Pour ceux qui connaissent et qui aiment, je me suis amusée à écrire le début d'une histoire largement basée sur le jeu vidéo StarCraft. Il y a aussi bien sûr une part de fantaisie, de mon imagination quoi...
C'était juste pour délirer, lorsque j'étais à fond dedans. Donc il n'y a que quelques pages et je doute d'en écrire la fin un jour. (A moins que je ne m'ennuie et que l'inspiration et les idées de me reviennent...
)
Bon, c'est aussi histoire de poster le seul récit de Science fiction que j'ai jamais écrit...
1
Ainsi en avait-il été décidé. Dans l’espace intersidéral, un vaisseau de taille moyenne dérivait lentement dans le système de Korola. Largement endommagé à tribord, l’Epervier ne ressemblait guère plus qu’à un amas de métal et de câbles électrifiés. A l’intérieur, le sang maculait les parois en fer. Des plaques d’acier avaient été solidement attaquées par un acide des plus nocifs. Les cadavres jonchaient le sol, parfois atrocement mutilés. Soudain, l’un d’entre eux remua et ouvrit les yeux. Malgré la douleur, Diego parvint à respirer un grand coup. Il ne savait pas s’il ne voulait pas ou s’il ne pouvait pas bouger. Les minutes s’écoulèrent avec une lenteur terrible, dans un silence assourdissant. Enfin, Diego roula lourdement sur le sol. Il se retrouva face au visage sans vie et méchamment brûlé de Kimy. Le dernier œil qui lui restait regardait sans le voir le jeune homme, à l’expression horrifiée.
– Kimy, chuchota-t-il en sentant les larmes lui picoter les yeux.
Prenant appui sur ses deux bras, Diego se releva sans précipitation. Il avait terriblement mal au thorax et il saignait de multiples lésions. Marchant lentement vers le poste de pilotage en boitant de la jambe droite, il enjamba avec dégoût les cadavres de ses amis et équipiers.
– Les enfoirés, murmura Diego dans un grondement sourd.
La douleur lui brûlait le torse. Baissant les yeux sur son haut, il s’aperçut que celui-ci avait fondu, découvrant une peau rougie et brûlée en bonne partie.
Il tenta de remettre en marche les différents circuits. Les propulseurs verticaux fonctionnaient toujours. C’était toujours ça de gagné. Les réacteurs de traction horizontale, en revanche, étaient défectueux. Quant aux commandes de directions… Diego soupira de soulagement. Elles marchaient. Sans elles, il aurait été foutu.
– Ordinateur principal ? appela presque timidement Diego après l’avoir rebranché.
Un voix lourde et métallique lui répondit.
– Opérationnel. Bienvenue à bord de l’Epervier. Réacteurs de traction horizontale hors service. Aérofreins défectueux. Matrice à pile nucléaire au niveau critique. Propulseurs de vitesse lumière hors service. Commandes de direction et radars opérationnels.
Diego lâcha un juron.
– Quelles sont les chances de réparation ?
– Une sur un million.
– Formidable, maugréa Diego.
Il se leva avec peine et traversa le vaisseau. Il ouvrit les panneaux de contrôle et tenta de repérer les dégâts. L’odeur du sang et de la mort qui flottait dans l’air était nauséabond. Dans peu de temps, ce serait irrespirable. Les cadavres commenceraient à empester.
– Système de transmission opérationnel.
Diego sourit, pour la première fois depuis la tragédie, puis regagna son siège. Il s’attacha et décida d’émettre un message de détresse prioritaire.
– Ici l’Epervier. Matricule 1 0 0 2. Nous avons été victimes d’une attaque. Tout mon équipage a été décimé. Je suis le seul survivant. Le vaisseau est endommagé. Le niveau de la matrice est au niveau critique. Indiquez moi la station orbitaire la plus proche.
– Epervier, ici le Directoire Fédéral. Vous êtes à la périphérie de la station Backwater. On vous envoie une patrouille périphérique en soutien. Restez en contact.
Diego ressentit un vif soulagement. L’appel n’était pas resté en attente. Bientôt, des petits vaisseaux de combat rapides apparurent et filèrent en direction de l’Epervier que Diego s’ingénia à redémarrer.
– Epervier, ici pilote Wolf, chef de l’escadron des patrouilles périphériques. Veuillez maintenir le cap en direction de Backwater. Vos propulseurs verticaux fonctionnent-ils ?
– Affirmatif. C’est l’une des rares choses qui marchent encore.
– Très bien. Dirigez-vous vers la station. On vous réapprovisionnera puis vous serez envoyé à destination de Tarsonis. Vous effectuerez les réparations nécessaires avant de prendre la direction de Mar Sara.
