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 Langue Adamique

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MessageSujet: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 2 Nov 2007 - 19:15

On m'avait demandé un texte plus "prosé", le voici, j'espèque qu'il vous plaira ou sinon, je suis désolée de vous avoir fait perdre votre temps (le bien le plus précieux selon Sénèque). La mise en forme n'est pas celle prévue mais là, je n'y arrive pas. N'hésitez pas à m'informer de mes erreurs.

“- Damoclès? Can you tell me Tower of Babel’s story ?
- Oui, Monsieur...
- Not in barbarian language!
- Mais, Monsieur, c’est ma langue maternelle...”
A chaque fois qu’il allait aux Propaganda’s Meetings, le Professeur Damoclès Durand se remémorait cet épisode de son enfance, la blouse décorée du tout nouveau drapeau de l’United Language of England and America de son professeur et le rire de ses camarades de classe qui, tous, en bons citoyens, avaient banni de leur vie la langue et la culture de leur terre natale. Durand était né à Paris dans les années 21XX. Il avait vécu la chute de l’Allemagne puis, pour ses dix ans, s’était vu offrir une place de choix sur les barricades et un fusil de chasse pour défendre le dernier rempart de l’Europe polyglotte contre le Government. Après la défaite, comme de nombreux enfants français, il fut envoyé dans une institution londonienne chargée « d’éduquer les enfants barbares ». Durand y brilla par son intelligence, cependant, jamais un seul mot d’Anglais ne parvint à sortir correctement de ses lèvres ou de sa plume.
Le Teacher continuait son discours. Assis à coté de Durand, Awtenbery traduisait :
-« L’épisode de la Tour de Babel est connu de tous, il est le fondement de notre société juste et bonne. La Langue Adamique, la langue du paradis, don de Dieu nous fut alors ôtée. Mais dans sa Divine Bonté, Il nous l’a restituée ! Cette Sainte Langue est notre langue à tous, l’Anglais dont la maîtrise fait de nous un Citizen, un homme libre et digne de son Créateur. Les autres langages ne sont que des inventions diaboliques. Voulez-vous ressembler aux Parias qui vivent aux portes de nos villes ? Voulez-vous être moins que des humains… »
Durand n’écoutait plus. Il avait, une fois de plus, repris son voyage vers le passé et au fur et à mesure qu’il remontait le temps, il rencontrait de chers visages disparus, des êtres qu’il avait connus et qui, avec le temps, avaient grossi les rangs des Parias ou les allées des cimetières. Sur le chemin de sa mémoire, il retrouvait tous ceux-là et, au milieu des hommes, les évènements. Il n’arrivait plus tout à fait à comprendre ce qui s’était passé, le pourquoi de cette domination. Tout avait pris des siècles ; il lui semblait pourtant qu’une nuit avait suffit pour asseoir cette situation, qu’il s’était, enfant, endormi dans son lit et que là, en pleine conférence, il se réveillait, au milieu de personnes qui parlaient une langue inconnue, la Langue Unique, la langue qui déterminait si un être humain méritait ou non sa condition. En fermant un peu plus les yeux, en poussant son esprit un peu plus loin dans ses recoins, il aurait pu s’imaginer être en train de lire un roman de science-fiction, de vivre avec les personnages toutes ces scènes qui faisaient son quotidien. Il laissa ses paupières se presser un peu plus l’une contre l’autre jusqu’à en avoir mal aux yeux et tachait de recréer la sensation du papier sur ses doigts, du fauteuil, dans la maison de ses parents, contre sa tête. Il pouvait presque les sentir, le velours si confortable contre les os de son crâne, le tissage rugueux de la page à l’odeur d’encre fraîche, encore un instant…
