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 Us (roman policier)

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MessageSujet: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitimeJeu 23 Jan 2020 - 21:58

Chapitre 1: vous avez rendez vous avec la mort.

Je vais mourir. Cette phrase passe en boucle dans ma tête, comme un refrain dont on arrive pas à se détacher. Oui. Je vais mourir ce soir. Ce n'est qu'une question de minutes. Je pousse une dernière fois sur mes pieds qui commencent à s'engourdir.  Cela me permet de remplir mes poumons d'air pur. L'espace entre l'eau et le plafond se réduit rapidement. Je n'aurai alors qu'à me laisser submerger, fermer les yeux et attendre. Je vais mourir ce soir. Et de la pire des manières. Enfin, si c'est possible de classer les morts. Je pensais bien que cela arriverait... mais pas de cette manière, pas ici et surtout pas maintenant. L'eau monte insidieusement, je la sens qui recouvre ma bouche. Mes narines se contractent et se décontractent en une accélération à peine visible. Mon cœur s'emballe, je le sens presque transpercer
ma cage thoracique.
Comment j'en suis arrivée là? Je me concentre pour retrouver la mémoire, mais rien ne me vient. Aucune image ne défile dans ma tête pour me rappeler à quel point ma vie a été merveilleuse. J'ai déjà avalé plusieurs quantités d'eau, j'ai les yeux lourds comme quand j'essaye au fond de mon lit de lutter contre le sommeil . Je ne sens plus mes jambes, ni mes bras. Je ne saurai dire si j'ai froid ou non. Doucement ma tête s'immerge dans l'eau. Je ne maîtrise désormais plus mon corps qui dans un ultime soubresaut se relâche soudain complètement . Tel un poids je m'enfonce vers le fond. Je n'ai plus conscience de ce qui se passe autour de moi. Je cesse de lutter. Trou noir. Il me reste exactement trois minutes avant que mon cœur ne cède à son tour. Je m'appelle Liv, et ce soir je suis morte.

