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 Cécile Duquenne

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Iron
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Cécile Duquenne Empty
MessageSujet: Cécile Duquenne   Cécile Duquenne Icon_minitimeJeu 13 Sep 2012 - 17:09

Interview : Cécile Duquenne


Cécile Duquenne 42124511

Citation :
Biographie :
Née en 1988, Cécile Duquenne poursuit actuellement des études en fac de Japonais, après avoir obtenu son DUT Information-communication option métiers du livre d'Aix-en-Provence, pour devenir, dit-elle, une libraire-éditrice. Déjà publiée dans l'anthologie Or et Sang avec sa nouvelle « Les deux orfèvres » aux Editions du Petit Caveau, elle revisite dans Entrechats l'univers égyptien des dieux et des mystères, au rythme d'une enquête haletante.

Source : http://www.noosfere.com/

Si tu devais donner trois mots pour qualifier ton rapport à l’écriture… ?
Ouh, c’est difficile pour une première question. :-)
Mon rapport à l’écriture est physique : si je ne peux pas écrire de plusieurs jours, je me sens mal, de mauvaise humeur…
Il est donc personnel : c’est quelque chose d’indispensable à mon bien-être, quelque chose qui fait partie de moi. Ce n’est pas juste une capacité ou une occupation, c’est une passion.
C’est aussi professionnel : avec le temps, j’ai eu envie de faire de ma passion un travail. Je ne me fais pas d’illusions, je n’en vivrai probablement jamais. Mais j’ai décidé il y a quelques années d’aborder l’écriture à la fois comme une passion et comme un travail, afin de pouvoir être, un jour prochain, être considérée comme un auteur professionnel.

Ecrire, selon toi, c’est avant tout une question de… ?
Détermination.
C’est décisif au premier roman, ou gros travail de création. Combien d’auteurs (dont moi !) ont baissé les bras car l’entrain du début s’était envolé page 40, et qu’il restait tant et tant de travail qu’ils ont préféré abandonner le roman pour un autre, plutôt que de continuer celui-là ? Ça m’est arrivé au début, et ça ne signifie pas que nous ne sommes pas faits pour l’écriture. Cela signifie juste que nous ne sommes pas encore assez déterminés à écrire sans inspiration. Eh oui ! ^^ Quand on veut écrire un roman (ou plusieurs, a fortiori) jusqu’au bout, il faut s’attendre à devoir écrire des heures, voire des jours, sans que l’inspiration ne soit au rendez-vous. Parce qu’il faut avancer coûte que coûte et parce que l’inspiration, cette coquine, peut se cacher à la page suivante et revenir n’importe quand.
Elle ne reviendra pas si vous attendez sans rien faire. Elle ne reviendra qu’à la condition expresse d’aller la chercher. Pour cela, une solution : travailler sur votre roman, sans elle, le temps qu’elle revienne.

Quels conseils pourrais-tu donner à des écrivains en herbe qui souhaitent un jour être publiés ?
Je crois qu’il faut surtout garder en tête que la publication est quelque chose qui prend du temps. Ne vous précipitez pas sur le premier éditeur venu : sélectionnez-les soigneusement avant envois.
De manière générale, n’envoyez rien à un éditeur qui voudrait vous faire payer quoique ce soit pour vous éditer (on appelle cela le compte d’auteur). Signez uniquement avec des éditeurs à compte d’éditeur : c’est eux qui investissent sur votre avenir d’auteur, pas le contraire !
Sinon, last but not least, n’hésitez pas à vous procurer un exemplaire du Guide de l’édition de CoCyclics : bas prix, excellents conseils pour tous les genres de littérature… et surtout un répertoire d’éditeurs de SF, fantasy et fantastique régulièrement mis à jour ! Cela vous évitera des heures de recherche sur internet. :-) Pour plus d’infos, c’est ici :
http://cocyclics.org/index.php?option=com_content&view=article&id=63:guide-galactique-des-grenouilles&catid=22:tremplins-de-limaginaire

Quels sont les étapes de la création d’un roman ?
Réflexion, recherches, planification, premier jet, relecture, deuxième jet, corrections… et autant de corrections et de versions qu’il faudra pour arriver à un résultat satisfaisant.

