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 Absolute Destiny: Atlantide

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MessageSujet: Absolute Destiny: Atlantide   Absolute Destiny: Atlantide Icon_minitimeMer 14 Sep 2016 - 0:24

Bonjour à toutes et à tous ! Smile

Je suis nouveau ici. Je me suis inscrit dans l'objectif d'obtenir des critiques sur un livre que j'écris depuis maintenant de nombreuses années. Il semblerait qu'il y'ai un souci, je ne sais pas trop lequel en fait. C'est très frustrant. J'ai l'impression que quelque chose ne va pas dans le début de l'histoire et que quelque chose empêcherait mes lecteurs d'entrer dans cet univers et d'aller plus loin. Peut-être que je me trompe ? Je suis ouvert à toute critique, qu'elle soit très positive... ou très négative ! Wink


Il s'agit du début complet de l'histoire. Si vous le souhaitez, le restant de l'histoire est actuellement en phase de "test" sur un site. Mais je ne suis certainement pas ici pour me faire de la publicité, je souhaite simplement l'avis de lecteurs/d'auteurs confirmés. Pour ceux qui souhaitent disposer du manuscrit complet, je ne pense pas qu'ils auront beaucoup de mal à le trouver de toute façon ! Wink

Début de l'histoire (Synopsis, Prologue, Chapitre 1, Chapitre 2 et Chapitre 3).

(Désolé si ma présentation est un peu mal foutue, mais je suis novice sur les forums).




Synopsis de l'histoire :

« À l'aube du XXIIIème siècle, alors qu’une formidable mission spatiale vers une planète inconnue se prépare, Mara Desmarez, l’une des meilleures pilotes d’engins spatiaux de son époque, découvre que son fils Luc est atteint d’une grave maladie dégénérative.

Dans l’espoir de trouver dans un autre monde un potentiel remède pour sauver son fils, elle décide d’incorporer la mission Persephone, visant à aller à la découverte de la mystérieuse planète du même nom découverte quelques années plus tôt aux confins du système solaire, et dont un étrange signal radio semble s’en s’échapper.

Parviendra-t-elle à sauver son fils d’une mort certaine, alors même qu’une mystérieuse organisation terroriste met tout en œuvre pour que l’expédition spatiale ne puisse pas partir ?
Au-delà de sa propre famille, cette mission pourrait bien faire une découverte qui changera à tout jamais les croyances et le destin de l’Humanité. »




*PROLOGUE*

Je m’appelle Lergus Heda Na.

Vous me connaissez, ou peut-être que vous m’avez connu un jour, ou que vous me connaîtrez dans une autre vie. Et il vaut mieux pour l’instant que l’endroit depuis lequel j’écris demeure inconnu de vous.
Je rédige cette histoire en l’an 2230 de la Terre, soit deux années après la fin des longs évènements qui vont vous êtres contés.
Mais cette planète-là, la Terre, existe-t-elle encore au moment où je m’apprête à vous parler de cette histoire qui s’est déroulée bien avant maintenant ?
Vous le saurez, un jour.
Je ne suis pas un ancien habitant de la Terre, et pourtant, l’histoire que je vais vous raconter concerne une race dont je ne faisais partie qu’à moitié : celle des humains, et des races humaines dont la planète d’origine était bien celle que l’on nommait la Planète Bleue.
On disait qu’un jour arriverait l’Age d’Or de l’Humanité.
Mais quelle Humanité ? Celle qui naquit sur la Terre voilà des milliers d’années ? Ou peut-être une autre ?
Ce que l’on savait d’eux, en tout état de cause, c’est que leur Âge d’Or n’était pas encore arrivé, loin de là.
À l’ère du monde moderne, de nombreuses civilisations terrestres étaient entrées dans les mythes et légendes populaires. Certaines avaient prospéré, tandis que d’autres avaient failli pour de mystérieuses raisons. Quoi qu’il en fût, à cette époque, elle existait toujours. Il fut un temps où l’Homme pointait l’œil vers une simple pierre pour créer le feu, puis vint l’art du dessin, puis de l’écriture. Puis enfin, en l’espace de quelques centaines d’années seulement, tout s’accéléra.
À partir du XIXème siècle, les yeux de leur monde se tournèrent vers la toute-puissance de la machine à vapeur qui révolutionna l’industrie humaine, et au-delà, leur mode de vie, à tout jamais.
Quand tout s’accéléra à la fin du XXème siècle avec l’explosion des technologies numériques, cette fois-là, le tournant n’était plus de savoir vers où ces humains allaient, mais quand est-ce qu’ils y arriveraient.
Mais arriver à quoi donc ?
Tout simplement parvenir à pousser la technologie jusqu’au seuil qui permettrait à leur Humanité de ne plus seulement pointer leur regard vers les étoiles, mais d’embrasser l’une de leurs destinées : d’y vivre. Si la race humaine dominait la Terre, peut-être que d’autres dominaient d’autres mondes. Si des guerres avaient lieu sur Terre, peut-être que d’autres se déroulent ailleurs au moment même où toi, lecteur, tu liras ces lignes.
C'est donc maintenant que commencera l’ultime histoire de l’Humanité. Mais pas seulement l’histoire de cette race-là, celle de bien plus que cela, au-delà de nos rêves et fantasmes les plus fous, mais aussi de nos pires cauchemars. Une aventure épique sans limite, dans laquelle la seule frontière est celle de votre imagination.

Un fantastique périple qui mena la plus incroyable mission spatiale jamais imaginée par les humains de la Terre aux confins de leur système stellaire, et qui révéla à ses explorateurs des secrets dont nul n’aurait pu soupçonner l'existence.

Leur Histoire, mais pas seulement, celle de Notre Univers tout entier …

#                  #

#

Sur une grande planète, quelque part dans l’Univers.
Des millions de petites lumières parsemaient la surface d’une planète qui ressemblait beaucoup à la Terre. Mais contrairement à l’astre de l’Humanité, celle-ci était deux fois plus large et était recouverte à près de quatre-vingts pourcents d’eau. De nombreuses petites formes de vie lumineuse paraissaient exister partout à l’intérieur de l’un des deux océans géants qui couvraient une bonne partie de la planète. D’étranges villes surmontaient en grande partie les continents. Leur végétation était en parfaite symbiose avec leurs cités, au point même qu’il était difficile de distinguer ce qui était artificiel et ce qui ne l’était pas. Tout était vert et somptueux. D’étranges créatures à poils gris et à six pâtes étaient surmontées par une forme de vie qui était dissimulée à l’intérieur d’un halo d’énergie blanche. Les jambes et les bras de cette étrange créature étaient tendus sur des harnais qui lui permettait de tenir l’animal. C’était comme si un fantôme ou un ange était dissimulé à l’intérieur de cette lumière.
Soudain, l’animal et son maître stoppèrent face au rebord d’une cascade qui s’écoulait sur plusieurs kilomètres de profondeurs dans une pleine multicolores qui était envahie d’une végétation luxuriante.
Une seconde créature s’avança derrière elle. Cette dernière était tout autant surmontée par une autre forme d’énergie. Une voix stridente raisonna dans une langue inconnue.
- Ils sont tous à l’abri maintenant, commença celle qui était le plus au bord des chutes d’eau, et qui apparemment avait senti la présence de l’un de ses semblables juste derrière elle.
- Oui, mais nous avons perdu le contact avec toutes nos colonies dans ce système et les autres alentours.
- Et pour la première attaque ?
- Une partie de la population a pu être évacuée juste à temps. Elle a été transférée en toute sécurité vers la planète refuge principale, Lordamon, et tout le monde a été accepté. Un territoire nous a été octroyé.
- Nous sommes sauvés. Notre race est sauvée, pour l’instant en tout cas.
- Certes, mais tout n’est pas encore terminé : nous n’avons pas perdu la guerre.
- La guerre non, mais toutes les batailles précédentes, nous les avons toutes perdues. Comment dire à ceux de notre propre peuple restés ici qu’ils n’ont aucune chance ? Crois-tu que je puisse faire une telle chose ? Leur ôter tout espoir alors qu’ils espèrent tous que nous pourrons les faire partir d’ici ?! demanda la première créature qui scrutait le ciel, toujours au bord de la cascade.
- Tu sais que nous ne pouvons pas évacuer tout le monde, nous sommes des milliards, c’est impossible. Nous n’avons plus le temps !
- Je le sais, acquiesça bien malgré elle l’autre créature.
À l’intérieur de son halo d’énergie, elle pouvait observer ce qui se passait dans le ciel, et au-delà. Elle ressentit quelque chose. Quelqu’un… ou quelque chose, était en train d’arriver.
- Tu vas bien ? demanda la créature juste derrière elle.
Elle ne répondit pas. Puis après quelques instants, elle annonça la nouvelle… la pire.
- Ils sont là …
Une flotte de milliers de vaisseaux spatiaux de guerre sphériques, blancs, d’environ un kilomètre de diamètre chacun, attendait patiemment qu’un avènement se produise. Et cela arriva.
Brusquement, face à eux, en orbite de la planète, une lumière aveuglante commença à émerger de quelque chose qui n’était pas là auparavant. C’était une sorte de portail qui s’ouvrit dans l’espace, vers un autre monde.
Quelque chose s’apprêtait à s’introduire dans ce système stellaire …





