Suite à l'atelier Skype du 4 septembre, j'ai apporté des rajouts et des modifications au texte lu. S'il y a encore des imperfections n'hésitez pas à m'en faire part.
Fondbois
Si vous vous y perdez et trouvez les arbres dorés, poursuivez votre route.
Suivez le chemin, des arbres couleurs miel,
illuminant tel un soleil, les bois sombres et verts,
et au bout vous serez à Bois-doré, le village enchanté »
Mémoires d’Eternia.
Leïmon Tournefeuille, elfe troubadour
Le soleil couchant emporta derrière lui sa lumière, laissant place à la lune froide. Il faisait chaud, limite étouffant. Malgré la tombée de la nuit, l’air restait moite. Bois-Doré s’endormait lentement. Ses habitants se couchaient sereins, fenêtre ouverte sous la protection de leurs veilleurs de nuit.
Glaives sur le dos, ils patrouillaient par dizaine, des nains, des elfes et des sorceleurs pour la plupart. Ces derniers, d’apparence humaine, étaient en fait des mutants. Ils firent leur apparition peu après une catastrophe naturelle : un gigantesque séisme qui avait ébranlé l’est du continent, il y a sept cent ans. Ce tremblement de terre renversa les préparations d’alchimistes qui étudiaient les venins pour créer des antidotes et l’immunité contre les morsures et les piqûres. Les malheureux chercheurs furent transformés en monstres. Petit à petit, les humains, peu nombreux à l’époque, mirent au monde des enfants aux yeux reptiliens ou de félins suite à l’apparition d’un nuage toxique. Pour éviter qu’il ne s’étende et contamine toute la flore et la faune, des magiciens enfermèrent le site sous une bulle magique pendant deux siècles, le temps que les effets du nuage disparaissent. Les humains s’éteignirent alors progressivement et furent rayés de cette partie du continent, jusqu’à l’arrivée d’autres hommes venant du fin fond de l’est.
Au pied de la colline, au sommet duquel Bois-Doré se tenait, siégeait un petit fortin gardé par les"chevaliers du trèfle"chargé d’empêcher la progression de la milice hors-la-loi"La milice du lion d'or" qui bravaient les décrets royaux, mais dans le village les sorceleurs servaient de relais, pour assurer la sécurité des leurs, aidés par quelques volontaires nains ou elfes.
La vigilance accrue de ces villageois assurait la sécurité de la princesse Melissandre. Mariée au plus grand exterminateur de chimères de tous les temps, elle vivait parmi eux, au manoir érigé par sa mère, la reine Adeline. Magicienne de renom, elle délaissait la forteresse paternelle et se sentait chez elle dans ces bois.
Récemment, elle mit au monde un fils que ne connaissait pas encore son père. Il était de coutume dans la famille royale de ne pas présenter le nouveau-né au souverain, avant trois mois révolus. Elle regrettait qu'il n’ait pas encore eu l’occasion de le voir. Les menaces incessantes de la milice, les frappes contre ceux qu’elle nommait affectueusement « les miens », les contraignirent, son mari et elle à rester à l’abri dans ce village haut perché. Depuis plusieurs jours, les chevaliers du trèfle, déjouaient toute tentative d’escalade de ces hors-la-loi. Chacun se préparait au départ, tous prendraient la direction de Démétria, une ville cachée, dont l’entrée ne peut être ouverte que par un sorceleur.
Melissandre, songeuse, posa un instant sa tête sur l’épaule son mari. Elle aimait le sentir près d’elle, il la réconfortait par sa simple présence. Elle goûtait aux derniers moments de bonheur avec son mari Réginald, avant de se coucher.