Est-ce important de se corriger au fur et à mesure de l’avancée du récit où faut-il plutôt écrire le tout d’un trait avant de passer à des phases successives de correction ?
Chaque auteur fonctionne différemment. Certains vous diront de corriger petit à petit, au moment de l’écriture, parce que ça permet d’avoir un premier jet assez propre. C’est vrai mais, moi, c’est une méthode qui me bloque : si je fais ça, je vais me mettre à corriger encore et encore les 40 premières pages et ne jamais écrire la page 41 parce que je ne serai jamais satisfaite des 40 premières. J’ai besoin d’avancer jusqu’au point final pour me dire « ok, je m’autorise à me relire. Là, j’ai fini d’écrire, je peux passer aux corrections. »

A quoi sert ton éditeur ? Quand intervient-il ?
L’éditeur intervient quand le manuscrit est arrivé à maturité pour être édité, puis publié. L’éditeur n’est pas là pour vous apprendre à écrire, même s’il vous sera bien entendu là, prêt à revoir votre manuscrit dans le but d’une publication. Je crois que c’est quelque chose qui se comprend bien avec l’expérience et assez mal avec de longues explications : l’éditeur est là pour vous ouvrir des portes, celles qui mènent à votre lectorat. Il n’est pas là pour vous aider à écrire ; ça, c’est votre travail.
En gros, vous avez la force d’écriture. L’éditeur, lui, a les moyens de faire en sorte que vous soyez lu (via l’édition et la publication). Certes, on peut être lu en publication libre sur le net ou s’autoéditer, mais la plupart des lecteurs se dirigent vers les livres édités de façon traditionnelle pour une bonne raison : la sélection. L’éditeur effectue plus ou moins le tri à sa place, entre le bon et le moins bon, et il tient aussi le rôle de découvreurs de talents. Un lecteur n’a pas ce rôle. Lui, il lit, il aime ou il déteste.

Certains pensent que l’intrigue fait un bon roman, d’autres que ce sont d’abord les personnages, d’autres encore l’originalité. Quel est ton point de vue ?
Qu’il n’y a pas de bon roman sans un bon équilibre entre tous ses composants. :o)
Dans la revue Solaris, j’avais lu un excellent conseil de construction de roman que je me permets de répéter ici, avec mes mots. Un roman est comme une table, il a besoin de quatre pieds : idée, intrigue, personnages, style.
L’idée, c’est le concept de départ, du genre : « Oh, trop bien, si je mettais des dinosaures dans l’espace ?! » Ca a l’air hyper sympa, mais on ne va pas bien loin sans une intrigue pour développer cette idée.
L’intrigue, ce serait donc : « Ils ont une armée, et ils viennent conquérir la Terre pour en faire un frigidaire géant avec viande et feuilles vertes à volonté. » Bien entendu, il faut développer, mais vous avez compris le principe : l’intrigue est le moteur de l’action, elle-même basée sur l’idée.
Mais sans bons personnages, vous aurez une intrigue faible. C’est une question de complémentarité : ayez les personnages qui correspondent à votre intrigue, et vice-versa. Ici, on aura donc « un général dino qui est contre l’invasion de la Terre, et un général humain qui essaie de les contrer. Et puis une famille en exode à travers l’Europe parce que les dinos ont pris possession de l’Europe de l’Ouest et qu’ils vont se réfugier en Russie puis jusqu’en Asie, ouais, chouette ! » Bref, il faut que vos personnages soient le moteur de l’intrigue ! On est donc dans une logique d’emboîtement : les personnages sont le moteur de l’intrigue qui est portée par l’action qui est portée par l’idée.
Et la touche finale : le style ! Bien entendu, on ne s’appelle pas tous Hemingway ou G. R. R. Martin… Mais votre style, il est là, il existe. Au début, il est dormant, vous ne le connaissez pas bien. C’est en écrivant encore et encore qu’il s’épanouira. Ne vous inquiétez donc pas de ne pas voir votre style au début : les chercheurs d’or ne trouvent pas de pépite au premier coup de pioche, non ? C’est un travail de longue haleine. Faites-le et, un jour, vous serez agréablement surpris que quelqu’un vous dise « j’adore ton style ! »
Après, bien entendu, il se peut que votre intrigue soit un peu faible, ou vos personnages un peu inconsistants… mais si à côté de ça votre idée est juste géniale et que votre style est flamboyant, le lecteur vous pardonnera ces faiblesses à côté. Bref, tout s’équilibre. ^^

