Les Chroniques d'Entre les Mondes - Le Cycle des Passeurs

Bonsoir chers écrivains,

Je me lance à mon tour.
Ce cycle est un projet qui me porte à coeur depuis plus d'un an et j'espère que ce premier jet (tout est à retravailler : certains passages au niveau de la forme, d'autres au niveau de l'écriture, et des passages entiers se verront complètement remanier soit en enlevant des parties soit en ajoutant des parties) que je vais vous faire partager vous donnera envie de lire les livres suivant lorsque j'entreprendrais leur écriture.

Je tiens à préciser que j'ai commencé à farfouiller dans le forum et à lire certains écrits. C'est ainsi que je me suis rendu compte que j'utilisais un terme utilisé par un autre auteur du forum. Comme nous ne nous connaissons pas d'avant, Sombrefeline, je tiens à te dire que je ne connaissais aucun de tes écrits avant d'arriver ici et que le terme d'"Abominations" que j'utilise dans mes textes a, si je ne me trompes (car je n'ai pas encore lu en entier "Ceux de Mercure"), quasiment le même sens que celui que tu utilises dans ton écrit. Je m'excuse d'avance pour l'utilisation de ce terme similaire mais je dois t'avouer que je ne vois pas comment changer un nom du jour au lendemain alors que j'utilise ce terme pour désigner un groupe de personnages dans mon roman depuis plus d'un an. En espérant que cela ne te gène pas trop.

Je vous livre donc le prologue du livre 1 du Cycle des Passeurs.


Prologue

Nous savons qu’il est là, quelque part dans ces brumes. Nous attendons sa venue depuis plusieurs générations. Les Gardiens qui l’accompagnent ne pourront maintenir plus longtemps cette barrière et lorsque les murs tomberont, nous dévorerons son âme. Nous laisserons son enveloppe charnelle aux charognards. Oui, c’est ce que nous ferons. Nous quitterons les Ténèbres de l’Oubli à jamais.

Nous avons perdu la Grande Guerre il y a des décennies de cela. Nos adversaires n’étaient pas aussi naïfs que nous le pensions : la race humaine s’accroche à la vie comme à ses idéaux. Pourtant, nous les avions bernés si facilement lorsque nous nous étions affrontés sur d’autres planètes : les Postiers terriens sont coriaces, c’est aussi pour cela que leur esprit est plus appétissant.

Néanmoins, nous savons que leur nombre décline sur ce monde. Notre objectif principal est donc de les anéantir pour affaiblir leurs positions. Nous surveillons les recrues potentielles de nos ennemis depuis que leurs Anciens se sont enfuis dans un monde qui n’est ni réel, ni irréel : ils habitent à la frontière qui séparent les Mondes Mères des Mondes Rêves. Nous espérons trouver la clef qui permettra de faire voler en éclat leurs portes pour les envahir, nous approchons du but : nos scientifiques y travaillent depuis plus de cinq cent ans.

Nous avions toujours eu deux coups d’avance sur ces pitoyables Seigneurs du Rêve et nous ne comprenons comment ils ont pu garder sa présence secrète. Nous sommes partout et nul part, nous aurions dû remarquer son incroyable flux dès sa naissance mais des forces qui nous étaient alors inconnues jusqu’à présent ont pris possession de sa ville natale, laissant nos sens complètement désorientés et nos corps sans vie.

Pourtant, nous sentons que nous allons atteindre notre but : la muraille faiblit et nous serons bientôt en mesure de le localiser. Son existence touche à sa fin : cette âme innocente sera nôtre et nos forces n’en seront que décuplées après ce festin de roi. Notre patience sera récompensée : que représentent quelques années à nos millénaires d’existence ?


Nous savons qu’ils sont là, quelque part dans l’obscurité, attendant leur heure. Envoyés par les Seigneurs Sans-Nom, les Abominations se terrent, fuyant la lumière. Grâce à de perfides tours et des promesses qu’ils ne tiendront probablement jamais, ils ont enrôlé des terriens dans leurs rangs : ses espions, futurs Sans-Âmes, sont leurs yeux et leurs oreilles. Les barrières que nous avons dressées ne seront plus d’aucune utilité lorsque le moment sera venu.

