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 Redemption

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MessageSujet: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:42

cheers Enfin! Je viens de finir le premier chapitre. J'ai pu corrigé des erreurs... Si vous en voyez d'autres, n'hésitez à me le dire. Merci d'avance pour votre lecture.




*****************************************************************************************************************************************

Chapitre 1






Au soleil levant, la ville de Tesserac se réveille sans se soucier des heures sombres qui approchent à grands pas. Tandis que s'éveillent ses habitants, deux personnes pénètrent dans la ville. Ils semblent exténués et se dirigent de toute hâte vers le centre de la ville. Leurs intrusions auraient pu passer inaperçu, mais le garde de service surveillant l'entrée les a repéré.
Comme la plupart des villes, les entrées sont très surveillées afin de décourager les voleurs et les traine-savates. Toutefois, malgré ces contrôles, certains arrivent à pénétrer la ville.
Le garde, méfiant demanda la raison de leur séjour, ainsi que leur laissez-passer. L'un des hommes, le moins bavard des deux, sortit un mince porte-document en cuir de sa tunique. Le garde examina le papier officiel et s'effaça pour les laisser circuler.
Paisiblement, ils s'engouffrèrent dans la ville à la recherche d'un lieu de repos. La première auberge qu'ils croiseraient, ferait l'affaire. Ils pourraient regagner quelques forces avant d'aller au devant de leur rendez-vous en fin d'après-midi.

La taverne La Gloire était l'un de ces nombreux établissements où se retrouvaient tous les aventuriers vivants dans la contrée. S'il y avait un endroit pour demander du travail, c'était bien ici. De nombreuses personnes venaient souvent en ces lieux à la recherche de braves pour les aider.
Ce soir-là, comme les autres jours, la salle étaient bondée. Pourtant un fait différait. Tous les "clients" s'étaient regroupés, laissant une vaste place autour de la table centrale. Encerclant cette table, tous les regards, ainsi que toutes les conversations concernaient l'homme qui y était installé.
D'habitude, la salle résonnait de clameurs, de bruits de bagarre ou encore de chansons de taverne, mais cette fois, un calme plat régnait. Des chuchotements se laissaient entendre, mais l'homme n'y prêtait aucune attention. Il se contentait d'attendre.
Au comptoir, parmi les habitués, se trouvait un homme que personne ne connaissait. Son visage était caché par un ample capuchon qui ne laissait entrevoir que la partie inférieure de son visage. Il avait tout dans son allure de suspect. Ne cessant de regarder à gauche ou à droite, il passa sa commande sans que personne ne le remarque.
Plus ou moins satisfait ou visiblement soulagé, il repartit s'asseoir à la table centrale avec deux chopes de bières.
L'autre homme le remercia.
- Ce serait plutôt à moi de te remercier, lui fit remarquer l'homme au capuchon.
Son compagnon le fixa sans trop comprendre.
- Pour une fois que je passe inaperçu, il faut vraiment le faire.
Le guerrier regarda autour de lui et remarqua qu'il était le centre des préoccupations.
- Ils sont déjà au courant, on dirait.
L'homme au capuchon esquissa un sourire.
- Plus ou moins, affirma-t-il. D'après ce que j'ai pu entendre au comptoir, il y a des rumeurs qui circulent.
Il but une gorgée et faillit s'étouffer en éclatant de rire.
- Ils semblent croire que tu es responsable de la mort de tes amis, expliqua-t-il.
- Et ça te fait rire?
- Oh non, se défendit-il en levant les bras. C'est à cause des rumeurs! Je m'explique. Si on les écoute, tu serais maudit. Tu aurais fait une sorte de pacte avec un démon pour que tu puisses sortir vivant de toutes situations. Il y a ceux qui disent que tu es un démon et ceux qui pensent que tu es immortel. Personne ne sait de quoi il en retourne vraiment, mais une chose est sûre: Tous te craignent!
L'homme au capuchon repartit dans un rire franc.
- S'ils savaient, les malheureux! Ils devraient plutôt me craindre. Tu veux savoir, lui confia-t-il plein de malice, j'ai bien envie de leur montrer.
Le guerrier reposa violemment sa chope sur la table, faisant sursauter tout le monde.
- Je t'interdis de le faire! s'écria-t-il. Il y a suffisamment de malaise dans la salle, je ne désire pas qu'il y en ait plus!
Sous son capuchon, les yeux de l'inconnu s'illuminèrent d'un jaune féroce.
- Pour qui te prends-tu Cortham pour me parler de la sorte? rugit-il. Je ne te crains pas, ni même tous ces hommes. Tu sais très bien ce que je pourrai leur faire, si l'envie me prenait.
Cortham soutint son regard sans ciller.
- Oui, dit-il simplement. Tu as peut-être des pouvoirs terrifiants, mais n'imagines pas être au-dessus de la mort. Ne me sous-estimes pas, reprit-il d'une voix plus dure. Tu n'as pas idée à qui tu as affaire.
Les deux hommes s'affrontèrent encore un peu du regard. La tension se relâcha aussi vite qu'elle était venue.
L'homme au capuchon reporta son attention sur sa chope et ses yeux reprirent leur éclat normal. Ses yeux d'un vert perçant examinèrent attentivement son compagnon.
- Il semblerait que je ne sois pas le seul à garder un atout dans ma manche, conclua-t-il en souriant d'un air satisfait.
Cortham ne répondit rien et continua à l'observer. Jusqu'où serait-il allé s'il ne l'avait pas empêché? Vu la situation et vu le lieu où ils se trouvaient, dévoiler ce que son compagnon avait l'intention de leur montrer, aurait été déplacé. La salle entière aurait été prise d'une folie meurtrière et malédiction ou non, tous deux seraient sûrement morts.
Tandis qu'il réfléchissait à cette éventualité, il ne remarqua pas le sourire moqueur sur le visage de l'homme au capuchon.
- Es-tu sûr du lieu de rendez-vous? s'enquit-il.
- Pour la centième fois, oui. Une de mes connaissances lui a demandé de nous rejoindre ici.
- Il est en retard! grommela l'autre homme. Si je me souviens bien de ce que tu m'as dit, il s'agit d'un étranger. Il peut très bien s'être perdu...
Cortham n'aimait pas le ton qu'il employait. Visiblement, il avait une idée derrière la tête. Toutefois, il était dans le vrai. La personne qu'ils attendaient, venait d'un endroit reculé de toutes civilisations. Se perdre dans Tesserac était une chose aisée quand on ne connaissait pas la ville. Chaque rue se ressemblait.
Vidant d'un trait le contenu de sa chope, le guerrier décida d'explorer les différentes ruelles à la recherche de leur futur "employeur".
Tous les regards le suivirent jusqu'à la porte de l'établissement.
Certains furent soulagés de le voir partir, d'autres s'intéressèrent à l'homme qui accompagnait le "maudit". C'est ainsi que cinq personnes, pratiquement que des guerriers vinrent s'installer à la même table que l'inconnu.
- Je vous en prie, faîtes comme chez vous! se contenta-t-il de dire une fois qu'ils étaient assis.
L'ironie qu'il faisait, ne passa pas inaperçu. Cela eut même l'effet d'agacer cette bande de mercenaires.
- On n'aime pas beaucoup les étrangers par ici, déclara le premier. Ils ont tendance à apporter des ennuis dans leur bagage.
- Et particulièrement ceux qui accompagnent ce meurtrier! acheva un autre en crachant par terre en évoquant Cortham.
Ce geste témoignait du respect qu'ils éprouvaient pour leur confrère.
- Meurtrier?! répéta l'homme au capuchon. Je pensai qu'il était seulement maudit.
Il utilisait le même ton ironique qu'à leur arrivée.
- Il n'est pas maudit, annonça un autre. C'est un démon qui a pris forme humaine!
Tout cela amusait l'étranger qui décida d'entrer dans le jeu.
- C'est un démon? demanda-t-il. Racontez-moi tout.
Il employa alors un ton conspirateur qui les invita à tout lui dévoiler.
Les hommes se rapprochèrent et se penchèrent en avant pour parler à voix basse.
- On raconte qu'il faisait partie d'un groupe d'aventuriers, il y a bien des années...
- C'est arrivé, il y a deux ans! coupa sèchement un autre homme. Et il faisait bien partie d'un groupe, ce ne sont pas des histoires. Je connaissais bien ceux qui l'accompagnaient.
Celui qui racontait l'histoire, haussa les épaules.
- En tous cas, reprit-il, ils sont partis en mission ensemble et personne n'est revenu... A part lui!
Pour avoir plus d'effets pour son audience, l'homme marqua une pause. Les autres le pressèrent du regard.
- On a retrouvé les corps ou du moins ce qu'il en restait. Le sol était recouvert de sang et d'entrailles. Les corps avaient été dépecés et démembrés.
L'homme au capuchon émit un sifflement admiratif.
- Quelle histoire!
- Ne rigoles pas! s'emporta le conteur. Tout est vrai dedans, seul un démon aurait pu agir ainsi!
L'étranger éclata de rire.
- Vous êtes vraiment crédule! se moqua-t-il ouvertement. Donc, d'après vous, il n'y a pas eu de survivants?
Les mercenaires secouèrent la tête, sûrs de ce qu'ils avançaient.
- Dans ce cas, comment connaissez-vous tous ces détails? Il faut bien que quelqu'un y ait assisté, n'est-ce pas? ça ne fait pas de lui un assassin, ni même un démon.
Le conteur se mit à grogner.
- Je l'ai mal raconté, c'est tout! s'emporta-t-il. Il y a autre chose que tu ignores sur ton ami. Il est reparti avec un autre groupe, il y a peu. Là-aussi, personne n'est revenu, sauf lui! Les autorités sont venus ici nous rapporter l'affaire. Cette fois-ci, c'était à Dinare, dans une auberge. Tous les occupants sont morts avec le cœur arraché. Parmi eux, se trouvait l'équipe de ce Cortham.
Le visage du conteur se fit menaçant.
- Tu ferais bien d'apprendre avec qui tu voyages! C'est un meurtrier et peut-être même un démon!
L'homme au capuchon perdit son sang froid et attrapa son interlocuteur par le col de sa veste.
- Et toi, tu ferais mieux de te taire! s'écria-t-il. Il faudrait que tu parles en connaissance de cause. Cet homme m'a sauvé la vie! J'étais dans cette auberge à Dinare et la chose qui nous a attaqué, était la source même de tes cauchemars. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé la première fois, mais je sais qu'il n'a pas tué ses amis.
Alors qu'il disait ces mots, ses yeux crépitaient de cette étrange lueur jaune. Personne ne le remarqua et il leur raconta les faits sinistres.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:46