Cinq minutes plus tôt

Mes yeux quittent la route quelques secondes, juste le temps d'appuyer sur le bouton du haut parleur. Désormais un groupe hurle a pleins poumons: we are young, so let's set the world on fire...C'est vraiment ce qu'il me fallait en cet fin d'après midi. J'ai les mains moites et froides, pourtant une vague de chaleur m'envahit soudain. Je n'arrive pas à démêler les fils, à comprendre comment j'ai pu en arriver là. Je suis pleine de rage, mêlée à un immense et profond sentiment de tristesse. Je me sens fatiguée, lasse, je voudrais avancer le temps pour que cette journée s'achève enfin. Mais je ne suis pas magicienne. J'expire un profond soupir, ce qui me donne mal au cœur. J'émet un hoquet discret. Je pleure? Je ne m'en étais pas rendu compte. Je me frotte les yeux pour m'en assurer, m'enlevant les quelques larmes restantes avec le dos de la main. Je jette un coup d'œil furtif sur mon téléphone posé sur le siège d'à côté. Mais l'écran reste tristement noir. J'aurai voulu...je ne sais pas, un signe, un message. Il faut croire que les regrets ne sont faits que pour ceux qui les attendent.
Je serre le volant un peu plus fort. Je me sens dissipée, je suis consciente qu'à cet instant je ne suis plus tout à fait moi même. Je fixe mon regard loin devant. La route jusqu'ici en ligne droite se modifie légèrement dans deux kilomètres. Je vais devoir ralentir ma vitesse afin de respecter la signalisation que je viens juste de croiser. A l'horizon, j'aperçois déjà l'enchaînement de courbes, tantôt d'un côté, puis rebiffant dans l'autre sens. Je connais cette route par cœur, pour l'avoir parcouru maintes fois, parfois sous une tempête apocalyptique . Je ne croise aucune voiture venant à contre sens, cela est assez surprenant sur cette petite partie boisée d'ordinaire très prisée l'été. Au bout il y a la mer, c'est la seule voie pour y accéder. Mais aujourd'hui, personne ne semble vouloir faire le chemin pour se rafraîchir les mollets. J'ouvre la fenêtre afin que l'air chasse cette sensation de moiteur et de pesanteur dans l'habitacle. Une légère brise ramène jusqu'à moi cette agréable odeur de pins. Je hume ce parfum si envoûtant, mélange de sève et de résine. Cela me ramène des années en arrière, quand avec mon plus jeune frère nous allions nous cacher dans cette forêt de pinède. Nous rentrions le soir les cheveux imprégnés de sels et sentant l'iode marine. Ce souvenir me fait sourire. Dès que l'on franchi cette partie de l'estuaire, on se sent tout de suite en vacances, j'ai toujours trouvé que cela relevait presque de la magie.
Je ne suis pas revenu ici depuis mon mariage raté il y a un an et demi. J'ai mis du temps à comprendre dans quel enfer je venais de mettre les pieds. Je me suis entiché d'un mec peu fréquentable qui a su m'entraîner dans un cercle sans fin. Aujourd'hui, après un labyrinthe de procédures qui auraient pu avoir une quelconque atteinte à ma santé mentale, me voila de nouveau libre. Libre et célibataire de surcroît. Je n'ai pas encore vraiment réfléchi à ce que j'allais faire de cette liberté si durement gagnée. Mais passer du temps avec ma famille au bord de l'eau en mode farniente me semble un bon début.
Pour quelqu'un qui vient de tout plaquer: son mec, son appart, sa vie entière, il ne me reste plus grand chose de cette vie là. Je jette un regard furtif sur le siège arrière pour m'assurer que ma petite valise rouge avec le logo 64 sur la face avant est toujours là. Quand je me concentre de nouveau, il est déjà trop tard pour revenir en arrière. En une fraction de secondes, je m'aperçois que mon pied droit appuie lourdement sur l'accélérateur, la voiture a dévié de sa trajectoire, frôlant dans une course folle les pins droits et solides. Je n'ai presque pas le temps de crier. Je tente de protéger ma tête avec mes avant-bras, j'ai pourtant conscience que cela n'arrêtera pas la chute. Dans un choc violent, je plonge impuissante dans le lac qui longe ce paysage si familier.
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MessageSujet: Re: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitimeLun 27 Jan 2020 - 19:56