Bien que nous ayons limité les pertes humaines lors de la Grande Guerre, trop de vies ont été prises, laissant un grand vide. Déjà les visages de nos camarades tombés au combat s’effacent de nos mémoires : il est temps pour eux de rejoindre la Plaine des Esprits. En ces temps durs, nous ne pouvons qu’espérer que leurs âmes ne s’égarent pas dans les méandres du Labyrinthe du Roi Titan.

Les Hommes ont choisi d’abandonner leurs rêves au profit d’une réalité. Les Sans-Noms ont largement contribué à notre retraite dans les Abysses d’Entre les Mondes et cette victoire sur notre peuple ne nous permet plus de veiller sur les nouveau-nés ayant des prédispositions aux Rêves. Ainsi, nous avons dû envoyer sur Terre des Gardiens. Leur nombre étant inférieur à celui des fidèles de nos adversaires, nous n’avons pu, jusqu’à aujourd’hui, contrer leurs appétits féroces et leur soif de destruction.

Certains pensent qu’une prophétie s’accomplit alors que d’autres aiment à penser que le hasard a bien fait les choses : la vérité est pourtant tout autre. Quoi que dise le monde, l’Esprit, tout comme le Rêve, est un moyen de communication efficace et la découverte d’un nouveau Postier sur le sol terrien bien avant nos adversaires n’est pas le fruit de la chance. Nous avons mis en place un système de défenses très sophistiquées autour du lieu de naissance de notre potentielle nouvelle recrue et dépêché sur places certains de nos plus fidèles serviteurs.

Notre protégé a grandi et il suit minutieusement la voix de ses Ancêtres. Toutefois, les barrières faiblissent et il n’aura d’autres choix que de se battre pour sa survie ou mourir. Nous avons désigné avec grand soin les compagnons qui le soutiendront durant cette quête vers la Vérité, l’Harmonie et l’Equilibre. Il est des évènements que nous ne pouvons prévoir, des cœurs que nous ne pourrons lire et des poings que nous ne pourrons jamais ouvrir, mais, quoi qu’il advienne, notre jeune ami ne pourra perdre confiance en lui. Avoir foi en soi, c’est croire que nous sommes capables des meilleures choses.

Ilàan : je t'avoue que je ne suis pas très fière de mon prologue. Je l'ai recommencé je ne sais combien de fois.
J'aime bien aussi ces éléments mais je ne sais pas si je suis assez précis. J'ai peur que si j'en mets trop d'un coup, le lecteur soit noyé sous un flot d'informations.
Ah, les Postiers, je préfère t'avouer tout de suite qu'il n'a pas tout à fait le même sens que celui que tu lui donnes dans mon roman. Néanmoins, si je dévoiles tout, tout de suite, cela ne serait plus aussi rigolo pour toi et pour moi ! ^^
Hum... Je ne savais pas trop si je devais déjà introduire mon lieu de départ. En même temps, je pense que tu as raison. Cela ne sonne pas forcément juste et ça casse le rythme. Est ce que tu crois que cela est nécessaire que j'annonce le lieu de départ de mon roman dans le prologue ou le simple fait que mon personnage principal s'y trouve pendant les 4 premiers chapitres suffit au lecteur de comprendre où il est ?
Je corrige cela tout de suite.
Eh bien, en fait, je voulais tenter (je ne dis pas que j'y suis arrivé ! ^^) de faire comprendre au lecteur qu'il y a deux entités qui se battent depuis la nuit des temps. Je ne savais pas trop comment l'annoncer et cette écriture miroir est la meilleure solution que j'ai trouvé pour le moment.
Hum... Je n'y avais pas pensé. Avant, cela s'appelait les Chroniques d'Outermonde mais un ami m'a fait remarqué que cela se rapprochait trop de Warhammer je crois. Je te rassure, il n'y a pas de miroirs dans mon histoire et je ne suis pas sur que l'on puisse appelé ces choses des objets ! ^^ Enfin, nous verrons bien, nous en discuterons le moment venu ! ^^