Trois semaines avant, bien loin de Tesserac, un groupe d'aventuriers arrivait devant une auberge. Ils revenaient d'une quête. Cortham les avait engagé pour parcourir le monde avec lui. Il semblait rechercher quelque chose, mais ne leur avait jamais parlé de la nature de sa quête personnelle. Il prétendait ignorer ce qu'il cherchait et le découvrirait une fois en sa présence. Ses compagnons lui proposèrent un marché en retour. Ils l'aideraient de leur mieux, s'il acceptait d'accompagner le groupe dans toutes les missions qu'ils devraient accomplir.
Le groupe serait ainsi composé de cinq personnes. En plus de Cortham, le groupe comptait dans ses rangs des héros d'une grande renommée: Sadrix le puissant mage, le nain des montagnes Thorak et sa hache meurtrière, Mushnam le prêtre-guerrier et leur chef Ramic.
La journée touchait à son terme quand ils arrivèrent à l'auberge. Situé entre les Monts Enneigés et la forêt de Guion, des champs de lavandes entourent ce lieu paisible. Quel paysage fabuleux, de quoi ravir les voyageurs logeant dans cet établissement. Il portait un nom bien singulier: "La chance vous sourit". Son côté rural lui donnait un air convivial qui attirait les voyageurs. L'auberge servait de relais entre la ville marchande de Dinare et la ville de Stroklom. Cette dernière connaissait une véritable effervescence chaque mois de l'année lors des festivités et des pèlerinages.
Le tintement léger de la clochette d'entrée annonça à l'aubergiste l'arrivée de nouveau clients.
L'air jovial du propriétaire indiquait clairement que les affaires étaient bonnes en cette saison.
- Salutations, voyageurs! s'exclama-t-il. Soyez les bienvenus dans mon modeste établissement. Prenez place à une table et Auguste s'occupera de votre confort, dit-il en se désignant.
Il les invita à s'asseoir à une table près de la cheminée. Les cinq hommes prirent place autour d'elle et Auguste prit connaissance de leur intention. Ils désiraient rester pour la nuit et manger un morceau autour d'un bon vin.
Ce soir-là, il y avait du monde, pas autant que certains jours, mais suffisamment pour grossir la caisse. D'ailleurs Erwynn, la serveuse se trouvait légèrement débordée. L'aubergiste décida de l'aider une fois qu'il aurait servi les derniers arrivants.
Juste avant leur arrivée, un groupe de trois personnes s'était présenté au comptoir. Eux aussi restaient pour la nuit. Ce n'était pas la première fois qu'ils venaient. Il s'agissait de tailleurs de pierre engagés à Dinare. Étant donné que la location d'une chambre était hors de prix en ville, ils avaient pu en trouver une bon marché en dehors. Du coup, une partie de leur solde pouvait être dépensé dans autre chose qu'un loyer. Autre chose comme de l'alcool par exemple...
Un couple était parvenu à " La chance vous sourit " en début d'après-midi. Ils étaient originaires de Wortfild, une ville situé bien plus au nord de Dinare. Le couple restait deux jours pour attendre la diligence qui devait les conduire au sud à destination d'une ville portuaire.
A part, au beau milieu de la salle, se trouvait un homme seul. Son maigre repas reposait devant lui. A le voir, il était plutôt jeune. Son visage était dissimulé sous une capuche et de tant à autre on pouvait le voir observer les alentours. Personne ne savait d'où il venait ni où il comptait se rendre.
Tout ce petit monde se trouvait réuni dans la salle commune où le repas commençait à être servi. Le tavernier revint, portant sur un plateau d'argent la commande des aventuriers.
- Tenez, mes seigneurs, les flatta-t-il. Puis-je me permettre de vous recommander la spécialité du jour? Vous semblez épuisés et sa saveur vous rendra une partie de vos forces.
Le groupe accepta aussitôt, plus pour être tranquille que par nécessité. A vrai dire, aucun d'entre eux n'avait faim. Les épreuves qu'ils avaient traversés, les avaient certes épuisés, mais ils n'avaient guère envie de festoyer. Ils souffraient de déception. Cette journée n'avait pas été aussi bonne qu'ils l'avaient espérés. Cortham pensait avoir trouvé ce qu'il cherchait et il s'était trompé. Il y avait eu également un problème de compréhension au niveau de leur rémunération. Ils avaient reçu la moitié de ce qu'ils avaient espéré toucher pour leur contribution.
Bref, chacun avait eu son compte de déception. Un bon repas les aiderait sûrement à retrouver le moral.
La serveuse, qui avait fort à faire avec les trois tailleurs de pierre, surprit quelques bribes de leur conversation. Elle apprit que ces guerriers venaient de réussir une mission spéciale donnée par l'Ordre Supérieur de la Sorcellerie. Par contre, elle ne put en apprendre davantage, car elle dut gifler l'un des ouvriers qui venait de glisser sa main sous sa robe.
Auguste n'intervint pas car il s'agissait d'une chose courante dans les auberges et autres tavernes. De plus, Erwynn était capable de se débrouiller et si les choses devaient se gâter, ce malotru tâterait de son gourdin. Le rire gras des trois soûlards annonça que l'incident était clos.
Désireux de bien faire, l'aubergiste se hâta de servir les cinq hommes. Quand ce fut fait, il partit voir le couple pour s'assurer qu'ils ne manquaient de rien.
C'est alors qu'un incident se produisit...
Les trois ivrognes se mirent à insulter l'inconnu et à lui lancer des os à moitié dégarnis au visage.
Assis à leur table, les mercenaires observèrent la scène. L'inconnu leur demanda courtoisement de cesser de le harceler. Les choses s'accélérèrent. Une rixe allait bientôt éclater.
Les trois hommes se levèrent d'un bond et empoignèrent l'homme au capuchon. Ils lui arrachèrent son capuchon pour pouvoir le rudoyer par la suite.
Étant hommes d'expérience, les guerriers posèrent machinalement leur main sur leurs armes. Quand il le faudrait, ils iraient secourir le malheureux.
Ce moment ne vint jamais. Les ivrognes le lâchèrent subitement en fixant avec terreur le tatouage qu'il portait au cou. Pris de panique, agissant comme si une étrange malédiction allait s'abattre sur eux, les trois hommes reculèrent renversant une table par la même occasion. Ils coururent rejoindre leurs chambres à l'étage en proférant des excuses à tous vents.
L'aubergiste courut à son tour vers l'inconnu visiblement en colère. L'attention se porta alors sur les deux hommes qui se disputaient. Auguste finit par repartir furieux.
- Curieux comportement, constata Ramic. Peu importe, cela ne nous regarde pas.
Les autres approuvèrent, mais Mushnam continuait à observer l'inconnu. Ils s'affrontèrent un instant du regard, puis l'étranger rabaissa sa capuche pour dissimuler son tatouage.
Le prêtre-guerrier se détourna pour suivre la conversation qui avait lieu entre les membres de l'équipe. Elle tournait autour de leur prochaine mission.
Soudain un frisson lui parcourut l'échine. Ce sentiment de malaise provenait de derrière lui. Il se retourna pour tomber sur l'étranger. Il surprit deux yeux jaunes le fixer sous le capuchon. Seulement, l'éclat qu'il vit, disparut aussitôt. Il avait dû rêver. Les yeux de l'inconnu était vert. Pendant un bref instant, il crut voir l'étranger sourire.
Sans s'occuper davantage de son impression, il retourna à son repas. Son visage se crispa d'un coup, il perdit toutes couleurs et de la sueur froide commença à lui perler le front. Il se leva d'un bond et examina toutes les directions et tous les visages. La menace semblait venir de partout à la fois, mais elle les concernait tous.
Quand enfin elle s'estompa, son regard s'arrêta sur l'étranger. Ce dernier se leva tranquillement pour regagner sa chambre.
- Que se passe-t-il? demanda son chef, inquiet.
- Je n'en suis pas certain... répondit-il. J'ai clairement senti une aura malsaine. Je dirai même qu'elle était meurtrière...
- Tu as une idée de quoi ça peut-être?
Mushnam secoua la tête.
- Comment t'expliquer ce que j'ai ressenti? Imagines que tu te trouves dans le noir le plus total. Pour avancer, tu ne peux te fier qu'à tes impressions. Une sorte de sixième sens en quelque sorte. Là, j'ai ressenti l'odeur de la mort. Elle planait sur nous tous. Pas l'odeur de la putréfaction, non, il s'agissait de l'aura de la Faucheuse. La Mort va venir pour nous. Je sentais ses intentions. Elle désirait s'en prendre à nous tous. Ensuite, cette impression s'est estompée.
Personne n'osa se prononcer. Mushnam avait été le seul à ressentir cette sensation d'agression. Ils ne pouvaient donc pas agir. Toutefois, cette nuit, ils allaient rester sur leur garde. Afin de détendre l'atmosphère, ils changèrent de conversation.
Vers la fin de la soirée, le feu vacillait dans l'âtre et les flammes se faisaient de plus en plus rare. Auguste raviva le feu à l'aide d'un tisonnier, puis sortit chercher quelques bûches supplémentaires à la réserve. La réserve en question se trouvait derrière l'auberge. C'était en réalité une pile de bois amassé là avant que l'hiver ne pointe son nez.
La serveuse le vit sortir et s'occupa des derniers clients. Quand ceux-ci se couchèrent et qu'elle eut terminé de nettoyer la pièce, Erwynn estima que son service était terminé. Elle put rejoindre sa modeste chambre.
Lorsque le matin arriva, la jeune femme s'étira dans son lit. Dans quelques minutes, elle reprendrait son service.
"Encore une journée de dur labeur qui s'annonce." pensa-t-elle en sortant de son lit.
Elle effectua une toilette rapide et après avoir revêtu son tablier, Erwynn descendit pour aider son patron. La première chose qui la frappa, fut le froid qui régnait dans la pièce. Ce froid lui paraissait anormal. D'habitude, quand elle descendait, Auguste s'était déjà occupé d'allumer le feu dans l'âtre et une délicieuse odeur s'échappait du chaudron qui reposait dans la cheminée. Ce n'était pas le cas ce matin-là.
Loin de s'alarmer pour autant, la jeune femme se dit qu'une fois n'était pas coutume. Le brave aubergiste ne s'était donc pas réveillé.
Erwynn s'accrocha un chandail autour de ses épaules et sortit chercher du bois à la réserve.

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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:48

L'auberge était calme. Les résidents dormaient encore à poing fermé. De son côté, Cortham luttait contre un cauchemar. Cela semblait venir d'un lointain passé. Les évènements qu'il revivait, correspondaient à des souvenirs qu'il désirait oublier.
Cortham se trouvait dans un donjon. Arrivé au sommet avec ses frères d'armes, il poussa la lourde porte.
Il y eut un blanc, comme une espèce de brouillage. Son esprit refusait qu'il se rappelle de tous les évènements. Comment s'était-il retrouvé dans cette tour et pour quelles raisons?
Un petit coffret lui faisait face. D'étranges symboles sculptés décoraient chaque face. Il en émanait une force qui l'attirait. Il ne pouvait, non, ne parvenait pas à s'en détacher.
Qu'y avait-il à l'intérieur?
Il regarda ses mains s'approcher du coffret et l'ouvrir. La lumière qui en sortit fut tellement violente que le coffret vola en éclat. Un nuage de fumée remplit alors la salle et autour du guerrier, des cris retentirent.

