Atelier d'écriture Communauté d'écrivains en herbe |
| | L'exercice de la goutte d'eau | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: eau rouge Mar 23 Sep 2008 - 20:07 | |
| Je suis une goutte d’eau et je tombe au creux de ses mains. Belle, en chemise, son regard se perd dans le creux de la fontaine. Au cœur de cette nuit d’aout, son corps est glacée, comme la mort. Elle frisonne, bien qu’aucun vent du nord ne vienne frôler sa chemise. Elle murmure, de lourds secrets, si vite. Elle me parle et ses mains tremblent. Elle gémit des demis mots sur des demi regrets. Son regard est fixe. Ses yeux ne regardent qu’elle, sa conscience . Son regard maudit le passé et craint le présent. Elle m’invoque, moi virginale, moi porteuse de pureté. Mais, là, tes mains me souillent et mes reflets prennent la couleur du carme de tes lèvres, jadis. Malheureuse lady, Malheureuse lady Macbeth, pour toujours perdue dans cette eau rouge, qu’aucune goutte n’effacera, tant le sang et le souvenir des morts sont tenaces. Ainsi, Chère lady te voilà condamnée aux perles de rubis jusqu’au fond de ta folie. Et moi, goutte damnée par tes mains j’irais chercher les sorcières de la lande,pour leurs conter ton histoire. |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Mar 23 Sep 2008 - 20:24 | |
| whouaou! bravo à vous 3 et surtout Anne, tes textes me font bien plaisirs Garion |
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| Sujet: l'eau chez Gainsbarre ! Sam 11 Oct 2008 - 18:35 | |
| je suis une goutte d'eau je suis l'eau devenu si rare je tombe, paf dans un verre de whisky je tombe et je me noie dans des lendemains fumeux tu sais quoi petite ? voila longtemps que je n'ai pas vu un évier ! |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Sam 11 Oct 2008 - 19:00 | |
| Hahaha! Oui, bon, je sais qu'il n'y'a pas de quoi rire, mais je le trouve génial, ce dernier texte! C'est un beau pied de nez à l'exercice... |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Lun 13 Oct 2008 - 18:19 | |
| Elle est la dernière. Elle s'avance, rechigne, hésite. Devant elle, le vide ; derrière, le verre. Elle se penche. L'évier si lointain, si nouveau, se présente à elle. Et voilà qu'elle glisse, et bascule, et se raccroche désespérément au cercle cristallin. Mais le bac l'appelle, lui murmure de lâcher, la presse de le rejoindre, la tire à lui, la prolonge, l'étire, la tend ; et elle, jeune goutte innocente, se laisse peu à peu aller à cette invitation, à cette attirance si ferme, et se rapproche du corps de l'évier, passant d'une sphère parfaite à un oval qui s'allonge, qui s'allonge, sans cesse plus fébrile, sans cesse plus tremblant, épuisant ses dernières forces à ne pas succomber à ce désir puissant de voler vers lui... en vain. Un instant, cela ne changea rien. La jolie goutte demeure à sa place, suspendue près du goulot, suspendue dans le temps et dans l'espace. Puis, tandis que le monde se déplace lentement, elle sent les douces caresses de l'air. Ses repères s'éloignent, se perdent. Et tout s'accelère. De plus en plus vite, de plus en plus fort, le vent parourt son corps, la frôle en tout sens.Rien n'a plus d'importance que cet être devant elle qui vient, que l'effleurement du vide sur chacune de ses parcelles. Toujours plus vite. Le monde tourne, tourne, tourne. Elle plonge vers les bras ouverts de ce promis, de ce tentateur qui l'attend. Encore plus vite. L'ivresse s'empare de la goutte. Le monde devient flou et elle aveugle. Emportée dans cette effusion de douceur, de plaisir, elle ne comprend pas. Elle ne voit pas que ce qui se rapproche, c'est la perte de son corps. Elle cessera d'être et fusionnera avec ce mâle qui l'attend. Ce mal qui lui volera sa conscience d'elle. Mais elle continue sa course effrénée, inexorablement, vers sa fin. Et croyant parvenir à ce plaisir suprême qui s'offrait à elle, elle s'unit dans son dernier élan, oublie sa raison, abandonne son corps. Et disparaît. Voila. Rédigé en cours je sais pas trop ce que ça donne Et je sais pas pourquoi j'ai donné une telle orientation au texte... (non non je ne m'excite pas devant une goutte d'eau). |
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| Sujet: le plaisir de la goutte d'eau Lun 13 Oct 2008 - 18:50 | |
| j'ai beaucoup aimé ! anne. |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 25 Juin 2009 - 11:24 | |
| Non ce n'est pas nul. Une belle idée J'ai aimé : "Pourvu que je ne m'évapore ..." |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 25 Juin 2009 - 11:37 | |
| C'est vrai Mike: Et, j'ai trouvé que pour que Banshee sait faire des vers libres bien jolis... |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Mar 19 Jan 2010 - 3:24 | |
| Je tombe à mon tour, poussée par la force toute-puissante de la gravité. Je suis composée de dizaines de plus petites parties d'eau qui se sont amassées, mais qui n'ont pas envie de se séparer dans la solitude. Pourtant, je vois le fond argenté du lavabo sur lequel je m'écraserai et perdrai la forme que j'ai. Dans le fond, c'est mon moment de gloire! Cette seconde où ma forme est parfaite, sans défauts que la gravité et l'air ont sculpté ensemble. Mais horreur! Le fond se rapproche. Sans qu'il parle, je le voie ricaner de la méchanceté de celui qui prend plaisir à voir la triste de fin de ceux qui ont l'extase de vivre la chute libre sans pouvoir l'expérimenter. Mais je vois aussi d'autres traces d'eau qui m'admirent dans ma chute extatique. Et bien soit! Je ne vais point gâcher ce moment en tombant ridiculement. Je décide de m'écraser comme aucune goutte d'eau ne l'a jamais fait, avec fierté! |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Mar 19 Jan 2010 - 22:44 | |
| Je tente l'exercice!