*CHAPITRE I – LA FAMILLE DESMAREZ*

Pendant ce temps, en Juillet 2221, sur Terre.
C’était un magnifique hôtel au bord de la mer. Un lieu d’une transcendante beauté.
Cette somptueuse plage de sable fin était d’une extraordinaire splendeur, un pur paradis terrestre comme il en existait encore peu. Il s’agissait de la petite île artificielle de Los Gatos, du même nom que celui d’une petite municipalité de Californie. Son identité lui venait d’un homme originaire de cette région des Etats-Unis qui avait eu l’audace de lancer ce projet titanesque : créer une île au large de la Floride, État fédéral américain qui fut à l’époque envahi d’industries aérospatiales et qui avait perdu une grande partie de sa beauté d’autrefois.
À ce moment-là, la conquête spatiale était fulgurante, au centre de toutes les autres préoccupations des humains, et l’Humanité essayait tant bien que mal de conquérir ce que ses ancêtres avaient toujours pensé qu’un jour ils investiraient : les étoiles.
Mais ce n’était pas encore le cas, les autres soleils étaient encore bien trop loin de la Terre, et la plus proche de leur système solaire, Proxima Centauri, était elle-même éloignée de quelques années-lumière.
Jusqu’au début du XXIIIème siècle, les humains s’attelaient à s’installer sur la plupart des astres qui étaient les plus proches de la planète bleue.
Mara Desmarez était assise sur une chaise en bois dont les quatre pieds étaient enfoncés dans le sable après des heures restés à cet endroit, à moins d’une dizaine de mètres des vagues qui sursautaient sous un radieux soleil couchant. Elle était en compagnie d’un petit garçon, Luc, son fils. Il était assis juste sur sa gauche, et les deux s’affairaient sur une toute petite table, également en bois.
Mara était née à la fin du XXIIème siècle, en l’an 2192. Elle était âgée de vingt-neuf ans, blonde, les cheveux très soyeux et longs, et faisait environ un mètre soixante-quinze. Ses magnifiques yeux gris auraient rendu fou amoureux n’importe quel homme. Et justement, elle n’était pas seul !
Elle était la fille du scientifique Edward Philip Desmarez, de renommée internationale. Sa famille était connue depuis des décennies comme une lignée de savants qui travaillaient dans divers domaines de recherches de pointe. Son père était notamment responsable, officiellement, d’un programme de recherche civil lié aux ElectroMed (une technologie de régénération cellulaire très avancée) et travaillait dans une zone militaire secrète qui était située quelque part en Alaska.
Officieusement, il était affilié au programme Morguez, un projet ultrasecret dont la zone de déroulement des opérations fut classifiée top secrète, et donc, inconnue de tous. Mais nul ne savait exactement de quoi retournait ce mystérieux projet gouvernemental qui demeurait au XXIIIème siècle un mystère aussi grand que ce qui pouvait bien se passer dans la très célèbre Zone 51. Ce projet visait, officiellement, à sonder les plus profonds secrets de l’esprit humain, sans que quiconque ne sache exactement ce dont il s’agissait.
Contrairement à son frère Alexander qui avait intégré Harvard, ainsi que l’ensemble de sa famille, Mara se prédestinait depuis déjà très jeune à voyager dans l’espace et rêvait depuis toujours de pouvoir rejoindre la colonie martienne qui était déjà largement développée à l’époque de cette histoire.
Mais son père fut toujours très réticent à l’idée qu’elle puisse un jour partir dans le cosmos, lui indiquant à plusieurs reprises qu’elle n’était pas prête, sans que celle-ci ne sache vraiment quelle signification avaient ces mots.
En l’an 2219, elle sortit major de sa promo qu’elle avait intégré au sein de l’ISU (International Space Union), l’organisation responsable de toute la conquête spatiale humaine, qui était née de la fusion de la NASA et des autres agences spatiales internationales. L’établissement se trouvait à Cap Canaveral. Mara était considérée comme la meilleure pilote de navettes spatiales G.S.G. (Ground Space Ground) : les premières classes de vaisseaux spatiaux qui étaient capables d’atterrir sur Terre et d’aller dans l’espace sans nécessité de lanceurs spatiaux.
La même année, elle se fiança avec son époux dont elle avait fait la connaissance lors de ses études : Clark Eastwood. Ensemble, ils eurent un enfant : un fils, au cours de l’année 2215.
Mara observa dans le ciel bleu l’espace d’un court instant. Il était magnifique. Aucun nuage ne survolait la zone sur des centaines de kilomètres carrés. Une petite lune était même visible en pleine journée.
Un petit objet lumineux s’élança rapidement à travers l’espace : c’était probablement encore un des autres nombreux satellites qui tombaient régulièrement dans l’océan, comme tous les plus anciens.
Tout autour de la Terre, ce fut à cette époque près d’un million de satellites qui avaient envahi le cosmos. Autour de la Lune, près de cinq-cents, et en orbite de Mars, plus de cent-mille.
Très loin de là, de l’autre côté de la mer, on pouvait apercevoir le centre de lancement de Cap Canaveral à une soixantaine de kilomètres, sur la côte. Mais à cette distance, il paraissait minuscule.
Un nouveau vaisseau venait encore de décoller, et le fils de Mara fut rapidement déconcentré par ces décollages aléatoires.
- Luc, concentre-toi s’il te plait ! lui demanda-t-elle.
Un livre d’astronomie entièrement transparent pour les plus jeunes enfants était grand ouvert sur la petite table, et un hologramme affichait l’ensemble des planètes du système solaire. La colonie sur Europe, ainsi que Jupiter autour de laquelle elle orbitait, étaient toutes les deux mises en avant.
Alors qu’elle essayait tant bien que mal de lui apprendre des informations sur l’astronomie et l’histoire spatiale, Luc fut de nouveau déconcentré par un autre engin qui venait de s’envoler et qui laissa derrière lui une très longue traînée blanche qui s’élançait vers le ciel.
- Maman, je croyais que la base ne servait plus à envoyer des vaisseaux ? Tu m’avais dit que c’était terminé, dit-il.
- Non Luc. La base de Cap Canaveral est toujours utilisée pour le lancement dit « direct », permettant la propulsion sur orbite des sondes spatiales et des navettes anciennes, ou nécessitant d’utiliser pour une raison ou pour une autre cet ancien procédé. Comme je te l’ai déjà raconté, depuis les années 2050 le nombre de sondes lancées vers le vide extra-stellaire ont été démultipliées. Plusieurs milliers de planètes colonisables et habitables ont été découvertes, mais aucune d’entre elle, par leur distance ne nous est accessible pour le moment. La science nous a permis d’évoluer très loin, mais pas au point de pouvoir donner naissance à un système de propulsion qui nous permette d’aller à une vitesse suffisante pour parcourir assez rapidement l’immensité du vide sidéral.
- Maman, je n’ai rien compris à ce que t’as dit, répondit Luc, la bouche grande ouverte.
- Ah ah ! Tu comprendras mieux avec le temps.
Mara laissa apparaître un petit sourire à son fils et ne put s’empêcher de rire face à la réponse qu’elle venait de recevoir.
- Et ça, c’est quoi déjà ? demanda Luc en pointant du doigt l’une des innombrables traînées blanches qui apparaissait dans le ciel.
Celle-ci se dessina bien plus vite que celles que l’Humanité avait pour habitude de voir se former dans le ciel au début du XXIème siècle.
- Alors ça Luc, ce sont les plus récents de nos appareils de transports aériens qui sont dédiés aux usages à l’intérieur de l’atmosphère des planètes sur lesquelles nous vivons.
- Les nouveaux avions de ligne Boeing ? C’est ça ? demanda-t-il.
- Non, non, rappelle-toi, je te l’ai dit !
- Les anciens Tesla Futur X non ? répondit-il.
- Bravo ! Tu vois tu as retenu !
La mère et son fils se donnèrent une tape dans leur main droite respective.
- Mais je croyais que Tesla avait disparu non ? ajouta Luc.
- Non, pas disparu, simplement racheté par l’ISU.
- Ça veut dire quoi « racheter » ? demanda-t-il.
- Je t’expliquerai plus tard. Ça, c’est pour quand tu seras plus grand, lui répondit-elle en lui passant un vif coup sur sa petite coupe au bol.
Elle savait très bien que son très jeune fils n’était pas encore tout à fait apte à emmagasiner ce genre d’informations.
Car en effet, les anciens grands constructeurs qu’étaient Boeing, Airbus, et d’autres grands noms de l’histoire de l’aéronautique et de l’aérospatiales furent à cette époque relégués au rang de quasi-antiquité. Le plus connu d’entre tous s’appelait dorénavant le Futur X : un engin de transport à très haute vitesse qui était capable d’emporter à son bord près de deux-milles personnes en un seul voyage sur Terre, et de parcourir près de cent-mille kilomètres sans avoir à être rechargé en carburant à hydrogène.
Autrefois conçu par SpaceX, la société fut également rachetée par l’ISU, comme la plus plupart des organisations qui visaient à la conquête spatiale. Cet appareil était capable de voler à une vitesse hypersonique de près de onze-mille kilomètres par heure. Ce monstre volant d’une valeur de près d’un milliard de dollars l’unité ressemblait à un avion de ligne aux ailes très allongées qui formaient un « V » vers l’arrière, très prononcé, annihilant ainsi le « bang » sonique, et qui lui permettaient ainsi de survoler sans aucun risque les terres habitées. Ses quatre moteurs étaient installés sous les ailes qui étaient elles-mêmes rattachées vers l’arrière. De couleur entièrement noire, il était facilement reconnaissable par les chanceux qui parvenaient à apercevoir dans les cieux le bolide passer au-dessus de leur tête l’espace d’un quart de seconde.
Soudain, sur la plage, un grand homme s’avança vers eux.
- Alors cette journée ? demanda-t-il, torse nu et sortant de la mer chaude dans laquelle il nageait depuis près de deux heures non-stop.
C’était Clark Eastwood, l’époux de Mara. Il était un grand homme blond aux yeux bleus et très musclé. À vingt-sept ans, il était sportif de haut niveau et entraîneur pour le compte de l’ISU dans un centre d’entrainement sous-marin. Cet endroit servait notamment dans le cadre de la formation dans des piscines géantes, afin de simuler divers effets sur le corps humain dans une situation comparable à ceux ressentis dans l’espace lorsque des individus se déplaçaient à bord de vaisseaux spatiaux qui ne disposaient pas de systèmes de gravité artificielle, ou lorsqu’ils devaient faire des sorties extérieures. Clark s’était rendu ce jour même dans les locaux d’une organisation : la GreenWorld, un organisme international qui était chargé de veiller au respect de l’environnement. La société était chargée à la fois de faire respecter la loi sur Terre et dans les colonies spatiales … mais avait un mal de chien à la faire appliquer.
- Nous rentrons à l’hôtel ? Nous allons manger un petit morceau avant une séance cinéma 4D ce soir ? proposa-t-il tout sourire, faisant allusion à ces salles de cinéma qui étaient capable de mettre en scène les films eux-mêmes avec l’intégration d’éléments réels (vibrations, humidité, chaleur …).
- Maman, tu ne m’avais pas dit que nous allions au cinéma ! dit Luc, tout joyeux.
- C’était la surprise du jour ! annonça Mara.
Il sauta de joie, pendant que Mara désactiva, puis rangea dans son sac à main la tablette toute transparente qu’ils avaient utilisé depuis des heures.
Puis, la petite famille se dirigea paisiblement vers leur hôtel qui était situé à environ mille mètres de là, face à la mer.
Il s’agissait d’une somptueuse bâtisse de neuf étages qui fut construite comme dans le style haussmannien, et qui tranchait radicalement avec les sublimes plages de sable fin.

