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 Duel.

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MessageSujet: Duel.   Duel. Icon_minitimeSam 6 Nov 2010 - 12:29

Toujours la même règle. Une heure pour écrire un texte construit.
Aujourd'hui duel, combat entre deux guerriers.

Les deux lames s’entrechoquaient. Le métal criait, les épées tournoyaient. C’était une danse meurtrière, chaque erreur se payait aux prix fort. Les combattants se jaugeaient, se regardaient et repartaient à l’assaut. Feintes, parades, contres et esquives se succédaient, les épées se frappaient l’une l’autre, gagnant en vitesse et en précision dans le but de pouvoir enfin mordre la chair.

Le crépuscule tombait, les derniers rayons du soleil couchant glissaient dans l’air limpide, apportant avec eux une brise qui soufflait dans les hautes herbes. L’orange se mêlait au doré et tandis que le soir passait, la valse des bretteurs continuait de plus belle.
Les lames effilées, brillantes de mille feux se cherchaient, s’enlaçaient, avant de s’éloigner pour s’embrasser à nouveau. Aucun des duellistes n’arrivait à prendre l’avantage. Le rouge tenait tête au bleu, le blond n’arrivait pas à surpasser le brun. Les souffles des deux protagonistes étaient de plus en plus courts, le premier qui tombera perdra la vie en même temps que son honneur.

Il n’y avait besoin de nulles paroles. Les chevaliers communiquaient par leur épée. Leur amitié était perdue dans les profondeurs du temps, leurs destinées n’avaient pas suivi le même chemin. Trop de choses s’étaient passées, trop de drames, trop de tragédies. Les larmes ne pouvaient plus couler.
Des décennies de batailles, de guerres, de peurs et de tristesse se rejouaient ici et maintenant. Tout finirait aujourd‘hui. Celui qui survivra aura eu raison et pourra bâtir son avenir rêvé.

Les deux frères ennemis s’étaient retrouvés là, sur cette plaine qui les avait vu grandir pour clore le dernier acte. Le rideau devait s’abaisser. Un d’eux devait laisser la place. C’était écrit dans leur chair, marqué à l’acier. Frères jusqu’à la mort.
Le Lion d’Or face à l’Aigle d’Ebène. Le Noble face au Rebelle. Le Fils contre l’Héritier. Deux armées, deux idéaux, deux destins s’affrontaient en ce jour. L’Histoire enluminera les faits. Ce n’était pourtant que deux chemins identiques qui avaient pris deux directions différentes et qui se retrouvaient maintenant. Un seul pourra continuer.

Les armures captèrent les derniers rayons du soleil pour les renvoyer, alors que ce dernier disparaissait sous les collines de l’ouest. La lune se levait, éclairant de sa pâleur ce décor déjà fantomatique. Les seuls sons provenaient des respirations conjuguées des bretteurs, ainsi que du souffle léger des alizées entrecoupées par quelque hurlement de loup. Le spectacle était saisissant, la grâce des deux protagonistes attestaient de leur art. Ils avaient eu le même maître, côtoyé les mêmes entraineurs, affronté les mêmes épreuves. Avant que tout s’arrête et que la guerre les sépare. Qui avait progressé le plus ? Lequel des deux avait dépassé Harlion et serait digne de bâtir la Paix ?
Ils utilisaient les mêmes lames, qui semblaient toutes les deux d’apparat, longues à l‘allure fragile mais étonnements résistantes, rapières d’argent fendant les étoiles pour en créer de nouvelles. Leurs armures étaient minces, légères. Cuir renforcé d’acier pour l’un, torse et espaliers de plates pour l’autre. Le sombre contre le clair. Le chevalier de lumière contre le soldat de l’ombre.

La joute dura, et dura encore. La pleine lune montait dans le ciel, et les deux bretteurs ne s’essoufflaient pas. Ils comprenaient l’enjeu, leur existence passée s’achèverait ici. Pourtant, la fatigue commençait à les gagner. Les attaques se firent moins rapides, les défenses moins précises, le sang coulait de blessures toujours plus nombreuses. Leurs beaux visages marquaient la souffrance et l’épuisement. Et tandis qu’une pluie drue achevait le tableau, une des lames goûta à la chair convoitée.
Dans un soupir, le métal glacé fauchant sa vie, un des combattants tomba à genoux. Son cœur transpercé, son existence finie, il réussit, pourtant dans les bras de son ami à sourire. Ainsi la lutte prenait fin, tout allait bien, le Royaume restait entre de bonnes mains. Le vainqueur pleura, serrant le corps de son frère. Pourquoi la victoire avait elle un goût si amère ?

Il ne sût jamais combien de temps il resta là, portant le corps de son ami défunt, mais quand le soleil réapparut à l’est, il était toujours agenouillé, incapable de faire un geste.
Il ne se leva qu’aux premières lueurs du jour. Son propre corps rayonnait de vie, il baisa le front de son ami, lui ferma les paupières et d’un pas assuré se retourna vers les plaines. Sans un regard en arrière, les larmes avaient suffi. Les chemins s’étaient rejoints pour n’en faire qu’un unique. L’âme de son compagnon vivrait en lui, le Royaume les attendaient. Ils était temps de le reconstruire.
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