Surpris, Diego demeura un instant silencieux.
– Heu… Bien reçu.
Diego se concentra pour contrôler au maximum la dérive du vaisseau, ce qui n’était pas tâche aisée. Les vaisseaux Tx-m le suivaient à distance raisonnable et en vitesse lente. Dans la profondeur de l’espace, Diego aperçut bientôt la gigantesque station Backwater. C’était une installation qui rappelait la structure d’un vaisseau mais dont le mode de vie interne rappelait celui d’une planète. Backwater, l’une des choses les plus extraordinaires jamais construite par l’homme. Un voyant rouge s’alluma brusquement sur le tableau de bord et une alarme retentit. Diego serra les dents, inquiet.
– Pilote Wolf, la pile nucléaire a dépassé le niveau critique. Le risque est monté en flèche. Je suis dans le rouge.
– Gardez votre calme. Efforcez-vous de contrôler votre trajectoire. Nous sommes en approche.
Diego grogna en se crispant sur les commandes. La station était toute proche à présent. Diego distinguait l’aire d’arrimage des vaisseaux. Il pouvait presque apercevoir l’équipe de secours mobilisée à son encontre. Brusquement, une secousse ébranla le vaisseau et d’autres voyants lumineux s’allumèrent en catastrophe.
Oh non, pas maintenant ! Pas si près du but ! songea Diego avec effroi.
Quand la pile nucléaire de la matrice atteignait un stade critique, elle pouvait finir par exploser si on n’y remédiait pas. Mais dans l’espace, une explosion nucléaire pouvait avoir de graves répercussions, en plus n’anéantir l’équipage, le vaisseau et la station à proximité. Maintenant le cap dans sa manœuvre, Diego se crispa de plus en plus. L’Epervier était presque arrimé. Plus que quelques minutes et il pourrait couper tous les circuits, coupant ainsi l’alimentation en énergie provenant de la matrice.
Alors que Diego entrait dans la phase terminale de sa manœuvre, une nouvelle secousse encore plus violente assomma Diego lorsqu’il se frappa la tête en avant. Le sang macula les boutons et les ténèbres se refermèrent sur le pilote.
2
Diego se réveilla en sursaut. Il tremblait de tous ses membres et transpirait abondamment. Une jeune infirmière vint auprès de lui et l’obligea à se recoucher.
– Vous avez perdu beaucoup de sang et un début d’infection des lésions inférieures a entraîné une forte fièvre. Si vous n’étiez pas arrivé ici à temps, c’était la gangrène et l’amputation.
– Je ne suis pas mort ?
– Pas encore.
– Mais… l’Epervier ? L’explosion ?
– Il n’y a eu aucune explosion. Le seuil critique de la pile nucléaire était certes dépassé mais il vous restait encore un peu de temps avant le moment fatal. Les secousses que vous avez ressenti était dues à la présence d’un alien à bord du vaisseau.
– Quoi ? s’exclama Diego sans comprendre.
– Un zergling est resté emprisonné dans la cale inférieure. Il est probable que durant la bataille, il ait été assommé puis qu’il se soit réveillé peu après vous. Le temps qu’il reprenne ses esprits et qu’il tente de se libérer.
– Où est-il ?
– En salle de dissection. Nous avons dû le détruire mais les équipes scientifiques vont l’étudier. Nous devons apprendre à mieux connaître ces Zergs afin de trouver comment les éliminer.
Diego ne répondit pas. Un demi siècle auparavant, les Zergs avaient déjà été combattus et repoussés par le Directoire Fédéral Terran. Il semblerait qu’aujourd’hui, ils reviennent à la charge. Quelqu’un frappa à la porte et entra avant même qu’on ne l’y invite.
– Bonjour monsieur X. Je suis le lieutenant Sarah Kerrigan, des Troupes du Génie. Je suis également membre de la sécurité du Conseil. Vous y êtes d’ailleurs attendu, maintenant.
L’infirmière voulu protester mais Diego se leva précipitamment.
– Sortez, ordonna-t-il à l’infirmière avant de se tourner vers Kerrigan. Je serais là dans cinq minutes.