#                  #

#

Bien loin de ce paisible endroit.
Les choses n’étaient pas tout à fait les mêmes. Ce n’était pas sur la Terre, mais à des millions d’années lumières de là, dans une autre galaxie, dans le même endroit qui fut envahi quelques heures plus tôt par une force d’origine inconnue.
Un être étrange qui était constitué d’une lumière étincelante et dont le corps était parfaitement invisible, s’avança dans l’obscurité d’une étendue verte sur laquelle la nuit était tombée depuis bien longtemps. D’étranges bruits semblaient raisonner dans l’air, dans le sol, partout. Comme si quelque part ailleurs, sur cette mystérieuse planète, la terreur régnait. Comme si chaque être de ce monde inconnu était en proie à une indicible angoisse.
Soudain, dans l’obscurité, une voix s’éleva. Elle s’exprima dans une langue inconnue des habitants de la Terre. Elle paraissait très fluide, mais toujours aussi stridente : ce fut comme si un serpent s’exprimait.
- Je sais que tu n’es pas encore parti, dit la voix à l’intérieur de la lumière, virevoltant au-dessus de la petite prairie.
La voix semblait être celle d’une femme, mais impossible de savoir quel était vraiment son sexe.
Subitement, une autre forme d’énergie identique s’écarta de derrière un grand arbre qui était planté au milieu de la superbe prairie. Le lieu était éclairé par la seule lumière des étoiles.
Cette forme d’énergie vivante s’approcha de la seconde. D’abord, elle ne dit rien. Elle ne fit que dévisager son semblable.
- Pourquoi partir ? demanda-t-elle. Alors que nous savons qu’il n’y aura bientôt plus aucun endroit où aller ?
- Il y’a de l’espoir. Celui d’une union globale contre eux.
- Mais face à leurs forces, rien ne nous permettra jamais de remporter une victoire. Nous ne pourrons que repousser sans cesse l’échéance de la fin de toutes choses, mais en aucun cas l’en empêcher.
- Alors pourquoi restes-tu ici si tu es persuadé que la fin est si proche ?
Un mal-être général semblait régner sur ces deux-là, comme s’ils étaient persuadés que quelque chose de monstrueux allait s’abattre sur eux avec violence. Un coup d’arrêt à leur existence. Mais dans un endroit si magnifique, comment cela était-il possible ?
- Parce que tu es là, et que nous avons toujours été ensemble. Mais surtout, parce que mon peuple s’en va également, mais pas là où il a choisi de partir. Et moi, j’ai fait le choix de le suivre dans les ténèbres, quoi qu’il m’en coûte et qu’elle qu’en soit ma destinée.
- Espérons que notre dernier espoir soit toujours en sécurité.
- Soit-en sûr.
- Où cela ?
- Sur une planète d’une Galaxie pas si éloignée de nous. Ses habitants l’appellent la Terre, mais ils ne savent rien de ce qu’elle contient en elle.
- Nous n’avons plus qu’à croire en l’espoir que le Mal ne l’atteigne jamais dans ce cas.
- Il le fera, il l’atteindra. Mais peut-être qu’avec plus de chance que nous, ils l’auront mis en sûreté bien avant.
Les deux voix se turent. Il était impossible de savoir exactement de ce dont elles venaient de parler.
Mais sous le ciel étoilé, il n’était pas difficile de comprendre que quelque chose de destructeur était à l’œuvre en orbite de la planète. Des milliers de petites lumières brillaient dans le ciel à haute altitude, puis elles s’éteignirent aussitôt. De nombreuses étoiles filantes, probablement des débris d’engins spatiaux de ce monde, retombèrent dans l’atmosphère. À priori, une rude bataille devait se dérouler là-haut.
Les deux forces d’énergies blanches se rapprochèrent, puis s’enchevêtrèrent l’une dans l’autre, faisant face à leur destin à leur manière.
Quand subitement, le sol se mit à trembler : dans le lointain, à des milliers de kilomètres face à eux, quelque chose de gravissime venait de se produire. Les deux êtres ainsi fusionnés l’un avec l’autres observaient. Soudain, l’horizon qui était plongé dans la nuit s’illumina face à eux, comme s’ils étaient en pleine journée. Puis la lumière devint éblouissante.
Une force destructrice d’une ampleur inimaginable était en train de se répandre à travers toute la surface de la planète, engloutissant toute chose en elle, à tout jamais …

