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 La fin

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MessageSujet: La fin   La fin Icon_minitimeVen 17 Aoû 2012 - 17:35

Une autre nouvelle de Baker. Pour pouvoir la lire comme il le faut, d'abord avoir lu ce texte là : https://ecrire.forumactif.org/t3845-baker-the-baker

La fin

Le bruit du va et vient des novices, maîtres et moines emplissait le couloir, et entrait en vague par la porte toujours entrouverte du bureau du Grand boulanger. Assis dans son fauteuil gris et moelleux, Baker écoutait avec délectation le son de l'endroit. Ses cheuveux courts, visibles depuis qu'il avait enlevé sa toque, étaient maintenant blancs. Oui, Baker était devenu vieux. Tout le monde ici faisait semblant de ne pas le voir, comme si le plus incroyable de tous les boulangers ne pouvaient mourir.
Mais il suffisait d'écouter sa respiration légèrement sifflante, de voir qu'il avait perdu du poids, qu'il avait faibli.
Soudain, il ouvrit les yeux. Il était temps. Se relevant lentement, il avisa dans un coin de la pièce une hotte. Sa bonne vieille hotte dont il avait changé l'armature et qui était rapiécé en différents endroits. Comme si l'objet avait refusé de ceder avant son possesseur. Baker sourit. Au bout de soixante ans de vie commune, elle était devenue une vieille amie. De sous sa tunique blanche, il sortit un médaillon. Formé de deux baguettes qui s'entrecroisaient dans un cercle, il représentait la fonction du Grand Boulanger. Il le posa sur la table, lui fit un salut de la tête, et prit sa hotte sur son dos.
Depuis qu'il avait arreté de voyager, il changeait tout les ans la farine et l'eau contenue à l'intérieur, comme en prémonition de ce moment. Les deux vieux amis allaient entamer un dernier voyage. commençant à marcher, il retrouva sa démarche si caractéristique, celle qui permettait à ses fines jambes de porter la masse de son corps. Et le temple raisonna à nouveau de ses pas. Tout autre son avait disparu. Dans les couloirs, tous l'observaient sans faire un bruit. Baker se contentait d'afficher un sourire. Cela faisait des années qu'il avait compris que la parole était superflue. Mais alors qu'il s'approchait de la sortie, un bruit sec se fit entendre. Une ovation. Tous les boulangers l'applaudissaient à tout rompre. Ils applaudissaient le jeune homme qui avait fait du pain sans utiliser de poudres, pour la première fois. Le heros qui avait mis fin à la guerre. Le moine qui avait prouvé que prosélytisme n'était pas synonime de violence ou de manipulation. Enfin, ils acclamaient le vieux sage qui avait fait prospérer le temple.
Baker leur fit un salut, un simple geste de la main. Mais il suffisait d'avoir connu le Grand boulanger pour s'avoir qu'il n'y avait pas de geste anodin chez lui. il sortt et le soleil de l matinée caressa son visage ridé. Un temps magnifique. Le dernier cadeau d'un monde qu'il avait aimé, qu'il aimait. Pas pour le grandiose, le sublime. Le bonheur et la joie des choses simples lui suffisaient. Baker entama son voyage, car il avait encore à faire avant de disparaitre.

Il arriva à midi. Malgré son grand âge, il restait rapide. Devant le temple de la Chandeleur, il ne put retenir un sourire amusé. Ce qu'il s'appretait à faire aurait offusqué l'adolescent qu'il avait été. Mais les années avaient passées, et il avait changé. Le noyau dur, son âme, sa passion était resté identique. Seulemen,t, il était moins impulsif. Reprenant sa marche, Baker entra dans le temple. Celui-ci était constitué uniquement d'une immense salle commune. D'un pas décidé, il se dirigea vers le fond. Sur son passage, tous s'écartaient en le reconnaissant. Personne ici ne croyait en la Panité, mais tous respectaient le géant. Enfin, il s'arreta. Devant lui, un plaque chaufant sur laquelle se trouvait une poelle en métal irisé. En son sein cuisait une crepe, dorée et de belle taille. Et de l'autre côté, un petit vieillard sec, qui fit remarquer d'un sourire calme qu'il avait vu la vapeur qui s'échappait de la hotte de Baker.
D'un geste précis, il retourna la crèpe et la fit glisser sur une serviette. Il l'a tendit au boulanger, qui offrit en retour la baguette chaude qu'il avait préparée avec d'entrer. Les regards des deux hommes n'était pas éteint. Une même flamme brulait différement dans les deux. Mais ils avaient assez muris pour accepter la passion de l'autre.
Quand la dégustation fut finie, ils se regardèrent dans les yeux une dernière fois. Le Grand Crepier savait que son heure n'allait pas tarder, mais il ne s'apitoyait nullement. Car tout deux savaient qu'ils avaietn vécus comme ils l'entendaient. C'était le plus important, la seule chose qui importait au final.
Baker repartit. Il regarda une dernière fois la batisse qui sans lui n'existerait plus. Paradoxal pour un boulanger, mais du temps où il parlait, il avait coutume de dire que les gens qui n'étaient pas paradoxaux n'avaient aucun intéret. Avis partagé par le vieillard qui se dirigeait maintenant d'un pas assuré vers sa dernière destination.

