Voyageurs (précorrection de Je me Lance)

Chapitre 1

La fin de l’été approchait mais la pluie s’était déjà installée sur Chambéry. La rentrée à la fac était toujours mouvementée mais ce jour-là, à cause de l’orage battant, la cours était déserte. Enfin presque. Liana faisait exception.
Elle se tenait immobile face à l’entrée d’un bâtiment qui représentait beaucoup, c’était un passage vers sa nouvelle vie. Son visage pâle avait beau être glacé par l’eau ruisselante, son esprit, lui, jubilait. Elle n’allait pas oublier son abandon dès son plus jeune âge dans un jardin des fleurs, ni même sa vie partagée entre famille d’accueil et foyer, elle allait simplement écrire un futur à son image, loin de ses vies imaginaires. Car ce n’était qu’une fois transportée dans ses mondes oniriques qu’elle ressentait la passion, l’émotion et l’amour qui donnaient un sens à sa vie. Un tas d’histoires, qui d’après elle, générait ses rêves énigmatiques. C’est d’ailleurs dans l’un d’eux qu’une université aux carreaux jaunes fissurés apparue il y a un an en lui laissant voir les aventures extraordinaires qu’elle y vivrait. Liana n’avait pas cru à une prémonition lorsqu’elle trouva par hasard cette fac sur internet mais la sensation de bien-être ressentie pendant ce songe la poussa à se renseigner sur les cursus dispensés. La psychologie s’imposa tout naturellement afin d’aider les enfants démunis. Elle n’attendait pas seulement d’en sortir diplômée, une obsession secrète motivait ses choix : retrouver son identité. Ne se souvenant que de son prénom, Liana était persuadée que les réponses se cachaient en elle, plus précisément dans ses songes, productions de l’inconscient, qu’elle voulait apprendre à décoder.
Et un jour, ce jour, Liana inspira à plein poumon malgré la pluie battante et poussa la porte de son avenir.
*****