#                  #

#

Sur Terre.
Quatre heures plus tard, la famille Desmarez-Eastwood fut réunie autour d’une table. Il était vingt et une heure. Un splendide soleil rouge commença à se coucher.
Mais était-il annonciateur d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle ? Allez savoir.
- Alors ? Ta conférence inopinée, elle s’est passé comment ? demanda Mara à son époux qui était assis face à elle.
- Pas très bien en fait. L’ISU diminue drastiquement les budgets qui sont alloués à la sauvegarde écologique. Nous perdons cinquante milliards de dollars depuis dix ans, chaque année. Et cette fois-ci, c’est près de deux-cent milliards d’un seul coup ! Je suis désolé de vous avoir laissé ce matin, mais je n’ai pas eu le choix de m’y rendre.
Mara fut gênée. Elle qui souhaitait passer un maximum de temps avec sa famille avant de reprendre le travail, mais c’était ainsi : à emploi de responsabilité, aucun réel repos n’était vraiment possible. Elle le savait, et elle l’acceptait ainsi.
- Je comprends. C’est essentiel, surtout quand on voit l’état de la planète, c’est de pire en pire. Je suis inquiète, répondit Mara, sincère.
Elle tourna les yeux vers Luc et songea à son futur dans ce monde dont l’avenir s’assombrissait de jour en jour. Elle souhaitait vraiment que sa destinée soit la meilleure possible, et aux vues des évènements, elle savait que cela ne serait pas forcément au programme.
Longtemps au cœur des préoccupations, l’écologie avait pris une part très secondaire dans l’intérêt collectif, notamment à cause d’un ensemencement aux Organismes Génétiquement Modifiés à très grande échelle, et à la construction de centres d’agricultures qui furent totalement automatisés et autosuffisant, et qui engloutirent dans leurs productions de nombreuses hormones et stéroïdes artificielles.
Bien que sujet de larges controverses, la plus grande société du monde était à cette époque la Liglen Corporation, maîtresse incontestée et grande nourricière de la Terre.
L’intérêt spatial avait pris une telle place vers la fin du XXIème siècle que les affaires de concurrences et de concentrations étaient complètement passées à la trappe, menant à la création de ce conglomérat hyper géant, et d’autres.
Ce groupe industriel au gigantisme inimaginable au début du XXIème siècle produisait près de quatre-vingt-dix-sept pourcents de la nourriture mondiale et avait absorbé l’intégralité des grands distributeurs du monde. Il employait près d’un milliard de personnes. La Terre comptait en cette année 2221 près de soixante-dix milliards de bouches à nourrir : chose qui aurait été impensable et infaisable deux siècles plus tôt. Mais cela était désormais une réalité.
Mais comment une telle prouesse avait-elle pu être réalisable ? Produire tant de nourriture et voir augmenter la population à un tel point ?
Tout résidait dans la production d’énergie, à la base de tout. Les premiers réacteurs à fusion thermonucléaires qui entrèrent en fonction au milieu du XXIème siècle permirent une chute des coûts de production et une démultiplication de celle-ci. À cela s’était encore ajouté l’extraction massive d’Helium III depuis le site lunaire du cratère Copernicus, avant sa destruction, puis au travers de la nouvelle base Fra Mauro, ainsi que d’autres matières nucléaires et à fort potentiel énergétique qui furent prélevées sur Mars et Europe, l’une des principales lunes de Jupiter.
Mais il devait arriver un moment fatidique auquel le monde ne pourrait en aucun cas échapper : l’épuisement naturel des ressources des terres cultivables elles-mêmes. L’ensemble des minéraux et autres éléments du sol qui permettaient la pousse, même accélérée et avec une régénération très rapide, commençaient à atteindre leurs limites. C’est pourquoi le monde devait partir ailleurs, à la conquête des étoiles.
Il restait probablement au début du XXIIIème siècle assez de ressources pour concourir aux besoins de l’Humanité pendant environ un siècle, peut-être même beaucoup moins que cela.
- Et concernant les programmes médicaux sur Mars et Europe ? Ils sont désormais prohibés j’ai entendu dire aujourd’hui ? demanda Mara en avalant juste après une bouchée d’un saumon des plus exquis.
- Ah, j’allais te l’annoncer ! La bonne nouvelle est enfin tombée ! annonça-t-il, tout content. Dorénavant, l’ensemble des colons en partance pour les colonies ne doivent pas avoir subis de traitement médical permettant d’allonger l’espérance de vie. Eventuellement, les enfants seront acceptés après certains contrôle de l’état de leur ADN. Mais au final, beaucoup d’entre eux ne partent pas car leurs parents ne souhaitent pas se séparer d’eux, ajouta-t-il.
- Nous n’avons pas le choix de toute manière. Dans le cas contraire, nous compromettrions notre avenir à coup sûr, répondit sagement Mara.
- Oui, à coup sûr ! Cela reste une très bonne nouvelle, confirma Clark, qui se servit à lui-même et à son épouse un verre de Bordeaux de vingt-cinq ans d’âge.
Car en effet, en plus de ces problèmes écologiques qui prenaient une ampleur catastrophique, l’Humanité s’était lancée dans la course à l’extension infinie de l’espérance de vie. Depuis les prouesses en recherche et génie génétique, et jusqu’à la commercialisation d’un produit sans effet secondaire, il y avait tout un fossé, infranchissable.
Depuis l’année 2064, un grand laboratoire pharmaceutique, la société Biozan Pharmaceutical, avait mis au point un remède médical universel contre le vieillissement et pour la régénération cellulaire. En aucun cas cette méthode n’avait permis de rendre immortel l’espèce humaine. En revanche, l’espérance de vie était passée à plus de deux-cent ans vers le milieu du XXIIème siècle. Ce n’était malheureusement qu’à partir de là que les effets secondaires, gravissimes, commencèrent à se faire ressentir. Cette société privée qui contribua en grande partie à la création de ce « remède » avait eu recourt à de nombreux procédés de modification biologiques profonds dans ses méthodes d’arrêt du vieillissement, voire de régénération. De ce fait, le code génétique humain dans son ensemble avait été cruellement endommagé. Pire, depuis les années 2120, les cancers étaient en recrudescences comme jamais auparavant : l’ADN de l’humanité avait été altéré en profondeur. Depuis, l’espérance de vie diminuait fortement et l’accès aux remèdes médicaux de cette nature était devenu très restreint.
En fait, il était désormais strictement interdit de donner naissance à un nouvel enfant si l’on avait déjà subi des injections de substances médicales qui avaient eu pour objectif d’altérer le code génétique afin de prolonger l’espérance de vie.
Mais peut-être était-ce déjà trop tard ? Cette maladie de « dégénérescence génétique » se répandait déjà tel un fléau à travers l'ensemble des différents pays du monde. Seules les colonies sur Mars et Europe furent préservées jusqu'à maintenant grâce aux contrôles génétiques de tous ceux qui s'y rendaient.
Ces troubles graves, et autres cancers qui s’étaient répandus pendant près de cent-trente ans furent en effet engendrés par des jeunes gens qui avaient eu recourt bien trop tôt à ces « remèdes » et qui avaient conçu un enfant dans les mois ou années qui suivirent.
- Et le cas de l’Afrique, est-il réglé ? demanda Mara.
- Non, la crise économique de l’année 2105 continue d’avoir des répercussions, près d’un siècle plus tard. L’effondrement économique qui s’était résorbé à la fin du siècle dernier repart de plus belle, et certains conflits dégénèrent !
- C’est qui « génère » ? demanda bêtement Luc qui n’avait pas vraiment compris le dernier mot prononcé par son père.
Mara rigola un instant, contente de voir qu’au milieu de ce flot de nouvelles pas toujours bonnes, il y en avait toujours un pour amuser la galerie : leur petit fils chéri.
Mais il n’en restait pas moins que les inégalités n’avaient jamais été aussi grandes dans le monde. Les pays africains notamment, étaient au bord du gouffre financier, car l’essor de leur économie au cours de la fin du XXIème siècle fut fortement ébranlé par la crise économique du début du XXIIème siècle. Tout cela était lié à l’effondrement de la production énergétique standard et aux coûts d’approvisionnements mondiaux.
Cette grave dégénérescence financière fut tout simplement engendrée par une prouesse technologique qui permit de créer de l’énergie en quantité quasi illimitée : les réacteurs nucléaires de cinquième génération, qui faisaient appel à une pure énergie de fusion sous contrôle magnétique intense, et dont la réaction thermonucléaire était entretenue et alimentée en permanence par des éléments de matières nucléaires variés.
À l’origine, ces « supers-réacteurs » n’étaient pas destinés à être utilisés sur Terre, mais uniquement sur d’autres planètes, et également pour permettre de créer des réacteurs de vaisseaux spatiaux à même de pouvoir disposer d’une vitesse de poussée suffisante pour atteindre bien plus vite les étoiles.
Le monde continuait ainsi d’avancer tant bien que mal, avec ses évolutions et ses erreurs.
- Alors ce repas Luc ? Il te plaît ? demanda Clark à son fils.
- Oui il est bon, mais j’ai un peu mal à la tête, se plaignit Luc.
- Oh non, encore ! déplora sa mère.
Elle sortit une petite boîte de médicaments contre les maux de tête, puis elle en passa un comprimé à Luc.
Il avala aussitôt la petit gélule grise …et ne put s’empêcher de lâcher un rot juste après.
- Oups, pardon, s’excusa-t-il.
- Allez petit bonhomme, ça va aller, tenta de le rassurer son père en passant un coup sa main dans les cheveux de son fils. Tu vas voir, nous irons voir un super film ce soir !
Luc ne répondit pas car il était déjà les doigts dans son énorme glace à la vanille.
La petite famille s’apprêtait à quitter la table pour se rendre à leur petite soirée, tranquille ? …

