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 LE MUR SOURD

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jihel
Je commence à m'habituer
jihel


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MessageSujet: LE MUR SOURD   LE MUR SOURD Icon_minitimeJeu 10 Sep 2020 - 7:56

Texte écrit en atelier d'écriture (dans la vraie vie) avec trois consignes données au fur à mesure de l'écriture
Partie 1 : Sur un mur, une peinture, sans adjectifs de couleur, au conditionnel, le récit commence par « sur ce mur qui nous sépare »
Partie 2 : Décrivez ce qu’il y a derrière le mur, à l’imparfait
Partie 3 : Détruisez le mur, au présent ou au futur



Sur ce mur qui nous sépare, je voudrais, de mon pinceau magique, savoir bâtir un pont.
Il enjamberait une rivière tourbeuse, polluée de toutes les perversités de nos âmes charbon mou, nos âmes fouettées des vents de haine et de calomnie, de cruauté, de bêtise, d’indifférence. Nos âmes possédées, nos âmes perméables.
De mon pinceau magique je l’habillerais d’une route imaginaire, lumineuse comme un rayon de lune qui caresserait la nuit, sinueuse à sa fantaisie.
Au bout de ma route merveilleuse, j’esquisserais une silhouette indécise, ta silhouette, mon âme sœur, mon âme pure, mon âme perdue qui, depuis tout ce temps, attendrait patiemment mon retour.
Puis je me dessinerais de dos. Je serais flou de ma course vers toi puis je disparaitrais.
De l’autre côté.
De ton côté.
Pour ne plus que ce mur nous sépare.
Mais le mur reste là, coupant cette prairie qu’autrefois nous repeignions des couleurs chaudes de nos rires grelots.
Nous nous poursuivions, libres, insouciants, emplis l’un de l’autre, fusionnels.
Parfois nos rires s’arrêtaient, nous nous laissions tomber dans l’herbe et nos yeux se mêlaient. Nous nous racontions les vies que nous allions vivre, avec cette gravité souriante dont seuls savent se parer les enfants.
De nos deux vies, nous ne voulions faire qu’une seule. Forts de nos douze ans, nous posions les premières pierres d’un autre mur, nous bâtissions un amour maison, un amour forteresse qui saurait nous protéger à jamais de la noirceur du monde.
Mais des 1000 pierres de granit rose, ne restent aujourd’hui que quelques poussières éparses, disséminées, effritées du temps qui a coulé.
Des poussières dont je ne ferai jamais une forteresse, une maison, ni même un pont qui me ramènerait vers toi.
Vers toi, de l’autre côté de ce mur noir qui à jamais nous sépare.
Il ne faut jamais dire jamais.
Dix autres années ont fui depuis que je me lamentais devant ce mur sourd sans y graffiter le moindre message.
Mais ce matin, alors que je me promenais dans la prairie, le mur a disparu.
Il ne s’est pas écroulé, n’a pas été détruit, renversé. Il a disparu. Comme s’il n’avait jamais existé.
Je reste pétrifié, indécis, puis je m’avance doucement, pour ne pas faire disparaître ce qui n’est peut-être qu’une illusion cruelle. Car tu es là, à portée de regard, souriante.
Mes yeux s’embrument, mon cœur s’emballe, mes pensées s’embrouillent.
Puis je vois ces deux adolescents qui te ressemblent et s’avancent vers toi. Un homme les accompagne, fort, serein, entier.
Et je réalise que c’est à eux que tu souris.
Le mur n’a jamais existé.
Il n’y a jamais eu d’autre mur que ce regard émerveillé que, ce jour là, tu avais posé sur ce garçon étranger qui est aujourd’hui le père de tes enfants.
Le jour où tu l’avais rencontré.
Le jour où j’avais bâti ce mur derrière lequel je m’étais abrité pour ne plus souffrir votre bonheur.
Je m’en vais en espérant que tu ne m’as pas aperçu.
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