Cortham se réveilla en sursaut et constata avec étonnement que son compagnon de chambrée s'était réveillé de la même manière.
- Qui a crié? demanda de sa voix rauque Thorak.
Cortham haussa les épaules avant de voir Ramic pénétrer dans la chambre.
- Tout le monde debout! ordonna-t-il.
Une minute plus tard, les mercenaires sortaient de leur chambre l'arme à la main.
- Restez dans votre chambre! ordonna Ramic au couple qui venait d'entrouvrir leur porte. Enfermez-vous jusqu'à qu'on vienne vous chercher.
La porte se referma aussitôt et un cliquetis résonna, annonçant le verrouillage de la porte.
Les guerriers dormaient au rez-de-chaussée, ils se retrouvèrent presque aussitôt dans la salle commune. Ramic se rendit près de l'escalier menant à l'étage et ordonna d'une voix puissante à ceux qui logeaient en haut de se barricader et de ne surtout pas descendre. Ensuite, ils sortirent rejoindre la personne qui avait hurlé. Ils découvrirent la serveuse évanouie derrière l'auberge.
- Que les dieux nous viennent en aide! implora le prêtre-guerrier en découvrant ce qui avait causé l'évanouissement d'Erwynn.
Affaissé sur un tas de bûches, reposait le corps sans vie d'Auguste. Le sol était inondé de sang. Un trou béant marquait l'emplacement d'où se trouvait jadis son cœur.
- Qui a bien pu commettre un tel crime? demanda Cortham en examinant la plaie. ça n'a pas été fait avec une arme. Le cœur a été arraché à main nue...
Ramic réfléchit un instant avant de donner ses ordres. Ses hommes attendaient ses instructions. En tant que chef, il se devait de garder la tête froide devant cette atrocité. Ce n'était jamais facile, mais on comptait sur lui.
Mushnam et lui ramèneraient la serveuse à l'intérieur et les autres effectueraient une brève ronde à la recherche d'un indice éventuel et surtout pour savoir si le coin était sûr.
- Faîtes attention à vous, recommanda leur leader. L'assassin pourrait être encore dans les environs.
Les guerriers hochèrent la tête et partirent chacun dans une direction.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:49

Ramic surveillait l'entrée de l'auberge, prêt à en découdre si le besoin se faisait sentir. Il attendait le retour de ses hommes et Mushnam s'occupait de la serveuse. Le prêtre-guerrier connaissait la plupart des remèdes existants dans le monde et il en préparait justement un. A base de plantes médicinales, la concoction réagissait en dégageant un parfum amer lorsqu'on y versait de l'essence de mandragore dessus. Le but recherché permettait souvent de reprendre ses esprits ou encore des nausées pour des lavements d'estomacs.
L'odeur qui s'en dégagea, sembla ranimer la jeune femme. Elle se mit à crier.
- Il est mort! cria-t-elle. Auguste est mort!
Le prêtre essaya de la calmer tant bien que mal.
- Là! C'est fini à présent. Vous êtes en sécurité maintenant.
Ces mots ne suffirent pas à la calmer. La serveuse avait enfin repris connaissance. Elle tremblait toujours d'effroi, mais au moins elle n'était plus hystérique.
Mushnam rejoignit son leader pour lui donner des nouvelles de la serveuse.
- Il faudrait que j'examine le corps du malheureux, le prévint-il. Peut-être apprendrons-nous davantage de choses sur celui qui l'a tué.
Ramic hocha la tête.
- Je ne vois aucune objection, dit-il, cependant attends que les autres soient de retour.
Le prêtre retourna auprès de sa patiente dans l'espoir d'en apprendre plus sur ce qui s'était passé. Il n'eut pas plus de chance.
Thorak fut le premier à revenir, bientôt suivi par Sadrix. Il ne manquait plus que le guerrier à la lance. Que faisait Cortham? Ramic s'interrogea sur les intentions du guerrier. N'allait-il pas décidé de s'aventurer tout seul face au danger?
Mushnam en avait assez. Il devait agir ou il deviendrait fou. Avec l'aide de deux de ses compagnons, ils partirent chercher le corps de l'aubergiste. Les deux guerriers le ramenèrent dans la grande salle en le tenant respectivement par les mains et les pieds. Le prêtre suivait en portant dans ses bras quelques bûches qui n'avaient pas été éclaboussé par le sang de l'aubergiste.
La seule vue du corps inerte d'Auguste suffit à faire tourner de l'œil la serveuse. Ils le posèrent sur une table. Mushnam récita une prière pour accompagner l'âme de l'aubergiste auprès de son dieu. Quand le rituel fut achevé, il ferma les yeux du mort.
- Soit en paix...
Il examina ensuite la blessure de près. Visiblement, la victime avait été attaqué de face. La façon dont les os avaient été enfoncés le prouvait aisément. Une seule question demeurait sans réponse. Comment avait-on fait une telle blessure? Cortham avait raison de penser qu'aucune arme n'avait été employée. Les lambeaux de chairs avaient été déchirés et non tranchés. Par contre, Mushnam n'adhérait pas à l'hypothèse du guerrier. Il aurait fallu une force prodigieuse pour percer une cage thoracique à main nue. Aucun humain n'en était capable.
Mushnam frémit en découvrant un indice caché dans les chairs du mort. Un ongle était resté accroché à un muscle.
Un ongle humain.
- Cortham disait vrai. L'aubergiste a bien été tué à main nue, conclut-il. Ceci est l'œuvre d'un homme.
Thorak cracha sur le sol en signe de dégoût.
- Comment un être vivant peut-être aussi dérangé?
- Cela fait partie des mystères de la vie, mon ami, répondit le mage. Que fait-on Ramic?
Le guerrier se caressa lentement la barbe.
- La meilleure chose à faire pour le moment, est de poser le corps à l'abri des regards. Nous le porterons dans la chambre de l'aubergiste. Ensuite, nous expliquerons la situation aux autres clients. Le plus sage serait de les escorter jusqu'à la prochaine ville et d'alerter les autorités de l'existence de ce fou dangereux.
Sadrix émit soudain un doute.
- Et si jamais le meurtrier se trouvait parmi nous? C'est un cas à ne pas négliger. Vous souvenez-vous de la dispute de la veille? Ainsi que de ton pressentiment, Mushnam?
La sensation qu'il avait éprouvé la veille lui revint en mémoire. Le prêtre se rappela aussi de l'étrange regard que lui avait échangé l'homme au capuchon.
Ramic haussa légèrement les épaules.
- Cette affaire ne nous concerne pas, fit-il remarquer. Nous sommes des aventuriers et non des hommes de loi. Laissons les enquêtes aux professionnels. Notre but sera simple, nous les escorterons à la prochaine ville et si le meurtrier refait surface... Nous nous chargerons alors de le mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toute.
Ramic laissa les trois hommes se charger du corps de l'aubergiste tandis qu'il montait la garde.
Il avait beau scruter l'horizon et à part la forêt et les champs qui entouraient l'auberge, il n'y avait toujours aucun signe de Cortham.
Fallait-il s'inquiéter de l'absence du guerrier? Après tout, il ne connaissait pas grand chose sur cet homme. Sans compter ces étranges rumeurs qui circulaient sur lui... Non, Cortham n'était pas ce genre d'homme. Il l'avait lu dans son regard avant de l'accepter au sein du groupe. Tristesse, solitude, peur, voilà ce qu'on y lisait. La folie meurtrière n'en faisait pas partie. Ramic lui faisait confiance et n'hésiterait pas à lui confier sa vie une fois de plus.
S'il ne fuyait pas, alors son absence révélait qu'il traquait la piste de l'assassin. Tout ce qu'il espérait, c'est qu'il ne s'aventurerait pas trop loin tout seul. Avec son expérience de leader, Ramic savait jauger les capacités de ses hommes. Pour cette raison, il ne s'inquiétait pas trop pour celui qui manquait. Cortham avait vécu bien de nombreuses missions de ce genre et il n'était pas homme à se laisser piéger facilement.
De son côté, Mushnam parvint à ranimer l'esprit de la serveuse au prix d'une gifle magistrale pour la sortir de sa torpeur. Erwynn lui indiqua alors l'emplacement de la chambre d'Auguste. Suivi par le nain et le magicien qui transportait le corps, le prêtre-guerrier les guida.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:50

La chambre d'Auguste se trouvait juste derrière le comptoir. Ce devait-être la meilleure façon qu'il avait trouvé pour surveiller les allées et venues dans son auberge et s'assurer qu'aucun client ne tenterait de s'enfuir sans payer.
Quelle ne fut par leur surprise de découvrir que le lit n'avait pas été défait.
Quand Ramic fut au courant, il ne cacha pas le fond de sa pensée.
- S'il ne s'est pas couché, c'est qu'il a été tué hier dans la nuit. Est-ce que quelqu'un l'a vu revenir après qu'il soit sorti chercher du bois la veille? demanda-t-il.
Visiblement, la question était destinée à la serveuse.
- Mademoiselle?
Erwynn s'essuya les yeux et essaya de se remémorer la fin de la soirée.
- Non... répondit-elle en reniflant. Maintenant que j'y pense, c'est vrai qu'il a été long. D'habitude, il m'aide toujours pour ranger la salle. Alors...
Un nouveau flot de larmes l'empêcha de finir le fond de sa pensée. Elle venait de comprendre que l'agresseur du pauvre homme avait dû commettre son larcin à ce moment-là.
- Cela m'étonnerait que le tueur soit encore dans les parages. Tout le monde semble d'accord pour dire que le crime a eu lieu la nuit dernière... A mon avis, l'aubergiste a dû surprendre un bandit qui devait rôder aux alentours. Ce dernier s'en est pris alors au pauvre homme et s'est enfui de peur d'être pris sur le fait.
Le regard dur qu'il lança, suffit à clore toutes discussions sur le sujet.
- Il n'y a plus rien à craindre désormais.
Ramic esquissa un sourire et s'adressa avec une douceur incroyable à la serveuse.
- Mademoiselle? appela-t-il pour capter son attention. Veuillez excuser ma maladresse en ce moment mal choisie. Pourriez-vous préparer quelques choses à grignoter pour nous tous?
La question surprit la jeune femme.
- Je vais voir ce que je peux faire, parvint-elle à dire.
La serveuse était peut-être dupe, mais ce n'était pas le cas de ses compagnons. Quels bandits agiraient de cette manière? Ce n'était pas dans leur habitude de tuer un homme et de lui arracher le cœur. Une gorge tranchée aurait simplement suffi.
- Tu penses réellement ce que tu as dit? demanda le nain. Tu crois que le tueur est parti?
Ramic secoua la tête.
- ça ressemble à une cérémonie, concéda Sadrix. Mais dans quel but? Si c'est le cas, soit un cœur aura suffi... Soit, il en faudra davantage.
Le leader serra les mâchoires.
- Prévenez tout le monde, ordonna-t-il. Ne leur dîtes rien de tout cela pour le moment. Je veux juste qu'ils rejoignent la grande salle où on leur expliquera la situation actuelle.
Ramic reprit son poste de vigie. Pour une personne extérieure au groupe, le voir et l'entendre parler ainsi laisserait une mauvaise opinion de lui. Contre toute attente, il ne s'agissait pas d'un simple commanditaire qui répugnait à faire les tâches les plus basses. Il savait se faire respecter et cela sans avoir recours à la force. Ses compagnons l'avaient déjà vu combattre des centaines de fois et même si la situation semblait désespérée, il avait su trouver les mots pour leur redonner courage et force. Son charisme semblait à toutes épreuves et sa détermination sans faille.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:51