Il fait noir, mais je n'ai pas peur. Pourquoi? Et bien, j'ai déjà fait ce voyage des milliers de fois. Pas ici exactement, mais dans d'autres tuyaux à travers le monde entier. Non, je n'ai pas peur, c'est juste que je n'aime pas ce moment, je n'aime pas être dans le robinet. L'attente, l'excitation, et... la deception, quelqu'un est venu fermer le robinet, encore l'attente... Ce que je préfère dans mes voyages. C'est de m'évaporer. Quelle sensation fabuleuse. Oui bon, c'est vrai qu'au début on a un peu chaud au fesses, nous autres, les gouttes d'eau. Mais passé la chaleur, on se sent légères, légères. Et puis on vole comme des millions d'anges qui se dirigent vers le ciel. Ah! Je ne rêve qu'a ça, m'évaporer, mais pour le moment je suis coincée ici.
Ah, je suis enfin arrivée au bord, mais je suis trop légère. Je sens la gravité m'attirer, un peu, mais je n'arrive pas à me décoller de l'acier froid du robinet. Je suis alors tiraillée dans le vide, entre deux mondes. C'est comme faire du saut à l'eslastique, je crois sauter dans le vide mais je suis bel et bien attachée. J'en ai assez, d'être comme le yoyo du robinet, qu'on me sorte de là. Enfin! Une goutte vient m'aider. Elle se colle à moi, fort, si fort que je la sens entrer en moi. Enfin nous plogeons joyeusement.
Nous aperçevons l'endroit où nous nous trouvons. Une cuisine moderne et bien rangée. Une femme est debout devant l'évier. Son visage est flou à cause de la vitesse. Tout ce que je peux dire c'est qu'elle est grande, très blanche et blonde. C'est tout ce que j'ai pu voir. Pafois j'en vois un peu plus quand me retrouve dans un saladier ou dans une caserole. Mais ce n'est jamais assez à mon goût. Nous arrivons dans le tuyau, il fait noir et frais, et nous glissons vers le fond des canalisations. Monotone ma vie. J'en ai déjà assez, vivement que je m'évapore. |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 21 Jan 2010 - 13:15 | |
| VOILA LA GOUTTE D’ EAU ! Eh ben voilà, Ce matin là ce fut comme une goutte qui déborda le vase… Elle venait juste d’arriver pour m’annoncer qu’elle me quittait quand çà a commencé. D’abord elle a hurlé la mort en me disait que je l’avais trompé depuis des années, ensuite m’a dit qu’elle aurait la garde exclusive de joséphine et le coup du spectacle : elle m’a giflé. Moi, comme bon homme fidèle, je ne lui ai pas levé la main dessus car maman m’a toujours dit qu’ un vrai gentleman ne lève pas la main sur une femme. Et, puis la goutte a commencé à sortir du tuyau. On était dans la cuisine quand çà à commencer à hurler dans la tuyauterie… Une grosse goutte qui est resté bien cinq minutes suspendu au robinet. Une goutte d’eau bleutée, grosse comme une pièce de deux euros. Une goutte comme on en voit plus aujourd’hui, discrète, peureuse de sortir et ravie à la fois de partager notre chérémiade… Une grosse goutte avec une belle robe soyeuse, Une grosse goutte à la robe fluette, …une grosse goutte qui semblait lourde à vue d’œil mais qui tenait encore le coup. Puis, vint le moment du claquage de porte et là la goutte qui était grosse comme une «huitre» aller se séparer du robinet pour éclater sur le lévier… Je l’a voyais hésitante, se balançant de droite à gauche, d’avant en arrière…toujours collé au robinet comme on s’agrippe à un volant. Eh hop, ce que devait arriver arriva. Elle avait mis sa fluidité de côté pour venir à bout de sa représentation : Et la voilà, mesdames et messieurs , la fulgurante goutte d’eau qui tombe progressivement de son berceau, eh oui, mesdames et messieurs, la goutte d’eau qui roule qui roule dans les airs et qui n’arrête pas de tourner se déformant au passage comme on déforme une pâte avant de la pétrir… Et, voilà mesdames et messieurs, la goutte d’eau qui nous fait un plongeon de la mort et splash et elle s’est éclatée sur lévier sans crier garde et elle s’est évaporée laissant derrière une grosse flaque d’eau qui s’évapore petit à petit dans le trou noir… Elle coule, elle coule la goutte d’eau. Elle coure, elle coure la goutte d’eau… Elle crie au secours mais il est déjà trop tard. Anny à crier m***e je me casse, elle a calqué la porte et est déjà partie. Il est trop tard, c’est déjà trop tard, la goutte s’est évaporée, Anny aussi. |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 21 Jan 2010 - 16:37 | |
| Je la regarde avec désespoir. Elle est toute ma vie.