-« Professeur ? Vous allez bien ? »
La main d’ Awtenbery s’était posée sur son épaule. Le vieil homme rouvrit les yeux.
« - J’allais bien jusqu’à ce que tu me tires de ma rêverie.
- Veuillez m’excuser, j’ai cru que vous aviez un malaise.
- Partons, je n’en peux plus d’entendre cette langue et puis ce discours ! On le connaît par cœur !
- Nous devons rester, Professeur. Notre départ pourrait être mal interprété. Vous savez que c’est un crime de ne pas aimer les Propa’s.
- C’est un crime, murmura t’il, C’est un crime passible d’infamie, je sais, Avtenberg…
- Professeur ! »
Il chassa les reproches de son assistant d’un revers de la main. Il était vieux, aigri et mélancolique, certes, mais lui n’avait jamais travesti son nom pour obtenir plus de considération. Awtenbery regardait, inquiet, autour de lui, nul ne semblait avoir entendu.
« -... Les pays qui ne reconnaissent pas le Government ont sombré dans la barbarie. Chez eux, la démocratie est bafouée, les hommes, si tant est qu’ils soient encore humains, vivent dans la peur. Tous les jours, chez nos ennemis, les libertés sont bafouées alors que le Government assure à chacun de ses Citizen la garantie inaliénable de ses droits. Regardez ces Parias qui s’entassent aux portes de nos villes ! Savez-vous qu’ils n’élisent pas leurs dirigeants ? Savez-vous que dans leurs communautés primitives, seule une élite, et quelle élite qui ignore la Langue Adamique !, peut accéder au pouvoir ? Chez nous, le petit employé peut espérer devenir un jour patron, un jour maire, un jour président du Government, chez eux, il restera à jamais un employé misérable…
- Qu’ils connaissent mal les Parias ! »
Damoclès se retourna, on avait murmuré dans son dos et il avait reconnu cette voix et sa langue maternelle prononcée avec un fort accent.
« - Adherbaal ! Mon ami, que fais-tu ici ?
- Je n’ai pas encore été jugé, tu sais bien, et selon ma puce, il montra son poignet, je suis encore un citoyen. Et toi, tu écoutes toujours ces conneries ? Il hocha de la tête en signe de désapprobation. Mon ami, fais comme moi, vient vivre chez les Parias, ce monde n’est pas pour toi, ils te jugerons toi aussi, tu le sais bien…
- Les citizens sont libres de leurs opinions et de leurs actions, c’est le principe fondamental de notre belle et bonne Démocratie….
- J’adore le Governement ! Les citizens sont libres…Sais-tu que seulement un tiers de la population mondiale est considérée comme citizen ?
- Je vous en prie, Professeur Abdallah, répondit Awtenbery, vous parlez comme Sabbat !
- Venant de lui, ce n’est pas un compliment ! Allons, Adherbaal, le petit a raison, ne nous faisons pas remarquer. La Propa’s est bientôt finie.
- Comme tu le désires, nous parlerons plus tard… Je peux cependant te dire, si ça te rend cette réunion plus supportable, que Sabbat vient de terminer la dernière expérience…
- Tu es cruel, la réunion n’en est que plus odieuse… »
Ils se turent. Durand supporta avec peine la fin de la réunion. Des résultats obtenus par l’expérience qui leur avait coûtée des années de travail dépendait la réussite de sa plus grande recherche, de la plus grande découverte médicinale du siècle. Il ferma les yeux et tandis que le Teacher égrenait de plus en plus lentement ses mots, il rêva du monde comme il l’avait vu jadis, un monde pire, disait-on, que celui-ci mais qu’il regrettait de tout son cœur.
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 2 Nov 2007 - 19:55

