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C' est dans une obscurité totale et dans un silence de mort que le rideau se lève..

Le néant emplis le tableau qui s' offre à votre intellect.
Un vide sans nom.
Peu à peu, une infime lueur viens bouleverser votre compréhension.
Petit à petit , votre imaginaire laisse place à votre raison.
Le décor se dessine, tout d'abord , informe, indistinctement, puis l' imperceptible lueur génère un relief très sommaire, progressivement ,une multitude de détails s' intègrent et viennent titiller votre réflexion qui s' exalte pas à pas définissant un intérêt soudain.
Des formes improbables apparaissent enfin plus détaillées, plus claires
Une vision globale se dévoile, comme ci un brouillard opaque se dissipait dévoilant tous ses secrets.
La luminosité devient plus présente, l' oeil apprivoise la noirceur du moment jusqu'à repérer tout en bas une masse inquiétante, celle-ci se déplace ostensiblement par saccades énigmatiques.
La chose s' active, elle crée une étrange vibration suivi d' un léger clapotis sec et désordonné.
Cette forme mouvante se découvre enfin par une image légèrement plus précise, c' est une énorme araignée qui se meut sur un sol apparemment carrelé et parfaitement lisse.
L' insecte semble se délecter de formes plus petites qu' elle, ce sont de minuscules fourmis impuissantes aux terribles assauts de la créature velue montée sur de longues pattes agiles et puissantes.

La bestiole s' empiffre tellement qu' elle ne voit pas fondre sur elle une énorme chose et Splash!!
Soudainement, une lumière aveuglante vient déchirée la pénombre du décor faisant apparaître une petite pièce d' une blancheur immaculée.
C' est une chambre d' hospital.
Une infirmière vient de surgir,elle est grande et brune avec au sommet de son crâne une coiffe verte assortie à sa blouse, sa jupe est courte laissant se dessinerde longues jambes fuselees habillées d' une paire de collants de la même teinte, une petite paire de baskets finalise son uniforme, somme toute très sexy,on peut distinguer sur une de ses semelle une forme sombre et écrabouillée qui tâche le carrelage immaculé, l' une des tâche se compose de petites pattes velues et aplaties.
"Docteur! Docteur!" S' écrie la belle, ' essuyant frénétiquement sa chaussure de sport sur l' une des plinthes de la chambre en grommelant rageusement:
"Qu'elle maudite saleté!"

Pendant ce temps,un bruit sourd presque énigmatique fait son apparition, celui-ci provient de la petite fenêtre du couloir qui donne accès aux chambres médicalisées, sur la vitre extérieur de celle-ci est collé un énorme papillon de nuit qui s' excite, sans doute pour pénétrer les lieux,enivré de l' étincelante lumière émise par les impressionnants néons qui ornent le plafond des lieux.
"Gisèle! Qu' y'a t' il ma belle!? Tu ne peux plus te passer de moi, c' est normal ma petite! J' arrive à ton secours! Ah ah!.."
"Mais!? Mais docteur.. c' est le patient de la 207! Il est décédé docteur!!"
"Aaa.. Oh la la..Pff.. bon, j' arrive.."
L' énorme papillon qui s' agite toujours est soudainement attaqué puis avalé rapidement par une imposante chouette effraie , gloup's et disparaît subrepticement dans la nuit noire..
"Bon, euh.. quelle heure est il ma p'tite!?"
"Il est minuit docteur Schwetzer" "ih ih ih!"
"Oh mais dis donc, t' es une comique! Ma belle! Ah ah! Oh oh! Elle est bonne celle-là ih ih!.."
"Bon, heure du crime! euh non.. du décès, Minuit..""Et vas nettoyer ta pantoufle, ma princesse! Tu en fout partout! Pff.."
"Oui docteur! Euh..mon prince! Ih ih ih!..."
Sur le lit de la chambre 207 git un homme de forte corpulence avec sur le lobe de l' oreille droite, un léger filet de sang rouge sombre, à peine coaguler..

Le docteur Nolan prénommé Jacques, hypnotisé par la plastic de sa belle infirmière, qui gigote son derrière, attirant et attisant ses phantasmes les plus fous, garde tout de même un pied sur terre,certe fébrile, mais un rien raisonné, se disant qu' à son âge, c' est un peu inespéré et un rien déplacé..
Dans la chambre du mort, le filet de sang du défunt, qui continu sa course, imbibe les draps, résistant à la coagulation, jusqu'à inonder le carrelage immaculé, dessinant des méandres, des formes improbables,une fresque mortuaire en douces arabesques..
Profitant du tableau, de petites fourmis qui sortent de nulle part, opportunistes, s' invitent à la création artistique et divine, improvisent un repas, avant que le service de nettoyage de l' hospital, brandisse leurs balais imprégnés à souhait,de produits décapant, interdisant la poursuite, des festivités..

Quelques heures auparavant..

Le CHU, Quelque part,dans le sud est de la France est en pleine effervescence, les fêtes de fin d' année,hélas, sont souvent accompagnées, d' un cortège de souffrance, de tristesse et de perdition, par les frustrations entre-autre qu' elles occasionnent implicitement..
Le grand hall d' entrée se transforme en un étrange champ de bataille ,ou bien, un surréaliste aéroport vers des destinations inconnues, la réalité du décor s' oppose alors à la joyeuse et festive fin d' année et l' espoir tant attendu et toujours espéré que tout le monde s' est donné..