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#

À la fin du repas, les trois membres de cette famille très soudée se rendirent à leur séance. Ils allèrent voir le deux-cent vingt quatrième épisode d’une saga de films d’espionnage bien connue.
À la sortie de la plus grande salle de cinéma de l’île artificielle, Mara et Clark se tenaient amoureusement la main pendant que Luc termina son petit paquet de popcorns tout le long du chemin de retour vers l’hôtel.
- Tu sais Clark, dans un peu plus d’un an, je vais partir, annonça-t-elle. Je suis chargée d’être l’une des principales pilotes pour la reconnaissance de cette nouvelle planète.
- Je sais Mara, et c’est bien pourquoi j’ai décidé de t’accompagner !
- Comment ?! s’exclama-t-elle.
Elle fut réellement décontenancée par la réponse de son époux.
- J’ai demandé la possibilité de pouvoir intégrer la mission, et j’ai eu la réponse : j’ai été accepté en tant que membre de la famille il y a deux semaines.
- Hannnnn ! Mais pourquoi ne pas me l’avoir dit avant ?! s’exclama Mara, terriblement émue, mais très agréablement surprise.
- Parce que je voulais te faire la surprise demain, c’est ton anniversaire !
- Oh, si tu savais comme je suis contente ! Mais du coup, je n’ai plus de surprise pour demain ! plaisanta-t-elle.
- Oh si, j’en ai une ! répondit Clark, tout en lui faisant un clin d’œil.
Brutalement, au loin, Luc parut perturbé.
Puis l’instant d’après, il vomit l’intégralité de tous les popcorns qu’il avait ingurgité tout le long de la séance, ainsi qu’une petite partie de son repas d’encore avant.
- Oh bon sang ! s’écria sa mère qui se précipita sur lui.
- Tu vas bien Luc ? lui demanda son père qui s’agenouilla face à lui, stressé par la situation.
- Je crois qu’il n’aurait pas dû manger ce truc-là, en plus le repas été très copieux ! pensa-t-elle à voix haute. C’est étrange, c’est la première fois qu’ils vomit de la sorte, ajouta-t-elle, inquiète.
- J’ai mal à la tête, se plaignit Luc.
Mara toucha son front afin de vérifier qu’il n’avait pas de fièvre.
- Il n’a rien. Nous allons rentrer à l’hôtel. Et s’il ne va pas mieux, nous appellerons le médecin ! recommanda-t-elle, vraiment inquiète.
Clark ne répondit pas, et il frotta simplement le dos de son fils en guise de réconfort.
- Bon, rentrons vite à l’hôtel, le vent se lève, préconisa-t-il juste après.
Il prit son fils dans ses bras et les trois se dirigèrent au plus vite vers leur destination, espérant que la soirée puisse se terminer aussi bien qu’elle fut commencée.