(Mais de rien, et je suis sûr que tu ne me décevras pas. Du coup, 300 livres en une vie, tu dois en écrire combien par an ? Oo J'ai compté que si tu écrivais pendant 30 ans, cela te ferais une moyenne de 10 livres par an, ce qui est énorme ! Si tu écris pendant 50 ans, cela te fait une moyenne de 6 livres par an ce qui est déjà beaucoup ! Oui, oui, je me suis amusée à faire des petits calculs parce que ton objectif est très intéressant ! ^^)

Bonsoir mes p'tits loups,

Je vous remercie pour vos commentaires. Je vais dès maintenant vous répondre : comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais ! ^^

Ilaàn : merci beaucoup de ta proposition d'aide ! ^^

Hardkey : je t'avoues que je ne suis pas très fière de ce prologue ! Je suis sûre à 99% que je vais le remanier bien correctement ! Pour ce qui est du terme de "postiers", je t'avoues que je ne savais pas vraiment comment appelé le corps de "métier" (parce que s'en est plus ou moins un ! ^^) et l'idée de le nommer ainsi m'est venue en regardant le film "Postman" ! ^^

Sombrefeline : je ne pouvais pas tout présenter dans un prologue parce qu'on en serait à des pages et des pages d'explications ! Mais je trouve que tu as raison, il y a certaines choses qui devraient être mieux cernées. Néanmoins, comme je ne sais pas encore si je vais virer le prologue ou le garder, je me réserve sa rédaction pour la fin !

Mipmip : merci beaucoup pour ton encouragement ! Et comme tu l'as dit, vous en serez beaucoup plus en temps et en heures ! ^^

Et bien, sans plus attendre, je vous livre la première partie de mon chapitre 1. Le titre n'est pas définitif car j'ai beaucoup remanié l'intérieur de mon chapitre donc, je ne suis pas sûre qu'il s'accorde bien maintenant avec son contenu. En espérant que cela vous plaise, toute critique est la bienvenue ! ^^