Chapitre 2: le prix de la liberté

Liam tourne la tête vers le gardien impassible. C'est la dernière fois que leurs regards se croisent. Cette journée a une saveur toute particulière. Dans le couloir qui le mène vers l'entrée, une masse d'individus observent la scène avec un mélange d'envie, de jalousie et de contentement. Après tout, l'un des leur est enfin libre ce soir. Cela a toujours cet effet là, ici le groupe est d'abord est souvent l'influence d'une seule personne, tu es leader ou suiveur. Il vaut mieux être dans le bon camp, mais cela on l'apprend rapidement. Liam n'a jamais eut de problème avant l'accident, si on peut appeler cela ainsi. Tout le monde le trouvait perturbé mais pas mauvais garçon. Le désespoir, la haine vous fait parfois faire des choses impardonnables aux yeux de la loi. Ainsi il est passé du garçon sans histoire à l'atroce monstre du village. Il se fiche pas mal de sa réputation, mais refaire surface après ça ne sera pas facile, c'est comme se balader à vie avec un imposant boulet solidement soudé à sa cheville avec des grosses chaînes en fer.
Liam est rentré dans cette cage, il n'était qu'un gamin triste, qui traînait toujours des pieds péniblement avec un air de porter lourdement le monde sur ses épaules. Il en ressort grandit, il est un homme désormais, il ne courbe plus l'échine car avec l'expérience est venu l'assurance.
Il a souvent imaginé sa sortie, il se faisait des histoires dans sa tête, une série d'images édulcorées qu'il se répétait inlassablement le soir. Cela lui permettait de croire, de ne pas sombrer. Sa fierté d'être arrivé au bout de cet éprouvant épisode de sa vie entre les barreaux lui fait ralentir la cadence pour en profiter chaque seconde. Mais c'était sans compter sur l'imposant gorille  le précédant , qui d'un petit coup sur l'épaule lui fait comprendre qu'il n'a pas la journée.
Quand la porte en fer toute simple se referme derrière lui, Liam se retrouve seul devant une grande route, un tracé parfait en ligne droite. C'est triste et morne, il a beau regarder de chaque côté, tout cela lui semble vide comme son fort intérieur à cet instant. Il n'y a ici ni magasins, ni arbres, pas même un réverbère et encore moins une habitation. Qui aurait envie d'habituer en face d'une prison de toute façon. Il repère l'arrêt du bus numéro 67 qui doit l'amener au centre ville. La poubelle se trouvant juste à son pied est vide, témoignant un passage rare voir inexistant depuis plusieurs jours sûrement. Une heure passe quand enfin apparaît a l'horizon un véhicule tout délabré, un phare à l'avant droite manque à l'appel, une rayure profonde finit de défigurer le petit engin. Liam hésite avant de faire signe au conducteur se résignant à cet unique moyen de transport. Une quinzaine de minutes passent avant que Liam salue poliment le conducteur qui volontairement refuse de regarder le jeune homme dans les yeux. A une époque, il lui serait rentré dans le lard en lui demandant si il avait un problème, mais à cet instant il préfère l'ignorer et continue son chemin.