Je sens mon ventre qui l'appelle. Je sens que j'en suis obsédée.
Elle me fait tourner la tête.
Elle est là, juste devant mes yeux, et se fait attendre. Mais je n'ai pas le temps. Ma maigreur en est la preuve. Elle scintille comme une lumière dans les plus profonds ténèbres, me narguant du mieux qu'elle le peut. Et moi j'attends qu'elle faille.
Elle semble si lourde, contenant en elle l'élément de vie. Cette goutte est la dernière de son espèce dans les kilomètres environnants. Elle est le dernier espoir, mais cela l'indiffère complètement. Elle se contente de s'accrocher à cette gourde comme si celle-ci en avait plus besoin que moi. Je n'en peux plus.
Je secoue mon petit bras osseux pour qu'elle glisse, mais elle se plait à faire perdurer la chose. Le moindre effort est si endurant pour moi... Et en même temps, j'ai si peur que le soleil l'anéantisse, comme il aspire ma force chaque minute qui passe.
Je me laisse tomber sur le sol, ma tête cognant le bitume. La seule goutte qui n'a pas peur de moi n'est qu'une larme salée. Quel comble. Je me tords de mal-être.
J'accroche mes lèvres au goulot, comme pour l'attirer par la force. << Elle finira bien par sombrer >>, oh c'est ce que je me disais bien sûr, mais mon estomac ne pensait pas pareil. Il criait sa douleur, il criait famine. Notre objectif était si près, si près de nous... et tout aussi insaisissable. Alors, je l'épiais. Je la voyais surfer de droite à gauche sous mes mouvements de rotation, je la voyais immobile lorsque je le devenais aussi.
A aucun moment, aucun, la perle n'eut pitié de moi. Sans doute car elle n'avait jamais connu cette sensation de soif, elle. Si seulement elle pouvait s'imaginer ne fut-ce qu'une seule seconde l'importance qu'elle avait à mes yeux, alors elle aurait pu voir, elle aurait pu sentir ce mal qu'elle me faisait subir. De mes 8 ans d'existence, je n'avais jamais ressenti une telle injustice.
Avant de m'en aller vers un autre monde, j'ai cru la voir me faire un clin d'oeil. Peut-être était-ce une illusion... sûrement pas. La goutte d'eau se croyait en compétition, comme dans une course. Le premier qui s'évanouit a perdu, avec comme enjeu notre précieuse vitalité. Elle a gagné.
Elle peut être fière, maintenant. Elle m'a eue. Pourtant je sais que sans moi, elle ne servira plus à rien. Sans moi, elle s'ennuiera, c'est certain.
Je ferme les yeux, pour ne plus jamais les rouvrir. Je l'abandonne.
Vous savez ce qui me dégoute dans cette histoire ? Je savais très bien que j'allais mourir, même si je l'avais avalée, car je n'aurais pas tenu bien longtemps par la suite. Non, ce qui m'horripile, c'est qu'elle ait attendu que je quitte ce corps endolori pour se laisse choir dans ma bouche. Elle a attendu qu'il soit trop tard.
Je peux vous décrire ce moment qu'elle perçut comme le plus beau jour de sa vie.
Elle ne voulait pas paraitre pour quelqu'un de facile. Elle voulait voir à quel point je tenais à elle. Jusqu'où j'irais pour l'obtenir. Et lorsque j'ai abandonné... elle a prit ça avec fatalité. Elle s'est suicidée. La perle s'est détachée du rebord auquel elle s'accrochait depuis plusieurs heures sans relâche. Elle aurait voulu pleurer, mais elle en était incapable. Elle m'enviait tellement pour ça. Juste une larme, c'est tout ce qu'elle demandait.
Lors de sa chute, elle s'est sentie libérée. Un rayon de soleil la traversait et l'enivrait. Elle se sentait si bien. Elle n'avait plus peur du vide ! Elle était légèrement retenue par le contrecourant. Quelle aventure ! Elle était si contente d'avoir oser, et peu importe le prix qu'elle avait dû payer.
Elle se rapprochait rapidement de mon corps inerte, et lorsqu'elle est entrée en collision, elle s'est multipliée. Oh certes, c'était un peu douloureux. Elle se sentait arrachée par tous les cotés. Mais elle n'était plus seule ! Elle avait ses frères et soeurs pour l'accompagner dans sa future fonte...
Quand j'ai compris son point de vue, je lui en voulais moins. Elle aussi souffrait, alors... c'est comme si on était "quittes". Je crois qu'on s'est mis d'accord pour dire que la vie ne tenait qu'à un fil...