*CHAPITRE II – CATASTROPHE SUR MARS*

Au même moment, sur la planète Mars, dont le processus de terraformation était pratiquement achevé.
Dès l’année 2160, L’ISU annonça que Mars comptait cent millions d’habitants. Les humains logeaient à l’intérieur d’immenses villes qui étaient abritées sous de gigantesques dômes de verre renforcé. Cette année-là, l’ISU démarra un processus de terraformation dont la durée était estimée à soixante ans. La même organisation spatiale mondiale déclencha également la construction de dix réacteurs S.A.T.U.C. (Réacteur à fusion thermonucléaire de cinquième génération) qui furent répartis à la surface de Mars au sein d’usines de terraformation qui se mirent à générer artificiellement eau et atmosphère respirable. L’énergie globale produite alimentait en continu chacune des super-centrales de terraformation et était largement supérieure à 1 PW (PetaWatt) pour chacune d’entre elles. Les terraformateurs se présentaient sous la forme d’usines souterraines qui rejetaient dans l’atmosphère de l’eau et de l’oxygène qui étaient artificiellement générés depuis le sommet de cheminée de près de cinquante kilomètres de hauteur chacune.
Quelque part près d’Olympus Mons, la plus haute montagne de Mars, un gigantesque dôme de verre blindé abritait une ville d’une dizaine de kilomètres de diamètres. Le ciel était pratiquement aussi bleu que sur la Terre, mais le vent à l’extérieur était bien plus violent. Ce jour-là, l’atmosphère était assez froide, de moins d’un seul petit degré Celsius.
À une trentaine de kilomètres au Nord de cette ville se trouvait une station de terraformation. Une gigantesque cheminée de près de cinquante kilomètres de hauteur qui était constituée d’un alliage de béton et d’Ultium se dressait face à l’horizon. L’Ultium, ce mystérieux métal qui fut constitué à partir d’Ununpentium, lui-même découvert environ deux-cent ans plus tôt et censé être le plus résistant au monde.
La base de la structure faisait près de huit-cent mètres de diamètre, mais la cheminée ne faisait plus que deux-cent mètres à son sommet. Une très épaisse fumée blanche qui était constituée de quadrillions de particules d’oxygène et d’hydrogène était constamment expulsée à très haute altitude afin de générer l’atmosphère d’une future planète Mars qui serait agréablement habitable.
À l’intérieur d’une grande salle de contrôle dans laquelle se trouvaient une centaine de personnes, un homme d’une soixantaine d’années était en train de vérifier sur une série d’ordinateurs dont les écrans étaient entièrement constitués de verre, que le processus en court se déroulait comme prévu. L’un des écrans afficha un étrange schéma qui ressemblait à celui d’une « sphère » émettant de l’énergie. Des seuils de niveaux de plusieurs centaines de TeraWatt semblaient déjà atteints ce jour-là. Le système fonctionnait de cette façon en continu depuis des années avec d’importantes variations dans les volumes produits, et donc, dans la quantité d’énergie nécessaire.
Brusquement, une alarme raisonna dans toute la centrale.
« Alerte. Systèmes de refroidissement principal défaillant », annonça une voix artificielle féminine.
Face au scientifique se trouvait une large baie vitrée qui donnait accès sur toute une série de tuyaux à l’intérieur du complexe : c'était une véritable usine qui tournait ainsi chaque minute qui s’écoulait, et cela, pour encore très longtemps. Plusieurs de ces systèmes devinrent subitement défaillant, et tout le système commença à partir en vrille.
- Nom de Dieu ! Bon sang, évacuez immédiatement ! ordonna le Professeur Edwin Falcom, qui était l’un des plus grands physiciens atomistes de cette époque-là, et qui justement était en visite sur la station de terraformation afin d’être briefé sur certaines mises à jour effectuées toutes récemment.
Sans hésiter, celui-ci appuya sur un très gros bouton rouge qui était situé sur l’un des tableaux de bords que de nombreux techniciens avaient déjà déserté. Au loin, dans le cœur de la station géante, une explosion jaillit des profondeurs, et un océan de flammes se rua droit sur la salle de contrôle où le vieil homme se trouvait, seul. Il sauta immédiatement sous le pupitre de commandes pendant que le verre blindé explosa en mille morceaux dans un épouvantable fracas.
L’instant juste après, il se releva. La voix artificielle raisonna de nouveau dans le centre tout entier.
« Alerte, instabilité globale, veuillez quitter les lieux » répéta-t-elle à de nombreuses reprises.
À l’extérieur, une navette de secours du nom de Rescue 44 se leva dans les airs et emmena bien loin de là des dizaines de techniciens qui avaient déjà eu le temps d’évacuer. Ce vaisseau ressemblait à une énorme navette aussi grande qu’un avion de ligne de très gros gabarit. Elle faisait partie des classes GSG, c’est-à-dire qu’elle était capable de se déplacer du ciel vers l’espace sans lanceur spatiaux. Mais sur de courtes distances pour cet appareil-là : impossible donc de faire un aller-retour.
- Ici William Widow, Lieutenant et pilote de navette Rescue 44-02 Mars ! annonça le pilote principal dans son micro. Tout le monde a pu être secouru, terminé !
Celui-ci fit brièvement son rapport au centre de contrôle principal de Mars One, la ville où était situé le centre de Commandement principal de la planète rouge.
Mais juste à ce moment-là, un homme arriva brusquement dans le poste de pilotage.
- Je suis le Docteur Daaran, annonça-t-il. L’un de mes confrères, le Docteur Falcom est toujours dans la station ! hurla-t-il ensuite auprès des pilotes.
Manifestement, il souhaitait leur faire comprendre qu’il voulait faire demi-tour. Mais il était déjà bien trop tard pour cela, à moins de prendre le risque de mettre en danger la vie de tout le monde.
- Bon sang ! dit Alice, une jeune pilote qui était juste à côté de William et qui observa avec stupeur toute la superstructure qui commençait à vaciller.
Face à eux, la station de terraformation commença à se désagréger et à tomber en ruine de partout. La cheminée géante se fissura en de nombreux endroits tel un château de sable. Alice et William en tremblèrent tous les deux. Sans hésiter, les deux pilotes firent reculer vivement leur navette de devant la structure afin d’éviter d’être mis en danger par une quelconque explosion ou effondrement de l’un des immenses bâtiments.
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À l’intérieur de la station, tout foutait le camp.
« Alerte ! Veuillez immédiatement redémarrer les systèmes de refroidissement », raisonna de nouveau la voix artificielle.
Le bras droit d’Edwin Falcom était déjà assez mal en point : un fragment de verre qui avait voltigé suite au souffle de l’explosion lui avait littéralement traversé le bras et en était ressortit de l’autre côté, et le malheureux scientifique perdait énormément de sang.
« Alerte. Le cœur du confinement magnétique du réacteur de fusion thermonucléaire cessera dans H-1 minute ».
Sur ces mots, le Professeur comprenait ce que cela signifiait : qu’une explosion du réacteur de fusion de cinquième génération, le S.A.T.U.C., engendrerait une si puissante déflagration que l’ensemble des colonies de la surface de Mars seraient ravagées.
Sans hésiter, il fonça sur le pupitre de commande et activa un code d’accès. Il savait que s’il déclenchait la réactivation du système de refroidissement secondaire, l’ensemble de l’intérieur de la station serait glacé à l’azote. La baie vitrée de la pièce où il se trouvait étant brisée, il savait qu’il mourrait de froid, congelé. Il hésita un instant, mais finalement, il appuya.
« Réactivation du système de refroidissement de secours », annonça enfin la voix artificielle.
Le scientifique esquissa un sourire de satisfaction.
- Au moins j’aurais contribué et je les aurais sauvés, dit-il à voix basse à lui-même.
Il suait de la tête aux pieds et son sang continuait à se répandre partout sur le sol sans jamais s’arrêter malgré la pression qu’il effectuait sur sa blessure depuis déjà quelques minutes.
Instantanément, une masse de gaz blanc fut injectée partout à l’intérieur de la station de terraformation. Celle-ci éteignit les incendies les uns après les autres. La substance glaciale se faufila partout à l’intérieur de toute la station comme le feraient des flammes qui seraient nées d’une explosion qui auraient inondé de sa chaleur destructrice un bâtiment totalement confiné.
Alors qu’il était en train d’être frigorifié, celui-ci se dissimula de nouveau sous le pupitre de commande.
- Il nous faut quelqu’un pour aller les voir, dit-il. Notre monde en dépend, ajouta-t-il de nouveau pour lui-même à haute voix.
Il se saisit d’une tablette en verre qui était tombée sur le sol, puis il pénétra un étrange système informatique qui était affublé d’un mystérieux logo qui était écrit dans une typographie blanche, sur fond noir. C’était un nom, suivi d’un code : « Zone 6113 ».
De nombreuses informations furent transmises depuis son micro-ordinateur qui était incrusté dans la combinaison sur son bras jusqu’à cette tablette.
Le dossier « RECHERCHES PROJET ATLANTIS » fut transmis vers un serveur, quelque part ailleurs, peut-être vers la Terre. Ce secret qu’il gardait avec lui depuis si longtemps. Mais quoi donc ?
Juste après, le corps du Docteur se congela totalement, puis il glissa et se brisa tout entier sur le sol métallique. Son corps s’éparpilla comme un tas de petits cailloux rouges.