Kerrigan hocha la tête avant d’emboîter le pas à l’infirmière. Diego s’habilla aussi vite que ses plaies le lui permettaient puis courut le long du complexe sanitaire pour atteindre le bloc confédéré. Le Conseil du Directoire y était réuni. Présidé par l’Amiral Gérard DuGalle, le Conseil était constitué par le vice-amiral Alexei Stukov – le conseiller tactique de DuGalle – le Général Edmond Duke, le Capitaine James Raynor et le lieutenant Samir Duran. Ils étaient tous les dignes représentants de l’Etat-major de l’Empire Terran
– Bienvenu, commença DuGalle. Nous avons cherché à établir votre identité sans y parvenir. Ne portant pas la marque des Fils de Khoral mais étant humain à part entière, nous en avons déduit que vous apparteniez aux Khalaï. Certaines légendes vantent les mérites des Khalaï. A les en croire, vous représenteriez l’élite de la galaxie. Etiez-vous en mission pour un supérieur quelconque lorsque vous avez subi l’attaque des Zergs ?
– Oui monsieur, dit Diego en hochant la tête.
– Etes-vous autorisé à nous en dire un peu plus sur vous et sur vos origines, vos fonctions…
Diego réfléchit avant de reprendre la parole.
– Vous savez tous que les Terriens, au fil du temps, se sont divisés en plusieurs camps, créant chacun leur propre structure sociale, économique, politique et militaire. Les Terrans, les fils de Khoral, et les Khalaï. Le groupe dominant se trouve être les Terrans, sous domination du Directoire Fédéral. Les fils de Khoral, sous domination d’Arcturus Mengsk, sont considérés à l’heure actuelle comme des rebelles suite à l’attentat contre le Directoire et vous vous efforcez de les combattre. Quant au dernier groupe, les Khalaï, sous domination des Prédicateurs, vous n’êtes pas sans ignorer qu’ils vivent très loin de Korola. En fait, si vous l’ignoriez, ils vivent dans le système Kel-Moria, en harmonie avec une race extraterrestre très avancée : les Protoss. Les Prédicateurs, avec l’aide des Protoss, ont créé une élite guerrière pour défendre leurs deux nations : les Judicateurs. Hommes humains ou Protoss, ils s’allient entre eux ou demeurent seuls, mais sont le résultat d’une formation militaire très poussée qui fait d’eux des guerriers puissants et redoutables. Sur Aiur, planète-mère des Protoss, il y a tant de Judicateurs que des troupes de guerriers ont été envoyées en différents points de l’Univers, afin de venir en aide aux différents peuples.
– A quelle troupe appartenez-vous ? demanda Edmond Duke d’une voix sèche.
– A aucune. Je suis un solitaire. J’avais pour mission de me rendre sur Char, le monde Volcanique, pour y récupérer des émetteurs Psi.
– Char est un monde frontalier Terran, fit remarquer DuGalle. Comment auriez-vous obtenu l’autorisation de franchir les frontières spatiales si vous n’étiez pas passé par ici ? Sachez que nos défenses sont bien préparées et que n’avons aucune clémence. La moindre menace doit être éradiquée.
– A vrai dire monsieur, je ne crois pas qu’une fois arrivé à la périphérie de la planète, une autorisation ait été nécessaire. Depuis combien de temps n’avez pas été contacté par les colonies de Char ?
Les membres du Conseil se regardèrent en murmurant. Kerrigan regarda d’un air curieux cet homme vêtu de noir et portant un long manteau de la même couleur. Cheveux coupés courts, en bataille, de la même couleur que ses yeux – noirs – il avait une carrure de guerrier. Un Khalaï… Extraordinaire. Kerrigan avait toujours eu une certaine fascination pour ces êtres, humains, élites de la galaxie depuis de nombreuses décennies. Dieu sait qu’elle aurait aimé pouvoir en faire partie. Mais son destin, sa place, était de servir le Directoire Fédéral, de combattre les Zergs pour sauver les Terrans.
– Pourquoi cette question Judicateur ?
– Devant votre réponse, j’en déduis que cela fait longtemps que vous n’avez pas de nouvelles. Par conséquent, vous n’êtes pas au courant des derniers événements qui ont frappé Char. Les colonies confédérées n’existent plus. La surface planétaire n’est qu’un territoire de désolation jonché de cadavres : hommes et Zergs.
Une nouvelle vague de murmures secoua le Conseil. DuGalle se tourna vers Kerrigan mais devant sa passivité, reporta son attention sur le jeune homme.
– Pourrais-je savoir d’où vous tenez cette information ?
– Certains Khalaï, notamment les femmes appelées Pléiades, sont des visionnaires. Elles peuvent prévoir des événements. Une fois qu’ils ont eu lieu, elles ressentent de vives douleurs, résultat d’un échec de notre part. Les Zergs ont été attirés sur Char par des appels psioniques, émis par des émetteurs Psi. Ils représentent une menace certaine pour les Zergs, et donc une arme pour nous autres. Les Protoss m’ont envoyé en éclaireur pour établir un résumé de la situation actuelle. Ils veulent préparer un débarquement sur Char pour trouver les émetteurs Psi.