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 Transfert

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MessageSujet: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 13:35

Je marchais dans la rue, emmitouflée dans un épais manteau de fourrure.
Les lampadaires éclaboussaient le trottoir de leur lumière blafarde. Quelque part, au loin, les lamentations doucereuses d'un accordéon s'élevaient.
Soudain, avec un crissement de pneus, une voiture passa près de moi, soulevant quelques prospectus qui traînaient sur le sol, puis disparut au détour d'un virage dans un vrombissement évanescent.
Je regardai nerveusement ma montre, et m'aperçus que j'étais en retard.
J'accélérai le pas. Mes bottes claquèrent bruyamment sur le goudron.
Je passai devant plusieurs boutiques : librairie, bijouterie, carterie... La plupart avait laissé leur vitrine éclairée pour attirer le regard.
Puis je me retrouvai sur la grande place.
Je remarquai immédiatement l'homme en pardessus noir adossé contre un réverbère, le visage dissimulé sous un chapeau melon, à quelques pas de moi. Je m'arrêtai, saisi d'un mauvais pressentiment.
Il ne m'avait pas vue, trop occupé à fumer un cigare dont l'extrémitié brûlante rougeoyait dans la nuit. J'en profitais pour me cacher discrètement derrière un abri-bus, tout en le tenant à l'oeil.
Bientôt, un deuxième homme, tout de noir vêtu lui aussi, s'approcha du premier. Ils se serrèrent la main, échangèrent brièvement quelques mots.
Soudain, l'un d'eux me pointa de sa main gantée, et cria quelque chose dans une langue que je ne connaissais pas.
Sans plus attendre, je fis volte-face et m'enfuyai.




Le but de l'exercice est de transporter le texte dans un autre lieu et/ou une autre époque et/ou dans un autre genre. J'ai au maximum essayé de mettre dans le texte des objets qui appartiennent à notre époque (des lampadaires, une voiture, une montre, un cigare, etc.). C'est bien évidemment sur eux qu'il faudra agir, mais vous pouvez aussi changer totalement la manière de raconter, l'ambiance (la rendre plus joyeuse, plus sombre, ...), les protagonistes. La contrainte est de garder (comme dans "désaseptisation") le squelette et la trame générale, à savoir : quelqu'un se déplace quelque part et finit par rencontrer deux autres personnages.
Cela permet de s'exercer à transformer un texte initial en un autre texte, en gardant la structure et les péripéties générales, dans un tout autre contexte. Il se peut que lorsqu'on écrit un texte, l'environnement ne nous convienne pas, mais l'idée ou la trame de base oui. On peut donc être amené à transférer cette idée ou cettre trame de base dans un autre contexte (je voulais faire un récit SF, puis finalement, j'ai changé d'avis, je veux faire un récit fantasy ; comme j'aimais bien ce qu'il se passait dans mon récit SF, je vais le mettre dans mon récit fantasy en modifiant le décor).



Exemple (puisque Lorris semble en avoir besoin ! ^^) :

Je rampais dans la jungle, transpirant dans mon T-Shirt lacéré et mon short en lambeaux.
Le soleil éclairait le sol marécageux de ses rayons brûlants. Quelque part, au loin, le grondement d'une cascade me parvint aux oreilles.
Soudain, dans un martèlement assourdissant, un tricératops passa près de moi, projetant des gerbes de terre de toute part, puis disparut au détour d'un arbre.
Je regardai nerveusement ma boussole, et m'aperçus que je m'étais éloigné de ma destination.
Je me mis à quatre pattes pour accélérer. Mes pieds glissèrent maladroitement dans la boue.
Je me faufilai dans la végétation, passant sous les lianes, les plantes carnivores, les orchidées. La plupart des fleurs exhalaient des parfums entêtants, pour attirer les insectes imprudents.
Puis je me retrouvai dans une clairière.
Je remarquai immédiatement le vélocyraptor aux écailles luisantes qui s'abreuvait dans un ruisseau, ses bras aux griffes acérées rétractées près de son torse. Je stoppai net, pétrifié par la peur.
Il ne m'avait pas senti, trop occupé à se désaltérer. J'en profitais pour me cacher discrètement derrière un buisson touffu, sans le lâcher du regard.
Bientôt, un deuxième vélocyraptor, tout aussi effrayant, s'approcha du premier. Ils semblèrent discuter, poussèrent des cris saccadés.
Soudain, les yeux jaunes de l'un d'eux se braqua sur moi, et il poussa un rugissement qui me glaça les sangs.
Sans plus attendre, je fis volte-face et pris mes jambes à mon cou.




