelques mètres seulement du lac gelé, en compagnie des conifères et des animaux.

C’est dans ce cabanon qu’il va découvrir le plaisir de la vraie solitude ; se sentir loin de la société qui nous entoure, loin des gens qu’il aime, loin des plaisirs de la vie moderne pour retrouver d’autres jouissances, bien plus triviales, bien plus belles aussi. Penser, pêcher, se sentir minuscule dans l’immensité du paysage qu’il a devant les yeux dès qu’il met un pas dehors, dans la neige, dans la glace, dans le vent qui lui fouette le visage.

Magnifiquement écrit, « Dans les forêts de Sibérie » vous fera assurément voyager, loin, là où il n’y a rien d’autre que vous-même, face à vos peurs, vos doutes, vos incertitudes. Sylvain Tesson nous raconte les débuts de son périple, sa traversée de l’hiver sibérien de septembre à mai, nous explique comment il a vécu six mois durant isolé de tout le monde, seul avec ses cigares, ses bouquins, son alcool, aussi, pour oublier le froid, pour oublier le silence. Au fil des pages qui défilent, c’est le paysage qui change autour de l’aventurier sans peur : du froid mordant de l’hiver interminable, il vous décrira les couleurs qui reviennent avec le printemps, l’éveil des animaux, le réveil de la Nature.

Excellente lecture d’hiver : à la fois essai philosophique sur la vie et la solitude, roman d’aventures, et biographie de six mois, comme une virgule dans la vie d’un homme.
Il nous fait redécouvrir le sens du mot "évasion".

A lire avec des moufles !