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 steak de cheval

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MessageSujet: steak de cheval   steak de cheval Icon_minitimeMar 18 Déc 2012 - 19:14

Les cavaliers de l’apocalypse artistique arrivent au galop, sur leurs air-poneys, traînant dans leur course un soleil usé de se lever pour éclairer ce genre de conneries.

Plus rapide qu’un Celeris agacé, le troupeau déferle sur le monde, hennit quelques notes sans envergure et broute sous les cuirs chevelus des restes de cerveaux déjà bien entamés.

La Corée du Nord découvre les joies de l’uranium. Celle du Sud, apparemment plus avancée, balance sa bombe acoustico-nucléaire aux oreilles des non-mélomanes. La pandémie équine se répand à la vitesse d’une flamme grignotant une traînée de poudre jusqu’au pain de C4. Après son indéniable suprématie économique, militaire et commerciale, l’Asie gagne les cœurs occidentaux par la voie, autrefois sacrée, de la musique. Toutes ces petites filles bien sages, qui, pour des raisons de crises sociales, n’auront pas de poneys pour noël, se voient offrir des mains d’un petit barbu bridé aux couleurs de coca-cola une démo de la géniale chorégraphie.

Il a bon dos le second degrés.

Il y a quelques années ils se dandinaient sur la danse des canards, guettaient la chenille qui redémarre, ont fait la poule dans de magnifiques costumes couleur jaune pisse. Faut il avoir l’innocence de s’étonner les surprendre trotter le long de plaines imaginaires ? A quel moment le comique empiète sur les plates bandes du grotesque ? Comment subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de chevaux qui, bien que factices, n’en restent pas moins des excités du ballot de foin ?

Le bestiaire chorégraphique ne connaît d’autres limites que celles de l’imagination frelatée. Les chevaux chient des lingots, le psy recueille sur le canapé de nos gouffres existentiels notre capacité avouée à manger autant de kilos de merde que l’on nous en propose. Les jockeys crient au scandale un peu comme si un joueur de air-guitare volait la vedette à Satriani. Le PMU se lèche les babines. Les paris sont astronomiques.
Pourquoi ne pas construire des air-écuries pour pousser le délire au paroxysme de son absurdité ? On pourrait aussi atteler les bêtes avec des air-calèches ou des air-diligences. Je coiffe la longue crinière de mon air-pur sang avec une air-brosse et je suis heureux dans ma air-existence parce que je brasse du vent.

Certain diront que c’est pas bien méchant, que ça détend. Mais mises bout à bout, ces démonstrations de flatulence artistiques ne laissent pas beaucoup de place à ceux qui ont quelque chose à dire. Les œillères sont bien dirigées vers le porte monnaie. Le fer à cheval ne porte plus chance.
La masse fait du cheval, les bourrelets des girondes ondulent en couches de cellulite, la zumba est mastiquée par les mâchoires puissantes de tornado. Dans ce drôle de manège, apparemment sans obstacles, Amy-Lee regarde tourner les cons en jetant aux culs des haridelles fatiguées un regard plein d’éperons. Ils vont graviter comme ça un moment autour de la sono, puis, lassés de ces folles chevauchées, vont se rendre compte que grimper sur le dos d’un ours c’est pas mal non plus. Et c’est reparti pour un tour.

Amy Lee préfère sa bicyclette pour aller faire des courses.
La boucherie sonne la fin de ce triste spectacle.

A midi c’est tartare de jument.
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