"La chance vous sourit" comportait deux types de dortoirs. Les chambres doubles se trouvaient au rez-de-chaussée. L'accès se trouvait derrière l'escalier de bois qui menait à l'étage. C'est d'ailleurs ici que logeaient les cinq hommes. Seul Sadrix, qui avait besoin de calme et de solitude, profitait d'une chambre double. Il mettait à profit ce moment de quiétude pour relire ses sortilèges et en apprendre de nouveaux. A leur niveau, il y avait aussi la chambre du couple.
Les chambres simples se trouvaient au-dessus. Les trois ivrognes de la veille y dormaient, ainsi que le mystérieux personnage avec qui, ils avaient eu une altercation. Erwynn y possédait une chambre également.
Dix chambres à louer était la capacité maximale de cette auberge et à ce jour une seule demeurait inoccupée.
Thorak se chargea du rez-de-chaussée et Sadrix de l'étage. Le nain eut vite fait de revenir avec le couple qui semblait inquiet et visiblement encore choqué par ce réveil brutal.
Le silence angoissant qui régnait à l'intérieur de l'établissement fut rompu par la voix de Sadrix.
- Par tous les dieux! s'écria-t-il.
Tous les regards se portèrent sur le palier où apparut le magicien, livide.
- Il y a un mort de plus, lâcha-t-il subitement.
- Et les autres? s'inquiéta leur chef.
Sadrix disparut pour réapparaître ensuite tout tremblant, une main sur la bouche pour s'empêcher de vomir.
- Une boucherie! parvint-il à articuler. Tous morts!
Mushnam s'agita soudainement.
- Et l'autre gars? Celui avec le capuchon! demanda-t-il vivement.
La réponse tarda à venir.
- Pas vu...
C'est le moment que choisit la serveuse pour revenir, une lourde poêle odorante dans les mains.
- Voilà... dit-elle avec un sourire timide.
Le fait de penser à autre chose lui avait été bénéfique.
- Qui a faim? demanda-t-elle en regardant les visages qui la fixaient avec horreur.
Il n'y eut qu'une réponse, si toute fois on pouvait la considérer comme telle. Tout simplement, on entendit le mage rendre le contenu de son estomac presque vide.
Sadrix remplaça par la suite le rôle de la sentinelle qu'occupait Ramic. Cela lui permit aussi de prendre de longues bouffées d'air pur. Le chef des aventuriers faisait les cents pas, retournant sans cesse dans son esprits les différents éléments du puzzle. L'histoire des bandits ne fonctionnaient plus avec la disparition de l'inconnu. Quel conte pouvait-il leur faire avaler? ça puait la panique dans la pièce. En haut, le prêtre inspectait les chambres en compagnie de Thorak.
Après avoir pris une profonde respiration, il se tourna vers les occupants de l'auberge.
- Voilà ce qu'il en est, commença-t-il. L'aubergiste est mort, ainsi que trois autres clients...
A ces mots, le visage du couple se mit à se décomposer. La serveuse était retourné dans un état catatonique, mais elle semblait consciente cette fois-ci. La pauvre fille avait eu son compte de morts.
- Il y avait également une autre personne parmi nous, hier soir, poursuivit-il. Elle a également disparu. Pour l'instant, nous le soupçonnons. Rien ne nous permet encore de l'accuser. Vous êtes en sécurité, je vous le garantis. Sur mon honneur, je jure que nous vous protégerons.
Sadrix dut reconnaître que Ramic n'était pas leur leader pour rien. En quelques mots, cette sensation d'oppression venait de s'éloigner. Ils étaient encore effrayés, mais beaucoup moins. L'assurance dont faisait preuve cet homme semblait indiquer qu'ils n'avaient rien à craindre.
- Je vais vous demander de rassembler le minimum d'affaires. Nous vous escorterons jusqu'à la prochaine ville, dès le retour de Cortham. Inutile de vous charger comme des mules, vous pourrez revenir chercher le reste plus tard avec les forces de l'ordre. La priorité est de vous mettre en sécurité.
Les trois intéressés hochèrent la tête et s'éclipsèrent au plus vite. Ils n'avaient qu'une hâte, quitter cet endroit au plus vite.
Ramic rejoint le prêtre qui l'attendait sur le palier. Son visage était livide.
- Alors?
- C'est du jamais vu... Tu te rappelles de l'aubergiste?
Le guerrier hocha la tête. Qui pouvait oublier la vision d'un corps avec un trou béant à l'emplacement du cœur?
- Cette fois, c'est pire. Va voir par toi-même.
L'homme fixa une dernière fois le visage de Mushnam à la recherche d'un quelconque indice. Ce qu'il y voyait, ne laissait présager rien de bon.
Il passa devant la chambre de la serveuse dont la porte était entrouverte. Il sourit en l'apercevant faire son baluchon. Il passa ensuite devant Thorak. Ce dernier semblait avoir pris un coup de vieux. Ce qu'il y avait dans la chambre l'avait marqué. Qu'est-ce qui pouvait avoir autant d'impact sur un tel guerrier? Thorak avait pratiquement vécu sur un champ de bataille. Des morts, il en avait vu plus que quiconque.
L'homme ne tarda pas à découvrir ce qui l'avait mis dans cet état.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:52

Ramic poussa la porte et eut un hoquet de dégoût. La vision cauchemardesque allait sans doute le hanter toute sa vie. La pièce entière avait été teintée de rouge sang. Le plafond, les murs, le lit ainsi que tout le mobilier, rien n'avait été épargné. Par endroit, quelques gouttes de sang continuaient à perler, chutant dans un léger bruissement.
A la vue de tout ce sang, Ramic inspecta la pièce du regard, n'osant entrer. Où était le corps? C'est alors qu'il le...
Enfin... les vit.
Un peu partout, s'étendant dans toutes la chambre, des organes pendaient comme s'il s'agissait de lampions de fêtes. L'homme remarqua alors la tête de la victime dépassant entre deux pieds du lit. Une main où manquait certains doigts, reposait sur la commode de bois. Il y avait aussi un pied contre la fenêtre...
Le corps semblait avoir exploser en plusieurs parties... Ou semblait avoir été déchiré... Des morceaux d'os se mêlaient à des débris de chairs un peu partout dans la pièce.
La voix du nain lui parvint comme s'il se trouvait à des kilomètres de lui.
- C'est le même spectacle dans chacune des chambres. On les a mis en charpie.
Thorak lui désigna un truc du doigt. Il y avait un message écrit avec le sang de la victime, juste au-dessus du lit.
"VENGEANCE"
Ramic sentit la main rugueuse du nain exercer une pression sur son avant-bras.
- La chose qui a fait ça, déclara-t-il d'une voix lugubre en désignant l'intérieur de la chambre, n'a rien d'humain. On ne peut lutter contre ça! A'Nhark'la est parmi nous! Nous devons quitter ce lieu au plus vite!
- Ridicule, commenta Mushnam. A'Nhark'la n'existe pas. Une entité fossoyeuse sortant tout droit de l'esprit étriqué d'un nain. C'est juste une fable inventée pour que vous restiez dans vos mines!
Le visage du nain s'empourpra.
- De quel droit oses-tu? s'emporta-t-il. Je ne me moque pas de tes dieux, moi! Tu offenses mon peuple et nos croyances! J'exige réparation!
Ramic intervint aussitôt en se plaçant entre les deux aventuriers. Mushnam venait de commettre une faute grave. En le raillant ainsi, il venait de porter atteinte à son honneur. Pour un nain, un tel affront ne pouvait se laver que dans le sang.
Ce n'était pas l'heure d'un duel!
Le chef du groupe eut fort à faire pour calmer Thorak et ce dernier grogna en acceptant les excuses du prêtre-guerrier.
- Écoutes-moi Thorak, tenta de rassurer Ramic. A'Nhark'la ou pas, nous partirons avant qu'il ne puisse y avoir une autre victime. ça te convient?
Le nain tripotait nerveusement sa hache, mais consentit à cette idée.
Une fois les braises de la dispute éteintes, Ramic descendit rejoindre Sadrix. Il n'y avait toujours aucune nouvelle du guerrier à la lance.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:52

La journée s'égraina sans apporter une nouvelle de Cortham. Plus d'une fois, Ramic hésita à envoyer des hommes à sa recherche. Seul l'idée d'une nouvelle disparition l'en empêchait. Il se tourna vers le mage.
- Sadrix, demanda-t-il. Pourrais-tu sonder la forêt? J'ai un mauvais pressentiment.
Comprenant l'inquiétude de son compagnon, le mage obéit. Se tournant vers la forêt, il ferma les yeux et concentra ses sens jusqu'à leur paroxysme. Il devait projeter sa conscience vers ce lieu.
L'effort le fit transpirer. Haletant, il rouvrit les yeux.
- Impossible. Quelque chose a bloqué ma vision, expliqua-t-il. Je me suis heurté à une espèce de barrière mentale. Quoi que ce soit, c'est puissant. Je n'arrive pas à voir plus loin que l'orée du bois.
Ramic comprit ce que sous-entendait le magicien. L'assassin se tapissait dans la forêt, attendant son heure...
Le soleil se couchait quand une ombre se détacha au loin.
- Qu'est-ce que c'est? demanda Ramic.
Les yeux du mage était meilleur que les siens.
- Je crois qu'il s'agit de Cortham.
Effectivement, le guerrier parvint à l'auberge à bout de force.
La serveuse lui apporta aussitôt de l'eau. Après s'être remis, il raconta ce qui lui était arrivé.
- Je ne sais pas à qui on a à faire, mais c'est un professionnel. Dans ma vie, j'ai dû traquer de nombreux brigands. J'ai participé à de nombreuses chasses...
Il frappa du poing contre la table d'un signe rageur.
- Mais c'est la première fois que je vois quelqu'un brouiller les pistes ainsi. Toutes les pistes se croisent et disparaissent. Elles réapparaissent plus loin pour s'effacer de nouveau. Je les ai suivies une par une. A chaque fois que je pensai me rapprocher de lui, je revenais en fait sur mes pas...
- Voilà donc pourquoi tu as mis si longtemps pour revenir.
Cortham baissa les yeux et garda le silence.
- Cortham?!
- Je me suis perdu, avoua-t-il en rougissant.
Ramic croisa les bras et arpenta la salle en réfléchissant. Que devait-il faire à présent? D'un simple coup d'œil vers les autres clients, il constata sans surprise que le couple s'impatientait. Cortham revenu, plus rien désormais n'empêchait leur départ de l'auberge.
Il repensa au sort de vision bloqué du mage et à la piste perdue du fugitif. Estimant à une demi-journée de marche le distance qui les séparait de la ville la plus proche et sans compter que le soleil baissait à vue d'œil... Ils n'atteindraient pas Dinare avant la tombée de la nuit. Le voyage serait bien dangereux, surtout si un criminel se dissimulait dans l'obscurité. Les aventuriers ne pourraient protéger personne...
La seule option valable pour la survie du groupe était de passer la nuit ici. Comment l'annoncer aux autres?
Ne pouvant espérer s'échapper par une simple pirouette, il se tourna vers tout son entourage.
- Je suis désolé, commença-t-il, nous ne partons plus.
Voyant que les autres occupants de "La chance vous sourit" commençaient à paniquer, il poursuivit.
- Si nous quittons l'auberge maintenant, je ne saurai assurer votre sécurité.
- Comment? Vous ne serez pas de taille? s'emporta l'homme du couple. Vous nous avez pourtant prétendu le contraire tout à l'heure!
Ramic avait l'habitude de ce genre de personnes. Généralement les plus effrayés.
- Votre nom?
- Raaji, balbutia l'homme surpris.
- Et quel est votre métier, Raaji? demanda-t-il d'un ton calme.
- Je suis tisserand.
- Beau métier. Pour ma part, je parcours le monde depuis l'âge de mes quatorze ans. Je suis ce qu'on appelle un aventurier. Je sais m'adapter selon la situation, aussi désespérée semble-t-elle. Donc, si je vous certifie que la route sera dangereuse, il faut me croire. Voyez-vous dans l'obscurité, Raaji? Personnellement, je n'y vois rien.
Le tisserand bougonna en se rasseyant.
Ramic comprenait très bien son attitude, mais leur chance de survie augmenterait s'il passait la nuit à l'auberge. Cortham s'était perdu en plein jour. Qu'en serait-il en pleine nuit? L'assassin n'aurait qu'à patienter pour les avoir chacun leur tour.
Avant qu'il ne fasse entièrement sombre, Ramic et ses hommes s'organisèrent pour la protection de l'établissement.
- Ce que je peux te proposer, expliqua Sadrix, c'est de dresser une sorte de barrière. Un peu du même style que la protection divine utilisée par Mushnam pour repousser les esprits maléfiques. Normalement ce sort n'est utilisé que pour une seule personne. Nous, nous voulons créer une zone impénétrable étendue autour de l'auberge. Vois-tu un peu le problème?
Ramic opina de la tête, se tenant le menton dans le creux de sa main.
- Oui. La différence se situera dans la puissance du sortilège exécuté. Protéger une personne et un lieu sont deux choses radicalement opposées. Quelque chose me dit que tu as déjà la solution au problème ou du moins un moyen de le contourner.
Sadrix sourit. Il n'avait pas été sacré archimage pour rien. Il n'était peut-être pas le plus puissant mage, mais il était l'un des rares à compenser la puissance par la qualité. Sans compter qu'il excellait dans l'improvisation.
- Exact. Je vais en fait poser quatre pièges magiques autour de l'auberge. Chacun de ses pièges se renforceront par le biais des autres. En gros, quatre ne feront qu'un. Si quelqu'un essaie de franchir les limites, le piège s'activera automatiquement. C'est quasiment imparable...
- Quasiment?! répéta Ramic en fronçant des sourcils.
- Tout dépend de qui voudra entrer... Enfin, je parle de son niveau de magie.
Ramic consentit à l'idée et l'envoya avec Thorak exécuter son plan. Ensuite, il établit un tour de garde avec les autres aventuriers.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:53