=>>> Voilà, bon pas terrible mais j'ai fait ça rapidos. La flemme de relire, sinon je rééffacerais tout. A prendre ou à laisser. |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Ven 22 Jan 2010 - 16:24 | |
| Immobile, immobile, comme hésitante, elle… attend mais quoi ? Sur la parois lisse, sur l’intérieur du tube, du tuyaux on la devine, on l’attend, viendra-t-elle ? Vite ou pas ? Sur la pointe de ces molécules elles glisse, c’est inexorable, si le robinet fuit, inexorable… Ce robinet fuyait belle et bien mais de façon désordonner, la goutte viendrai-t-elle vite ou pas ? Vite ou pas ? Les impureté du tuyaux la retienne encore un peu prisonnière puis on vois sa tête. Oui, c’est la tête qui viens en premier quand elles sont lentes. On la regarde un peu de travers, attentifs, en suspens, elle est en suspendus… Lentement elle nait, elle grossit, elle grandis, elle devient le rayon de lumière, la transparence… On hésite à venir la cueillir du bout de la langue. On y renonce, tout à l’observation. La goutte d’eau s’agrippe à son support non lisse comme un détenu condamné à mort à ses barreaux, sans espoir aucun. A force de crispation, entrainé par son propre poids, la goutte cède, le regard s’affole, on la suis dans sa chute, de plus en plus rapide… toujours… un instant en suspend, suspendue entre vide et vide… L’eau enfin fait le son, le son de l’évier en inox avant de ce taire dans l’attente de la prochaine celle qui déjà… ce devine, en intérieur de tuyaux… |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Lun 15 Fév 2010 - 23:33 | |
| J’étais un flot, un flux, une marre, une rivière avant que l’humain ne décide de tourner ce machin là, ce truc rond à la face bleue qui possède un jumeau, là, de l’autre côté, sauf que son duplicata a une face rouge. Le courant qui me poussait est redescendu dans les canalisations brutalement, m’arrachant une bonne partie de ma masse originelle. Je suis tout petit maintenant, tout frêle, minuscule, ridicule. Je suis accroché aux parois de métal, je prends des formes étranges. Je ne suis qu’une goutte à présent, une pauvre goutte d’eau qui essaie vainement de rejoindre le reste de mon corps. J’entends mon corps là-bas, en bas, il s’insurge, il proteste, il crie son mécontentement dans un gargouillis qui remonte jusqu’à moi. Mais le tube arrondi dans lequel je suis prisonnier m’empêche de faire marche arrière, je me sens tomber, je ne veux pas, je veux rester là à attendre le reste de mon corps. En bas, il y a une énorme piscine en inox, elle est ronde. Il y a des objets en métal qui y reposent, ça brille. Il y a de la mousse aussi, et elle est en train de tomber elle aussi. Elle s’évapore, elle glisse dans un trou surmonté d’une espèce de grillage. J’ai peur du trou. Mais je crois qu’il y a une autre partie de mon corps au fond de ce trou. Peut-être que je pourrais la retrouver ? De toute façon, je ne peux pas faire marche-arrière, mieux vaut que je tombe dans ce drôle de trou, avec la mousse. Elle pourrait devenir une amie, et si on s’entend assez bien, peut-être qu’elle voudra bien me prêter un peu de sa brillance rosée. J’en avais marre de ne pas avoir de couleur. J’essaie de me pousser moi-même, avant que l’humain ne revienne. C’est méchant les humains, ça peut vous engloutir. Moi, je veux aller dans le trou, retrouver un petit bout de ma masse. Et faire connaissance avec la mousse, je la laisserais flotter sur moi si elle veut. Je commence à être plus chaud, la température n’est pas la même ici. Pourvu qu’un humain ne me fasse pas bouillir ! Il parait qu’on s’évapore, ça doit être horrible… La mousse a presque terminé son voyage dans la piscine argentée en bas, il faut que je me dépêche ! Elle va bientôt disparaître dans le trou. Je me rends compte que j’y vois plus clair, je pends. Je me balance maintenant, j’essaie de détacher mon arrière-train du goulot qui me retient. C’est que c’est possessif les robinets ! Il n’y a que les humains pour leur faire entendre raison. J’y suis presque, je le sens ! Je ne suis plus retenu que par un fil qui se rompra bientôt. Vite, vite ! Il faut que je tombe ! J’aperçois un humain là-bas, il a un cimetière à la main. Je ne veux pas finir dans le cimetière, on m’en parlé, on ne peut plus s’en échapper une fois que ça vous a absorbé. C’est bizarre comme chose, c’est tout plat, c’est tout mou et c’est souvent tout blanc. Il parait que certains cimetières se maquillent, c’est bizarre. Ils ont plein de dessins sur eux, sans doute pour nous faire moins peur. Une fois qu’ils vous touchent, ils vous absorbent, et vous êtes seuls. Mais pas pour l’éternité ! Non, au bout d’un moment, il parait que vous séchez ! Je ne sais pas si c’est pire que de s’évaporer. Aïe ! Ca fait mal ! Emporté par les divagations de mes pensées, je n’ai pas senti que je m’étais décroché. La surface est dure et lisse, je glisse lentement mais sûrement en direction du trou, je vois encore un petit peu la mousse qui a presque disparu. L’énorme main de l’humain est en train de plonger sur moi, j’ai peur. Il a un cimetière dans son autre main. Je ne vois plus rien, aveuglé par son ombre. Je sens que je glisse sur une surface bosselée. Ah ça y est ! Je vois ! L’humain voulait attraper l’un des objets de métal qui gisaient à côté de moi. Il est en train de le mettre sur le cimetière. Je ne vais bientôt plus le voir, je tombe dans le trou. Avant de sombrer définitivement au fond de ce lieu inconnu, je vois l’humain qui tourne le machin avec une figure bleue. Je suis heureux, le reste de mon corps va me rejoindre. |