Réginald embrassa sa femme, éteignit la chandelle et rejoignit les veilleurs. Son mariage avec la princesse ne changeait en rien ses habitudes. Il ne voulait pas de passe-droit sous prétexte d’avoir épousé la fille du roi. Il était hors de question pour lui de se dérober à cette tâche, jamais il n’userait de ces privilèges. Il était né guerrier et se comporterait comme tel. Ce décret avait été édité par la reine défunte qui estimait que chaque villageois était apte à protéger les siens contre les vermines de tout bord. Les miliciens véreux, les monstres, les bandits de grand chemin, aussi parfois. Ces derniers se faisaient passer pour d’honnêtes marchands et cherchaient un refuge pour la nuit ou quelques jours et une fois les habitants endormis commettaient leurs méfaits. Ils étaient plus nombreux depuis le décès de la souveraine.
Chaque soir, à la nuit tombée se déroulait le même rituel. Les hommes se relayaient pour veiller sur le sommeil des habitants : elfes, nains et sorceleurs, venus se réfugier dans ce village pour échapper à la « Milice du lion d’or » qui les traquait. Certains y vivaient à l’année et les autres n’y étaient que de passage. Ce n’était pas vraiment une cachette, mais la pente suffisamment raide pour y accéder décourageait nombre d’hommes en armures.
Tous les individus mâles de seize ans minimum devaient, à un moment ou un autre, arpenter les rues et endosser le rôle de veilleur. Les équipes, différentes chaque nuit, se composaient d’une vingtaine d’individus. Il en allait ainsi de la sécurité de Bois-Doré. Un panneau à l'entrée du manoir assignait les rôles nuit après nuit et chaque matin deux coureurs se rendaient au domicile des gardes pour les prévenir. Quiconque ne se prêtait pas au jeu ou déclinait l’offre, devait quitter le village. L’influence de la reine était toujours palpable dans cette bourgade et la présence de sa fille l’amplifiait davantage. C’est ainsi que les habitants décidèrent de leur plein gré, d’augmenter le nombre de gardiens de sommeil par équipe et de baisser l’âge minimum qui était de vingt ans auparavant. Melissandre accepta à la condition expresse que Réginald y participe aussi.
Réginald se tourna vers le Nord en direction du château de son beau-père. Comme son épouse, il avait hâte de lui présenter son héritier, afin que plus rien ne puisse l’empêcher de prétendre à la succession royale. Il était conscient que de nombreux chevaliers fieffés ou petits lords, voyaient d’un mauvais œil son mariage avec la princesse et n'attendraient que le bon moment pour destituer le petit prince de l'accès au trône. Il faisait bon ce soir là et il espérait profiter de la nuit sereinement avant les préparatifs du départ prévu dans une semaine, un jour après la présentation au souverain.
Le vent se leva. Un éclair déchira le ciel. Il pesta lorsque les premières gouttes se déversèrent et se réfugia sous un porche. L’orage mis à part, la nuit semblait calme, cependant une appréhension subite le tint en alerte. Des harpies survolaient Terre-Brune et le bruit courait qu’elles étaient à la recherche d’un enfant de sang royal. Il n’en avait rien dit à son épouse mais était inquiet pour son fils. Toute sorte de plans trottait dans sa tête et si une menace se concrétisait, la seule solution serait de fuir par le fleuve prenant sa source derrière le manoir. En effet le cours d’eau descendait la pente douce de la colline sur le versant Est, roulait ses eaux alanguies dans un petit bois, le rendant invisible du fortin et du ciel, et se dirigeait tranquillement vers le nord-est contournant au passage la forteresse du roi.
Il ramassa une brindille et la mâchonna. Un chat vint se frotter à ses jambes avant de détaler. Le mutant observa la maison en face. Au travers des volets, il aperçut une petite lueur s’éteindre et une autre se déplacer. Un papillon voleta près des flambeaux accrochés au mur. Il sortit de son abri un court instant, jeta un regard à gauche et à droite et s’engonça à nouveau sous le porche.
Réginald tendit l’oreille, un cri attira son attention avant qu’il n’aperçoive son auteur. Un nain hurlait son nom en courant. Il passa devant lui sans le remarquer dans la pénombre.
« Réginald! Réginald! Mais par ma barbe où es-tu ?
—ici.» Le petit homme fit aussitôt volte-face. « Que se passe-t-il ?