"qu’une nuit avait suffit" => "avait suffi"

"murmura t’il" => "murmura-t-il"

"seule une élite, et quelle élite qui ignore la Langue Adamique !," => C'est bizzare le "!," Préfère peut-être la forme :
"seule une élite - et quelle élite qui ignore la lanque Adamique ! - "

"Il hocha de la tête" => Soit "il hocha la tête" soit "il opina du bonnet" (ou de la tête)

"vient vivre chez les Parias" => "viens vivre"

"ils te jugerons " => "ils te jugeront"

A part ces petites fautes, le texte n'est pas mauvais tant sur la forme que sur le fond. On se pose encore beaucoup de questions sur l'histoire (forcément !! On peut pas tout savoir dès le début !!! ^^)
Donc, dans l'ensemble, c'est un bon travail !!!
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 2 Nov 2007 - 20:00

Merci, rien ne vaut la relecture par une autre personne!
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 2 Nov 2007 - 20:01

Oui, je suis bien d'accord !!! Ceux qui lisent Wyl'Ambre me sont d'un grand secours !!! ^^
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 2 Nov 2007 - 22:27

C'est pas mauvais ton texte
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeMer 7 Nov 2007 - 22:14

Bon, la suite. Le texte posté ne me satisfait pas parce que c'est impossible de rendre tout le travail que j'ai effectué dessus au niveau de la mise en page. A l'origine, il y a des passages en italique dans les dialogues, ce qui permet pour moi de signifier que des phrases prononcées en anglais dans la réalité du texte sont retranscrites en français. Il y a des passages où ne pas voir cette distinction apporte de la confusion. Enfin, on fera sans.


La Propa’s s’acheva sur le Citizen’s kiss. On se retourna pour recevoir le baiser de la paix et de la citoyenneté, le Teacher, lui-même, venait dans les rangs pour donner l’accolade. Tous cherchaient à se jeter dans ses bras, c’était un grand honneur.
« - Ils le vénèrent comme un dieu. »
Damoclès voulut répondre à son vieil ami mais, alors qu’il allait se retourner, le Teacher l’interpella.
« - Professeur Durand ! La paix du Citoyen !
- La paix pour tous les hommes ! »
Awtenbery, s’arrachant à l’accolade citoyenne de ses voisins, traduisit. Le Teacher fronça les sourcils.
-« C’est vrai, cher Professeur, pour tous les hommes car ne sont hommes que les Citizen. »
Derrière Damoclès, Adherbaal toussota pour signaler sa présence.
-« Mais vous êtes là aussi Professeur Abdallah…Je peux toujours vous appeler professeur ?
- C’est mon titre.
- Ah… Je ne savais pas si on vous avait déjà destitué.
- Votre gouvernement l’a fait mais je dépends de l’Université de Bagdad ; elle seule peut me destituer.
- Le croyez-vous ?... Très cher Professeur Durand, je dois dîner avec votre collègue Beeders et le Gouverneur, venez avec nous. Tenez, Beeders vient de sortir, rejoignons-le. »
Damoclès n’eut pas le temps de protester, il fut entraîné vers la sortie, au milieu de la foule, guidé par le Teacher. Triomphal, l’homme du Government avançait sur le chemin que les Citizen lui avaient dégagé au milieu de leur foule, tenant le Professeur Durand par les épaules ; et l’on chuchotait :
-« Voyez-vous cela ?
- C’est à peine croyable…
- Le Teacher va réussir à délier la langue de ce barbare.
- S’il échoue…
- Il ne peut échouer. Dieu bénit le Government et ses émissaires. »
Adherbaal s’était reculé, profitant du peu d’attention que le Teacher lui portait, il se fraya un passage dans l’anonymat de la foule et dans cette masse citoyenne, suivant son ami du regard.
Une fois dehors, Damoclès se retourna, inquiet.
-« Où sont donc Adherbaal et mon assistant ?
- What’s the matter ? »
Le professeur Durand haussa les épaules. Il aperçut enfin Awtenbery suivi discrètement par le professeur Abdallah.
-« Vous voilà ! J’ai cru que vous m’aviez laissé avec ces baragouineurs.
- Adherbaal Abdallah ! Très cher confrère ! »
Beeders ! Adherbaal serra les poings contre ses cuisses. Beeders se rapprocha de lui et lui glissa d’un air de confidence :
-« Quel dommage que l’on ne vous voie plus ! Si je tenais ce salopard qui vous a balancé ! Savez-vous que j’ai récupéré votre poste à l’Université ? J’ai voulu refuser, je vous le jure, mais je me suis dit que reprendre votre poste serait un peu continuer vos admirables recherches et vous permettre de rester, par ce moyen, parmi nous. »
Les doigts du professeur Abdallah se crispèrent un peu plus sur eux même.
« -Je me suis présenté comme votre digne héritier.
- Je ne suis pas mort Beeders. »