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À bord de la navette Rescue 44, le Docteur Daaran scruta la gigantesque base qui était en train d'être anéantie, et s'apprêta au pire. Mais non. La grande catastrophe tant redoutée ne se produisit pas. Mars fut épargnée de ce qui aurait pu être une explosion d'une incommensurable puissance.
La cheminée de près de cinquante kilomètres de hauteur s’écroula toute entière sur elle-même, mais heureusement, le réacteur thermonucléaire n’explosa pas. Le processus de refroidissement de secours qui avait été déclenché manuellement par son confrère avait réussi à stopper à temps le monstre atomique.
Un instant plus tard, le Docteur Daaran reçut un message d’alerte sur sa tablette tactile qui était toute constituée de verre, la même que celle de son confrère décédé. Il le lut aussitôt.
« RECHERCHES PROJET ATLANTIS sauvegardées sur Datacenter Zone 6113 par Professeur EF ».
Il poussa un soupir de soulagement, mais ne put s’empêcher de songer à son cher collaborateur, qui était sans doute mort au cœur de l’installation.
Mais pour le Docteur, l’essentiel était maintenant sauvé : quelque chose d’une importance capitale, un secret multimillénaire qui ne le serait peut-être bientôt plus. Un secret qui avait un rapport avec ce jour d’Août 2193, lorsque l’ISU, depuis son centre d’Arecibo qui était situé à Porto Rico, reçut un signal d’origine inconnu.
Ce flux de l’espace fut d’abord considéré comme un élément d’origine extraterrestre, jusqu’à ce que les scientifiques se rendirent compte qu’il s’agissait d’une onde radio qui avait été captée, puis renvoyée vers la Terre par la sonde Voyager III, qui fut elle-même envoyée en 2040 vers les confins du système solaire.
En réalité, ce signal fut capté par l’ensemble des relais satellites et antennes de la Terre : c’était une forme d’onde inconnue, qui une fois reproduite, avait réussi à saturer l’ensemble des signaux radios de la Terre et était même parvenue à entraîner le dérèglement de certains satellites. La sonde Voyagez III était située à près de cent cinquante-six milliards de kilomètres de la Terre lorsque cette onde fut captée.
Mais cette mystérieuse onde radio ne provenait pas de cette zone de l’espace. En réalité, son origine était bien plus profonde dans le système stellaire, et elle provenait en fait d’un astre inconnu qui se déplaçait de façon archaïque et désorganisé. Ce signal n’avait aucune signification spécifique, mais il semblait cependant être capable de perturber l’état de stabilité et même la conscience du cerveau de n’importe quel être vivant. De nombreuses expériences qui furent menées par les Etats-Unis sur des cobayes humains ou des animaux démontrèrent qu’un état de coma gagnait rapidement tous ceux qui restaient trop longtemps sous l’influence de la mystérieuse onde radio.
Mais étrangement, depuis l’année de cette découverte, une vague d’attentats d’un mystérieux collectif anti-conquête spatiale s'était déclenchée, et s’était donné comme objectif de commettre des actes de sabotages sur de nombreuses aires de lancements de vaisseaux spatiaux. Cela, afin de mettre en péril les futures missions d'exploration spatiale.
La sécurité fut donc très rapidement et massivement renforcée autour de l'ensemble de ces lieux sensibles. Puis, l’ISU décida rapidement, dès 2194, l’année suivante de la découverte, d’envoyer une mission spatiale à destination de cette gigantesque planète.
Sa dimension de près de deux-cent mille kilomètres de diamètre en faisait la plus grande planète tellurique jamais découverte (tellurique, c’est-à-dire, constituée de roche). Sa distance de plus de quatre-mille milliards de kilomètres de la Terre en faisait un lieu quasi inatteignable, sauf si le monde décidait d’y mettre tous les moyens financiers et techniques possibles.
Et si cela se trouvait, peut-être bien que cette catastrophe sur Mars ne fût pas un pur hasard …



*CHAPITRE III – LEVELLOR ONE*

Le lendemain, sur Terre.
Un ciel bleu très ensoleillé qui fut parsemé de rares nuages recouvrait une bonne partie de la Floride. Au loin, la mer était bien calme. Une longue nappe blanche de fumée s’échappait au loin dans les cieux du cœur même de la base spatiale plusieurs fois centenaire de Cap Canaveral. Un très long nuage blanc fendait le ciel et s’étirait tout droit vers le cosmos. C’était une nouvelle fusée géante qui venait de partir vers l’espace, comme ils en décollaient en fait toutes les trente minutes en moyenne.
Très près du sol, dans les rues d’une Miami futuriste, d’innombrables voitures volantes connues sous le nom de CarSky lévitaient à vingt centimètres d’altitude. On aurait cru voir un véritable océan de Ferrari du futur qui étaient en train de voltiger dans toutes les directions. La plupart d’entre elles montaient très vite à plus haute altitude après avoir dépassé les limites de la ville. De nombreuses restrictions encadraient la façon de se déplacer au moyen de ces voitures volantes. En principe, il était interdit d’aller au-delà de cinq-cents mètres de hauteur. Du moins… en principe.
Pas lorsque l’une d’entre, une superbe Tzina Z76 bleue, fendit l’air à une altitude de près de dix kilomètres. Les nuages furent transpercés telle une aiguille qui foncerait à toute allure dans une très mince feuille de papier. La machine de transport ressemblait à ce qu’étaient les plus belles voitures de luxe au début du XXIème siècle, à quelques détails près. Notamment la forme, qui était beaucoup plus évoluée avec des matières plus fines, plus légères et plus solides. Tout un système de statoréacteurs était dissimulé sous l’appareil et sur les côtés. Lorsqu'il tira ses flux d’air à hausse pression, cela fit rugir l’engin au moment même où il s’envola encore plus haut, toujours plus vite. L’autonomie de cette Tzina Z76 dépassait largement les cinq-mille kilomètres. La machine volante était alimentée par un réacteur à hydrogène, et ainsi, était non polluante. Elle pouvait atteindre une vitesse de pointe à basse altitude de quatre-cent kilomètres par heure, et de plus de sept-cent kilomètres par heure à une altitude supérieure ou égale à mille mètres.
À bord, hormis le pilote qui prenait un plaisir fou à voltiger dans tous les sens, tout le monde n’était pas aussi joyeux.
- Papa, tu vas trop vite, j’ai le tournis, ralenti un peu ! indiqua Luc du haut de ses sept ans.
Celui-ci était sagement assis à l’arrière de la voiture volante, solidement attaché par des harnais qui se refermaient sur sa poitrine en formant un X.
- N’ait aucune crainte Luc, répondit son père afin de le rassurer. Je vais ralentir !
Mais Mara n’était pas vraiment non plus très rassurée. La façon de conduire de son mari n’avait en réalité jamais été aussi brusque.
- Va moins vite Clark ! implora-t-elle à son tour. Je ne t’ai encore jamais vu aussi déchaîné !
- Mais n’ait pas peur ! Alors tu en penses quoi de cette nouvelle voiture fraîchement sortie du garage ?! plaisanta-t-il.
- C’est un merveilleux cadeau d’anniversaire, merci, mais quand même, prend garde s’il te plait ! tenta-t-elle de le raisonner une seconde fois.
- Papa, ralenti encore s’il te plait, supplia Luc encore une fois également. J’ai mal à la tête.
- Chéri, nous ne devrions peut-être pas trop nous approcher de cette zone, indiqua sagement Mara. Je ne suis pas sûr que cela soit raisonnable.
En effet, elle s’aperçut que leur appareil faisait route tout droit sur la plus haute construction artificielle jamais construite : le Levellor.
Du moins, l’un des deux Levellor sur Terre : il s’agissait en réalité de deux gigantesques ascenseurs spatiaux qui furent construits par l’ISU à partir de l’an 2099, et jusqu’en 2110.
Leur objectif était de permettre la conquête des étoiles bien plus rapidement qu’auparavant. Les matériaux qui permirent la construction des ascenseurs spatiaux furent officiellement fabriqués au cœur de laboratoires de recherches en génie civil de l’ISU. Officieusement, et à l’insu du public, ces matériaux d’origine inconnus furent découvert entre 2040 et 2050, lorsqu’une mission spatiale avait été secrètement organisée vers la lune de Saturne, Titan.
La structure moléculaire principale de chacun des deux Levellor fut baptisée « Ultium ». Mystérieusement, un matériau similaire fut découvert des années plus tôt, sur Terre, en 1947, dans un endroit inconnu, et sans que personne n’en soit mis au courant : ce même Ununpentium. Les bases carboniques de ce matériau étaient très facilement reproductibles en laboratoire si l’on disposait du modèle moléculaire original, et cela permit rapidement d’en créer de gigantesques quantités. En revanche, ces mêmes bases carboniques originelles découvertes sur Titan n’auraient dues normalement exister que dans la Galaxie de Magellan, et ça, les scientifiques le savaient. Mais malheureusement, suite à la disparition de toutes les missions spatiales pour des raisons qui ne furent jamais rendues publiques, l’ensemble des informations sur Titan avaient été classifiées TOP SECRETES.
Chacun des deux vaisseaux furent d’ailleurs détruits de façon assez hasardeuse et rapide. La première mission fut ravagée par des astéroïdes de l’anneau de Saturne, tandis que la seconde s’était simplement crashée sur le satellite de la géante gazeuse, suite à un problème de réacteur … officiellement.