—Des monstres ! Des monstres volants nous attaquent. Ils sont trop Nombreux ! Nous devons fuir! Des hommes se battent plus haut ! Le manoir, ta femme !»
Réginald regarda dans la direction indiquée. La lune fut masquée par une nuée de ce qui semblait être des chauves-souris mais qui était en réalité bien pire. Il s’empara de son glaive et appela à l’aide la population mais ses appels furent masqués par les coups de tonnerre.
« Par tous les diables ! Fais sonner le tocsin !
— Tout de suite ! »
Un nouveau grondement retentit au moment où le tocsin émit son premier son. Dès le premier tintement de cloche, Les portes des habitations proches de l’église s’ouvrirent. Des hommes vêtus à la hâtes surgirent. Après avoir pris connaissance du danger, ils sortirent leur famille du lit afin qu’elles puissent fuir. Des sorceleurs se ruèrent vers le manoir et frappèrent à la porte. Une servante, encore engourdie de sommeil leur ouvrit. Elle n’eut pas le temps de leur demander d’attendre qu’ils étaient déjà repartis après lui avoir dit de réveiller les serviteurs et la maîtresse de maison. Melissandre tenait serrée contre elle son nourrisson hurlant. Elle le déposa sur son lit et se vêtit rapidement. Ensuite, elle installa son enfant dans un panier en bois, interpella la servante et le lui mit sur le dos. De sa magie elle le fit taire.
« Madame que faites-vous ?
— Je vais me battre. Je vous confie mon fils, fuyez vers le fleuve et préparez une barque, je vous rejoindrais. »
Elle aida la pauvre femme à enfiler une cape de laine sous laquelle elle dissimula la hotte. « Courage !
«Mais madame, j’ai peur. S’il arrivait quelque chose au bébé ? » Melissandre interpella un sorceleur et un nain. « Protégez la fuite des villageois. Guidez-les vers le fleuve et demandez à ceux et celles qui veulent se battre de s’armer.
— Mais avec quoi?
— Tout ce qui peut blesser ou tuer.
— Bien Madame.
— Hep vous deux!» interpella-t-elle deux autres sorceleurs qui fuyaient.«Escortez cette femme et mon fils jusque la rive. Je m’occupe de vos arrières.»
Bois-doré, victime d’un théâtre sanglant vivait une des nuits les plus horribles de son existence, pour ne pas dire la dernière.
Des battements d’ailes leur firent lever la tête. Une horde de harpies avait surgie du néant et semait le chaos dans ce village entouré d’arbres aux feuilles dorées. Par Ygdrill.
Melissandre s’empara de son épée. Au pied de la colline le petit fortin, chargé de le protéger contre « La Milice du lion d’or » ne sut rien du drame qui se déroulait au dessus de leurs têtes. Malgré leur efficacité contre les attaques terrestres, ces hommes et femmes n’étaient pas préparés au combat contre des monstruosités volantes. Les jeunes garnisaires faisaient partie des chevaliers du trèfle, ordre spécialement créé par le roi pour contrer ce groupuscule qui prenait de plus en plus d’ampleurs. Ils venaient de refouler un petit groupe de hors-la-loi qui tentait de grimper la sente.
Étouffé par les arbres, la pluie, le tonnerre et les rafales de vent, l’appel de la cloche et les cris des gens assassinés se perdirent dans la nuit.
Le tocsin continua de sonner sortant du lit les derniers sorceleurs et autres hommes aptes à se battre. Autour du clocher, les harpies menaçantes, volaient et tournoyaient. Le sonneur se démenait, tirait sur la corde et fut soulevé à chaque retour de balancier. Elle tintait et tintait encore agaçant les créatures mi-femmes-mi-aigle et brusquement se tut... Sur les toits, des archers visaient les créatures, mais n’y restèrent pas longtemps une fois repérés par elle.