Non. Ce n’est pas possible.
Voilà des nuits que mes rêves m’avaient épargné : j’aurais aimé qu’ils reviennent dans d’autres circonstances. Seul face aux Monstres de la Brume, j’étais impuissant.
Une odeur de mousse humide et d’aiguilles de sapins tourbillonnait dans les airs. Elle était accompagnée d’un vent froid qui courrait rapidement entre les branches des seigneurs des bois et hurlait à mes oreilles de fuir cet hideux endroit. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé sur un parterre de feuilles fraichement tombées et des fleurs que je croisais seulement dans mon subconscient, chantaient une douce mélodie. Je savais avant même d’avoir tourné la tête qu’un lac se trouvait à quelques mètres sur ma droite et qu’un épais mur de brouillard s’étendant sur des kilomètres m’attendait sur ma gauche. Un immense château me dominait alors qu’un labyrinthe s’étendait à mes pieds. J’avais déjà tenté de percer le mystère des trois premiers lieux mais ces derniers n’avaient pas voulu me les livrer. Je n’avais plus tellement d’options : si je restais dans les bras de la Terre-Mère, je savais qu’elles tenteraient de m’entraîner dans les tréfonds. Ces immondes mains fantomatiques avaient déjà tenté de mettre fin à mes jours.
J’étais engourdi : depuis combien de temps étais-je arrivé ? Bien que ma raison m’indique que ce n’était qu’un rêve, j’avais aujourd’hui des doutes sur la fiabilité de son jugement. Je m’assis : l’épaisse couche de givre qui me couvrait indiquait que j’étais ici depuis des heures… voir peut-être des jours si j’en jugeais l’odeur insoutenable de mes vêtements. Je ne savais pas encore si le temps de cette dimension s’écoulait de la même façon que ma réalité mais j’espérais que mes amis prendraient conscience rapidement qu’Ils étaient revenus me chercher pour me piéger. Je me levais : un frisson me parcourut et lorsque je fis le premier pas en direction du labyrinthe, j’eus la désagréable sensation que des centaines d’épines prenaient un malin plaisir à l’accueillir, perçant chaussure et chaussette. Je serais les dents : elles n’étaient pas réelles. Des rires s’élevèrent tout autour de moi, je sursautais : où étaient-Elles ? Un piège, cela ne pouvait être qu’un piège : la dernière fois qu’Elles m’avaient emmené, je serais six pieds sous terre si Ernest n’était pas intervenu. J’étais en train de m’étouffer lorsqu’enfin, il avait réussi à me réveiller.
Courir. Je ne savais jusqu’à où s’étendait leur territoire du côté du labyrinthe. Je devais pourtant essayé : la clé qui me permettrait d’avancer se trouvait peut-être en son centre. Un pas après l’autre, j’atteins l’entrée de la maison de Pan : le rythme saccadait de ma respiration indiquait mon essoufflement. Alors que je voulus franchir la porte, ce qui semblait être un champ énergétique m’expulsa à quelques mètres de lui. Déboussolé, je me remis tant bien que mal debout. Ma tête m’élançait et lorsque ma main se promena dans ma chevelure, elle en sortit tâcher de sang. Je fronçais les sourcils : je ne me rappelais pas de m’être cogner la tête. Une odeur de chair fraiche se mit à errer autour des grands murs de pierres moussues. Un hurlement respirant la haine et la douleur retentit, restant quelques instants dans les airs puis retombant sur le sol terreux, laissant place à un silence inquiétant. Mon souffle devint bientôt un nuage blanc et mon corps se mit à trembloter : la température venait de chuter dangereusement.
Alors que je me transformais lentement en statue glacial et que mon esprit s’engourdissait lentement, les éléments qui constituaient le paysage disparurent les uns après les autres pour ne laisser qu’une porte en bois suspendu au-dessus du vide, perdu au milieu de nulle part. Le Froid était parti. Je me précipitais vers cette issue providentielle : la réalité se trouvait derrière.


Quand je revins à moi, Ernest me secouait énergiquement tandis que Léonardo dit Léo m’assenait avec un professionnalisme étonnant des paires de claques. Ma vue me joua quelques tours mais lorsque j’eus repris mes esprits, je me dégageais non sans mal de l’emprise de mes camarades. Les radiateurs tournaient à plein régime et fenêtres et volets étaient fermés. Mon appartement était quasi plongé dans l’obscurité : seules quelques lampes de sel étaient dispersées dans les différentes pièces. Je ne savais pas que nous en possédions autant… Tournant la tête vers mes deux comparses silencieux, je pus admirer la quantité considérable de couvertures qui se trouvaient à leurs pieds.