Grâce à l'idée ingénieuse de l'archimage, les occupants de l'auberge pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. Thorak qui ne parvenait pas à dormir avait insisté pour commencer le premier quart de garde. Il réveillerait ensuite Mushnam qui le remplacerait. Le feu brillait dans l'âtre, éclairant la pièce d'une lumière tamisée. Par mesure de sécurité, Ramic avait décidé que tout le monde dormirait dans la même pièce. Installé contre la fenêtre, le nain observait les champs qui s'étendaient devant lui. Au loin, brillaient des feux qu'il ne pouvait distinguer. Ceux de la ville de Dinare. Comme il aurait aimé se trouver dans une des tavernes de cette ville en ce moment. Cela faisait une cinquantaine d'année qu'il n'était pas retourné chez lui. Là-bas, tout le monde l'aurait cru au sujet du A'Nhark'la...
Les nains connaissaient la terreur éprouvé lorsque cet esprit s'approche de vous. Personne ne la voit, mais elle se tapie dans l'obscurité des mines, attendant son heure. Elle rôde autour de ses victimes et le moment venu, les attirent vers une mort triste et lente. On raconte qu'après son passage, on ne retrouve que des ossements. Seulement des fois, ce n'est pas la faim qui la fait venir. Quelques fois quand les nains s'aventurent trop profondément sous terre, s'approchant de son repaire... A'Nhark'la se met en colère et elle vient dans les villages assoiffer sa rage meurtrière. De nombreuses fois, elle laisse un triste spectacle comme celui qui a eu lieu ici.
Dehors le vent faisait osciller les champs de maïs ou de lavandes, comme si quelqu'un se faufilait à l'intérieur.
Thorak frémit rien qu'à l'idée de la venue du démon de son peuple. Il sursauta quand une main se posa sur son épaule.
- Qu'y a-t-il mon ami? demanda Mushnam. Je sens ton esprit torturé.
Le visage rude du nain se détendit l'espace d'un instant.
- Rien, mentit-il. Tu vas encore te moquer de moi.
- Oh... Lui. Il ne viendra pas. Nous sommes trop loin de ses terres. Jamais, il ne s'aventurerait aussi loin.
Thorak fut surpris.
- Comment...? réagit-il. Tu ne crois pas en A'Nhark'la. Pourquoi...
Le prêtre ne le laissa pas poursuivre sa question.
- Tu te trompes, mon ami. Je crois en bien des choses. C'est mon devoir que de croire en l'impossible. Sinon, pourquoi croirais-je en des dieux? Il faut que tu me pardonnes pour tout à l'heure. Je ne voulais pas te blesser. Il existe des forces en ce monde que l'on ne peut expliquer et contre lesquelles on ne doit pas se mesurer. Si tu laisses de tels choses envahir ton cœur, si tu laisses la peur te dominer... Alors tu lui donnes trop de pouvoirs et il gagnera de l'ascendance sur toi. Si tu refuses de croire en cette chose, alors ta peur perdra toute consistance. A'Nhark'la perdra son pouvoir sur ton peuple. C'est cela que je voulais t'expliquer tout à l'heure... Malheureusement, tu connais mon caractère, il m'arrive de me montrer un peu hautain parfois. Je traverse une crise en ce moment et cela influe sur mon comportement. Je n'arrive plus à percevoir la présence de nos dieux... On dirait qu'il nous ont abandonné. Cela ne se peut... Comment affronterions nous le monde si cela s'avérait vrai? Plus j'interroge mon cœur et plus cela me terrifie...
Le nain parut étonné. Pour la première fois, Mushnam partageait ses craintes. Pour la première fois, il se montrait comme un humain et non comme "la parole des dieux".
Thorak s'apprêtait à lui remonter le moral quand l'auberge se mit à trembler violemment.
Sadrix s'éveilla aussitôt.
- Quelqu'un essaie d'entrer!
Les aventuriers se précipitèrent dehors, l'arme au poing... Ils ne purent rien distinguer dans la pénombre.
- C'est tout près, commenta l'archimage, et c'est puissant!
- Tu peux nous éclairer les alentours?
- Je vais essayer.
S'agrippant à son bâton de sorcier, il incanta un sort de lumière. Le bâton scintilla légèrement, libérant une minuscule sphère luminescente. Sur un simple mot, la sphère partit en direction des frontières de la zone protégée, éclairant le chemin sur son passage. Une fois, la barrière dépassée, la lumière sembla être happé par les ténèbres.
- Qu'est-ce qui s'est passé? questionna Ramic.
- On a interrompu mon sortilège.
Le nain devint livide. A'Nhark'la revenait dans son esprit. Repensant à sa conversation avec le prêtre, il décida de ne pas laisser sa peur l'emporter sur lui.
- Je vais chercher des torches. Ce sera mieux pour patrouiller.
Lorsqu'il revint, il distribua des morceaux de branches qui devaient servir pour réalimenter la cheminée. Sadrix se contenta de toucher l'extrémité de chaque morceaux de bois pour qu'ils s'enflamment.
- Est-ce bien prudent? demanda Mushnam en s'isolant avec Ramic.
- A-t-on le choix? Il faut être sûr. Sommes-nous toujours en sécurité ou y a-t-il quelqu'un parmi nous?
Le groupe se sépara et fit le tour de l'établissement tout en restant dans le périmètre de sécurité. Rien. Juste l'obscurité qui les narguait.
- Restons vigilants! déclara leur chef en rentrant.
Le couple et la serveuse étaient au bord de la panique. Ramic et ses hommes les rassurèrent. Ce n'était rien d'autre qu'un tremblement de terre. Lorsque l'atmosphère fut enfin calme, Sadrix ne s'étonna pas de voir Ramic s'isoler avec lui.
- Expliques. Pourquoi le piège ne s'est pas déclenché?
Le mage fixa une nouvelle fois les ombres qui entouraient "La chance vous sourit" avant de répondre.
- Personne n'est entré, voilà tout...
Devant l'expression surpris du guerrier, il s'expliqua.
- Je veux dire que quelqu'un a essayé de briser le piège magique. Il voulait briser mon sort pour entrer.
- Si le sort a résisté, c'est que cette personne n'est pas aussi puissante qu'on le croyait.
- Faux! Vu comme l'auberge a tremblé, le sortilège aurait du cédé. Il n'y a qu'une explication... Quelque chose ou quelqu'un l'en a empêché.
- Penses-tu qu'il reviendra? demanda le guerrier en redoutant la réponse.
- Oui. Et s'il est décidé à entrer, il entrera. On ne pourra pas l'en empêcher.
Ramic savait qu'il n'aurait pas dû poser cette question. La réponse ne lui plaisait pas. En y réfléchissant, ce n'était pas le première fois qu'il se retrouvait dans une situation aussi déplaisante. A chaque fois il avait trouvé une parade.
Sa première décision était que tous resteraient éveillés. Du moins les combattants. La nuit allait être longue...
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:55

Difficilement le couple s'endormit. Ramic entendit Raaji se plaindre à sa femme. Heureusement la fatigue l'emporta. Erwynn eut beaucoup plus de mal. Elle partit en cuisine se préparer une boisson chaude. Auguste avait justement acheté quelques plantes spéciales. Elle ne se souvenait plus de leur nom, par contre elle se souvenait de leur effet. Rien de tel qu'une bonne infusion pour vous aider à trouver le sommeil.
Par gentillesse et aussi pour éviter de trop penser, la serveuse proposa aux guerriers de leur servir une autre boisson.
Comme elle le prévoyait, personne ne voulait rien. Tous ces hommes semblaient savoir ce qu'ils faisaient. Les observant à leur insu, elle se sentit soulagée. D'ici quelques heures, ce mauvais rêve serait enfin fini.
Le nain taillait minutieusement un bout de bois le regard perdu dans les flammes qui dansaient dans la cheminée. A ses côtés, celui qui semblait être un mage avait le nez plongé dans un vieux livre. Le prêtre, celui-là même qui l'avait giflé, se contentait de fixer les champs. Erwynn eut l'impression de voir ses lèvres bouger. Que pouvait-il bien pouvoir marmonner? Une prière, bien sûr...
Il y avait aussi cet homme étrange qui ne se séparait jamais de sa lance. Il était accroupi face à la porte d'entrée, son arme posé contre son épaule. Il lui sembla voir sa tête dodeliner lentement, comme s'il cherchait à lutter contre le sommeil. Soudain sa tête chuta vers l'avant et il n'y eut plus d'autres mouvements...
Erwynn patienta un moment, espérant voir une réaction de sa part. Rien. La serveuse n'osait y croire. Il dormait... Bizarrement, ses compagnons ne protestaient pas et n'essayaient même pas de le réveiller.
En se penchant un peu, elle put constater que les yeux du guerrier étaient ouverts. Ce n'était qu'une feinte.
Leur chef, un certain "Ramic", si elle se souvenait bien, arpentait de long en large le même chemin. Pour l'avoir vu faire les cents pas un nombre incalculable de fois dans la journée, la serveuse sut qu'il réfléchissait.
Voyant le visage résolu de chaque homme, Erwynn comprit qu'elle pourrait dormir paisiblement. Rien ne troublerait son sommeil.
L'auberge demeurait dans un silence pesant. Seul le raclement du couteau du nain contre le bois révélait une présence vivante. Une heure s'écoula sans qu'il n'y eut la moindre anomalie. Les aventuriers sortirent de nouveau effectuer une ronde. Tout était tranquille. Pas un bruit.
Par mesure de sécurité Sadrix vérifia ses pièges. La tentative d'annulation du sort n'avait en rien affaibli le système de défense.
En retournant à l'intérieur, Ramic jaugea l'état de ses hommes. Il jugea qu'ils étaient tous aptes à combattre. Aucun de ces hommes ne déserteraient si le danger se faisait présent. Au contraire, son équipe montrait une envie de combattre, voire mieux... une envie de vivre, de survivre.
Toutefois, un membre l'inquiétait un tant soit peu. Cortham ne semblait pas dans son état normal. Il semblait inquiet. Quoi de plus normal vu leur situation. Quelqu'un tentait de les tuer, qui ne serait pas inquiet? Non, il ne s'agissait pas exactement de cela. Il semblait absent.
- Cortham! l'appela-t-il.
Le guerrier ne répondit pas. Il semblait fasciné par quelque chose.
- Que c'est amusant... murmura ce dernier.
Ne comprenant pas de quoi il voulait parler, Ramic revint en arrière. Cortham admirait l'enseigne de l'établissement. Contemplant la même chose, Ramic ne parvint pas à saisir ce qu'il voulait dire.
- De quoi parles-tu?
- Ne vois-tu pas l'ironie de la chose? insista le guerrier à la lance en désignant l'enseigne.
" La chance vous sourit". Effectivement, il comprit la subtilité.
Où se trouvait la chance dans leur situation? Ils étaient encore en vie...
Ramic pensa alors au funeste sort de l'aubergiste, ainsi que ceux des trois ivrognes. La chance ne leur avait pas souri...
De colère, il brisa d'un coup d'épée les chaînes qui maintenaient l'écriteau.
- Je forge ma propre chance, lança-t-il en guise d'explication.
Cortham sourit et suivit son chef à l'intérieur.
A peine eut-il franchi le seuil de l'entrée que les éléments se déchaînèrent dehors. Un mistral se déclencha anormalement et une multitude d'éclairs se concentra en un lieu précis.
Devant la violence de la chose, les aventuriers comprirent que si la défense magique s'était activée, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. Il y avait eu intrusion!
Les dormeurs se réveillèrent en sursaut.
- Restez à l'intérieur! ordonna Ramic. On s'en charge.
Erwynn frissonna. Quelque chose n'allait pas. Elle ne saurait dire comment, mais elle pressentait un malheur.
Sadrix ne tenta même pas d'établir un sort de lumière. Il préféra la lumière d'une torche. Il ne voulait que l'incident de la dernière fois ne se répète. Ainsi équipé, le groupe partit rejoindre l'endroit où la foudre s'était abattu. Ils progressèrent avec prudence. Normalement en considérant la puissance du sort, l'intrus aurait été assommé ou encore carbonisé. Mais personne n'avait oublié la façon dont l'auberge avait été ébranlé. Il se pouvait très bien que le piège se soit activé sans pour autant blesser l'intrus.
- Nul besoin de vous dire de faire attention. Toutefois, méfiez-vous de l'obscurité.
Le conseil était inutile, mais Ramic aimait bien trop en faire que pas assez.
Arrivé non loin du lieu où la foudre avait frappé, ils perçurent de faibles gémissements. Dans un cercle où l'herbe avait brûlé, se trouvait un homme étendu sur le sol. L'homme tenta de relever la tête, mais il s'écroula, inconscient. Mushnam éclaira son visage. C'était un jeune homme qui avoisinait la trentaine d'années, des cheveux blonds coupés courts. Il arborait un étrange tatouage sur la nuque.
Pas de doute. C'était bien l'homme au capuchon. Sa tentative d'intrusion prouvait bien son implication dans ces meurtres. Toutefois une question demeurait sans réponse.
Ramic méditait dessus. Pourquoi revenir?
Il semblait désirer vengeance. Tel était le mot inscrit sur le mur de la chambre. L'inconnu avait tué tous ceux avec qui il avait eu une altercation. Il ne restait plus personne, donc quelle était la raison de son retour?
Serrant les dents, Ramic se jura d'obtenir une réponse.
Les hommes se tournèrent naturellement vers lui pour déterminer la conduite à tenir.
- On le ramène, dit-il sèchement.
- Je serai d'avis de le laisser mourir, cracha le prêtre.
Thorak ne parut pas en désaccord avec sa remarque.
- Moi, de l'achever, conclua-t-il.
Ramic trancha pour tous.
- Nous ne sommes pas des meurtriers! On le ramène et c'est tout!
Sur un regard, le nain et le guerrier à la lance se mirent d'accord sur l'attitude à tenir. Ramic avait décidé et il n'en serait pas autrement. Les deux hommes traînèrent l'inconnu jusqu'à l'auberge. Il fut ligoté à une chaise par mesure de sécurité. Vu la gravité des brûlures de son corps, il fallait le soigner. A contre-cœur, Mushnam fut chargé de la tâche. Sadrix s'y connaissait également en soin, il participa également.
En les voyant entrer en portant le corps de l'assassin, Raaji avait failli faire une attaque cardiaque. Il traita les aventuriers d'inconscients, d'amateurs. Ramic faillit exploser, mais il parvint à se contenir. Comme tout danger avait été maîtrisé, il en profita pour leur faire regagner leur chambre respective. Pour leur part, les guerriers devaient interroger le captif, connaître son mobile.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:56

