Je me souviens, j’écrivais au collège. J’avais un petit carnet bleu, et j’écrivais. Ça me semblait vachement bien à l’époque ; faudrait que je le retrouve pour avoir une relecture plus objective. Je me souviens parler de la mer à Port Barcarès, et du jardin à Mougins. Et je le donnais à Madame Martin, ma professeure de Français, pour qu’elle me fasse part de son avis. Mais je ne me souviens pas de ses retours. Ils ne devaient pas être très objectifs non plus.
J’ai envie d’écrire, j’adore écrire, j’adore mettre des mots sur mes sensations et j’adore le son des mots liés entre eux quand je lis cette phrase.
Quand je pense à écrire, c’est souvent quand je ne vais pas bien, pourtant. Le carnet bleu, c’est quand ça n’allait pas avec papa. Le blog sur internet c’est quand ça n’allait pas à l’école. Et là, je me sens pas très bien.
Je suis toute seule dans une chambre pour deux. Et c’est fou cette sensation de solitude, triste, qui m’envahit, alors que toute la journée je rêvais du moment où je pourrai être tranquille, toute seule dans ma chambre. Je suis bizarre en fait je crois.
Avant j’aimais bien me retrouver toute seule. Et maintenant quand je suis toute seule, je pense au fait que je suis seule, j’en viens à jalouser ceux qui ne sont pas seuls ; mais c’est ridicule. Je pense que c’est parce que maintenant être toute seule, j’ai plus l’habitude et j’y assimile des mauvais souvenirs. Être seul ça veut dire que quelqu’un est parti ; ou que quelqu’un pourrait être là mais qu’il n’y a personne.
J’aime être seule mais pas trop longtemps, pas n’importe quand non plus. C’est fou cette contradiction.
Je relis certaines phrases, j’en supprime, tandis que j’en corrige d’autres. C’est marrant en fait. J’écris ce que je pense sur le moment, mais je veux que ce soit beau, il faut que mes pensées gardent un certain esthétisme. C’est indirect en fait ; des pensées vives, mais retravaillées, retouchées, pour les rendre plus belles, ou en tout cas plus lisibles.
C’est encore plus fou d’y accorder autant d’intérêt, à cet esthétisme d’écriture, sachant que personne à part moi ne lira ces lignes. C’est beau pour moi, et juste pour moi. Mais ça compte.