Son cri étouffé par un grondement assourdissant, le carillonneur projeté à l’extérieur du clocher, vola un court instant et s’écrasa quelques mètres plus bas, sur le parvis, comme un pantin désarticulé, au pied de Réginald. Les harpies fracassèrent ensuite le toit éparpillant les pierres. Des femmes, éveillées en sursaut, couraient en tous sens, paniquées, ne sachant où aller. Une mère tenait son enfant par la main lorsqu'une pierre s'abattit sur lui. Elle s’effondra en larmes près du corps inerte. Aucun des habitants ne parvint à la relever. Malgré les appels incessants des combattants, certains habitants restaient cloîtrés chez eux, tétanisés par la peur. Des paysans épuisés par leurs travaux des champs, profondément endormis n’entendirent pas l’appel du tocsin.
Les harpies extirpèrent les femmes endormies de leur lit, les examinèrent, les reniflèrent et finalement les jetèrent comme de vulgaires poupées de chiffon. Les hommes cherchant à s’interposer, furent débités comme de la viande et les enfants guère épargnés. Aucun humain, nain ou autre individu ne les intéressaient, aussi beaucoup d’entre eux périrent-ils dans leur demeure, piégés. D’autres tiraient des barques sur la rive en contrebas pour les mettre à l’eau et ainsi descendre le fleuve. Des goules appâtées par l’odeur de sang, sortirent en nombre de la forêt. Les mutants se ruèrent alors sur elles. Réginald se fraya un passage jusque chez lui. Il trouva sa femme près de la descente conduisant au fleuve, entourée par des sorceleurs et des elfes. Les villageois couraient dans tous les sens. Une femme se jeta sur le corps de son enfant afin de le protéger de la goule qui s’approchait. Réginald courut aussitôt pour l’aider et attaqua l’énorme créature décharnée. Une harpie amena un milicien non loin de lui et c’est avec horreur qu’il le vit transpercer de son épée la pauvre mère éplorée. Le combat entre la goule et lui s’éternisa. Des hommes et des femmes tombèrent à ses côtés. Il luttait il fallait qu’il reste en vie pour protéger son épouse. Les assaillants arrivaient de plus en plus nombreux. Il dut faire face à la goule et aux miliciens, sans discontinuer. Sous la colère sa force décupla, il parvint à terrasser la bête immonde. Il reprit le chemin vers son manoir et foula un champ de cadavres. Les sorceleurs avaient péris sous le nombre. Des nains et des elfes donnaient leurs dernières forces pour protéger les femmes et les enfants, en vain. Pratiquement, aucun des habitants n’eurent le temps de fuir, ceux qui parvinrent jusque la rive furent tués par les harpies. Quelques rares hommes armés entourèrent la princesse, équipés d’arcs, de haches, d’épées ou de lances, ils l’aidèrent à rejoindre les embarcations. D’autres miliciens, déposés par les créatures, tuaient quiconque se trouvait sur leur chemin. La lutte inégale s’éternisait. Réginald épuisé, comme les autres combattants était à bout de force..
Melissandre , magicienne de par sa mère, faisait très peu usage de la magie. Celle-ci, trop longue à préparer, la rendait vulnérable et pour elle rien ne valait une bonne épée tranchante. Il y avait une autre raison pour laquelle elle refusait d’y faire appel : la mort de sa mère. C’est en préparant un sort puissant pour la protéger que la reine perdit la vie.
Au bord du fleuve, elle repéra sa servante et la rejoignit à grandes enjambées. En un instant elle ôta de son dos le panier, et le tendit à son mari
« C’est moi qu’elles veulent Reg ! Emmène notre fils chez mon père. Sauve-le. » Réginald médusé, semblait ne pas comprendre. Il serra contre lui le couffin et le mit à son tour sur son dos tout en reculant vers le fleuve. Des harpies atterrirent devant lui, le séparant de son épouse. Jetant un regard derrière l’épaule de celle-ci, il vit Melissandre remettre un parchemin à un jeune sorceleur et lui indiquer une barque.