Le prêtre et le mage avait bien travaillé. Après le sortilège de soin et la mixture puante préparé par Mushnam, personne n'aurait pu deviné en voyant l'inconnu qu'il avait été gravement brûlé. Seuls quelques traces restaient sur son visage. Ce n'est qu'en début de matinée que l'inconnu reprit ses esprits. Il lui fallut un instant pour comprendre ce qui lui était arrivé.
- Où suis-je? demanda-t-il d'une voix faible.
- A l'auberge.
L'étranger pesta. Il était revenu sur ses pas. Il demeura un instant pensif, cherchant un moyen de se tirer de ce mauvais pas. Face à lui, Ramic se tenait accoudé à une chaise. Dans son dos, Thorak le menaçait de sa hache. Sur les côtés, Cortham et Sadrix le surveillait. Mushnam se trouvait au côté de Ramic.
- Ton nom? questionna le leader du groupe.
L'inconnu garda le silence, le dardant de son regard vert perçant. Il s'affrontèrent du regard, chacun voulant faire céder l'autre.
- Ton nom? répéta Ramic. Dire ton nom ne peut te porter préjudice.
- Varghô, lâcha-t-il finalement. Pourquoi suis-je attaché?
Le guerrier ne put s'empêcher de sourire.
- A ton avis?
Pas de réponse.
- J'en étais sûr! s'écria tout à coup Mushnam. Tu es un adepte de Morgal. Je m'en souviens maintenant. C'est bien sa marque que tu portes sur ton cou!
L'accusé ne réagit pas. Il se contenta de défier le prêtre du regard.
Peu de temps après, les autres résidents rejoignirent les aventuriers. C'est à dire, Erwynn, le couple Raaji et sa femme Syrina. Pétrifiés d'effroi, aucun d'eux n'osait prendre la parole. Toutefois, le prêtre-guerrier n'en avait pas fini avec Varghô.
- J'espère que les âmes que tu as transmises à ton dieu te seront utiles.
Varghô haussa les épaules.
- Pff! Tu parles sans connaissances de causes, répondit-il d'un ton méprisant. Sais-tu ce que ça fait de devoir tuer son voisin et de se nourrir de ses chairs? Sais-tu que si nous ne le faisons pas, la mort nous attend dans la minute qui suit? Ne te hâtes pas de tirer des conclusions.
Mushnam avala ces paroles sans broncher.
- L'aubergiste était au courant. C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'est emporté. La condition de mon hébergement se tenait à ce que je ne provoque pas de scandale...
Il eut un sourire amer.
- Par contre, je ne suis pas responsable de sa mort.
Ramic fut intéressé par cette réponse.
- Et comment sais-tu qu'il est mort?
- J'ai vu son corps quand je suis sorti.
- Dans ce cas, pourquoi t'es-tu enfui?
Varghô mis du temps à répondre.
- Tu as obtenu une partie de la réponse tout à l'heure. Je suis un adepte de Morgal. Je suis sorti en forêt pour trouver un animal à sacrifier. J'ai tout de suite senti cette forte odeur de sang... C'est là que je l'ai trouvé. On lui a pris son cœur et j'ai tout de suite pensé que vous me suspecterez. Je suis donc parti.
Ramic l'écouta sans l'interrompre.
- Pourquoi es-tu revenu?
- Je ne suis pas revenu...
Que voulait-il dire? Ramic s'interrogeait.
- Qu'allez-vous faire de moi?
- Quelle question! le railla le prêtre. On va escorter ces gens à Dinare et on te confiera aux gardes de la ville. Tu es bon pour la potence, assassin!
Varghô eut alors une attitude imprévue. Au lieu d'être abattu, il haussa les épaules.
- Vous ne quitterez jamais cet endroit, révéla-t-il.
- De quoi? s'écria le prêtre-guerrier en saisissant le prisonnier par le col.
Ramic dut intervenir pour le calmer.
- Ce n'était pas une menace, mais vous comprendrez par vous-même...
Après avoir vérifié les liens du prisonnier, Ramic permit à ses hommes un bref repos. Il promut le tisserand au poste de garde. Ce ne fut pas sans difficulté. Ce poltron refusait de rester à proximité de ce meurtrier. Erwynn accepta ce rôle à sa place. Les aventuriers partirent s'allonger quelques heures dans leur chambre respectives.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:59

Cortham dormait paisiblement. La route l'avait épuisé. Sans compter que ses compagnons et lui s'étaient perdus avant de décider de camper dans un endroit reculé. Comment avaient-ils pu raté une construction aussi grande qu'un château?
Le guerrier se réveilla lentement, réalisant qu'il faisait plus froid à présent. Effectivement, le feu s'était éteint. Les braises avaient presque toutes disparues. Il lui fallait se lever...
Heureusement qu'ils avaient prévu cette éventualité. Ronchonnant, il remit du bois et essaya de raviver les quelques braises. Plus il soufflait et plus il voyait les braises noircir. Plus le choix, il fouilla dans une de ses poches à la recherche d'une pierre de feu. Il finit par la trouver. Il n'en restait plus qu'un simple fragment. Plus que deux ou trois utilisations et il pourrait en acheter une neuve. Il ramassa une pierre sur le sol et frotta les deux ensemble.
Après trois tentatives, la pierre de feu se mit à rougir et une fine fumée s'en dégagea. Une portion du caillou se détacha et tomba dans ce qu'il restait du feu de camp. Ce fut rapide. Le bois sec s'enflamma aussitôt.
Cortham resta un instant près de la chaleur rassurante du feu. Il porta un regard sur chacun de ses compagnons allongés dans leur couvertures. Il s'attarda sur celle de Nhatty, la seule femme du groupe. Elle dormait près de la silhouette rassurante de Gors. L'imposant guerrier ronflait à en faire trembler la terre. Cela ne semblait pas déranger la jeune femme. D'après ce qu'il se souvenait, Gors protégeait cette enfant qui n'était pas le sien. Et pourtant, il la considérait comme telle. Cortham savait qu'il devrait tenir une discussion avec le brave homme un de ces jours à propos de sa relation avec Nhatty. Comment réagirait-il? Un grand mystère qui l'effrayait légèrement...
Gors pouvait être aussi doux qu'un agneau et l'instant d'après plus violent qu'un ours.

La lueur des flammes se fit éblouissante. La vision de Cortham se brouilla comme s'il regardait à travers un voile de brouillard. Sa vue commença à lui revenir, mais ce qu'il vit ne lui plaisa pas.

La première chose qu'il entendit fut la voix terrifiée de Nhatty. Elle hurlait une chose qu'il ne comprit pas. Ouvrant les yeux, le guerrier vit que la jeune femme se débattait. Une main la saisissait à la gorge...
Cortham luttait pour découvrir à qui appartenait ce bras. Il comprit...
Le visage de la jeune femme était rouge, des larmes coulaient de ses yeux...
Le bras meurtrier n'était autre que le sien.

Cortham hurla. Aucun son ne voulut sortir de sa bouche. Au lieu de ça, il s'entendit rire. Un rire qui n'était pas le sien. Celui-là vous glaçait le sang...

Une silhouette apparut au côté de Nhatty. A sa tenue, il reconnut un mage. Ce dernier le priait d'arrêter.