Le jeune homme doit encore gravir à pied une colline assez pontée avant de rejoindre le quartier le plus huppé de la ville. Ici toutes les maisons se ressemblent, ce sont de grandes bâtisses en pierre blanche, la plupart surmonté d' un balcon en bois brut suspendu dans le vide comme par magie, un gazon parfaitement tondu au millimètres près, une allées de pierres rouges, bleues parfois vertes seule touche d'extravagance dans ce labyrinthe d'habitations. On peut facilement ressentir un étourdissement la première fois qu'on vient ici, un sentiment que l'on peut se perdre facilement. Pour celui qui a toujours vécu ici, cela est plutôt rassurant:  peu importe ou notre regard se pose, tout est uniforme. Liam continue sa route, traverse deux rues, les mains dans les poches, décontracté. De loin, on aurait pu croire à un adolescent qui vient de finir sa journée de cours et qui rentre tranquille à son domicile. Liam s'arrête soudain devant un portail noir en acier massif. Sans avertir de sa présence, il pénètre dans le jardin, gravit les quelques marches du perron pour enfin atteindre le hall de ce qui fut sa maison d'enfance. La porte déjà ouverte l'incite a y entrer, comme si quelqu'un l'y attendait. Rien n'a changé dans sa maison, les meubles sont restés à leurs places, seule une couche de poussière témoigne d'une activité. Il y règne une odeur de fleurs fanées trop longtemps baignées dans l'eau croupie. Liam fait la grimace, cela lui pique légèrement le nez. Il se met en tête l'image de sa mère a une époque, raffinée, toujours bien apprêtée, décoratrice hors pair d'intérieur. Aujourd'hui c'est comme si un siècle avait défilé en quelques années, rien n'est entretenu, tout n'est que vieux et désordre. Liam appelle sa mère une fois. Pas de réponse. Il passe une tête dans la cuisine pour voir si elle y est. Personne, a part le chat chiffon lapant une casserole laissée à l'abandon sur le coin de l'évier. Le matou arrête un moment son activité pour surveiller ce visiteur qui a osé perturber son repas. Liam grogne fortement, il n'a jamais aimé ce chat trop possessif et roi sur son territoire.
Liam revient sur ses pas, appelle de nouveau sa mère. Sa voix résonne dans le hall, puis finit par lui revenir en écho. Soudain, un cri aigüe et bref lui parvient de quelque part à l'étage. Liam monte les marches lentement, prudemment comme si à tout moment un fantôme aurait pu surgir à travers le mur.
<il est là, il arrive, tout va s'arranger... il est là, il arriv..>
Cette phrase tourne en boucle depuis la chambre au fond du couloir. Le jeune homme reconnaît cette voix, toujours aussi aiguë et monotone. Lorsqu'il pénètre dans la pièce, il est d'abord surpris par l'obscurité: tous les volets sont tirés ne laissant peu de place à la lumière. Au milieu de la pièce, une femme est assise sur une chaise en bois usé. Elle est vêtue d'une simple robe fleurie dont les couleurs autrefois très vives sont maintenant complètement fanés. La belle femme d'une époque est devenue une un squelette, dont les bras si maigres se balancent frénétiquement contre les accoudoirs, des joues tombes de chaque côté de son visage, un rictus sur les lèvres c'est tout ce qui reste de vivant dans ce spectacle sordide. Liam ressent un vent glaciale lui remonter l'échine de son dos, il ne s'attendait sûrement pas à la voir dans un tel état de délabrement après toutes ces années. La vieille dame ne se retourne pas lorsque la porte s'ouvre, continuant à s'agiter d'avant en arrière sur sa chaise la faisant grincer à chacun de ces mouvements. Le jeune s'approche d'un pas lent. Il aurait presque envie de crier, mais la peur le retient de le faire. Il fait le tour de la chaise pour se retrouver face à elle:
<maman?>
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MessageSujet: Re: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitimeLun 30 Mar 2020 - 15:48