L’excitation d’une nouvelle vie trépidante retomba brusquement lorsque Liana aperçu l’univers bouillonnant causé par la rentrée. Une multitude d’étudiants en tout genre grouillait dans le hall, des gothiques, des roots, des looks bcbg, aux cheveux rouges, noirs, blonds, courts, longs, tressés, permanentés, lisses etc…cherchant leurs emplois du temps, livres et documents administratifs sous l’œil de certains parents bien plus stressés que leurs progénitures. Stupéfaite, elle n’osa se mêler à cette agitation, il était trop tôt pour révolutionner ses habitudes de solitaire, et préférait investir son futur foyer. C’est le CROUS, un organisme d’aide aux étudiants, qui gérait sa bourse mais aussi la location de sa chambre au cœur de la cité universitaire. Pour s’y rendre, il fallait suivre un chemin boueux qui contournait le bâtiment principal. Liana se faisait bousculée par les étudiants pressés voulant se mettre à l’abri de cette pluie interminable, l’éclaboussant à chaque passage. C’est dégoulinante et sale, qu’elle entra dans le hall où se tenait à sa droite un bureau d’accueil. Une secrétaire d’une soixantaine d’années aux cheveux roux crépus recevait les étudiants. Des yeux ridés et vicieux se cachaient sous des lunettes triangulaires dorées, attachée par une chainette en or et une voix nasillarde se fit entendre.
« - C’est pourquoi ? lança la vieille bique d’un ton agacé.
- J’ai loué une chambre, répondit la jeune femme étonnée par une telle question.
- Votre nom ? interrogeât-elle sèchement.
- DOE, Liana DOE, s’empressa-t-elle de formuler.
Liana n’avait aucun papier d’identité lorsqu’elle fût retrouvée et aucune disparition n’avait été signalée. De ce fait, une personne de l’assistance sociale s’était chargée de lui trouver un nom. Elle avait choisi DOE, en rapport à John DOE et Jane Doe, les noms donnés aux Etats-Unis pour nommer les personnes sans identité.
- Dossier complet, clé, plan, chambre 513, dernier étage, bon courage !
SUIVANT, hurla la vieille. »
Le rez-de-chaussée de l’immeuble était alloué à la détente et à la cuisine. Une salle de sport poussiéreuse aux miroirs usés et sans appareil accueillait des petits groupes de musicien bruyant assis sur du lino gris déchiré dans les angles. Une cuisine commune lui faisait face. Elle semblait narguer le reste du niveau avec ses peintures fraîches, son installation dernier cri. Liana savait pertinemment que ce genre d’établissements réservés aux boursiers n’était pas luxueux mais lorsqu’elle ne vit aucun ascenseur pour accéder au cinquième étage, elle comprit alors pourquoi la salle de sport n’était pas occupée.
Elle s’avança dans la cage d’escalier et commença un parcours du combattant entre les étudiants assis sur les marches qui se racontaient leurs vacances d’été et les allers et venues des autres qui transportaient leurs mobiliers et valises afin d’emménager. Liana ne possédait rien, elle trimballait un sac avec quelques vêtements et un ordinateur volé à Jessie, une des pestes du dernier foyer dans lequel elle vivait. Elle n’avait eu aucun remord à le lui dérober s’étant fait justice des bizutages infligés par cette dernière.
Après cinq minutes d’escalade, Liana arriva face à la porte marron 513, son foyer pour au moins un an. Elle l’ouvrit afin d’échapper au brouhaha général, alluma le seul plafonnier car la petite fenêtre au fond ne permettait pas d’éclairer correctement la pièce, un sapin assez proche pour qu’elle puisse le toucher, l’occultant et découvrit une chambre de bonne sans salle de bain. Une étagère poussiéreuse s’accrochait désespérément au mur vert kaki ainsi qu’un lavabo émaillé au robinet fuyant, d’un bureau ayant pour chaise le petit lit qui trônait au côté de la minuscule ouverture. La chambre était sombre, exiguë, la couche inconfortable et la seule étagère branlante mais Liana était heureuse, peu importe où elle dormait, sa vie allait enfin changer.
Une fois le ménage fait, elle disposa l’ordinateur sur son bureau aux mille prénoms gravés, posa sa trousse de toilette sur le rebord du lavabo, rangea ses habits sur l’étagère et posa son carnet de rêve sous son oreiller. Elle ne possédait rien de valeur sauf son collier et son carnet. Le pendentif avait été expertisé et valait une petite fortune mais Liana ne s’était résous à s’en séparer, le lien l’unissant étant trop fort. Son carnet, quant à lui, n’avait qu’une valeur sentimentale, elle y notait depuis toujours tous ses rêves, et il y en avait profusément.
Assise sur son lit, contemplant son nid douillet au sol noir piqué de blanc et à la décoration monacale, il ne restait qu’un détail l’embêtant : le miroir. Elle ne supportait pas son image, elle n’aimait pas ses longs cheveux brun ondulé, ses yeux marrons, son nez qu’elle voyait gros et difforme et sa petite bouche. Rien n’allait, petite, menue, « filiforme » selon ses dires. Consciente de ne pas être affreuse, Liana n’avais pas confiance en elle, il faut dire que son passé ne l’avait pas aidée. Elle savait s’affirmer lorsqu’il s’agissait de se débarrasser des boulets accrochés à ses pieds au foyer, ou d’être rebelle lorsqu’il le fallait dans ses rêves mais le reste du temps, elle se cachait dans ses livres, dans ses pensées quitte à s’inventer d’autres vies au mépris de la sienne. N’ayant jamais voulu revoir un psychologue, elle comptait sur ces études pour lui faire oublier sa vie imaginaire.
Fin prête à se coucher, un stylo et le carnet près d’elle, Liana pouvait enfin fermer les yeux et rêver. Rêver, son passetemps favoris. Lucide, elle les parcourait de fond en comble à la recherche d’indices sur son abandon et sa famille, inlassablement, certaine que son inconscient possédait les réponses recherchées. Elle s’étonnait à chaque fois des sensations ressenties, comme si tout était réel, sentant le vent sur sa peau, l’odeur que dégageaient les paysages qu’elle arpentait, c’est pour toutes ses raisons que tout était inscrit dans son carnet.