« - Professeur Abdallah ? »
Adherbaal se souvenait parfaitement de sa rencontre avec Damoclès. Depuis son arrivée dans les nouveaux états du Government, le professeur avait été le premier à essayer de prononcer correctement son nom. Il l’avait fait avec un certain effort dans la voix qui trahissait l’inhabitude de son appareil phonatoire à prononcer l’arabe.
-« Professeur Abdallah ? »
C’était la première phrase qu’il avait prononcée devant lui. Puis, il s’était assis sur son vieux fauteuil en croisant les jambes. Adherbaal avait tout de suite remarqué ses attitudes efféminées. C’était presque une caricature des imitations moqueuses qu’il faisait, jeune, de ces hommes mais il trouvait cette préciosité un peu désuète chez un homme aux cheveux déjà presque grisonnants attachante et attendrissante. Il avait à peine osé répondre. Il n’avait jamais été timide ou impressionnable mais ce petit homme maigrelet dont l’uniforme médico-millitaire jurait avec les manières alanguies le désarmait.
-« Professeur Abdallah ? »
Il lui avait expliqué son projet scientifique, son désir de découvrir ce que Rabelais avait appelé la Panacée. Adherbaal s’était prêté au jeu. Il avait travaillé des années avec Damoclès pour le Government. On l’avait nommé Citizen, même s’il n’avait jamais brigué ce titre. Et puis, un soir, alors qu’il achevait une expérience, infructueuse comme toutes les autres, l’armée était venue. On l’avait plaqué à terre comme un dangereux criminel et sous les yeux ébahis du professeur Durand on l’avait menacé de se servir de l’arme posée sur la tempe s’il tentait de résister. Comment aurait-il pu, les mains attachées prestement dans le dos et un soldat qui de tout son poids le maintenait à terre ? De ses globuleux yeux bleus de Wasp, Beeders avait observé la scène, une éprouvette à la main, derrière la vitre de son laboratoire. On l’avait relevé et traîné dehors. Damoclès les avait suivi en demandant vainement des explications jusqu’à ce qu’Awtenbery le retienne. Il n’avait pas compris car le soldat avait parlé en Langue Adamique mais il l’avait menacé de l’arrêter lui aussi.
« -Vous savez, Adherbaal, je suis un peu un rebelle, moi aussi. Je dois vous avouer que parfois… »
Beeders se prit en plein nez le poing du professeur Abdallah et bascula en arrière. Awtenbery et le Teacher se précipitèrent.
-« Je sais que c’est toi qui m’as vendu ! »
Le Teacher releva Beeders qui tentait de contenir les saignements de son nez.
« -Ne faites pas le fier, Abdallah ! Vous ignorez quelle sera l’issue de votre procès. Nous ne sommes pas obligés de vous renvoyer en Irak, nous pouvons décider de vous retirer la citoyenneté et de vous infliger la peine capitale réservée aux parias.
- Lord Teacher, nous savons tous que c’est Beeders qui l’a fait accuser, l’Université l’a décorée pour cela…sa venue…lui parler, tout indiquait une provocation.
- Ecoutez, Awtenbery, vous avez une femme. Allez la rejoindre, voyez vos amis mais ne traînez pas trop auprès de Durand et d’Abdallah. Votre cher maître n’est pas inquiété pour l’instant mais nous veillons à rectifier cela. Abdallah sera jugé, Durand finira bien par l’être et vous ? Vous avez déjà changé votre nom, cela en dit assez. »
Awtenbery rougit à l’évocation de son changement de nom. Il baissa légèrement la tête. Il connaissait tous les risques de son amitié avec le vieux professeur, il aimait cet homme un peu fantasque mais croyait au bien fondé du Government. A trente ans, il n’avait connu que ce régime. Il avait quitté Nuremberg pour faire ses études en Amérique et à vingt et un ans passer le test d’Anglais qui devait faire de lui un citoyen. Il avait prêté serment et avait toujours cru que le Government était infaillible.
Damoclès s’approcha.
« - Awtenbery, dit à cet homme que je dînerai seul avec mon ami Adherbaal. Dis-lui aussi qu’au lieu d’accuser les scientifiques étrangers, le Government devrait surveiller un peu mieux ses propres laboratoires. »
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeSam 10 Nov 2007 - 12:36