Au milieu de l'après-midi, le village de Lante vit apparaitre un géant. Les enfants s'écartaient, impressionnés par le nouveau venu. Personne ne se rappellait que Baker avait vu le jour ici. Lui le savait, et c'était suffisant. Arrivé sur la place centrale, il mit en place son plan de travail, tout en remarquant que le village n'avait pas tant changé. quelques maisons en plus ou en moins. Et un trou rebouché dans le toit de la taverne. il se rappellait une taverne qu'il avait réparée, sous les yeux ébahis de son propriétaire désespéré.
Bientôt, une foule s'était formée autour de lui. Baker sortit ses ingérdient, et commença. Après toutes ces années, il avaient craint d'avoir perdu la main, mais son essai devant le temple de la Chandeleur lui avait prouvé le contraire. C'est donc d'un geste assuré qu'il commença à préparer le pain. Le ballet mystérieux des immensses mains sur la pate n'avait pas perdu de sa superbe, et Lante toute entière regardait, fascinée, le génie concentré sur son at. Après avoir fini quatres baguettes, les pierres aveitn été suffisament chauffées par le soleil. Le four de fortune s'emplissait et se vidait à mesure que les pains étaient formés par la passion de Baker. Il avait chaud, de la sueur lui coulait sur le front. Mais il n'allait certainement pas s'essuyer avec sa main, et souiller le pain.
Alors que le soleil descendait dans le ciel, chacun dévorait avidemment une baguette. Des vieillards aux enfants, aucun n'avait été oublié. Les immenses sourires qu'il voyait confortait Baker dans son opinion que la passion, foncièrement égoiste à la base, pouvait permettre d'améliorer même un peu le monde. Il reprit sa hotte, laissant son contenu sur la place. Peut-être qu'ici un gamin découvrirait les joies absolues du pain. Avant que qui que ce soit n'ait pu le remercier, il quitta le village.
Et au bord de la route, il s'arreta. Baker posa sa hotte à l'horizontale, s'assit dessus, et en sortit la dernière baguette, encore chaude. Il mordit le dedans avec tout le plaisir d'un enfant. Sans la moindre hypocrisie ou la moindre complaisance sur son talent, savourant seulement ce qu'il aimait le plus au monde. Le soleil se coucha, et les épaules de Baker s'affessèrent légèrement. C'était fini. Mais ce que ni les siècles ni les intempéries ne pourraient faire disparaitre, c'était l'immense sourire chaleureux, qui à l'inverse du reste du corps, respirait la vie. La seule vie après la mort qui vaille le coup.
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MessageSujet: Re: La fin   La fin Icon_minitimeVen 17 Aoû 2012 - 18:23

Lu aussi, et je trouve qu'elle est meilleure que la première au niveau de la fluidité, où toutes les explications un peu techniques sur sa façon de faire le pain ralentissaient un peu l'histoire.

Par contre, je suis plutôt frustrée qu'à la seconde nouvelle que tu écrives avec ce personnage, ce soit déjà sa mort, il me semblait qu'il y avait du potentiel et d'autres nouvelles à développer, au lieu de le faire mourir tout de suite.

Comme en plus, je n'aime pas trop les textes sur la mort ou la fin de la vie, du coup, forcément, j'ai moins aimé celui-ci, malgré quelques passages plus poétiques (notamment quand il fait du pain pour tout le village), mais là ça n'engage que moi, c'est vraiment mon ressenti.
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MessageSujet: Re: La fin   La fin Icon_minitimeVen 17 Aoû 2012 - 18:25

J'ai corrigé les fautes directement dans le texte:

Spoiler:

Sinon, j'ai trouvé vraiment ça bien, calme, posé. On ressent bien la sérénité du personnage face à l'évidence de la mort.
En prime, une petite critique de la "société", à la limite ça peut faire réfléchir les enfants sur la tolérance ^^ (les adultes, eux, regardent les blockbusters américains pour avoir leur leçon de morale moralisante ^^)
Toute l'histoire sur l'inutilité de la parole était bien et aussi quand tout le monde l'applaudit (on voit beaucoup ça dans les films mais c'étaient bien quand même) et aussi la fin (j'étais tout ému (quoi ? il ne me faut pas grand chose ! Oui c'est vrai, mais quand même...)) et aussi... euh après la fin, y a plus rien.

Est-ce que tu vas écrire d'autres nouvelles du Baker ? (entre ces deux-là, s'entend, hein ^^ quoique après la mort...)

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Je suis né pour te  connaître, pour te nommer, liberté.  Paul Eluard
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MessageSujet: Re: La fin   La fin Icon_minitime

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