la saison des za

La saison des za....


Si tu t'imagines
Si tu t'imagines
Fillette fillette
Tu t'imagines
Xa va xa va xa
Va durer toujours
La saison des za
La saison de za
Saison des amours
Ce que tu te goures
Fillette fillette
Ce que tu te goures

Raymond Queneau


La pensée des roses
Sonne t elle toujours à l'aurore
Dans leurs têtes ravies ?
Un beau brin d'herbe
S'éveille aux seins des jungles
Clochette
Fait bing
T'es belle
Fait passer le mou
Aux princes des villes

Les talons aiguilles dans le potager
Tu cherches la citrouille
Qui te conduiras de palais en palais
De fêtes en fêtes
Petit choux
Champagne
La décadence n'est belle que dans l'innocence
C'est pas toujours Byzance
Au fond des surboums, des boites, des dancing
Y a comme des airs de travaux forcés
Aux bals masqués
Yeux sans lumières
La chaleur sans douceur
Fringale rapide de sexe et de mort
Année 80
La chose timide a plus regardé que touché
Mais la boite à rêves crache ses tonnes de pellicule technicolor
Sur fond de new wave
Le synthé crèche à demeure dans ta stéréo
Ta peau serait à quelques uns
Ou ne serait pas

Le spectre des roses
Contient des bouts autrement roses
Aux seins de leurs seins
Une anatomie autrement compliquée
Qui diffère
La femme
De la poupée
Une pelote chaude de caresses
Entièrement faite à la main
Un cœur fidele comme un polaroid
Une langue au chat rendue
Des nerfs de pur cristal


Quand la rose
Se fane
Elle contemple
Le potager comme un jardin perdu
La dernière citrouille en panne sur le parking
Son corps large comme un fleuve
Un visage qui prend à l'instar des glaciers
L'eau aux creux des fêlures

Mais cessons
Les roses, les épines, Ronsard
Tout le bazar
A l'heure où chacune appelle le chirurgien
Pour négocier la ride d'a coté
Reste que la saison des amours
C'est toujours trop court
Le désir attaché à nos jolis pas
Se perd dans le gris de l'hiver

Reste les salons de thé
Pour consommer la confiture de rose
En écoutant des garçons gentils et nécessiteux
(oui, entre les cliniques et les bonnes actions
L'oseille devient très nécessaire aux vilaines)

Reste aux plus pauvres d'ouvrir un livre
En évitant la poésie des hommes
Qui fait mal
Qui fait mal
Aux vieilles fleurs

Veux tu que je te dise?
Quand tu passes la main
De bouton tendre
Tu vires au chamallow
Gardes fortement
Hystériquement, le gout du rose
Pousse un peu les mecs
accroches tes mots
Tords les verbes
Creuse ton propre sillon
Pour faire la nique
Aux poéteux qui te poussent à la retraite anticipée

C'est l'air de l'esprit
Pour le chamallow
Mais rassure toi
Je garde
Pour toi
Toujours
Et
Toujours
Pour toi
Le beau gosse
Un place
Pour le dessert