Chapitre 3: ce qui nous attend après

Lorsque j'ouvre les yeux, je me trouve allongée dans un lit. Je regarde  autour de moi et reconnaît aussitôt ma chambre, la tapisserie rouge bordeaux dans la maison de mes parents. Je reste ainsi quelques minutes sans bouger comme pour m'assurer que je ne me réveille pas d'un mauvais rêve. Une vague de soulagement me procure un bien être intérieur. Je souris de quiétude. J'ai cru un moment que je me noyais au fond du lac non loin d'ici. Mais cela ne doit être qu'un très mauvais cauchemar. Je me souviens avoir pris la voiture après une grosse dispute avec mon ex mari. Je suis fatiguée, les souvenirs sont flous, mais j'ai du arriver chez mes parents dans la soirée. Quelle heure est il? Je tourne doucement la tête vers le réveil gris anthracite posé sur une petite commode, il affiche en gros chiffres rouges: 11h17. Cela est étrange, aurais-je-dormi aussi longtemps? Ce n'est pas dans mes habitudes. Pourquoi je ne me rappelle pas de la soirée d'hier? Il est possible que pour oublier mon départ précipité, j'ai bu un verre ou deux de gin, cela a du me faire tourner la tête.
Je me relève doucement, m'étonne d'être déjà habillée avant de deviner que j'ai du m'endormir dans cette tenue.
Ma tête... ma tête me fait si mal. C'est un comme un étau qui se resserre de chaque côté de mes tempes. Cela me donne la nausée, un goût amer dans la bouche. J'essaye de me relever mais la douleur augmente petit à petit. Je me laisse tomber lourdement sur le lit et n'essaye pas de me retenir. Pour atténuer cette migraine atroce, je pose mes mains de chaque côté de ma tête. Tiens, étrange, mes cheveux sont mouillés. Je ne se souviens pas les avoir lavés hier soir. Je suis sûre de ne pas avoir pris de douche avant de m'être enfuie de chez moi. Mes  paupières deviennent lourdes. J'aurais voulu me lever pour vérifier si ma serviette est sèche, mais mes  efforts sont vains. Je  ferme les yeux et m'enfonce de nouveau dans le sommeil.
Quand je me réveille, je suis toujours dans ma chambre. Je me redresse, mon mal de tête est passé mais j'ai très froid. Par la fenêtre, le soleil est haut et chauffe l'atmosphère. Je me sens bien, détendue, cela se lit sur mon visage au doux sourire que mes lèvres esquissent.
Je me lève énergiquement pour descendre l'escalier qui m'amène au rez-de-chaussée . Je danse sur place parce que je suis heureuse mais je ne serais  expliquer pourquoi. En bas, tout est lumineux,  les volets grands ouverts laissent pénétrer dans un rayon éblouissant le soleil dans le vestibule.
-Je vais ouvrir!
Cette voix...si familière, si réconfortante. Je souris à mon frère qui arrive dans ma direction. Je lui tire une grimace comme à mon habitude qui aurait du provoquer son hilarité... mais je ne vois aucune réaction. Léon s'est arrêté au milieu du couloir, je le scrute un moment. Il est incroyablement blême, ses cheveux d'ordinaire bouclés sont plaqués vers l'arrière, je me demande d'ailleurs combien de pot de gel il aura fallu. Je ne reconnais pas mon frère d'ordinaire si joyeux, aujourd'hui son air est triste. Son regard ne croise pas le mien mais semble fixer un point derrière moi. Je m'avance un peu vers lui, sur le point de lui demander s'il compte m'offrir le petit déjeuner. Je souris, fière de ma blague. Il ouvre la bouche prêt à répliquer lorsque:
-Venez mon oncle, on est tous dans le salon.
Mon oncle? Qu'est ce qu'il fait donc chez moi celui la? C'est le frère de maman, mais ils n'ont absolument rien en commun, en commençant par le physique. C'est un gros gaillard qui aime la grosse bouffe. Peu importe les saisons, la température ou son humeur, il aura toujours sur lui une chemise à carreau et un pantalon en tweed. Je déteste ses pantalons en tweed.
Je tente de me souvenir de la date de ce jour. Cela doit être assez important pour avoir fait déplacer la famille de Bretagne, des casaniers qui même pour Noël ne prendraient pas la peine de sortir la voiture pour venir nous voir. Je ne me retourne pas de peur de devoir faire face à une série de questions sur le sens réelle que prend ma vie. Je n'ai pas envie de faire face à cet interrogatoire ce matin.
Léon a bien dit qu'ils sont tous dans le salon? Il parle de qui? Le peu que je me souvienne de la soirée de hier... rien, c'est toujours un trou noir. Je distingue en m'approchant un faible brouhaha, des mots à peine audible, des murmures. Je ne m'attendais sûrement pas à découvrir la pièce pleine de monde.
-Mais qu'est ce qui se passe ici? Ce n'est pas mon anniversaire aujourd'hui!
Je me place au centre, pivotant lentement sur moi même pour scruter les réactions des invités. Mais personne ne me répond. Personne ne semble avoir remarqué ma présence. Je m'impatiente, tape du pied, je déteste être ignorée, surtout quand il s'agit de ma famille. J'appelle tour à tour ma cousine Jude qui vient de passer devant moi sans m'adresser le moindre sourire. J'ai été la première à lui venir en aide lorsque son appartement a brûlé il y a trois mois.  Voilà comment je suis remerciée aujourd'hui. Léon non plus, ne semble pas vouloir faire attention à moi. Mais qu'est ce qu'il leur arrive? Sont ils tous devenu fou?