Voilà, j'espère que j'ai été assez clair et que l'exercice vous plaira... (il est encore de moi)


Dernière édition par Hakkrat le Ven 29 Fév 2008 - 15:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 14:03

Merci pour la spéciale dédicace!
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 14:25

Ah oui dans ton exemple tu as modifié tout ce qui était jour/nuit, bruit... Je garderais tout de même l'ambiance de base pour moi ou je ferais 2 extraits, suivant le temps que j'ai ^^

Je marchais dans la ruelle sombre, encombrée d'une épaisse brume griseâtre, emmitouflé dans un épais manteau de laine.
Les torches craquaient dans le silence du crépuscule et lançaient des halos vascillants de lumière sur les pavés usés. Quelque part au loin, les complaintes du vent mugissaient de colère.
Soudain, dans un claquement de sabots, une diligence passa près de moi, soulevant une montagne de poussière et de détritus qui gisaient à même le sol, puis disparut au détour d'un virage en tanguant dangereusement.
Je regardais nerveusement le ciel, et m'aperçus que je devait sans doute être en retard.
J'accélérai le pas. Mes bottes martelèrent sourdement la pierre.
Passant devant quelques échoppes : tavernes, armurier, joiailler..., je remarquais que la plupart avait laissé leurs plus belles créations dans la vitrine pour attirer l'attention des passants.
Puis je me retrouvais sur la grande place.
Immédiatement je vis l'homme en cape de voyage noire adossé contre la fontaine centrale, le visage dissimulé sous un chapeau à bord large, à quelques pas de moi. Je m'arrêtai, saisi d'un mauvais pressentiment.
Il ne m'avait pas vu (d'ailleurs là tu t'es planté Hakkrat c'est pas "vuE" ^^), trop occupé à fumer une mixture infecte dont l'extrémité brûlante rougeoyait dans la nuit. J'en profitais pour me cacher discrètement sous un porche, tout en le tenant à l'oeil.
Bientôt, un deuxième homme, tout de noir vêtu lui aussi, s'approcha du premier. Ils se serrèrent la main, échangèrent brièvement quelques mots.
Soudain, l'un d'eux me pointa de sa main gantée, et cria quelque chose dans une langue que je ne connaissais pas. Sans plus attendre, je fis m'enfuyai dans une petite rue annexe.



Bon d'accord je suis resté très proche du texte mais bon.



Deuxième extrait :

Je marchais gaiement dans la rue malgré l'énorme manteau de fourrure qui était posé sur mes épaules.
Les torches crépitaient tout autour de moi et lançaient des halos joyeux sur les pavés usés. Quelque part au loin, les notes affolées d'une mandoline emplissaient l'air.
Soudain, dans un claquement de sabots, une diligence passa près de moi. Quelques barde gigotaient sur le toit, criant à tue-tête, et jetant des fleurs qui m'enveloppèrent d'une délicate fragrance. Elle sauta deux ou trois fois avant de disparaître au détour d'un virage en penchant dangeureusement vers le sol, deux roues en l'air.
Je regardais nerveusement le ciel, toute cette atmosphère de fête me rendait nerveux.
J'accélérai le pas. Mes bottes, chargées de clochettes, tintèrent dans l'ambiance étouffante.
Je passai devant quelques échoppes : joailler, tavernes, vendeurs de foire... Dans la plupart, une foule compacte se pressait autour des étals flambants de beauté pour se parer de ses plus beaux atours.
Puis je me retrouvais sur la grande place.
Je remarquais immédiatement l'homme aux habits bariolés adossé à un mur, des balles multi-colores à ses pieds, à quelques pas de moi. Son visage était dissimulé par un chapeau parsemé de grelots. Je m'arrêtait, saisi d'un mauvais pressentiment.
Il ne m'avait pas encore vu, trop occupé à réparer une massue de jonglage qui brillait dans l'obscurité. J'en profitais pour me cacher discrètement sous un porche obscur, tout en le tenant à l'oeil.
Bientôt, un deuxième saltimbanque, également vêtu de vêtements colorés, s'approcha du premier. Ils se donnèrent une bourrade amicale, faisant grincer leurs clochettes, tout en échanger quelques mots.
Soudain, l'un d'eux me pointa de sa main gracieuse, m'invita à les rejoindre d'un geste et en hurlant quelques paroles dans une langue que je ne connaissais pas. Sans plus attendre, je m'enfuyai dans une petite rue parallèle ne souhaitant pas savoir ce qu'ils me voulaient.
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 15:48