Je trouve cette histoire formidablement originale (du moins, dans ma toute petite culture, je n'ai pas lu de textes semblables).

Toutefois, je ne comprends pas tout ce qui se passe... Faut-il avoir un certain bagage politique pour bien s'immerger ?

Cela étant dit, même si le fond me paraît encore flou, je trouve la forme quasi parfaite. C'est vraiment très bien écrit et mature, que ce soit dans la structure même des phrases ou dans leur agencement.

Bravo ! ^^
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeSam 10 Nov 2007 - 14:01

Merci, ce que tu me dis me rassure un peu sur ce texte avec lequel j’ai été très sévère ces derniers temps. On va peut être pouvoir en faire quelque chose, cependant, il a besoin d’être retravaillé.
Normalement, il n’y a pas besoin d’avoir un bagage politique (c’est un domaine que je ne connais que par Platon, j’ai donc beaucoup de lacunes…). S’il y a des choses difficiles à comprendre c’est la faute du texte, et non la tienne. Peut être pourrais-tu m’expliciter plus amplement ce qui t(a posé problème, cela me permettrait d’apporter des corrections utiles…à moins que cela ne soit révélé plus tard, en tous cas, cela ne pourra que m’aider. Le seul pré requis est peut-être la notion de langue adamique. Si tu connais, je ne vais pas faire un exposé mais sinon, pas de problème, c’est une notion linguistique qui me passionne.
Merci encore.
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeSam 10 Nov 2007 - 20:28

Euh, non, je ne connais pas le terme "adamique".

Quant à l'histoire, j'ai eu un peu de mal à saisir la trame... La langue joue un grand rôle, mais je n'ai pas trop cerné comment. C'est peut-être volontairement flou de ta part ?
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeSam 10 Nov 2007 - 21:22

La langue adamique est un concept linguistique qui puise sa source dans la bible lors de l'episode de la Tour de Babel. La langue Adamique est la lagnue d'Adam, c'est à dire la première langue parlée sur terre, celle d'avant la dispersion des langues (lors de l'épisode de Babel) et aussi celle du Paradis.
En effet, la langue a un rôle important puisque c'est elle qui décide si tu es un citoyen ( ceux qui parlent l'anglais)ou un paria (ceux qui ne parlent pas anglais). Normalement c'est ce que je voulais faire comprendre dès le début même si c'est dit plus clairement plus loin. Donc, si c'est flou, c'est que ça ne va pas.
Pour ce qui est de la trame, elle se dessine au fur et à mesure, pour l'instant, c'est encore "l'intro", les choses arrivent petit à petit.
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 4 Avr 2008 - 0:33

Bon ça faisait un petit moment que je n'avais pas bossé sur LA alors voici la suite:

Damoclès et Adherbaal marchaient côte à côte, en silence, dans les rues mornes de la capitale. Les Propa’s achevées, chacun était rentré chez lui pour dîner avant de ressortir. Les jeunes iraient en boite ou dans des bars branchés, certains iront voir au cinéma le dernier film de guerre à message. « Ne tuez pas les Parias, disaient les réalisateurs. Nous ne savons pas s’ils sont humains mais nous, nous sommes des Citizen, nous sommes encore meilleurs que des humains ! » Damoclès avait déjà vu un de ces films. Il n’avait pas tout compris à cause de la langue mais les images lui avaient suffi. Il en avait parlé à Sabbat et elle avait ri. Il leva la tête, ils étaient boulevard Bush.

