Tout d'abord je m'excuse de la longueur de l'histoire je me suis un peu laissé emporté.
La prochaine fois j'essayerais de faire un résumé. Et je m'excuse pour la forme, je n'ai pas fait de relecture donc ça vaut ce que ça vaut.
Tomber des nues, maintenant je comprends ce que cette expression veut dire.
Il y a longtemps j’étais un homme heureux, la chance me souriait parfois et je n’avait pas à me plaindre de ma vie. Laisser moi vous raconter le début de toute cette histoire.
C’était un matin de printemps, le soleil filtrait à travers d’épais nuages cotonneux, le vent jouait avec l’herbe du gazon qui n’avait pas été coupé depuis le milieu de l’automne à cause des pluies incessantes mais j’avais passé une excellente nuit avec ma femme alors je ne prêtait pas attention à ces petites broutilles. Vers huit heures du matin je suis parti au travail comme chaque matin. J’étais un de ces employés de bureau dans un des gratte-ciel de New-York qui programmait les logiciels d’une entreprise richissime pour un salaire plus que minable mais j’aimais mon travail et je ne m’en plaignais pas. C’est ça qui faisait ma force contrairement à mes collègues, je tirais toujours parti du meilleur de chaque chose, même de la plus triste.
Comme chaque jour je m’installais devant mon ordinateur et allumais mon écran. Après un petit moment de chauffe, le bureau apparut enfin mais là surprise. Il n’y avait plus rien. Plus aucun document. Tout avait été effacé. Pris de panique je cherchais frénétiquement dans tout les disques mais rien ; ils étaient tous vierges. Désespéré je m’affalais sur mon dossier en mousse et réfléchi un instant à ce qui avait pu arriver.
C’est à cet instant que je remarquai un texte sur mon fond d’écran. Un texte écrit dans une petite police rouge sur le bord droit de l’écran. Ce message disait exactement ceci : Je t’ai enfin retrouvé ! Tu vas payer pour ce que tu as fait sale vermine. Ta vie sera maintenant un véritable enfer jusqu’à ce que tu te repentisse.
Je n’ai rien compris. Pourquoi quelqu’un m’en voudrais-t-il ? Je n’avais rien fait d’illégal. J’avais toujours été honnête et droit. Et pour le prouver, je n’avais même jamais télécharger la moindre petite chanson ou détourner un logiciel de mon entreprise. J’étais littéralement stupéfait.
Cinq minutes après, remit de mes émotions, je descendis à la machine à café pour reprendre mes esprits. Je travaillais avec Henry Patrev sur un logiciel pour doper les performances des ordinateurs. Je décidais alors d’aller le voir pour récupérer les données qu’il avait et les télécharger dans mon ordinateur pour pouvoir travailler.
Je m’avançais dans l’allée avec mon café fumant entre les bureaux des employés, de simples tables séparées par des cloisons en plastiques.
Après quelques minutes à errer j’arrivais enfin devant Henry.
- Salut !
- Salut Tom, me répondit-il. Comment ça va ta journée ?
- Mal, très mal commencée.
Et je lui expliquais ce qui s’était passé.
- Oh mon dieu, encore un cinglé. Sûrement un satané hacker qui veut foutre en l’air nos travaux.
- Probablement. En tout cas, ça me fait une journée de vacances. Tu pourrais m’envoyer les données du logiciel quand tu auras le temps ? Je pourrais continuer mon travail demain comme ça.
- Pas de problème Tom. Je te fait ça tout de suite.
- Merci.
Tandis que je me retournais Henry me rappela.
- Attends, j’y pense, si on peux travailler sur mon ordinateur à deux. Tu n’auras pas besoin de prendre une journée de congé et ça pourrais être instructif de travailler ensemble.
- Ouais, je suis pas contre. Je vais chercher une chaise.
Une matinée pleine d’inspiration commença. Cette expérience de programmer à deux était époustouflante, nous nous lancions des idées les unes derrière les autres et nos mains pourtant experte n’arrivaient pas à suivre la vitesse de nos cerveau pour taper les lignes de code. Vers onze heures, Henry proposa de faire une pause devant un bon café.
- Merci mais je te rejoins plus tard, j’ai encore une ou deux idées à écrire avant de m’arrêter.
- Comme tu voudras, tu sais où me trouver.
J’écrivis encore deux lignes de codes quand, tout à coup, mon écran s’éteignit. Le noir total. Je me bénissais d’avoir enregistré juste avant. Un texte blanc commença à défiler sur le fond noir. Un texte dans une écriture gothique.
Tu croyais m’échapper en changeant d’ordinateur ? Grave erreur. Tu ne peux pas m’échapper. Tu es ma proie, tu es mon jouet.
Horreur. Mes mains se figèrent et je reculait précipitamment. Qui pouvait bien être cet homme ? Je fonçais à la machine à café raconter à Henry ce qui s’était passé.
- Quel fumier, gronda-t-il. Ca ne se passera pas comme ça, je vais le trouver ce salaud et lui régler son compte.
Nous retournâmes au bureau de mon collègue d’un pas vif. Arrivé devant l’écran, le fichier avait été re-ouvert et rien n’avait disparu.
- Tu es sur de ce que tu as vu ? questionna Henry.
- On ne peut plus.
- Allons voir ton ordinateur.
Rien. Il n’y avait plus rien, plus une seule trace du piratage. Tous mes fichiers étaient à leurs places, pas un ne manquait.
- Etrange. Très étrange. Bon je te laisse, je dois travailler, déclara Henry. Dors cette nuit.