- Cortham! l'appela une voix en le secouant.
Le guerrier fouilla la chambre du regard.
- Où est-elle? demanda-t-il inquiet.
- Qui?
Le guerrier attrapa la personne présente par le col.
- Eril! Je te demande où est Nhatty?
Sadrix lui fit lâcher prise.
- Qui sont ces gens? demanda-t-il.
Cortham reprit ses esprits. Il s'était fourvoyé.
- Désolé. Oublies.
Le mage ne fit aucun commentaire.
- Il est temps de partir.
Le guerrier se massa la tête pour chasser ce mauvais rêve. Pourquoi était-il tourmenté par ces images du passé? Pourquoi ne pouvait-il passer une simple nuit avec tranquillité?
- Je veux que ça finisse... Je veux mourir, Eril. Je n'en peux plus.
Cortham n'eut aucune réponse. Il était seul dans la chambre.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 0:59

Lorsque le guerrier sortit, tout le monde était déjà prêt à partir. Même le prisonnier attendait le départ.
- En route, annonça Ramic. Et que personne ne s'éloigne. Thorak, si le prisonnier essaie quoi que ce soit, tu sais ce que tu dois faire.
Le nain leva sa hache et la montra en souriant à Varghô. Ce dernier se contenta d'hausser les épaules. Le nain le poussa pour lui faire amorcer le premier mouvement.
Le groupe se mit enfin en route. C'est avec soulagement qu'ils quittèrent l'auberge, chacun souhaitant ne jamais retourner à " La chance vous sourit ". Ce soulagement muta progressivement en inquiétude au fur et à mesure qu'ils approchaient de la forêt.
Ramic ne comprenait pas ce sentiment de malaise. L'assassin était sous la garde de Thorak, le danger n'était plus. Pourtant, il n'était pas rassuré. Une atmosphère fantomatique planait dans la forêt.
- Qu'est-ce donc? s'étonna-t-il en voyant de la brume sortir du sol. Sadrix?
Le mage haussa les épaules.
Erwynn répondit à sa place.
- C'est assez courant par ici, expliqua-t-elle. Quelques fois quand les nuits sont froides, de la brume s'échappe quand la chaleur du soleil se fait sentir. On dit alors que la terre respire...
L'explication était superflue. Ramic se serait contenté d'un: " C'est naturel".
Cortham, en tête, le groupe s'avança en suivant le sentier. Arrivé près d'une intersection, le guerrier s'arrêta un instant afin de vérifier la direction. S''ils partaient à droite, ils reviendraient vers l'auberge. Le guerrier opta donc pour la gauche. Au bout d'un moment, ils finirent par tomber sur un panneau indicateur. Ils étaient bien sur le chemin de Dinare. S'aventurant dans la bonne direction, ils sortirent de la forêt.
Ramic se retourna vers Varghô.
- Nous avons réussi, finalement.
Le prisonnier éclata de rire.
- Et c'est quoi derrière toi? se moqua-t-il.
Ramic se retourna et eut un choc. L'auberge était devant eux. Impossible... A quel moment, s'étaient-ils trompés?
- Je n'y comprends rien... Ce devrait-être Dinare!
Il y eut un long silence où résonna le rire moqueur du prisonnier.
Cortham ne comprenait pas lui-aussi. Le groupe repartit en arrière pour vérifier leur itinéraire. Au lieu de tomber sur le panneau indiquant Dinare, ils arrivèrent dans une clairière.
- Sadrix, voulut savoir Ramic. Quelle est cette magie?
Le mage ferma les yeux et tendit la main vers la clairière, brassant l'air comme s'il voulait attraper quelque chose d'invisible.
- Je ne sens rien. Si la magie était à l'œuvre, elle ne l'est plus à présent.
Le guerrier se tourna ensuite vers le prêtre.
- Mushnam, ressens-tu une mauvaise vibration? Est-ce que cela pourrait-être l'œuvre d'un maléfice?
Le prêtre réfléchit longuement.
- Un maléfice? Oui, ça pourrait en être un. Ce ne sont pas nos sens qui ont été chamboulé, je dirai que la forêt a été enchantée. Seul un druide pourrait rompre ou activer un tel charme. Si tu veux, je peux nous entourer d'un halo bénéfique. Plus aucune malédiction ne nous atteindrait si nous en sommes victimes.
- Prudence est mère de sécurité. Vas-y.
Mushnam se mit à prier son dieu. Il fit ensuite sa demande de bénédiction, remerciant la divinité pour sa bonté et ses dons à l'humanité. Le groupe se sentit envelopper par une douce chaleur apaisante.
- Nous repartons.
- Je te l'ai dit, déclara Varghô. Nous ne quitterons jamais cet endroit. Il y a une chose dans cette forêt qui veut nous empêcher de partir! Elle m'a poursuivi la nuit dernière et elle reviendra, probablement cette nuit!
Thorak bouscula l'homme au capuchon pour le faire taire.
- Silence, chien!
Le groupe repartit. Ramic sentait que les propos de l'assassin avait touché leurs cibles. La peur se faisait présente parmi eux. Si jamais Varghô avait raison et si une créature était tapie dans l'ombre de ces bois?
Il chassa de son esprit ces doutes et suivit la nouvelle direction prise par Cortham. Ils marchèrent pendant des heures avant de se rendre compte qu'ils tournaient en rond.
Cortham ne comprenait pas, pourtant les traces sur le sol étaient bien celles du groupe. Il décida de revenir en arrière. Quelle ne fut pas leur surprise en voyant surgir de nulle part " La chance vous sourit".
- Impossible! cracha-t-il furieux. Suis-je devenu fou?
- Si tu l'es, nous le sommes également. J'ai la même vision que toi.
Ramic se tourna vers le mage pour savoir si c'était une hallucination destiné à les perdre.
Sadrix fut catégorique sur le sujet. Aucun sortilège n'était à l'œuvre.
- Bon, faisons une dernière tentative. Dinare se trouve de l'autre côté de la forêt. Ne suivons aucun sentier et fonçons droit devant nous, sans aucun détour.
L'idée était simpliste, mais avait l'avantage d'être réalisable et efficace. Le groupe progressa lentement, ralentis par les ronces, les souches à escalader, le prisonnier refusant d'avancer. Ils parvinrent ainsi jusqu'à la clairière.
- L'instant de vérité, annonça Ramic. Encore un effort et nous serons tiré d'affaire.
La traversée se poursuivit sans incident. C'est avec bonheur qu'ils sortirent de ce lieu maudit. Ils admirèrent pour la première fois autre chose que l'auberge. Devant eux, s'étendait un champ de lavande.
- Enfin...
Quelque chose clochait.
Ramic courut vers le champ.
- Non! hurla-t-il.
Ils se trouvaient de l'autre côté de l'auberge. Il s'agissait exactement du chemin qu'avaient pris les aventuriers pour trouver l'auberge la première nuit.
- Que faisons-nous, Ramic? demanda l'un de ses hommes.
Ramic ne répondit rien. Il était abattu. Pour la première fois, il ne savait quoi dire à ses hommes. Le visage apeurés des voyageurs et celui de la serveuse se tournèrent vers lui. Il n'avait aucun réconfort pour eux non plus.
- Je ne sais pas. Retournons à l'auberge. Nous n'avons pas le choix de toute façon...
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 1:00

Un silence pesant régnait à " La chance vous sourit ". Il n'y eut qu'une personne pour le rompre. Celle-là même qui devait se faire oublier... Varghô.
- Ah ce qu'on est bien chez soi! commenta-t-il en se retrouvant ligoter à la même chaise.
Il ne fallait pas d'autres raisons pour Ramic. La dernière goutte faisant déborder le vase.
- La ferme! s'énerva-t-il. Un mot de plus et tu y passes!
Sadrix dut intervenir pour calmer les esprits.
- Oublies-le. Il n'en vaut pas le coup. Nous devons nous ressaisir. La nuit commence à tomber. Le mieux à faire est de patienter. Si je ne me trompe pas, le couple attendait la diligence qui devait les amener ailleurs.
Le couple acquiesça.
- La diligence doit arriver demain. Attendons. S'il s'agit d'un piège dimensionnel, elle ne devrait pas pouvoir pénétrer la zone atteinte. Dans ce cas précis, les forces de l'ordre devraient se saisir de l'affaire.
Dehors, la nuit avait englouti la plaine et les champs. Il ne demeurait que des ombres.
Soudain, Syrina poussa un cri faisant sursauter tous les occupants de l'auberge.
- Qu'est-ce qui se passe?
La jeune femme recula jusqu'à percuter une table.
- Là! s'écria-t-elle en désignant la fenêtre du doigt. J'ai vu une ombre passer.
Le mage se dirigea vers la fenêtre et tenta de percer l'obscurité à la recherche d'un mouvement. Il n'y avait pas âme qui vive. Seul s'étendait les champs à pertes de vue. Là, il vit...
- Que...?
Puis le mage se retourna en souriant.
- Ce n'est rien! dit-il d'un ton rassurant. Juste l'épouvantail du champ.
- Quel épouvantail? demanda Varghô. Il n'y a jamais eu d'épouvan...
Le prisonnier ne put terminer sa phrase. Une ombre jaillit, brisant la fenêtre et emportant le mage dans la pénombre. Seul son hurlement persista.
Quand enfin les guerriers purent réagir, c'était trop tard. A la lueur des torches, ils essayèrent tant bien que mal de retrouver les traces du mystérieux agresseur, mais dans ces ténèbres, c'était peine perdue.
De retour à l'auberge, Mushnam se rua sur l'adepte de Morgal.
- C'était toi! Avoues-le! C'est un coup que tu as monté avec un de tes complices pour détourner les soupçons!
- Mushnam! le rappela à l'ordre Ramic.
- J'ai compris! s'écria tout à coup le prêtre. Avec le cœur que tu as arraché à l'aubergiste, tu as accompli un rituel et invoqué cette créature qui a tué Sadrix!
- Pathétique, murmura le suspect.
Les yeux du prêtre jetèrent des éclairs. Jamais, il n'avait été aussi en colère.
- Pardon? Oses me le répéter!
Tout à coup deux mains putrides jaillirent du plancher dans une gerbe de poussières et de débris de bois, saisirent les pieds du prêtre-guerrier et l'attirèrent en un éclair dans la noirceur de la cave.
- Par Morgal! jura l'étranger. Éloignez-moi de ce trou!
Cortham tira la chaise sur laquelle Varghô se tenait pour le placer hors de danger.
- Vous auriez pu me détacher au moins... tempêta ce dernier.
- Restez avec lui, ordonna Ramic. Nous, nous allons à la cave pour tenter de sauver notre ami.
- Ah non! refusa Raaji. Il est hors de question que je reste avec ce criminel!
Ramic en avait assez de cet homme. Il contestait à chaque fois la moindre de ses décisions.
- Préférez-vous affronter la chose qui se tapie à la cave?
L'effet fut celui escompté. Raaji bougonna quelque chose d'inaudible dans sa barbe et retourna s'asseoir après avoir ramassé une bûche faisant office de gourdin. Les trois guerriers descendirent dans la cave en tenant chacun une torche et son arme. Les autres durent attendre en s'efforçant de ne pas trop s'approcher de l'adepte de Morgal.
L'attente fut intenable. Plus les minutes s'écoulaient et plus la tension montait. A chaque mouvement du prisonnier, Raaji pâlissait de plus en plus. Erwynn estimait que dans à peu près deux minutes, le voyageur s'écroulerait inconscient.
Enfin, quelqu'un sortit du sombre passage: Ramic. Ce dernier demanda de l'aide à Raaji, l'entraînant vers le couloir qui menait aux chambres du bas. Le voyageur sauta aussitôt sur l'occasion, trop heureux de s'éloigner de cet assassin.
Erwynn trouva le temps long. Pourquoi n'y avait-il que Ramic qui soit remonté? Que pouvaient bien faire les autres membres du groupe? Que se passait-il? Lentement, elle se leva et se dirigea vers la porte menant à la cave. Une voix en elle lui hurlait de ne pas y aller. Elle n'aimerait sûrement pas le secret qu'elle y découvrirait.
Comme s'ils avaient lu ses pensées, elle vit deux, non trois personnes émerger de l'entrée de la cave...
- Vous?! s'étonna-t-elle en apercevant Ramic parmi les arrivants. Mais vous venez d'arriver il y a un instant!
- Où est Raaji? questionna soudain la compagne de ce dernier.
La réponse ne tarda pas à rouler sur le sol. La tête du mari vint rouler jusqu'à leur pied.
- Détachez-moi! supplia Varghô.
Alors que Cortham tranchait les liens du prisonnier, les autres suivirent des yeux le trajet effectué par la tête de Raaji. Ils aperçurent bientôt la silhouette de leur agresseur. Vêtu de noir, il semblait flotter au-dessus du sol. Ses bras suintaient de partout, sa peau partait en lambeaux. Le plus horrible restait, son visage. Il n'en avait pas. A la place de ce qui aurait dû être un nez, des yeux, une bouche, il y avait juste une surface miroitante opaque. Elle ondulait légèrement comme s'il s'agissait d'une sorte de liquide.
- A'Nhark'la... murmura le nain en serrant sa hache contre son cœur.
Thorak repensa alors à Mushnam et à sa conversation sur ce démon. Il devait se reprendre, oublier sa peur et A'Nhark'la perdra de ses forces. Thorak ferma les yeux, prit une profonde respiration et recommença. Il devait se battre à la naine. Rejeter ses peurs, oublier la douleur, vivre dans l'honneur, mourir avec bravoure! Telle est la volonté des nains! Ses aïeuls pouvaient le regarder, il ne faiblirait pas!
- Regroupez-vous à l'étage! décida le nain en brandissant sa hache en signe de défi! Il ne passera pas! A'Nhark'la craint la lumière! Si nous tenons jusqu'à l'aube, nous vaincrons!
Le courage du nain ne put résister longtemps à cet être infernal. A peine ses compagnons s'étaient barricadés dans une des chambres du premier étage que le cri de douleur du guerrier résonna dans toute la demeure.
La créature ne leur laissa pas le temps de pleurer l'un des leurs. Déjà, elle s'acharnait sur la poignée de la porte.
- Qu'est-ce que c'est que cette chose? demanda Ramic.
- C'est une liche, répondit Varghô. Un sorcier ayant vaincu la mort et revenu parmi les vivants.
- Mais pourquoi en a-t-elle après nous?
Ils entendirent la liche éclater de rire derrière la porte.
- Vous m'avez déjà oublié? Pourtant, c'est bien vous qui aviez été envoyé pour m'arrêter. J'avais de grands projets. Je recherchais le secret de la vie éternelle. Que représentaient quelques misérables vies contre le secret de l'immortalité? Vous m'avez tué... Enfin presque. J'agonisais et par votre faute, j'ai dû accepter de perdre ma condition humaine et je suis devenu la chose que vous voyez!
Ramic et Cortham n'en revenaient pas. Le sorcier qu'ils avaient laissé pour mort, étaient revenu se venger.
Enfermé dans cette chambre, ils leur fallaient trouver un plan. Alors qu'ils entendaient la liche s'acharner sur la porte, les trois hommes mirent en œuvre de créer une ouverture dans le plancher. Ils essayèrent aussi de trouver un moyen de vaincre la créature.
- Je ne sais pas grand chose sur les liches, juste ce qu'on m'a raconté, expliqua-t-il. Tous les sorciers ne peuvent se transformer ainsi, il faut être puissant, très puissant et prêt à vendre son âme. Une fois changé, il n'y a aucun retour en arrière possible. C'est la raison pour laquelle, très peu de personne n'ose franchir ce cap. Étant déjà morte, aucune arme ne peut blesser la liche, seul un terrain consacré pourrait l'affaiblir. Il n'y a que deux moyens pour vaincre une liche et malheureusement pour nous, nous ne possédons aucun de ses moyens.
Le premier est le plus efficace. Seul un feu magique peut en venir à bout. On peut aussi l'exorciser afin d'apaiser son âme courroucée... Nous avons perdu à la fois notre magicien et notre prêtre. Voilà! Désolé de devoir briser l'ambiance, mais nous sommes foutus!
Pour la première fois depuis son retour à l'auberge, un sourire se dessina sur le visage de Ramic.
- Si! Nous avons encore une chance! Le vieux cimetière de Dinare! Si nous l'amenons jusqu'à là-bas, nous pourrons le faire rôtir avec un feu banal!
Les trois hommes se lancèrent un regard entendu. L'espoir venait de renaître...
C'est alors que tout se compliqua. Le trou qu'ils avaient créé, était prêt, mais la liche attira l'attention de Syrina en prenant la voix de son époux.
- Syrina! supplia-t-il. Ouvres-moi! Je suis blessé.
- Raaji! C'est toi?
Erwynn attrapa la femme par les épaules.
- Il est mort! On l'a tous vu...
- Syrina! Vite! La créature peut revenir! S'il te plaît! J'ai mal! Mon amour, ouvres-moi!
Mis à part Erwynn, personne ne prêtait attention à la jeune femme. Cortham basculait déjà par l'ouverture, essayant de ne pas faire de bruit.
Syrina bouscula violemment la serveuse et déverrouilla la porte.
- Non! cria Ramic.
Lentement la porte s'ouvrit et la liche se jeta sur la malheureuse.
Courageusement, le guerrier releva la serveuse et la jeta sans ménagement par l'orifice. Il ne put s'échapper à temps. Il tenta de se défendre, mais les chances étaient inégales. Il connut un sort peu enviable.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 1:01