-« A ton avis, Adherbaal, combien y a-t-il de boulevards Bush dans le monde ?
- Moins que des boulevards Kennedy mais dans mon pays, il n’y en a aucun.
- Alors, il doit faire bon vivre dans ton pays.
- Viens avec moi, Damoclès ! Le gouvernement irakien te fournira tout ce que tu désires pour tes recherches. Nous avons autant de ressources qu’eux, tu le sais bien. Après mon procès je repartirai…
- Ils peuvent t’en empêcher.
- Avec les tensions qui existent entre le Government et les pays libres ? Impossible ! Tu sais bien qu’ils ne veulent pas de conflit avec l’Union Mésopotamienne. Non, Damoclès, je retournerai chez moi auprès de ma fille et le Teacher pourra se carrer ses menaces là où je pense… »

Le professeur Abdallah laissa sa voix décliner lentement jusqu’à murmurer ces derniers mots. La guerre avait presque duré un siècle, un siècle de bombes et de missiles, un siècle de terres ravagées et de corps mutilés, un siècle durant lequel plus personne n’espérait la paix. Et puis, un fragile équilibre avait bourgeonné. Adherbaal leva les yeux, Damoclès le regardait, compatissant ; il avait deviné ses pensées ; jamais l’Union Mésopotamienne ne sacrifierait la jeune paix à un scientifique, fut-il le meilleur ; ils savaient, tous deux et s’observèrent un instant pour partager cette terrifiante vérité ; ils étaient seuls.

xxx

Après l’incident, Awtenbery était rentré chez lui. Il avait compris que les deux amis voulaient être seuls. Il découvrirait le résultat des dernières expériences demain, à moins que taraudé par la curiosité il ne se rende au laboratoire installé chez les Parias mais il se voyait mal se retrouver seul avec Sabbat. Sa présence le gênait. Il poussa la porte de chez lui.

-« Jane ?
-Chut ! »

Assise sur le canapé en cuir, elle se tortillait d’impatience devant son feuilleton préféré.
-« Bonne journée ?
- Mais tais- toi ! J’entends pas ! »

Elle se rua sur la télécommande pour mettre le son au maximum au moment ou Clint embrassait enfin passionnément Jessica. Awtenbery se demanda pourquoi elle avait besoin de monter le son pour un dialogue si profondément philosophique. Il approcha sa main pour caresser ses longs cheveux blonds, elle échappa à la furtive tentative en un grognement d’exaspération. Alors, il la laissa, il posa sa sacoche dans l’entrée au pied du portemanteau où il accrocha son pardessus. Le feuilleton durait vingt minutes, il n’avait pas dû commencer depuis longtemps. En rentrant de la Propa’s de leur quartier, Jane s’était probablement précipitée sur la télé pour ne pas louper le générique de début, elle adorait la chanson, elle l’avait achetée en cd et l’écoutait en boucle tout en affirmant à l’extérieur que de telles niaiseries n’étaient pas pour elle.
Il entra dans la cuisine et ouvrit le réfrigérateur, vide. Elle n’avait pas fait les courses…Ah si ! Trois concombres et de la soupe en brique. Tout ce qu’il aimait ! Il remarqua des emballages de hamburger sur la table. Il comprenait mieux cette subite envie de soupe et de concombres. Il jeta les emballages en souriant. En se relevant, il colla son visage à la vitre qui donnait sur la rue. Ils habitaient dans les hauteurs de Paris et de sa fenêtre, Awtenbery pouvait apercevoir toute la ville s’étendant à ses pieds et au loin, le camp Paria. Là-bas, il était un étranger, à peine le bienvenu, toujours celui dont il fallait se méfier.

xxx

Ce fut Adherbaal qui détourna le regard en premier. Il n’en pouvait plus de soutenir toute cette souffrance, toute cette résignation noyées dans les yeux gris du vieux professeur Durand. Quand avait-il renoncé à se battre ? Quand avait-il déposé les armes ? Lorsque ses cheveux étaient devenus blancs, lorsque les rides avaient creusé son visage ? Mais lui, il n’était pas si vieux, il n’était pas si ridé et ses cheveux n’étaient pas encore gris ! Il commença à avancer, nerveusement, puis, revint sur ses pas et vint se figer, certain de ses convictions, devant Damoclès.