Alors, tout d'abord, si tu remarques bien, dans mon exemple, mon personnage est féminin vu que je mets "emmitoufléE" au tout début (mais j'ai édité pour les deux "f", il n'y en a qu'un ^^). Donc je dis ensuite "il ne m'avait pas vuE" car le COD est placé avant l'auxiliaire avoir, et qu'il est féminin. Tadaaam.



Sinon, j'ai beaucoup aimé ton premier texte, celui qui "colle" au sujet, comme tu dis. C'est typiquement ce que je voyais comme changement d'époque ! Une diligence, des tavernes / armureries / joailleries. Et la diligence qui tangue dangereusement en partant était une image superbe !

Le second est un peu "too much", trop exagéré, en somme.

Merci d'avoir fait l'exercice, ça m'a fait plaisir ! ^^
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 18:56

J'ai eu un peu de mal sur la fin, mais c'est vraiment instructif ton excercice !

Je marchais dans la rue, enveloppée dans une longue toge pourpre.
Seul le vague rougeoiment de torches fuligineuses fixées dans de larges appliques en fer le long des murs troublait la noirceur de la nuit.
Quelque part, plus loin, résonnaient les dernières notes des joueurs de flûte.
Soudain, dans un concert de cris et de claquements de sabots, un char me dépassa en trombe, soulevant force poussière qui m'aveugla momentanément, le temps qu'il disparaisse au détour d'une rue.
Je jetais un regard inquiet vers le ciel, me demandant si je serais à l'heure.
J'accélérai le pas. Mes cothurnes rendaient un son sourd sur les pavés lisses de la via.En passant devant diverses échopes toujours ouvertes malgré l'heure tardive - herboristerie, commerces en tout genres, tavernes... - je remarquais l'agencement expert pour attirer l'attention du badeau.
Puis j'arrivai sur le forum.
L'homme engoncé dans un lourd manteau de brocard noir et adossé à un pilier de marbre attira immédiatement mon regard. Je m'arrêtai, saisie d'un mauvais pressentiment.
Ma présence lui avait pour l'instant échappée, occupé qu'il était à fumer l'une de ces horribles préparations d'herbes, dont le bout rougeoyait sombrement à travers l'obscurité. Je profitai de l'aubaine pour me dissimuler dans l'ombre d'une statue léonine, sans cesser de le surveiller.
Bientôt, un deuxième homme, tout de noir vêtu lui aussi, s'approcha du premier. Ils se serrèrent la main, échangèrent brièvement quelques mots.
Soudain, l'un d'eux me pointa de la main où brillait une grande chevalière dorée et vociféra quelque chose dans une langue qui m'était inconnue.
Sans plus attendre, je fis volte-face et m'enfuyai, peu désireuse de savoir ce qu'ils me voulaient.


Dernière édition par Morrigan le Ven 29 Fév 2008 - 19:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 19:06

Ouais !! Epoque romano-grecque ? Smile

Bravo, en tout cas !
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeVen 29 Fév 2008 - 19:25

Oui, celle-là même. Je pensais plus à la romaine quand même.

Merci ! Wink


Dernière édition par Morrigan le Dim 2 Mar 2008 - 13:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 22:49

Ah Hak, je n'avais pas remarqué que ton perso était féminin :silent:
Bravo Morrigan !
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 23:52

Bon et bien maintenant que je me suis présenté j’ai le droit de jouer avec vous Very Happy



