L'invention de la parole

Je poste un petite nouvelle dont j'avais parlé durant mon inscription : des singes cowboys qui jouent aux échecs.
Bon, c'est moins barré que ça en a l'air, mais j'aime bien ce texte, et je trouve que le combat est bien retranscri.
Les parties en gras sont des coups d'une vraie partie d'échecs, une de celui que l'on appelait le magicien de Riga tellement il jouait offensif.
En espérant que cela vous plaira :

L'invention de la parole

Clunt venait d'arriver en ClumyTown. Une sacrée ville fantôme. Il aurait bien lancé une remarque sarcastique sur l'état de délabrement avancé des lieux, mais sa nature simiesque ne lui permettait pas de parler. Il se dirigea donc vers le centre de la ville : le saloon.

Les portes battaient déjà derrière lui que l’odeur du lieu le prit au nez : un mélange d’alcool, de poils mouillés et de vieux meubles, si forte qu’il eut préféré s’arracher le nez sur le champ. Le saloon était rempli de la pire racaille de l’Ouest Afroaméricain : orang-outan, bonobos, gibbons et babouins. Ils ne le regardèrent même pas quand il entra, sans que Clunt ne sache si c’était par mépris ou par peur. Notre chimpanzé s’apprêtait à commander à boire quand un bruit sourd se fit entendre du fond de la salle. Tous s’écartèrent, pour laisser Clunt voir un gorille devant un échiquier. Son geste de la main, poignet à 37 degrés par rapport à l’avant-bras et doigts formant un yack manchot, signifiait en langage des signes « Viens jouer si t’es un singe, pathétique chimpanzé »

Une invitation de cette politesse ne se refuse pas, surtout quand on déteste les gorilles. On disait que la haine entre gorilles et chimpanzés était une haine raciale, mais Clunt préférait penser que les gorilles étaient tout simplement des imbéciles orgueilleux qui pétaient plus haut que leur cul. Il prit donc place devant l’échiquier, en face de celui qui venait de devenir sa némésis. Les singes sont particulièrement absolus.
Le gros patapouf en face lui laissa les blancs, pour pouvoir l’humilier avec plus de gloire.

A ce moment, la salle disparut aux yeux de Clunt. Il n’y eu plus que lui et son adversaire, sur un damier géant, face à face et prêts à en découdre. Et il joua.

g3

Clunt avança sa jambe droite, s’approchant de son adversaire tout en se mettant de côté pour faire une cible moins large

d5

Son ennemi fit un pas dans sa direction, restant de face avec un regard de défi.

Fg2

D’un coup de main, le héros fit remonter sa chemise, laissant apparaitre un colt python éraflé et usée. Mais il faut se méfier d’autant plus des armes qui ont déjà bien servi.

Cf6

Le gorille fit de même, montrant ostensiblement sa machette du côté droit, mais la bosse que l’on voyait de l’autre côté ne laissait pas de doute sur la nature de son armement réel.

c4

Notre chimpanzé fit un bond, et se retrouva pied à pied avec son adversaire. Il se préparait à lancer son poignet vers le visage de l’autre, dans le but de l’étourdir.

dxc4

Mais l’ennemi fut plus rapide, et de son bras droit fort musclé, envoya Clunt voler dans la poussière plus loin, le nez en sang

Cf3

Se relevant d’un bond, Clunt sortit son couteau, et montra ses dents à son adversaire, lui signifiant que l’échauffement était fini.

Cbd7

De même, pour ne pas perdre la face, le membre des gorillini dégaina sa longue machette, avec laquelle il fouetta l’air devant lui, attendant le début d’un combat à l’arme blanche.

0 - 0

Réalisant que son nez n’arrêtait pas de saigner, Clunt recula légèrement pour s’essuyer le visage sans risque de se prendre un coup de machette.

a6

Alors le gorille avança, en le fixant dans le blanc des yeux. Ils savaient tous les deux que perdre le contact visuel revenait à perdre la partie

Ca3

Puis d’un saut, Clunt se mit à portée de l’adversaire, et lança un coup vers la main désarmée de celui-ci.

c5

La main qui tenait la machette se précipita pour protéger l’autre bras, mais s‘empêtra dedans, incapable de bloquer l’attaque.

Cxc4

Le couteau érafla le torse du gorille, qui cria de douleur.

e6

Alors qu’il reculait, le gorille sépara ses deux mains, retrouvant toutes ses capacités.

d4

Clunt suivit d’un pas l’ennemi, le pressant pour profiter de sa blessure.

Tb8

Mais son adversaire s’éloigna rapidement, pour pouvoir préparer sa prochaine attaque en sureté.

Ff4

Alors Clunt en profita lui aussi, analysant la situation tout en faisant sauter son couteau d’une main à l’autre.

Ta8

Le gorille se rapprocha légèrement, redevenu téméraire de la faible gravité de sa blessure.

dxc5

C’est alors que notre héros fonça sur lui, abattant son arme à la vitesse de l’éclair vers la main armée de son adversaire

Cxc5

Lequel eu juste le temps de lancer sa machette en l’air, avant de se faire amputer une main. Mais son arme retombant, elle coupa l’avant-bras de Clunt

Dxd8+

Faisant fi de la douleur, ce dernier dégaina sa pétoire et tira à bout portant dans la jambe de l’énorme singe.