« - On peut la faire sauter ! »

Le vieux professeur réfléchit un instant avant de comprendre où son ami voulait en venir.

« - C’est Samson qui t’en a parlé ?
- On peut la faire sauter, Damoclès ! Mohammed Eddie est trop faible ! Les Parias ont besoin d’un chef de guerre, pas d’un philosophe !
- Nous avons eu des chefs de guerre, Adherbaal, les meilleurs de leur temps et, crois-moi, ils n’ont pu ni nous sauver ni empêcher ce qui arrive aujourd’hui aux Parias.
- Et que ferons nous ? »

xxx

Awtenbery repensa alors à ce fameux hiver. Il faisait si froid dans le laboratoire du camp ! Sabbat avait refusé qu’on installe un réchaud, il y en avait si peu, il fallait les garder pour les malades et les familles qui avaient des petits enfants. Elle disait qu’en s’activant ils se réchaufferaient, qu’elle ferait plus de vin chaud, que ce monsieur, qui venait de la ville, n’avait qu’à demander l’électricité au gouverneur. Il y avait bien une ligne, Samson l’avait piratée mais elle ne couvrait pas les besoins journaliers du camp. Ils avaient passé la journée à faire l’inventaire, Damoclès était parti se reposer un peu et Sabbat avait envoyé Samson rechercher quelque chose. Ils étaient resté seuls, tous les deux, dans la même ambiance pesante que d’habitude ; elle ne l’aimait pas. Pourtant, ce jour là, une fois qu’elle s’était assurée qu’ils étaient bien seuls, elle s’était approchée, elle lui avait tendu un livre en lui disant, la première fois qu’elle lui parlait pour autre chose que les civilités habituelles :

« - Veux-tu me le lire ? »

Il s’était penché sur la couverture de l’ouvrage qu’elle lui tendait. Faust … Il ne comprit pas, Sabbat savait parfaitement lire.

« - Je ne sais pas comment on prononce l’Allemand et Damoclès m’a dit que toi tu savais. »

Il lui avait pris le livre des mains, elle s’était installée à coté de lui pour suivre le texte énigmatique et il avait lu. Il avait lu en Allemand pour la première fois depuis si longtemps ! Il ne s’était arrêté que lorsqu’il avait entendu des sanglots étouffés. Il s’était retourné ; Sabbat pleurait doucement.

« - C’est la première fois, avait-elle dit, que j’entends de l’Allemand. C’est mon livre préféré et c’est la première fois… »

Il avait cru, il aurait espéré, qu’elle allait poursuivre mais elle s’était tu et était retournée, sans un regard, à l’inventaire, lui laissant le livre dans les mains. Le lendemain, elle ne lui avait pas parlé, elle ne lui avait plus jamais parlé mais il avait gardé le livre, il l’avait toujours avec lui, dans la poche intérieure de sa sacoche pour le jour où…

« - Qu’est ce que tu regardes comme ça ? »

Jane approcha son visage de la vitre.
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitimeVen 25 Juil 2008 - 19:01

Pour l'instant, c'est génial, j'ai vraiment accroché Very Happy
J'aime beaucoup tes personnages qui sortent des stéréotypes habituels, leurs foute, leur mystérieuse expérience...

Je n'ai qu'une chose à dire : la suite !! Very Happy

Luciole
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MessageSujet: Re: Langue Adamique   Langue Adamique Icon_minitime

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