Centitre

Dans les sombres abysses, où se ternissent,
Retentissent, quelques bribes de pâles souvenirs
Qui se hissent, gémissent et s’évanouissent,
Et se morfondent dans un profond soupir,

De mon âme souvent se tissent
Quelques toiles achromatiques de paysages sans forme :
Ces songes qui titubent vers ma conscience, m’endorment,
Me bercent, m’enivrent et s’éclipsent…

Ma pensée vagabonde sur le bitume.
Quelques fois, hagard, mon regard s’égare ;
Absent, il parcourt les corps qui se parent au défilé du quotidien,
et qui s’effacent derrière les murs.

Il pleut. Le voile de la nuit ne s’est pas encore retiré, le jour va bientôt naître.
Je marche, j’avance. La ville a froid et les lumières s’éteignent.
Je m’engouffre sans hâte, je prends place dans le lieu du drame, du pathétique.
Toi, moi, au-delà se définissant comme Surmoi, Moi, ça.
Toi qui me juge sans cesse, regarde dans l’au-delà et tu sauras pourquoi je suis Moi.

Je divague, un ruissellement de chuchotement parcourt l’amphithéâtre, des épaves de discussions trébuchent à mes oreilles. Mes yeux blêmes se fixent devant ce chaos réglé ;
Les marches délaissées jusqu’alors se font trépigner.

Un long canal étroit nous pousse tous vers les grinçants panneaux mobiles.
Un pas devant l’autre je m’évade de cette prison humaine. L’astre féroce m’éblouit.
Je me dirige vers la scène suivante, que sommes nous venu faire là ?
Fin du premier acte.

Je me glace, je m’observe, je me vois face à ce miroir.
Ô miroir, dis-moi, que réfléchis-tu donc, une réalité abjecte ?
Ô songe, dis-moi, que reflètes-tu donc, un désespoir âcre ?
Obsolètes sont toutes ces réflexions !
Il n’y a que ce en quoi l’on croit qui nous amène à devenir ce que l’on est.
Alors dis-moi, qui es-tu ? Que se cache-t-il dans ton âme ?

Un des espoirs de ce monde infect, qui repense le monde tout haut, tout beau.
Je t’envie car ce monde là, je ne le vis pas.
Cette journée s’achève.
Fin de la pièce.

J’espère que Morphée m’accueillera les bras ouverts, afin que dans les sombres abysses de mon âme je m’évade de toutes ces réflexions morbides pour retrouver mon espoir perdu :
Ma passion pour la vie.

Ô profondeur abyssale!
Ô pourfendeur de l' âme
Aux étreintes des flammes
Du Malin qui m' étale...
C' est sombre et lumineux! Je m' y voyais, dans cet amphithéâtre, les acteurs m' inspiraient, me montraient le chemin vers un sombre destin!..
Superbe!..

Merci c'est très gentil, je vois que cela vous a quelque peu inspiré aussi Cela me fait plaisir