Je surfais sur le net, affublé de mon seul caleçon de coton.
L’écran de mon ordinateur éclairait ma chambre d’une lueur livide et papillonnante. A mes pieds le ventilateur de la tour ronflait ; monotone.
Soudain, avec un tintement angélique une fenêtre publicitaire se dilata devant moi, masquant l’objet de mes recherches, puis se contracta pour ne plus représenter qu’un simple onglet aux couleurs criardes.
Exaspéré je regardai ma montre, et m’aperçus que j’étais en retard.
J’accélérai le rythme. Le cliquetis des touches s’emballa.
Je passais en revue plusieurs rubriques : atelier d’écriture, exercices d’écriture, concours d’écriture…Toutes étaient accompagnées d’un icône graphique informatif.
Enfin je trouvais « les galeries » et entrais.
Je remarquais immédiatement l’inhabituel fenêtre bleue nuit qui apparue presque ausitôt devant mes yeux. Je fis une pause, saisi d'un mauvais pressentiment.
Elle resta statique un courts instant, un petit cercle rouge barré d’une croix blanche palpitant dans un coins.
Je tentais de la faire disparaître en pénétrant dans la sous rubriques « récits fantasy », rien n’y fit.
Bientôt, une deuxième fenêtre blanche cette fois ci fit son apparition. Mues par une même signal indécelable les deux fenêtres se couvrirent simultanément d’une succession de lignes de code inintelligibles.
Soudain, Au milieu de ce flot ininterrompu d’algorithme je cru lire « Hard drive C ready to reboot »
Sans plus attendre, Je me saisi du câble d’alimentation de l’ordinateur et tirais de toute mes forces.
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 0:03

Génial !!! Super original, bien ficelé, beaucoup d'imagination et surtout d'humour, en si peu de lignes. C'est largement mieux que le texte de base !

*Prend un haut-parleur*
Mesdames et messieurs, Alfred est dans la place, il va falloir vous surpasser pour rester dans la course !


génial
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 10:23

Hé ben !! C'est absolument génial ce que tu as écrit !! Toutes mes félicitations Alfred.
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 12:21

PAs mal du tout mon cher, ça me fait penser à Hakkrat et moi devant les icones qui clignotent XD
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 13:48

Merci,
C’est trop d’honeur Smile
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 12:35

Sympa ce petit exercice Very Happy

Luciole
_____________________________________

La nuit était froide, ma bouche projetait un petit nuage de vapeur à chaque souffle.
Je me glissais en silence le long du mur d'une ruelle sombre, les fenêtres éclairées projetant quelques flaques de lumière éparses, dans lesquelles je me gardais bien de m'aventurer.
Dans la ville, le silence était presque total, seulement troublé par la lointaine rumeur des tavernes, et par le sifflement du vent s'engouffrant dans les artères éclairée et les rues tortueuses.
Soudain, une pile de cageots et de détritus s'écroula avec fracas, non loin de moi ; je fis aussitôt un bond en arrière, dague au poing, mais cette précaution se révéla inutile : un chat sortit en crachant de l'amas d'ordures, et disparu rapidement dans les ténèbres.

Je repris ma route.
Arrivant dans une petite cour d'où je voyais mieux le ciel, je regardais la lune pour me faire une idée de l'heure, et m'aperçut que je risquais d'être en retard... L'heure du Loup était presque passée.
Escaladant la façade d'une maison abandonné, je gagnais les toits pour y poursuivre ma progression. Je savais que je pourrais avancer plus rapidement, avec moins de risque de me faire repérer... mais il fallait faire attention aux chutes.
De maisons en masures, d'immeubles en palais, je me glissais comme une ombre sur les toits de la ville endormie, mes pieds faisant à peine trembler quelques ardoises mal fixées.
Dans les rues en contrebas, les échoppes étaient toutes fermées, leurs enseignes se devinant difficilement dans la noirceur de la nuit : bijoutiers, tanneurs, armuriers, forgerons, boulangers... tous dans leurs lits à l'heure du Loup, l'heure de la nuit la plus froide et la plus noire, l'heure de La Pègre, où seuls les voleurs, les contrebandiers, les assassins et les comploteurs se risquaient dehors. Ainsi que les espions.

