Il nous faut cristalliser les larmes pour nourrir nos espoirs, car l'homme oubliant sa peine n'a de rage à jeter au destin. Hier pluie d'acide, aujourd'hui fleurs empoisonnées, et demain, armature du temple des dieux : chéris tes haines pour leur donner des ailes et leur permettre, du haut du ciel, d'inspirer nos enfants à naître.
Au soleil couchant, elles jetteront les ombres d'un passé trop tût, l'essence de la flamme nouvelle dans tes yeux. Elles sont le manche de cet épée que l'on nomme détermination, mais aussi l'encre noire qui écrit les plus beaux de tes poèmes. Elles furent ton bourreau, cette main de fer qui a bâillonnée l'amour, cette ancre qui t'a noyé dans l'océan de tes pensées morbides.
Mais demain mon amour, tu te réveilleras dans un cris : « plus jamais ça ». Ta grande œuvre commencera, en réponse aux désastres de tes années volées. Mon ange, tu bâtiras un monde de douceur bleu azur, qui couvrira le rouge de ta mémoire. Et nos enfants à naître nageront en paix, ils lèveront leurs yeux rieurs vers les oiseaux menaçant de tes souvenirs, qui chanterons l'avertissement d'un enfer que l'on oublie pas, mais que l'on combat jusqu'à la toute fin.