Dans sa voix, je sentais une légère contrariété. Je l’avais dérangé pour rien. Juste pour une hallucination. Je mis ça sur le dos de ma femme. Je n’avais pas beaucoup dormi et ce devait être la fatigue qui me jouait des tours. J’essayais de me remémorer le message écrit en rouge mais je n’y arrivais presque pas. C’est comme si j’avais purement rêvé. Pour la première fois je fut un peu en colère contre moi. J’aurais du me ressaisir et ne pas me laisser avoir par un trouble de la vision. En regardant de plus près, mon fond d’écran avait des teintes rougeâtres sur le coin droit, ce devait être ça ; ça que j’avais pris pour un message de menace. De toute façon qui pouvait bien m’en vouloir ? Je n’avais rien fait, jamais rien de toute ma vie. Alors comment pourrais-je être menacé ?
Le soir, à dix-neuf heures, je sorti de l’immeuble où je travaillais et marchait vers ma voiture lorsque, sur le panneau publicitaire lumineux pour une boisson énergisante, une texte rouge s’afficha : Je t’aurais un jour. Tu peux me croire. Tu vas vivre un enfer jusqu’à ta rédemption à la police. Tom Dime. Je vais te faire regretter d’avoir vu le jour.
Je restais immobile, le souffle court. Ce n’était pas possible. Que m’arrivait-il ? Je portais mon regard tout autour de moi, les gens avaient tous la tête tourné vers le panneau publicitaire. Je levais à nouveau ma tête vers celui-ci. Plus rien, juste l’image d’un bouteille.
Je ne me sentais pas bien du tout. Dès mon arrivée chez moi, je fonçais vers mon lit pour fermer les yeux un instant. Mais c’est comme si le destin ne voulait pas me laisser de répit ce jour là. Ma femme m’appela aussitôt pour que je la rejoigne dans le salon.
A ce moment je compris enfin l’expression tomber des nues.
- Chéri, assied-toi. Je voudrais te dire quelque chose d’important.
Je m’assis alors sur le bord du canapé en cuir et vit ses yeux rouges, comme si elle avait pleuré.
- Chéri, reprit-elle. Je te quitte.
Ma mâchoire inférieure tomba, ma langue pendit hors de ma bouche comme inanimée.
- P …Po … Pour … Pourquoi ? balbutiais-je.
- Je ne peux plus vivre avec toi. J’ai reçu un courrier effrayant à midi. Des photos de toi. Je ne veux plus être sous le même toit que toi.
- Quelles photos ?
Elle me tendit l’enveloppe que j’ouvrit, les mains tremblantes. Une dizaine de photos me représentaient. J’était horrifié.
- Ce … Ce n’est pas … moi. Ce ne peut être moi. C’est impossible. Elles doivent être trafiquées.
- Je ne crois pas, il y a aussi le négatif et c’est toi dessus. Désolé.
Elle se leva et sortit de la maison en claquant la porte, sans une larme. Elle avait du en verser trop durant la journée. Je ne pouvais plus bouger ni même parler.
Le lendemain j’allais la voir à l’hôtel où elle était allée. Je frappais à sa porte. Aucune réponse. Je frappais à nouveau. Rien. Intrigué, j’essayais de tourner la poignée. La porte était ouverte. Je pénétrais alors à l’intérieur et m’effondrais sur le sol en pleurant. Devant moi s’étendait ma femme sur le lit ouverte du nombril à la gorge, recouverte de sang, les boyaux étendus sur le sol de la pièce. Je sortis mon téléphone et appelais la police en sanglots.
Le soir un inspecteur est venu me voir pour me dire qu’ils avaient retrouvé mes empreintes sur la scène du crime.
- C’est normal, c’est ma femme. C’est normal qu’il y ai mes empreintes sur elle, répondis-je.
Il partit mais n’était pas satisfait de mes explications.
Le lendemain à mon bureau, je reçus une vidéo. Une vidéo de moi. Terrible, démoniaque.
Tout au long de la journée je revoyais ces images, les photos que ma femme m’avait montré. J’étais effrayé et déboussolé ; au bord de la nausée. Je ne pouvais pas croire ce que j’avais vu mais la vérité me frappait plus fort qu’une planche en pleine tempe.
La nuit je fis d’horribles cauchemars. Durant deux jours je ne pensais qu’à cette vidéo. Je n’arrivais pas à travailler, obnubilé par son contenu. Je tentais même un fois de tracer l’expéditeur du document mais je ne pus y arriver. Ca devait être un professionnel.
Le week-end arriva et je me mis à faire des recherches avec mon ordinateur chez moi. Des recherches sur les photos, sur les vidéos. Je finis par retrouver l’expéditeur. Il s’agissait de … ma propre messagerie. Je devais me tromper encore une fois.
Non. Je refis trois vérifications, toutes concordaient. Hébété je farfouillais dans tous mes documents et je suis tombé sur un document crypté que j’ouvris facilement. Il s’agissait de cinq vidéos et d’au moins vingt fois plus de photos. Des photos de moi, prises avec mon appareil, avec ma caméra. La folie commençait à me gagnait, j’avais des flashs. Je commençais à me remémorer des souvenirs que j’avais oublié. Des souvenirs terrifiants, effroyables. Ils s’étendaient sur les cinq dernières années. Cinq ans que j’avais oublié. Cinq ans où j’avais fait d’atroces choses.
J’ouvris encore une vidéo et je me vis. Moi, qui avait toujours était droit. Moi, un couteau à la main en train d’éventrer une jeune femme. En train de décortiquer son corps comme une dissection sur un animal. C’est moi qui avait envoyé les photos à ma femme. Je me souviens maintenant les avoir mises dans une enveloppe. Je me souviens de l’avoir tué de sang froid. J’ouvris une autre vidéo et cette fois je me délectais du spectacle en passant mon pouce sur la lame aiguisée d’un couteau ruisselant de sang.