Chapitre I
Episode 1
Qu'il était doux d'être réveillé par un léger rayon de soleil qui s'invitait par la fenêtre. Elinaë l'appréciait aussi, mais malheureusement elle savait qu'après son émergement de sa couche ce n'était pas une matinée de tout repos qui l'attendait. Après s'être levée, elle devra aller aider son père au champ, comme chaque année au premier jour des moissons.
Elle se leva doucement, et s’assit sur son son lit. Même si ce réveil était délicat, ses yeux à peine ouverts se sentaient assaillis par la lumière pourtant chaleureuse. "J'aimerai tellement me recoucher" soupira-t-elle. Debout dans sa chambre elle s'habilla des quelques haillons dont elle disposait et vit les deux lits de ses sœurs vides. En parlant de ces dernières... A peine eut-elle écarté le modeste rideau qui sépare leur chambre de la pièce centrale qu'elle les vit se chamailler ; elle en avait horreur.
" Mély rend le moi ! Je l'avais avant !
— Non ! Je l'ai vu la première! " cria l'une d'elle
" Arrêtez toutes les deux " dit Elinaë calmement " Expliquez moi ce qu'il y a "
La plus petite prit la parole: " Télia veut ce morceau de pain pour elle seule alors que je l'ai vu la première ! ", elle avait les yeux larmoyants et sa grande sœur ne saurait dire s'ils étaient sincères.
Télia répliqua : " C'est faux ! Je l'avais avant qu'elle n'le voit, et en plus ..
— Assez. " reprit leur aînée " donnez moi ce pain ", elle le rompit tant bien que mal, tellement était il sec.
" Voilà, une part chacune, mais pourquoi vous battez vous ? Était ce le dernier ?
— Oui " dit Télia essayant d'arracher une bouchée " C'est tout ce qu'il reste
— Ah je vois...
— Ma grande fille est enfin levée ! "
Cette voix grave et rassurante appartenait à leur père, Daëlio. Il n'était pas chétif mais ne soulèverait pas une montagne pour autant. Il a élevé ses trois filles dans cette petite maison qu'il a construite avec son frère et son père. Elle se trouve sur une colline, qui surplombe le petit village de Hobnest. Le blé offre un éclat jaune à la colline en cette période de l'année.
" Tu es prête pour le premier jour de récolte ? " , il arborait un sourire qui lui était propre, et qui invitait à paratger sa joie devivre.
" Et bien malheureusement non, mais il faut bien commencer ! " dit la jeune fille en souriant à son père.
" Tu sais que je préférerais ne pas te le demander mais je n'ai pas le choix, je n'arriverai pas à finir seul à temps ".
Même Mély, la plus jeune, sentait la profonde sincérité de leur père. Sa grande sœur sortit, après avoir saisi son chapeau de paille qu'elle avait fait elle même. Elle saisit sa faux contre le mur et marcha d'un pas décidé vers le champ.
Tout en travaillant elle discutait avec son père, malgré la difficulté de la tâche elle appréciait tous les moments qu'elle partageait avec lui. Ces moments qui leur appartenaient, et qui lui étaient chères. De temps à autre elle levait la tête sur Hobnest, en pensant qu'il était appréciable d'habiter dans cette partie si paisible du monde.
La journée se terminait, le soleil s'en allait se cacher derrière leur colline, ils remontèrent jusqu'au puits qui avait été creusé à côté de leur maison, près de l'écurie, si l'on peut la nommer ainsi, car elle n'abritait qu'un seul cheval. Ils n'avaient pas pu tout récolter en un jour naturellement, mais ils avaient quand même bien avancé. Son père descendait le seau au fond du puits. Étonnement il trouvait encore la force de garder un sourire pour sa fille. Une seule fois son sourrire s'était effacé. Comment les Cinq dieux avaient-ils pu prendre une vie avec tant de souffrance ? Elle était sa femme, elle avait été touchée par une fièvre incroyable qui l'avait emporté en une semaine. Un long mois s'était écoulé avant que Daëlio ne se remette à sourire.
" Tu devrais boire, la journée a été chaude ! " dit il en lui tendant le seau qu'il venait de remonter
" Merci père
— Je me rends au village acheter le dîner, rentre te reposer
— Très bien, mais ne tarde pas, cette maison est moins sûre sans toi
— Ne t'en fais pas je serai prompt " rassura-t-il sa fille.
Il entra saisit sa besace et ressortit aussitôt. Puis il salua sa fille et s'en alla.