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| Sujet: La chute Dim 5 Sep 2010 - 16:00 | |
| Haaaaaaaaaaa ... SPLAF! Je suis là et j'attends. J'attends que l'on me chasse de ma place. On va me chasse comme je l'ai fait auparavant. Et pourtant je n'est pas peur. Comme la pierre au bord du précipice, je suis arrivée au terme. Au terme de mon existence, je sais qu'une grande chose peut encore m'arriver. Peu à peu je sens que l'on me pousse hors de ma place. Minuscule, douce, au teint éclatant, je me perds. Je me perds dans la contemplation du vide qui se dérobe sous mes pieds. Ma rivale me presse, me comprime, m'écrase, pourtant, je suis irrévocablement attirée par ce trou. Ce trou sans fond, au dessous de moi me paraît si profond que je sens qu'il descend jusqu'aux Enfers. Je le sais c'est ici que je vais finir ma vie, dans les Enfers inconnus et inimaginables. C'est irrévocable. Je sens la pression de ma rivale sur mon corps, déjà à demi perdu dans l'immense gouffre qui s'ouvre à moi. J'ai peur. La goute devant moi a hurlé tous le long de sa chute. Le dernier mot qu'elle à prononcé c'est SPLAF ! Je l'ai vue, elle s'est totalement éventrée comme si son corps et la surface de la terre ne faisait plus qu'un. Comme si avant que son corps redevienne vapeur, elle avait hurlé, une dernière fois. Je veut une mort rapide et totale "POUF!". Ce sera mon dernier mot. Ma rivale est là, à ma place. Me voilà dans le chemin vers les Enfers. Je rêve d'avoir des ailes et me dire que ma vie n'est pas terminée. La chute et longue, trop longue. Je revoit chacune des actions que j'ai faite dans ma vie. A la fin de chaque action, une couleur apparaît le rouge ou le bleu, le Paradis ou l'Enfer. J'ai peur, je panique, je hurle. Rien n'y fait, ma chute est toujours aussi longue. Irréversiblement, le sol se rapproche de moi. Ma dernière action : bleue, je suis sauvée POUF ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Dim 21 Nov 2010 - 16:25 | |
| Le plus dur était très certainement l'attente. ELLE le savait bien, après tout, ce n'était pas son premier passage. Sauf qu'elle n'était pas tout à fait la même, encore une fois. ELLE n'était jamais la même, il y avait toujours une petite partie de ses soeurs qui s'ancrait en elle, mais par chance, jamais suffisemment pour anihiler sa conscience. C'était assez difficile de vivre ainsi en sachant qu'une trop longue fusion pouvait vous mener à votre perte. Dans leur société si intimement liée, c'était bien le pire des paradoxes.
ELLE regarda autour d'elle. Son bataillon se composait d'une cinquantaine des Soeurs, et parmi elles, au moins quinze étaient de Nouvelles Conscience, plus courremment appelées NC. Des Gouttes qui s'étaient tellement mélangées à d'autres qu'une toute nouvelle conscience en était née, faible et naïve. Il fallait alors les éduquer et leur apprendre les règles du bataillon.
ELLE dévisagea sa voisine de droite, la NC qu'elle devait monitorer jusqu'au passage de la passe. La petite tremblait de tout son corps chétif fraîchement formé. Il aurait fallut la rassurer, mais comment? Un passage n'avait jamais la même forme. Et l'Ancienne, une vieille survivante d'un bataillon oublié par le temps, ne leur avait pas été de beaucoup d'utilité: les Mousses, de vils parasites qui les absorbaient et les détruisaient de l'intérieur, lui avaient déjà rongé la cervelle.
Sans un mot, ELLE bouscula la Novice pour la ramener sur terre. L'assaut serait imminent, selon leur capitaine, et aucune ne devait manquer à l'appel, sous peine de se retrouer dans le même état que l'Ancienne. Rester groupées était une question de survie.
Un grondement retentit derrières elles, une sorte de râle sourd venu des profondeur. Le signal. ELLE s'élança avec ses consoeurs, sans regarder derrière elle, comme on le lui avait apprit. Très vite, ELLE sentit le vent pousser dans son dos pour l'aspiration, avec ce tiraillement interne très significatif. Elles seraient bientôt dans le tunnel, et il n'y aurait pas de retour en arrière possible. ELLE continua sa course, unie à toutes celles qui autour d'elle lttaient contre la fatigue. Cela faisait des heures qu'elles attendaient dans le boyau et le moral s'en ressentait.
Là! La pression croissante lui indiquait que le tunnel était très proche. On pouvait déjà voir les premières serrer les rangs puis s'élancer avec une ardeur nouvelle. C'était la dernière ligne droite.
ELLE sentit un choc dans son dos et se retourna, par instinct. Sa NC s'était effondrée, à bout de force. Sans attendre, Elle retourna le chercher en luttant contre le courrant. Il ne serait pas dit qu'elle aurait abadonné une soeur pour sa propre survie! Mais déjà, la pression diminuait. Il fallait faire vite, ou elles seraient perdues toutes les deux. La NC pleurait de dépit, déjà vaincue en sont esprit, pressée de toutes parts. Mais il fallait vivre.
-Courage, petite, souffla-t-elle en la forçant à se redresser. Nous y sommes presque.