Rxd8

Au même moment, le gorille tira lui aussi sur son adversaire, trouant sa jambe de part en part.

Tfd1

Clunt essaya de presser la plaie avec sa main restante, ce qui était presque impossible avec un révolver au poing

Cfd7

De même, le gorille supportait en silence sa plaie, tout occupé par la difficile tâche de rechercher à deux mains.

Cb6

C’est alors que notre chimpanzé préféré le mit en joue, lui laissant le choix : arrêter la balle avec son bras ou avec sa tête.

Ta7

Etonnamment, son adversaire préférât sacrifier son bras, qui retomba ballant, lâchant l’arme sur le sol dallé de noir et de blanc

Fb8

Alors Clunt releva son arme et tira. La balle traversa la tête du gorille, lui laissant un trou béant entre les deux yeux. Ce dernier resta un instant debout, l’air d’un roi, et tomba par terre dans un petit bruit sec.

Le gorille coucha son roi, le visage crispé sous le coup de la colère.

Clunt avait gagné cet affrontement sanglant. Alors, suivant un instinct qu’il ne se connaissait pas, il dit :
« Echec et mat »

Et la parole fut.

Citation :

Viens jouer si t’est un singe

Citation :

On disait que la haine entre gorilles et chimpanzés était une haine raciale

Citation :

laissant apparaitre un colt python éraflé et usée.

Citation :

et montra ses dents à son adversaire, lui montrant que l’échauffement était fini.

Répétition de "montrer". Je te propose "lui signifiant que".

Citation :

Le couteau érafla le torse du gorille

Citation :

pour pouvoir préparer sa prochaine attaque en sureté.

Citation :

redevenu téméraire de par ? la faible gravité de sa blessure.

Impression générale : tu aimes bien les textes barrés toi lol Le côté décalé et limite insensé du texte me plaît bien, cela me fait penser à une nouvelle de Lovecraft dont je ne me souviens plus du nom mais qui relatait aussi une bagarre, dans des termes totalement hors propos qui donnent une impression étrange et un peu angoissante à la lecture, cette sensation qu'en tant que lecteur on ne maîtrise rien, même pas le sens de ce qu'on lit. Tu n'écris pas dans le même registre ici, mais ça m'a fait penser à ça^^

Merci pour tes corrections, j'ai modifié le texte de départ.
J'avoue que ce texte est un peu plus sanglant que les autres, mais ça m'est venu comme ça, en quelque sorte un contraste avec le calme et la sobriété du jeu d'échecs

Ca fait penser aux holoéchecs de Star Wars, où les pions se foutent sur la gueule XD

Pas fan de celui-ci. Des singes cowboys jouant aux échecs, ça avait l'air marrant, et j'ai compris ce que tu voulais représenter en présentant un vrai combat pendant la partie, mais l'effet ne m'a pas plu. J'ai arrêté de lire les coups à partir du troisième, ça n'avait aucun intérêt et j'ai directement été sur la fin.

Et fais attention de l'endroit où t'emmene ton flow : "la pire racaille de l’Ouest Afroaméricain : orang-outan, bonobos, gibbons et babouins." Ça sonne bien rythmiquement parlant, mais associer afroaméricain et des singes, ça ne se fait plus depuis les années 60 ( sauf dans certains milieux).

Dommage.
J'avoue que le style est un peu bizarre cette fois.
Concernant la connerie, en fait je voulais juste faire un mix entre Afrique (parce que la plupart des singes vivent en Afrique) et Amérique, avec le western. Mais je comprends que ça fait limite raciste

ton texte se lit assez bien, mais j'avoue ne pas avoir accroché, et comme Ilàan, j'ai arrêté de lire les coups d'échec (vu que c'est loin d'être mon jeu préféré et que je ne suis donc pas une grande experte, j'ai du mal à visualiser les coups).

En fait, je les verrais plutôt jouer au scrabble, et intercaler des mots dans la bagarre (oui, je suis littéraire beaucoup plus que matheuse... euh, d'ailleurs, pas matheuse du tout ! ).

J'irai lire et commenter tes autres textes ce week-end, quand j'aurai un peu plus de temps.

C'est vrai que je considère que le texte se lis mieux avec un échiquier à coté, pour comprendre les coups et leurs relations avec l'action.

Bah même avec un échiquier à côté de moi, j'aurais rien compris. g3, Fg2, dxc4, Dxd8+... On m'a jamais appris toutes ces formules extraterrestres aux échecs. ^^

Pour ne pas rajouter à ce qui a été dit au-dessus, je dirais que la fin n'est pas terrible. Il parle, bon, il dit un truc pas très original après une partie d'échec, mais surtout, on ne sais pas vraiment pourquoi ni comment. Je trouve que cela ne rajoute rien au récit, alors que c'est tout de même le titre de la nouvelle, ce qui aurait du être mis en avant. Y manque quelque chose, un je-ne-sais-quoi.

J'essayerais de faire une nouvelle version avec les coups expliqués plutôt que la notation barbare. Pour voir si ça rend la nouvelle plus intéressante.