Dans quel environnement te situes-tu lorsque tu écris ?
Je peux écrire à peu près partout tant que j’ai un support pour le faire (papier, ordi, prospectus…) Cependant, là où je me sens le mieux, c’est à mon bureau, avec une musique d’ambiance, et du thé à volonté. J’aime aussi beaucoup écrire dans les librairies-salon de thé, mes écouteurs sur les oreilles, ou dans des endroits un peu vintage où j’ai l’impression de voyager, dans le temps ou dans l’espace. J’aime beaucoup les trains, les gares… les avions et les aéroports aussi ! Il m’est déjà arrivé d’écrire toute une nuit à l’aéroport, alors en transit entre Porto et Marseille dans une compagnie tellement low-cost qu’il fallait attendre 10 heures à Porto… ^^

As-tu peur de ne plus pouvoir écrire ?
Oui et non.
J’ai peur de ne plus avoir de temps pour écrire, à cause de mes études, de mes petits boulots, ou de la fatigue…
Par contre, je n’ai absolument pas peur du blocage. Le blocage est quelque chose qui n’est jamais définitif. Si vous attendez que ça se débloque tout seul, c’est sûr, ça va mettre du temps. Mais si vous forcez le passage et continuez à écrire coûte que coûte, vous verrez la fin du tunnel plus vite que prévu. ;-)

Ecrire est une activité solitaire. Est-ce que ça peut parfois être pesant ?
Je suis quelqu’un de solitaire. Pas tout le temps, mais j’aime avoir mes moments à moi dans la journée, la semaine… écrire fait partie de ces moments. C’est un retour sur soi (pas un repli, du moins pas à mes yeux !). Je ne trouve pas ça pesant. Au contraire, je trouve ça sain. Cela me permet de me ménager des moments complètement personnels, à partager plus tard puisque, au final, les lecteurs sont complices de cette solitude.

De combien de temps as-tu besoin pour écrire un roman de A à Z ?
Avant, j’aurais dit « pfiou, des années ! ». Maintenant, je m’aperçois que je mets un à quatre mois pour le premier jet d’un roman de 80 000 mots/500 000 signes, et ensuite environ 6 à 8 mois pour le corriger. Après, si à côté je ne menais pas de front mes études et tout un tas de projets parallèles, je pense que j’irai plus vite, mais pas tellement que ça. La création est quelque chose qui demande du temps. C’est une course de fond, pas un sprint.

Et pour finir : les trois défauts que tu as remarqués chez les écrivains que tu connais ?
L’insatisfaction chronique et la condescendance. J’ai beau chercher un troisième défaut, je n’arrive pas à en trouver, pas d’aussi grave que ces deux-là en fait.
En gros, mon conseil est le suivant : soyez satisfaits de ce que vous faites au niveau où vous êtes, ne cherchez pas à vous positionner par rapport aux autres. L’écriture n’est pas une compétition avec les autres, c’est une compétition avec soi : il faut toujours se dépasser.

Merci pour cette chouette interview. J’espère qu’elle vous aura appris quelques petits trucs !


Merci Cécile d'avoir répondu à nos questions Smile
Interview réalisée le 08.09.2012



Citation :
Cécile Duquenne :

Romans

* Entrechats (2010), versions papier et numérique aux éditions Voy’[el]
* Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue, Nécrophiles Anonymes I (2012), version papier aux éditions Voy’[el]
* Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue, Nécrophiles Anonymes I (2012), version numérique aux éditions Bragelonne

Nouvelles

* « Sous-sol » in fanzine Éclats de rêves n°13 (2007)
* « Les deux orfèvres » in Anthologie or et sang (2009), éditions du Petit Caveau
* « Le triomphe de l’Impératrice » in Anthologie Arcanes (2010), éditions Voy’[el]
* « Un beau paquet d’ordures » in Anthologie Malpertuis III (2011), éditions Malpertuis

Poèmes

* « L’homme debout » in Codex Poeticus (2008), collectif Hydrae

Préfaces

* « Brins de sagesse » in Contes du 21e siècle (2011), éditions 17 Rue des arts
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