ELLE la tira jusqu'au point de passage, la frontière, et, enfin elles purent se laisser emporter par le courant ascendant. La NC poussa un cri de surprise strident qui lui vrilla les timpant, mais ELLE tint bon. Car le deuxième point de passage les attendait, et ça n'était pas une partie de paisir. Elles n'auraient qu'une fraction de secondes pour calculer leur trajectoire et rester parmi leur bataillon jusqu'au Portail...
3... 2... 1...
Le courant s'arrêta.
ELLE vit avec désespoir le bataillon chuter selon la trajectoire de rigueur, guidé par le courant à présent absent. ELLE en aurait pleuré de frustration si son esprit ne soongeait pas déjà à une manière de se sortir de ce pétrin. La NC l'effleura doucement et pointa le bord du passage. Mais oui! Elles pouvaient se laisser glisser jusqu'au Portail! Elles auraient du retard, mais elles pourraient tout de même rejoindre le bataillon.
Elles entamèrent toutes deux la descente. Ce n'était pas chose aisée, avec cette grille acérée qui manquait de les découper à chaque faux pas et ce sol glissant, poli par les nombreux bataillon passé par ici. La NC ne se débrouillait pas trop mal, aussi, ELLE l'encouragea un peu plus, fière de ne pas être tombé sur une petite cruche.
Mais, alors qu'elles étaient rendues à mi-chemin, une brutale secousse les déstabilisa. La NC glissa avec un cri aigu, en essayant de se raccrocher à tout ce qui passait à portée. ELLE n'eut que le temps de jeter un bref coup d'oeil avant de tomber à son tour. Le vent leur sifflait aux oreilles tandis qu'elles chutaiet, main dans la main. Les couleurs et les formes se confondaient trop vite pour qu'ELLE puisse reconnaître quoi que ce soit, mais l'absence de tache sombre sous elles l'effraya. Où était le passage? Se pourrait-il qu'elles soient dans l'un de ces cirques où la seule issue est vers le haut?
ELLE n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage. Son corps frappa le sol avec une violence inouïe. ELLE eut le sentiment d'être disloquée de part en part. Pendant de longues minutes, ELLE gît là, reprenant un souffle douloureux. La NC avait perdu connaissance et ne lui serait d'aucune aide pour le moment. Il fallait se reprendre en vitesse. Les Mousses pouvaient surgir à tout moment.
ELLE parvint tout juste à s'accroupir, mais même ainsi, la douleur était intense. Néanmoins, cette position lui permettait de meiux se rendre compte de leur situation, enfin, quand sa vue arrêterait de tourner. Dès que ce fut le cas, ELLE chercha le Passage, au-dessus. Trois autres Soeurs attendaient le prochain bataillon pour prendre la direction du Portail et lui faisaient des signes. En regardant plus attentivement autour d'elle, ELLE réalisa quelles avaient atterrit sur les bords du cirque, au lieu de plonger à l'intérieur. Voilà pourquoi ELLE n'avait pu voir le Portail.
D'un geste, ELLE fit basculer la NC sur le côté, pliée en deux par l'effort et la douleur. Avec une poussée désespérée, ELLE fit passer la NC par dessus la bordure, refusant tout net la fusion que lui proposait malgré elle la conscience endormie. ELLE s'élança à sa suite, priant pour que la pente soit suffisante pour les guider jusqu'au Portail, et que celui-ci n'était pas fermé. C'était rare, mais il arrivait que le flux soit endigué, quand il y avait trop de guerrière d'un seule coup. Ces situations étaient malheureusement très propices aux fusions involontaires, et par conséquent, très dangereuses.
Par chance, ce ne fut pas le cas. Elles glissèrent lentement, très lentement sur la surface blanche gelée, pleine d'aspérités qu'il fallait éviter. ELLE entendait les voix de ses camarades de bataillon qui l'appelaient droit devant, l'encourageant de toutes les paroles réconfortantes qu'elles pouvaient trouver.
Ce n'est que lorsqu'ELLE franchit enfin le Portail à la suite de sa NC qu'ELLE se permit de sombrer, en vaillante Goutte d'Eau de Première Classe qu'ELLE était.
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Ou comment une goutte est passée des tuyaux au robinet, du robinet au bord du lavabo et de ce bord de lavabo au siphon ^x^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Mer 22 Déc 2010 - 10:07 | |
| Ils attendaient depuis longtemps...
Leur monde s'était obscurci et refroidi ; pourtant, ils savaient ce que ne serait qu'une question de temps avant que la vie ne refleurisse de nouveau. En attendant, ils luttaient contre le froid, puis contre les matières délétères qui avaient été déversées dans leur monde, comme à chaque fois qu'ils empruntaient ce passage.
Malgré tout, ce n'était pas une si mauvaise chose car elles permettaient à leurs différentes espèces de rester forts : seuls les plus faibles périssaient. En attendant, les survivants vivaient au ralenti, attendant leur libération tant attendue. De plus, ces miasmes annonçaient le printemps, brève et meurtrière saison avant la prochaine explosion de l'été.
Elle se manifesta brièvement, comme à l'habitude, par une turbulence d'une violence inouïe, suivie d'une accalmie bienvenue. Les plus âgés prévinrent les jeunes, et les réveillèrent : il ne fallait surtout pas manquer l'éveil !
Quand le remous suivant arriva, ils étaient prêts.