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La Tzina Z76 continua de filer à toute allure, perforant les nuages comme s’ils n’étaient pas vraiment là. L’engin se dirigea très vite vers la zone de danger en se rapprochant toujours plus du gigantesque ascenseur spatial.
- N’ait aucune crainte Mara, je maîtrise parfaitement les commandes ! À cent-mille dollars notre nouveau véhicule, j’ai vraiment envie de savoir ce qu’il a dans les tripes ! répondit Clark qui manifestement était totalement sûr de lui.
Luc, qui avait les yeux rivés sur l’extérieur ne put s’empêcher de contempler le colosse de métal dont ils se rapprochaient et qui s’étirait droit vers l’infinie de l’espace.
- Maman, regarde ! La tour géante ! dit le petit garçon qui pointa du doigt la structure du Levellor qui était entièrement en train de se dévoiler à leurs yeux.
Il était bien là, à peine à cinquante kilomètres, juste droit devant eux. Le Levellor One, le premier ascenseur spatial jamais construit. Le monstre qui était constitué de son métal si particulier était d’une solidité à toute épreuve et mesurait approximativement un kilomètre de diamètre à sa base, puis il s’élevait en rétrécissant légèrement pour atteindre trois-cent mètres à son extrémité la plus lointaine, à près de soixante-et-un mille kilomètres de la surface de la Terre. Sa base sur la surface de la Terre était très solidement ancrée, jusqu’à près de quarante kilomètres de profondeur. Des câbles de près d’un mètre de diamètre, qui furent fabriqués à partir du même matériau ultrarésistant, servaient à stabiliser sa base le plus possible pour sa partie qui se trouvait à l’intérieur de l’atmosphère terrestre.
Ces filins géants étaient au nombre de trois-cent-six et étaient accrochés à la superstructure, tout autour d’elle. Ils furent à l’origine étirés de façon très rigide, et avaient été ensuite encrés à leur tour très profondément dans le sol.
Les occupants de la voiture volante continuèrent d’avancer à très grande vitesse vers le Levellor qui transperçait les quelques nuages. La structure devint de plus en plus monstrueuse au fur et à mesure de leur approche. En fait, elle était d'un gigantisme sans égal.
Subitement, des voyants commencèrent à s’alarmer sur le tableau de bord, sans même que Clark n’y prête attention car il était bien trop occupé à se concentrer sur la superbe vue à l’extérieur.
- Le Levellor ! Je n’arriverai jamais à comprendre comment nous avons pu construire une telle chose ! s’émerveilla-t-il, ses yeux grands ouverts, et qui étaient presque hypnotisés par la tour sans fin.
De nombreuses baies vitrées blindées parcouraient une bonne part de la partie terrestre la plus basse du Levellor.
À l’intérieur, des ascenseurs qui ressemblaient à de gros caissons en forme de tube étaient clairement visibles. Ils montaient et descendaient sans cesse, emportant vers l’espace ou ramenant vers la surface de la Terre des milliers de personnes simultanément. En fait, quatre ascenseurs furent construits à l’intérieur de quatre tubes distincts qui avaient été scellés à l’intérieur de la structure principale fermée. Ces « cabines » ascensionnelles ressemblaient ainsi à des missiles aux extrémités arrondies de soixante mètres de diamètre sur deux-cent de hauteur. Les tubes dans lesquels ils furent installés étaient très hermétiquement fermés et sous pression négative. Les cabines se déplaçaient à l’intérieur du Levellor à une vitesse qui pouvait atteindre cinquante-deux mille kilomètres par heure en vitesse de pointe, et chacune d’entre elle mettait à peine une heure et quinze minutes pour descendre ou monter à l’une des deux extrémités de la superstructure. Il existait également un moyen d’accélérer la « chute » en cas d’urgence. Mais celui-ci ne devait être utilisé qu’en cas d’ultime recours, permettant d’accélérer la vitesse de la descente jusqu’à cent-deux mille kilomètres par heure. La vitesse d’ascension, quant à elle, ne pouvait être accélérée que jusqu’à soixante-quinze mille kilomètres par heure maximum.
« Attention, danger, zone interdite, veuillez dérouter votre appareil dans les plus brefs délais », indiqua une voix électronique masculine depuis des micros qui étaient placés sur le tableau de bord.
Et en effet, depuis déjà quelques instants, divers instruments indiquaient aux passagers qu’ils s’approchaient de cette zone dangereuse qui était d’ordinaire strictement interdite de survol par un quelconque appareil.
Nul n’avait le droit de s’en approcher à moins de quinze kilomètres de distance, car le plus grand danger ne provenait pas du Levellor lui-même, mais de ses centaines de filins de stabilisation.
BROUUUUUM !!! Ce fut le drame !
Brusquement, la Tzina vint heurter très violemment l’un des larges câbles géants. Clark n’avait pas vraiment fait attention, à la fois subjugué et distrait par la grandeur du Levellor, mais aussi par la puissance du véhicule aérien auquel il était aux commandes depuis déjà deux bonnes heures.
- Clark ! Seigneur ! Redresse l’appareil ! supplia son épouse qui fut soudainement envahie d’un immense sentiment de terreur et d’insécurité.
Luc ne se rendit pas vraiment compte de la situation. Il avait juste remarqué que quelque chose avait fendu la vitre juste à côté de lui, à sa gauche.
Mara s’aperçut que leur appareil fonçait droit vers le sol, droit vers la mort !
L’altitude descendait de plus en plus rapidement, et Luc à l’arrière ne comprenait toujours pas vraiment ce qui était en train de se produire.
Soudain, un second filin d’acier ultrarésistant fut heurté sur le côté et endommagea très gravement toute la partie droite de la voiture volante.
Bien en-dessous d’eux, au sol, des militaires et des membres de l’ISU pointèrent le doigt vers le ciel, signifiant à leurs camarades qu’il y avait un problème près du Levellor.
En bas, plus personne n’eut d’yeux pour autre chose que ce qui était en train de se produire dans les cieux.
- Bon sang, mais qu’est-ce que cet appareil fait la haut ?! s’exclama l’un des nombreux militaires, alors qu’une traînée de fumée noirâtre commença à s’échapper de l’arrière de la Tzina, qui inévitablement, terminerait sa course dans de dramatiques conditions.
Sans hésiter, Mara décrocha sa ceinture et se rua sur son fils à l’arrière afin de tenter de le protéger comme elle le pourrait.
Clark continua d’essayer de redresser leur appareil, en vain : la voiture volante continuait, malgré toutes ses vaines tentatives, de descendre vers une destruction certaine. Elle laissa derrière elle une traînée de fumée noire sur des
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