En hauteur, exposé à tous les vents, le froid se faisait glacial, et je regrettais de n'avoir pas pris de cape pour me tenir chaud. Mon costume de cuir noir me laissait bien plus libre de mes mouvements, mais il laissait s'échapper ma chaleur corporelle, ce qui pouvait être mortel par un froid pareil.
Enfin, je parvins à la grande place de Lossianus.
Je remarquais immédiatement l'homme en cape sombre qui se dissimulait dans l'ombre d'un porche, juste en face du toit où j'étais perché.
Heureusement, il ne semblait pas m'avoir vu, occupé à tirer sur une pipe dont le fourneau rougeoyait dans la nuit, sans parvenir à éclairer son visage, plongé dans l'ombre d'un profond capuchon.
J'aurais dû aller le rejoindre, seulement... pris d'un mauvais pressentiment, je restais là où j'étais, et attendis, surveillant la place sans savoir quoi chercher.
Ma prudence finit par être récompensée : un homme de stature plus massive s'approcha de celui que j'attendais, lui aussi vêtu d'une cape sombre et d'un capuchon qui lui masquait le visage. Ils se saluèrent, échangèrent quelques mots, on entendit le tintement de l'argent.
Le grand commença à reculer dans l'ombre d'une ruelle proche, mais s'interrompis brutalement : il pointa du doigt le toit où je me trouvais, hurlant à l'autre des paroles incompréhensibles.
Par tous les dieux et leurs putains !!!!! j'étais repéré !
Je gagnais d'un bond le bord opposé du toit, et sautais sur celui d'une maison voisine, dans une course effrénée loin de cette place...
étais-ce mon imagination, où avais-je entendu le sifflement d'une flèche ?
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MessageSujet: Re: Transfert   Transfert Icon_minitimeLun 29 Juin 2015 - 17:09

Landrin marchait dans la rue endormie de St-Brûle, enveloppé dans son manteau de cuir bouilli. Il n’aimait pas cet accoutrement.
Les lampadaires éclaboussaient le trottoir de leur lumière blafarde. Il ne cessait de penser qu’il avait fait une grossière erreur en livrant un innocent à la forteresse. Une chance qu’ils avaient pu le délivrer. Comme si cela ne suffisait pas, son meilleur ami avait tenté d’assassiner le roi pendant son sommeil après l’avoir drogué ses compagnons et lui.

Un bruit derrière lui, le fit se retourner et il eut juste le temps d’apercevoir une lame briller dans la main d’un homme tout de noir vêtu. Il accéléra le pas en maugréant, il n’avait pas d’arme sur lui. Il devait vite quitter la ville et rejoindre le campement près des murailles. Un autre individu surgit d’on ne sait où lui barra le chemin, un sourire méprisant aux lèvres. Il était fait comme un rat. Il fut brusquement plaqué au sol. Je vais mourir pensa-t-il alors.

Sans qu’il ne comprenne rien à ce qui arrivait, il entendit des bruits d’épée qui s’entrechoquaient. Un intrus s’effondra en sang près de lui, sans hésitation il s’empara de l’épée qui avait laissé tomber et jeta un regard vers son sauveur. Virgile.

« Si tu pense que je vais te pardonner parce que tu viens à mon secours tu te trompe.
— Ne te méprends pas... Je ne le fais pas pour toi, mais parce que Sa Majesté me l’a ordonné... Contrairement à ce que tu crois, je ne pourrais jamais le tuer, même si je t'ai affirmé le contraire.
— Tu as pourtant essayé de le faire.
— Pour sauver ma sœur des griffes d’Hector. Hector a été précis, si je veux revoir Béatrix en vie je dois supprimer Sa Majesté...Ce que tu ne sais pas c’est que je n’aurais jamais pu le faire, je priais pour qu’il ouvre les yeux. J’ai été exaucé, en quelque sorte, grâce à ton intervention ...»

Landrin évita de justesse un coup d’épée en sautant sur le côté. Virgile, se débrouillais comme à son habitude. Sa dague dansait abattant un par un les assaillants qui arrivaient par vagues après que les deux hommes furent étalés.
Leurs compagnons firent irruption dans la ville et une fois que tout fut terminé Landrin se demanda Qui étaient ces deux hommes, et que me voulaient-ils ?


_________________
La vie n'est qu'un long compte à rebours qui débute à notre naissance et se termine à notre mort. Razz

A vaincre sans périls, on triomphe sans gloire. Razz

"Amis ou ennemi quelle importance...Tous les ennemis du roi deviennent les miens."
"Tu as osé t'en prendre à notre souverain. Je ne te connais plus et ne te considère plus comme un ami"
(Landrin: La légende de Terre-Brune)

"Tu ne me considère plus comme ton ami. tu ne veux pas pardonner mon geste insensé, mais malgré tout je mourrais pour toi."
(Virgile la légende de Terre-Brune)

"Je ne suis pas un prince. Je ne suis que le fils d'un félon fratricide" (Darian, les vilipendes du Sendris)
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