Leur monde se réduisit brusquement, tout en s'illuminant d'une manière merveilleuse : le renouveau arrivait ! Pendant ce bref laps de temps, il fallait fêter la lumière, et tous tourbillonnèrent en choeur pour ce faire. Ils avaient le temps de faire des réserves : l'été de leur univers était enfin là, porteur de chaleur et de joie.
Certes, il était relativement bref, beaucoup plus que la saison de la noirceur, mais leurs coeurs se réjouirent à mesure que leurs corps se réchauffaient, baignant dans la chaleur bienfaisante : la vie était revenue avec le soleil !
Il était temps de se réjouir et de prendre des forces, de se multiplier, aussi : l'été était là !
Malheureusement, sa fin vint, trop rapidement : leur univers explosa, essaimant les habitants dans un monde inconnu, aveuglant de blancheur brillante (ils savaient que certains n'en réchapperaient pas). Avec de la chance, pourtant, ils se retrouveraient bientôt, à moins que l'une de ces fameuses et meurtrières épidémies ne les déciment brutalement : les rares survivants avaient parlé d'un liquide caustique aux odeurs chlorées qui dissolvaient les malheureux pris dans ces remous, et leurs cris hantaient encore leur nuit.
Mais cette fois-ci, la terre en soit louée, tous repartirent sans encombre dans le vortex sombre qui les malmena en les rassemblant, gorgés de sensations et riches de souvenirs, prêts pour un nouveau cycle.
Une goutte d'eau était tombée... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Mer 22 Déc 2010 - 10:09 | |
| oups ! "qui dissolvait " désolée pour la Fote |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 23 Déc 2010 - 13:16 | |
| J'ai du mal à comprendre ton texte. D'après ce que j'ai compris à l'exercice, il fallait raconter l'écoulement d'une goutte d'eau du robinet aux égouts. Alors pourquoi parler de printemps, d'été ? Personnellement, j'ouvre le robinet plus d'une fois par an.
Tes gouttes d'eau attendent donc dans le tuyau attendant l'expulsion. Puis vint l'explosion que tant espérée. Je ne comprends pas la phrase là : "Ils avaient le temps de faire des réserves : l'été de leur univers était enfin là, porteur de chaleur et de joie." Quelles réserves ? L'ouverture du robinet est donc l'été des gouttes. Chaleur, vitesse jusqu'à ce qu'elles retournent dans leur robinet pour passer un autre long hiver. C'est pas mal pensé finalement...
C'est un exercice compliqué. J'ai vu ça quand j'ai essayé de raconter la vie d'une note de musique et tu t'en es pas mal sorti. Tu as réussi à créer un univers de gouttes d'eaux. On pourrait presque développer tout ça, en leur inventant une société, en leur donnant des noms... Juste une chose, les Ils de ton histoire, je les aurai désignés par des Elles. Des gouttes d'eaux. Et c'est plus joli des Elles !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Jeu 23 Déc 2010 - 13:47 | |
| Merci de ta critique, mais je me rends compte que je ne me suis pas bien exprimée : je voulais montrer une goutte d'eau comme un univers dont je raconte l'histoire des habitants, le temps que la goutte s'écrase : si petits, que leur perception du temps est dilatée.
Pour eux, une seconde correspond à un été complet, comme les éphémères dont la vie ne dure qu'un jour.
j'aurais donc du écrire, je m(en rends compte maintenant :
Le monde liquide dans lequel ils vivaient se réduisit brusquement à une goutte.... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Dim 26 Déc 2010 - 15:24 | |
| Chacun son tour, je suis ma précédente qui a entammé ce long périple de la chute avant moi. Je suis au bord du gouffre et je me lance. C'est un long voyage interminable, immaginez vous lancé dans les airs, tombant, tombant, que ce passerait-il ? Je revois ma vie, ma vie de goutte d'eau, défiler devant mes yeux, rien d'extraordinaire jusque là me diriez vous, que peut-il avoir de passionant dans la vie d'une goutte d'eau. Et bien, je vais vous le dire moi. Savez-vous d'où je viens, j'arrive tout droit d'un long voyage, plein d'aventures de péripéties qui auraient pu tourner au malheur. Voyez je n'ai surement pas eu une vie extraordinaire comme certaines de mes compatriotes qui reviennent de loin, de très loin, des glaciers d'Alaska, ou du désert du Sahara... Moi, je viens du ciel, de l'océan, des nuages, de l'eau de mer, de la pluie, de ce cercle interminable... Je pensais que ma vie de goutte serait aussi simple que ça, mais ce n'était qu'un avant goùt de mon pèlerinage. Comprenez moi ! Je ne sais même pas d'où je viens, aucun souvenirs de ma plus tendre enfance ! Celle dont tout le monde parle ! Serais-je né adulte ? Ou suis-je encore qu'un enfant ? J'ai parcouru rivières, fleuves et océan, qui aurait pu deviner qu'un beau jour je serais aspiré dans un tuyau énorme, avec mille déchets, où allais-je, je n'en savais rien.. Dans ma chute, j'ouvris les yeux, le blanc du lavabo me paraissait encore si loin, je pris peur, ma vie n'allait quand même pas finir sur une misérable chute ? J'avais encore tellement de choses à voir, à comprendre et à apprendre. Des centaines d'autres gouttes m'entouraient, et devaient penser à la même chose que moi, à la fin de leur vie. Mais que ce passait-il après notre vie ? Donnons-nous naissance à une autre goutte, ou gouttelette ? Cette pensée fut la dernière car aujourd'hui ma vie s'arrête, je ferme les yeux pour un long voyage dont je ne reviendrais certainement pas. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Sam 15 Jan 2011 - 22:36 | |
| Je voudrais vous conter mon histoire. Ou plutôt, une partie infime de ma longue histoire. Ma fin. Ma fin est loin d’être heureuse, ou du moins, c’était mon point de vue. Car ma fin a été horrible, affreuse, douloureuse et solitaire. Si j’étais encore là, je vous dirais « je ne l’oublierais jamais », mais aussi « je ne veux pas l’oublier ». Car même si ma fin n’était pas agréable, c’était la première fois qu’il se passait vraiment quelque chose dans ma vie.