- Eh, oh! Dites moi si je vous dérange dans votre petite fête! LÉON?LEON?
Tous les meubles ont été poussés. Je ne le remarque que maintenant. Sur la table basse, normalement encombrée de livres divers, de magazines sur le surf appartenant à Léon et de pots de plante. Tout a disparu. Seul en son centre trône une immense photo encadrée représentant....MOI!
En regardant attentivement tout ce monde autour de moi, je m'aperçois soudain que tous ont adopté leur meilleur tenue... noire. Je me met à trembler, mon cerveau me hurle intérieurement: panique, panique!
Qu'est ce qui m'arrive?
-Léon...je me sens pas très bien... Léon... aide-moi!
Mais Léon, le dos tourné, reste insensible à mes appels. Je refais le chemin en sens inverse pour revenir dans ma chambre. Je me précipite dans la salle de bain. Je suis persuadée à cet instant que tout cela n'est qu'un mauvais rêve, je vais bientôt me réveiller, tout tremblante. Je ferme les yeux et les ouvre de nouveau. Mais je suis toujours là. Lorsque je regarde le miroir accroché sur le mur, mon reflet a disparu. Je peux bien apercevoir une partie de la chambre, l'affiche des affranchis accrochée derrière mon lit. Mais je ne me vois pas. Je me touche le visage pour m'assurer que j'existe bien. Mais personne ne m'imite en face de moi.
Lorsque je reviens dans l'autre pièce, un livre  à l'épaisse couverture est ouvert en son milieu. Je suis certaine que cet ouvrage n'était pas là quand j'ai quitté ma chambre. Quelqu'un est rentré ici pour déposer ça la? Je m'approche pour lire les pages ouvertes à voix haute:
Un nouveau monde s'offre à toi
Un monde où tu n'es plus.
Mais pour que ta mort ne soit pas vaine
Trouve ton alter ego dans le vivant.
Super! Je suis morte et en plus je dois résoudre des énigmes! Je regarde mes mains, je tapote mon bras, ma cuisse. Tout cela me semble pourtant si réel. C'est donc cela la mort? Une condamnation à regarder les miens faire leur vie et ne rester à jamais qu'un souvenir, les entendre parler de moi avant...avant. C'est étrange, cette révélation soudaine ne me procure rien de particulier. Je ne ressens ni colère, ni tristesse. Comme si je m'en doutais quelque part au fond de moi.
Je voudrais fermer les yeux et dormir. Mais les morts errent en demandant pénitence? La mort serait alors une question de mérite? Voilà une façon intelligente de combler le temps, parce que j'ai l'éternité devant moi.
Et je le trouve comment cet alter-ego? En quoi ma mort ne doit elle pas être vaine?
-Eh oh, monsieur je décide tout de la haut! Enfin si vous y êtes bien sûr parce qu'après ce qui m'arrive, je ne crois plus en rien ! Vous auriez pu laisser des explications un peu plus claires quand même! Ah on se prend pour un poète! Et puis quoi? Tiens vous vous êtes dit: elle a du temps libre maintenant la petite Liv, laissons lui un beau mystère à résoudre histoire de passer le temps?Et bien allez vous faire foutre!
Des souvenirs me reviennent instantanément par flash: la voiture, les pins, le virage, la musique..ma valise sur le siège arrière...puis l'étouffement, l'eau me pénétrant par tous les pores. J'ai la nausée.
Quelque chose vibre à côté de moi. Je tourne la tête vers un téléphone posé sur mon ancien bureau en bois brut. Je ne l'ai jamais vu de ma vie. Le dernier iPhone sorti par Apple cette année. Dieu est-il généreux! Ou vachement friqué! Je prend le petit objet argenté et m'aperçois qu'un nouveau message vient d'arriver. Je clique sur l'enveloppe pour l'ouvrir. J'observe attentivement... un homme me regarde depuis ce qui semble être une chambre d'hôtel.
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Érazen
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MessageSujet: Re: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitimeLun 30 Mar 2020 - 22:24

On sens que tu essez de mettre ton âme dans ce que tu écris, mais il y a comme sensation de malhaise ... C'est difficile à définir mais , j'ai l'impression que parfois tu te place dans l'action , puis que tu ésite . Comme si il y avait une discontinuité entre certaine phrase . Je pense que tu manque un peu de confiance en toi , et de confiance en tes capacités . Ne lache rien parce que tu as du potentielle !!
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MessageSujet: Re: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitimeMar 31 Mar 2020 - 14:09

Salut Erazen, ici, c'est le Texte de Harpagon. Si tu veux commenter son texte il faut te rendre dans la section : "récits contemporains/polars" puis "commentaires". Les textes et les commentaires sont dissociés pour plus de clarté.

Je te laisse copier ton commentaire dans cette section puis je supprimerai celui-ci, ok? génial
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MessageSujet: Re: Us (roman policier)   Us (roman policier) Icon_minitime

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