L'amour plus fort que la mort

Il était mort devant elle. Avant même qu’elle ait pu l’embrasser. Avant même qu’elle n’ait pu lui avouer ce qu’elle ressentait pour lui. Il était tombé d’un coup sans qu’elle puisse le retenir. Elle avait crié à l’aide. Tout le monde avait accourue. L’ambulance était arrivée… trop tard. Voilà déjà un an. Sur ce même trottoir. Le même jour. La même heure. En face du même magasin de fleur ou il devait lui acheter ces magnifiques roses. Le 14 février 2012 à 22h36. Les larmes coulèrent toutes seules sans qu’elle ne puisse se retenir. Elle en essuya une, puis deux, et trois.

— Elena. Tu ne devrais pas venir. Ça te fait trop de mal.

Une jeune fille brune mit sa main sur une de ses épaules. Elena se retourna. Elle replaça une mèche blonde et dit en pleurant :

— Je sais, mais j’ai l’impression que… —elle essuya une larme, que je dois venir… pour lui... pour nous.
— Oh ma chérie…

Elena prit son amie dans ses bras, et toujours en pleurs continua :

— Dis-moi comment font les gens Clara. Comment ils font pour vivre avec ça ? Chaque jour je pleure en pensant à lui. Aujourd’hui, c’est le jour où il est mort, et je n’arrive pas à m’arrêter. Pourquoi ?

Clara frottait le dos de sa meilleure amie. Elle avait envie de pleurer aussi. Elle n’aimait pas voir son amie dans cet état.

— Je ne sais pas s’ils y arrivent ma chérie. Je ne le pense pas. On ne peut pas vivre avec ce genre de chose.
Je pense qu’au bout d’un moment, ils apprennent à résister aux larmes, et à sourire devant les gens.

Elles restèrent un très long moment comme ça, ou Elena réussit à s’arrêter de pleurer. Main dans la main, elles marchèrent longuement jusqu’à chez Elena.

— Je suis désolé ma chérie je dois te laisser. Si tu as un seul problème, tu m’appelles.
— D’accord.

Elle lui fit un tout petit sourire à peine visible. Clara laissa à contrecœur son amie. Elena rentra chez elle. Elle enleva ses chaussures à talons, puis marcha lentement dans sa maison. Elle regardait les photos sur les meubles, de Clément, son petit ami, et elle. Elle s’arrêta sur une enveloppe, pas encore ouverte. Elle la prit, et la retourna. A ma chérie d’amour. Elle sourit.

Elena et Clément rigolaient. Elle essayait en vain d’attraper la feuille que Clément tenait. Elle l’avait vu écrire dessus, et voulait savoir ce que c’était.
— Non, tu n’as pas le droit de la lire, dit Clément en embrassant sa chérie.
— Mais pourquoi ?
— Parce que, c’est le jeu.
— Un jeu ? Mais quel jeu ? demanda Elena en rigolant encore plus.
— Promet-moi que tu ouvriras cette lettre, seulement dans un an. A la prochaine Saint-Valentin.
— Un an ? Ça va être beaucoup trop long.
Elena sourit et se remit à pourchasser son copain.
— Alors je crois que je devrais la jeter. Si tu ne respectes pas les règles, il n y a aucun intérêt.
— Ton jeu est bizarre. Mais j’accepte. Dans un an, j’ouvrirais cette lettre et toi tu me regarderas faire.
Clément posa la lettre sur le meuble, et se rapprocha de sa copine. Il l’embrassa.

Elena laissa la lettre lui échapper des mains. Elle s’accrocha au meuble pour ne pas tomber. Elle se remit à pleurer. Voulant être forte, elle reprit la carte, et l’ouvrit.

Mon cœur,
Je savais que tu respecterais la règle du jeu. Mais il n’est pas fini. Ma puce je t’aime. Je suis désolé pour tout ça. Mais tu vaincras tes larmes. Souviens-toi de ce que je t’ai à notre premier rendez-vous.
Je t’aime plus que tout.

Elle pleurait comme jamais. Elle ne pouvait se retenir. Elle reposa la carte, et alla s’asseoir sur le canapé. Elle avait du mal à marcher tellement elle pleurait. Elle essuya ses larmes avec ses longues manches. Elle leva la tête, essuya ses larmes et dit :

— Comment veux-tu que je me rappelle de tout ce que tu m’as dit hein ? C’est quoi ce jeu ?!  

Il y eut un léger courant d’air, et la carte vola jusqu’à elle. Elle la rattrapa en vol, et la fixa longuement. Elle regarda sa pendule, il était vingt-trois heures. Elle se leva, prit un long manteau, remit ses chaussures et partit. Elle marcha plusieurs minutes pensant encore et encore à cette lettre. Elle s’arrêta devant un restaurant. Elle regarda un peu autour d’elle. Elle s’arrêta sur Clara de l’autre côté de la rue. Elle traversa pour la rejoindre et dit :

— Clara ? Qu’est-ce que tu fais là ?