Je ne me rappelle pas vraiment comment je suis née. Je me souviens vaguement d’une longue chute, pendant laquelle il m’a semblé perdre du volume, puis en gagner lorsque je me suis solidifiée, puis me liquéfier de nouveau, puis plus rien. Un blanc. J’ai dû sombrer dans l’inconscience. Je me suis réveillée, portée par des milliards de consœurs, et je me demandais si ne j’avais pas rêvé. J’ai bientôt fais la connaissance de mes semblables les plus proches, et j’ai appris que nous voyagions dans des contrées hostiles, en direction d’une terre promise dont nous ne connaissions pas la localisation. J’ai entendu les cris de mes consœurs qui s’évaporaient à la surface de notre groupe, ou qui se faisaient avaler par des monstres. J’ai cru moi aussi m’être fait happer par une de ces créatures lorsque je me suis faite aspirer dans un grand passage sombre avec des milliers de consœurs. Mais j’ai survécu. Je suis restée longtemps dans l’ombre, mais entourée de mes amies je n’avais pas peur. J’ai perdu de nombreuses connaissances lorsque nos chemins se séparaient, mais je n’ai jamais pensé que moi aussi, un jour, je ferais parti des disparues. Et pourtant…
J’étais seule. Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais j’étais seule. J’ai vu la lumière qui m’avait abandonnée il y a bien longtemps, et elle m’a fait peur. J’étais isolée et solitaire pour la première fois de ma vie. Ou peut-être l’avais-je été à mes tous débuts, mais je ne l’avais jamais véritablement ressenti. J’étais comme répudiée, abandonnée dans cet endroit désert. En-dessous de moi, il y avait la lumière. Mais il y avait aussi le vide. Au-dessus de moi, il se trouvait le tunnel sombre ou j’avais voyagé pendant des jours et des jours, des mois peut-être, je n’en sais rien. J’avais beau tenter de remonter, les parois étaient trop lisses, et je glissais irrémédiablement vers le bas. Comme je maudis la gravité terrestre ! Je tentais de me retenir à l’aide du grillage qui me séparait de la mort loin en contrebas, mais je passais à travers. La grille me déchira de ses lames acérées, provoquant une douleur indescriptible. Et soudain, ce fut la chute. Je sentis qu’une partie de moi était toujours accrochée à la fine barrière. Elle aussi m’abandonnait. Je tombais longtemps, longtemps. Il était indéniable que j’allais m’écraser en bas, et ce serait la fin. Si j’avais pu verser des larmes, j’aurais pleuré pour sûr. Plus je m’approchais de l’impact, plus je vis des souvenirs passer devant mes yeux. Je ne peux pas dire que j’ai vu ma vie défiler, car je ne m’en rappelais pas assez précisément. Bientôt, ce sera la douleur. Bientôt, ce sera le choc. Bientôt, ce sera ma fin. Mes molécules me seront arrachées d’un coup, je m’écraserais en bas et je ne serais plus. Mes molécules seront toujours là, elles, prêtes à reprendre la vie en tant que goutte, mais jamais plus, ce ne sera moi. Bientôt. Bientôt. Maintenant. Trop tôt. Ma fin.Et voilà :p J'en ai raconté un peu trop sur la vie de la goutte en dehors de la chute lol. Je nommerais donc ce texte "La vie d'une goutte d'eau" XD D'ailleurs, ceci est mon premier message :o (je ne me suis pas encore présentée dans la partie prévue à cet effet... je sais c'est mal lol) J'ai beaucoup aimé le concept de la goutte lol. Tellement que je n'ai pas pris le temps de lire les textes des autres (je ne voulais surtout pas que ça m'influence), j'ai tout de suite voulu écrire (ça faisait longtemps que je n'avait pas écrit... par manque d'inspiration). J'espère que ça vous plait XDLouise Snape
Dernière édition par louisesnape le Ven 18 Fév 2011 - 11:33, édité 4 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Dim 16 Jan 2011 - 10:00 | |
| Quelques répétitions, consoeurs qui apparait plusieurs fois d'affilées dans le premier paragraphe. J'étais isolée et solitaire>>>seule et préférable je pense. Sinon quelques petites fautes d'ortho ou du conjugaison mais bon... pas important !
Franchement, le meilleur texte de la goutte d'eau que j'ai lu jusqu'à présent ! Si tes futurs textes sont comme ça, je continuerai à te lire avec plaisir !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau Dim 16 Jan 2011 - 11:07 | |
| Beau texte, mais je n'ai pas compris les montres ? |
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| Sujet: Re: L'exercice de la goutte d'eau | |
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