« Auriez-vous l’extrême amabilité de m’expliquer ce qui se passe dans cet appartement ? » Demandais-je avec un demi-sourire devant cette phrase tournée à la bourgeoise et le ton hautain sur lequel je l’avais prononcé. Je connaissais la réponse : la question était bien inutile. Pourtant, c’était devenu un rituel : cette formulation interrogative sortait à chaque réveil où je frôlais de peu la mort. Aucun d’eux ne se donna la peine de me répondre. Ils entreprirent la tâche minutieuse de mettre en ordre ce logement avant d’ouvrir les volets. Le silence était pesant et je ne savais pas trop où me mettre. Je fronçais les sourcils : mes deux amis d’habitude si bavards étaient devenus muets. Une fois que la lumière du jour inonda complètement notre logis, je pus constater que la journée était déjà bien avancée. La bonne odeur des hot-dogs signés Ernest et le vrombissement des unités centrales se mélangèrent : je savais que le moment inévitable des explications était proche.
Alors que je voulus rejoindre mes camarades, je sentis que mes vêtements étaient durs et froids. Qu’elle ne fut ma stupeur lorsque je vis que ces derniers étaient recouverts de la même couche de givre que celle de mon rêve. J’eus du mal à me défaire de mes effets. Je pris le temps de prendre une douche pour réfléchir à ce qui venait de se produire. Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait mais, comme à chaque visite du monde onirique, tout devenait un peu plus réel que le voyage précédent. A deux reprises, mes amis s’étaient retrouvés à mes côtés mais je n’avais jamais compris comment ils avaient pu se retrouver dans mon esprit. Bien qu’avec leur aide et celle du libraire j’avais entrepris de comprendre le fonctionnement du Rêve, j’étais loin de penser que j’étais à la hauteur de la tâche. Il y avait tant à apprendre.
Je fis mon entrée dans la pièce principale en caleçon. Cet appartement était immense et les pièces y étaient étrangement agencées mais nous l’avions eu pour une bouchée de pain par mois. Au départ, j’avais été septique de trouver ce logis pour si peu : il se situait tout en haut d’un hôtel de luxe et les propriétaires de ce dernier n’avaient jamais voulu refaire le dernier étage. Lorsque nous l’avions récupéré, ces lieux n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes mais nous avions réussi, après quelques années, à en faire un endroit coquet et douillet. La bibliothèque était la plus grande pièce : elle faisait aussi office de point de rassemblement. Au centre, nous avions disposés plusieurs tables qui formaient un hexagone : un puissant ordinateur se tenait sur chacun des bureaux hormis sur les deux qui se trouvaient aux extrémités nord et sud : l’un était destiné au travail sur papier, sur l’autre trônait une intelligence artificielle nommait Bobby. Autour de cet îlot informatique, une cinquantaine d’étagères croulant sous des centaines d’ouvrages se dressait fièrement. Derrière moi se tenait le couloir qui desservait sur les quatre chambres et les sanitaires, puis, de gauche à droite, les ouvertures donnaient respectivement sur : l’atelier de Léo, la cuisine, le conduit qui menait à la partie désaffectée de l’étage, le bureau d’Ernest et une annexe où nous entreposions les objets qui avaient une grande valeur à nos yeux.

Sans un mot, je vins m’asseoir devant Bobby. Il était en veille. Mes doigts se posèrent sur l’interface tactile. Ils étaient prêts à passer à l’action quand la voix de Léo me parvint de son atelier :
« Si j’étais toi, je ne ferais pas ça ! »
Ernest posa au même instant une assiette devant moi : il avait disposé sur cette dernière deux tartines au Nutella, une pomme et un chocolat chaud.
« Il a raison ! Tu sais ô combien notre ami informatique est de mauvaise humeur lorsque nous le tirons de son profond sommeil. »
Ils n’avaient pas tort. Je ne répondis pas. Je contemplais les mets que mon camarade m’avait apportés. Je n’avais pas très faim. N’étant pas pressé d’aborder certains sujets, je me perdis une nouvelle fois dans mes pensées en mangeant sans grande conviction mon fruit. Est-ce que le repas avait un goût différent lorsque c’était ta mère qui le préparait ? Depuis ma plus tendre enfance, j’avais toujours entendu mes petits compagnons de classe vanter les mérites culinaires de leur maman. Je n’avais jamais pu participer à ces savoureux débats. D’aussi loin que je me souvienne, les deux seules figures parentales que j’avais eu étaient ceux qui me servaient aussi d’amis. J’admettais que notre relation était quelque peu étrange. Je n’avais aucun souvenir de mes parents et mes deux compagnons m’avaient élevé comme leur propre fils. Je soupçonnais que tous deux avaient une relation amoureuse mais ils ne l’avaient jamais confirmé. Je ne connaissais rien de mes géniteurs biologiques : ils étaient un sujet tabou. L’unique fois où je l’avais abordé avec eux, la réponse que j’avais reçue avait été une belle paire de claques. Ils avaient seulement ajouté :
« Tu apprendras… un jour ! »