Alors je vais essayer de te faire un commentaire constructif :

Citation :

Elle se tenait immobile face à l’entrée d’un bâtiment qui représentait beaucoup, c’était un passage vers sa nouvelle vie.

--> Pour cette phrase je trouve qu'un point à la place de la virgule serait mieux approprié, ça montrerait bien la cassure.

Citation :

dans un jardin des fleurs

--> Dans un jardin de fleurs

Citation :

sa vie partagée entre famille d’accueil et foyer, elle allait simplement écrire un futur à son image, loin de ses vies imaginaires.

--> Ici pareil, un point me semblerait mieux approprié qu'une virgule après "foyer".

Citation :

loin de ses vies imaginaires. Car ce n’était qu’une fois transportée dans ses mondes oniriques qu’elle ressentait la passion, l’émotion et l’amour qui donnaient un sens à sa vie.

--> Je trouve qu'à partir de là ça fait trop résumé de sa vie. Etayes un peu dans ton itro ou alors expliques plus en longueur parce que là ça fait "boum pleins d'info ! D'abord j'ai des mondes imaginaires et puis je veux plus en avoir !" Ce serait bien de savoir pourquoi elle a commencé à les créer au tout début même si tu expliques qu'elle se sent vivante quand elle en rêve. Et puis surtout pourquoi y renoncer alors ?

Citation :

dans le hall, des gothiques

--> Vu que tu vas faire une énumération, tu pourrais remplacer ta virgule par deux points. (d'ailleurs c'est très stéréotipé après pour les différents genre d'étudiants mais je pense que c'est ce que tu voulais faire^^)

Citation :

Stupéfaite, elle n’osa se mêler à cette agitation, il était trop tôt pour révolutionner ses habitudes de solitaire, et préférait investir son futur foyer.

--> Tu commences par du passé simple et finis par imparfait.

Citation :

se faisait bousculée

--> Bousculer

Citation :

C’est dégoulinante et sale

--> Restes dans le passé. Dégoulinante je veux bien mais sale ? Quand même...

Citation :

Elle avait choisi DOE, en rapport à John DOE et Jane Doe, les noms donnés aux Etats-Unis pour nommer les personnes sans identité.

--> Comme tu précises, Doe est utilisé aux USA, il n'y a pas la même chose en France ?

Citation :

Liana savait pertinemment que ce genre d’établissements réservés aux boursiers n’était pas luxueux mais lorsqu’elle ne vit aucun ascenseur pour accéder au cinquième étage, elle comprit alors pourquoi la salle de sport n’était pas occupée.

--> En revanche moi j'ai pas compris pourquoi...

Citation :

ne s’était résous

--> S'était résoud (enfin je crois...) ou alors ne s'était résolu

Mince j'ai pas finis !! Bon tant pis je vais faire un double post

Alors j'aime bien même si pour l'instant l'action n'a pas encore commencé. Je dirais que c'est le début "banal" d'une journée banale dans une université banale Mais ne le prend pas mal ce n'est pas un reproche car je pense qu'on aura bientôt la cassure avec cette banalité !

Donc j'attend la suite et désolée pour mes commentaires peu constructifs...

Ton com est nikel ^^
Merci pour les corrections.

Pour le début c'est volontaire de résumer mais à revoir :-)
Pour Doe: en france ça dépend j'ai pas de réponse claire, avant c'était des noms de rues, aujourd'hui des prénoms du calendrier...
Pour la salle de sport innocupée: pas d'ascenceur = marche à monter=sport ^^

A partir du chap 4 on quitte la réalité ^^

Ah d'accord je pensais que personne n'allait dans la salle de sport car il n'y a pas de machine dedans...