De leur côté, les trois survivants avaient réussi à s'enfuir dans la forêt, espérant que le sort était levé. Il fallait penser que le destin ou plutôt la fatalité voulait se jouer d'eux. Effectivement, le sort était levé. La liche avait pensé les piéger dans l'auberge, donc le piège de la forêt était inutile. Par malchance, ils avaient perdu la serveuse au détour d'un chemin. Varghô voulait vivre. Abandonner Erwynn à son triste sort ne le gênait aucunement. Cependant, il avait fait un choix. En voulant changer de voie, en voulant abandonner Morgal, il devait commencer par se racheter. Regardant Cortham, il comprit que lui non plus ne la laisserait derrière, quitte à y laisser la vie. Revenant en arrière, les deux hommes aperçurent Erwynn et la chose qui la traquait.
La liche avait changé de forme et revêtu l'apparence d'un chien hideux.
- Oh mon dieu! s'étonna Varghô. Il a pris la forme d'un chien de l'enfer!
Comparé à un chien banal, le chien de l'enfer était beaucoup plus grand et plus massif. Deux yeux rouges sanguinaires, un corps puissant et une gueule béante dont des flammes s'échappaient comme s'il s'agissait de son haleine fétide.
Les voyant revenir, la créature eut une réaction bizarre, elle recula, les fixant de son regard de mort. Cortham aida la serveuse à se relever.
Le chien de l'enfer poussa un hurlement déchirant et prit la fuite.
- Il va revenir, commenta la serveuse. La liche doit sûrement choisir une forme adéquate.
- Ne traînons pas! Quant à être traquer, autant mettre de la distance entre elle et nous.
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MessageSujet: Re: Redemption   Redemption Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 1:01

Il devait être minuit passé et les rues de Dinare, la ville marchande, étaient totalement désertes. Bientôt deux hommes et une femme déboulèrent en courant, tenant chacun des vêtements propres dans leur bras. Vêtements qu'ils avaient volé sur un étendoir en passant près d'une maison. Ils couraient de toutes leurs forces comme si leur vie en dépendait.
- Plus vite! cria Varghô en se tournant vers Erwynn. Il ne va pas tarder à nous retrouver! L'odeur du sang le guide vers nous!
La femme hocha la tête et maintint son effort pour ne pas se laisser distancer par ses deux compagnons.
Les trois fuyards traversèrent les ruelles si bien qu'ils finirent par atteindre le chemin menant au vieux cimetière. Le cimetière des protégés, tel était son nom. Seuls dans ce dédale de tombes et de mausolées, ils se frayèrent un chemin dans la brume qui recouvrait le sol. Cela ajoutait un aspect irréel et effrayant en ce lieu déjà sinistre. Là, entre deux rangées de pierres tombales, Cortham désigna ce lieu propice pour se changer. Leurs vêtements étaient couverts de sang qui n'étaient pas le leur. Aussi, ils se déshabillèrent parmi les tombes. Revêtant leurs nouvelles tuniques, les trois fugitifs abandonnèrent sur place les habits souillés par le sang et se dirigèrent vers l'aspect sécurisant de la chapelle. Ils s'y barricadèrent en priant pour que leur poursuivant ne les retrouve pas. Cortham surveilla les alentours à travers le vitrail cassé en se forçant de ne pas quitter l'allée des yeux.
Scrutant l'horizon, le guerrier ne vit pas le quadrupède s'approcher silencieusement. Ce dernier contourna l'édifice en boitant. Bondissant par un autre vitrail, la créature pénétra dans la chapelle.
Humant l'air, il ne fit aucun cas de la présence de Varghô, ni de celle de Cortham et s'avança vers la serveuse. Le chien des enfers ouvrit la gueule, dégageant un léger jet de flammes.
Le guerrier devait réagir ou la serveuse y passerait... Puis viendrait ensuite leur tour.
Profitant de ce moment d'inattention, Cortham lança sa lance de toutes ses forces en visant un des points vitaux de la bête. Dans un soubresaut, le chien s'effondra. D'un pas mal assuré le guerrier s'avança vers l'endroit où avait chuté le chien. Une surprise de taille l'attendait.
Au lieu de découvrir le cadavre de la liche, il découvrit le corps d'un autre homme: Sadrix.
- Sadrix, murmura-t-il en se penchant sur son compagnon.
Le magicien ouvrit faiblement les yeux.
- La serveuse...
Cortham lui assura qu'elle était hors de danger.
- Non... Dans la... forêt. Je l'ai vu, morte.
Le guerrier comprit trop tard que la liche s'était jouée de lui.
- Oh non, murmura-t-il en fermant les yeux, alors que la liche bondissait sur lui.
Heureusement pour lui, Varghô réagit promptement. Attrapant la torchère près de lui, il la lança sur la liche. L'huile se répandit sur la créature et le feu n'eut plus qu'à la dévorer progressivement.
Cortham eut juste le temps de bondir sur le côté. La liche tenta de s'enfuir, mais les flammes bloquaient ses mouvements. Elle hurla de douleur.
- On la fait cramer! hurla Varghô en attrapant une autre torchère.
Cortham et Varghô lancèrent des torchères tout autour de la créature, l'emprisonnant dans une prison de flammes. Les flammes gourmandes se répandirent, commençant à dévorer la chapelle.
Les deux hommes sortirent et regardèrent l'édifice brûler. Ils patientèrent jusqu'à qu'il n'y eut plus d'hurlements.
Ils pouvaient enfin respirer. Le cauchemar était enfin terminé.
- Que vas-tu faire à présent? demanda Varghô à son compagnon d'infortune.
- Je dois poursuivre ma quête. Je ne pourrais me reposer qu'une fois achevée.
- Que cherches-tu?
- Je ne sais pas encore. Je le saurai qu'une fois trouvé. Pas évident, non?
Varghô éclata de rire.
- Pas vraiment.
- Et toi?
- Moi, je dois me rendre au temple de l'Espérance. Je recherche un peu d'espoir. Remarque l'ironie de la chose, seul l'espoir pourra peut-être sauvé mon âme. Donc j'espère.
Varghô repartit dans un rire franc. Cortham l'observa en silence. De l'espoir, lui aussi, le recherchait. Peut-être aura-t-il un début de réponse là-bas.
- Il nous faudra de l'argent pour le voyage. Je suis presque à court.
- Alors, nous nous dégoterons un travail. J'ai un ami qui pourra nous aiguiller, déclara le guerrier.
- Alors, soit! Trouvons une auberge ce soir et demain en route!
Les deux hommes se dirigèrent vers la ville en espérant trouver une auberge encore ouverte où aucun mort ne viendrait réclamer vengeance.

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