« Va, emmène ce garçon avec toi, vous ne serez pas trop de deux pour ramer. Tu es le seul espoir de notre famille. Tout se passera bien. Sauve notre fils... »
Réginald recula face à l’attaque d’un milicien. Son fils sur le dos, il se défendit, prenant garde à toujours faire face à son agresseur. Après s’être débarrassé de lui, il déposa son bébé dans le frêle esquif, sous une couverture. Il se saisit du berceau de bois et l’utilisa comme bouclier, pendant que le jeune sorceleur et la servante poussaient l’embarcation à l’eau. Il repartit à l’assaut défendre Melissandre encerclée.
Épée à la main, il la vit repousser les attaques virulentes des femmes ailées. Deux ou trois hommes encore valides l’assistaient. Cerné de toute part, il ne sut où donner de la tête et eut du mal à progresser. Une harpie fonça vers lui. Avisant les jeunes gens qui poussaient la barque, elle changea de cible et se rua sur eux. La servante hurla. Le messager se retourna pour faire face à l’assaillante. Une seconde femme ailée profita de la situation. Elle arriva derrière lui et lui laboura le dos. Il tomba à genou en grimaçant. Réginald, apercevant un milicien avancer vers le serviteur hésita. Il jeta un regard à sa femme avant de finalement voler au secours des jeunes gens. La servante venait de tomber. Le milicien atteignit le messager et le transperça. Réginald entra alors dans une grande fureur et le rua sur lui. Il poussa la barque encore plus près de l’eau, de façon à ce qu’elle soit moitié sur le fleuve, moitié sur la rive et fit demi-tour pour porter assistance à sa compagne. Il tenta de repousser les attaquants qui le cernaient. Une harpie se rua sur lui épée à la main. Par réflexe, il para l’attaque avec le bouclier improvisé et la hotte vola en éclats. Tout à sa lutte avec la forcenée, il ne tint pas compte des cris de Melissandre.
« Non Reg, sauves-toi ! Emmène notre enfant. Tu es le seul qui puisse encore le sauver. Il sera à l’abri chez son grand-père. Laisse une chance à mon père de connaitre son petit-fils. »
Réginald n’écouta pas. Hors de question pour lui de choisir entre sa femme et son fils. La harpie lui faisant face se souleva de terre pour éviter son coup d’épée et fonça vers lui. Elle l’empoigna par la gorge de ses serres acérées et le jeta violemment au sol. Il tomba sur le dos. Le choc lui coupa la respiration. Il grimaça sous la douleur. Une autre monstruosité ailée emporta son épouse. Il se releva, glaive en main, espérant avoir le temps de la toucher pour lui faire lâcher prise. Une créature se posta devant lui en position de conquérante, jambes écartées, bras croisés. Réginald fonça vers elle. D’un coup d’ailes elle s’envola sans effort. Déséquilibré dans son élan, Réginald lâcha son arme et se rétablit de justesse. La harpie revint à la charge, il sauta et l’agrippa à la taille. Tous deux tombèrent et roulèrent sur le sol. Réginald lui arracha son médaillon. Pour se dégager, la harpie lui lacéra le cou. Réginald se releva, portant la main à sa blessure. Il s’apprêtait à courir à la poursuite de celle qui avait emmené son épouse lorsque les cris de son fils, le ramenèrent à la réalité. Il ramassa son glaive et le planta dans l’abdomen du monstre qui fonçait à nouveau sur lui. Se promettant de retrouver sa femme, fort de cette volonté, il se glissa dans l’embarcation et malgré sa blessure s’empara des rames afin de s’éloigner du chaos.
Je te retrouverais Méli. C’est une promesse.
Au fur et à mesure de l’avancée de la nuit et de son éloignement les cris diminuèrent, se tarirent et finalement se turent. L’homme épuisé, vérifia que son fils allait bien, remonta la couverture sur lui. Dans un dernier effort, il dressa un mat, hissa une voile et s’allongea à ses côtés, laissant la barque suivre le cours d’eau, aidée par le vent complaisant.