Bonjour,
La finale de ce concours hors-série regroupera les 3 textes ayant remportés le plus de votes durant le premier tour ::rolling::
C'est reparti donc pour une semaine de vote !
Un seul vote par personne
Fin des votes le samedi
Texte n°1Que m’arrive-t-il ?
M’aurais tu jeté un sort ?
M’aurais tu ensorcelée ?
Ces temps-ci, je me sens si… étrange.
Un sentiment de liberté, intense, qui me transporte et me grise.
Une bulle de bonheur enfouie dans mon cœur, qui grandit et me donne des ailes…
J’ai l’impression d’être un oiseau.
Serais-tu un magicien ?
Le monde continue de tourner, d’hier à demain, en apportant son lot de joies et de peines.
Les gens continuent leur course folle, dans la brève étincelle de leur vie, comme des lucioles brillant de leur mieux avant de s’éteindre.
Mais ces temps, je me sens à part ; hors de la foule, hors de la ville.
Hors du temps, je plane au dessus d’eux, moi, l’Oiseau du Couchant.
Serais-tu l’Oiseau du Levant ?
Toi qui m’apporte joie et lumière, grâce à qui chaque lever de soleil est une bénédiction, chaque nouveau jour un cadeau, chaque soir une promesse…
Toi qui me réchauffe et me réconforte, qui m’encourage et m’entraîne dans une folle danse entre les vents du monde…
Je plane dans le ciel, virevoltant avec ardeur, je m’envole loin au dessus de tous ;
Je dépasse le malheur d’un rapide coup d’ailes,
Je dissipe la tristesse dans une folle vrille,
Je m’élève vers le ciel, en chandelle étourdissante.
Je vole vers le soleil, à la recherche de mon cœur ;
L’Oiseau du Levant en aurait-il pris possession ?
Je traverse les Cieux, me rapprochant chaque jour de toi.
Bientôt, je serai arrivée.
Bientôt, nous volerons ensembles.
Texte n°2Souvenir,
Au début, on n'a pas trop su sur quoi on était tombé.
Même maintenant, on ne sait rien.
Tu étais lâche, muet. Ca ne m'aidait pas.
Toi, tu avais mes deux yeux bleus qui te cherchaient. Ca ne t'aidait pas non plus.
Jeunes et beaux.
Sans prétention, on affirmait ce qu'on était sans nous affirmer nous mêmes.
Quel drôle de jeu, quel drôle de je.
Il n'y avait pas de règles, pas de conditions. Juste nous deux.
Les saisons nous amusait, on avait chaud.
Les marches la nuit, les baisers volés, le vent, l'érotisme, les conneries, la peur, la honte.
Tout ça reste gravé.
Mais toi ? Où est-tu toi ? Partout surement, mais je n'en ai pas conscience.
Je n'arrive pas à te le dire, le stylo n'écrit pas quand j'y pense.
Au lieu de ça, je tâche le papier. Je le tâche, je le salis.
Je suis à l'ombre d'un prunier qui saigne, qui porte ses premiers bourgeons, qui porte une unique fleur.
On est en hiver.
Je trouve ça poétique, symbolique. Je ris parce que c'est toi qui me fais rire.
Je ris en pensant à ton propre sourire.
Comment puis-je te garder, si ce n'est qu'en souvenir ?
Le prunier saigne sa sève, mais je saigne autant que lui.
Souvenir, tu es mon dernier regard, mes derniers yeux verts.
Je crois que je peux considérer que c'est à partir de là, à partir de ce moment précis, que je n'ai plus cesser de rêver.
Ma pensée va à ton dernier soupir que j'ai toujours désiré.
Ton soupir qui se perdait dans les volutes d'une fumée de cigarette égarée, un soir d'été.
Signe à ma place, et je rierai encore.
Texte n°3Lucie,
Te souviens-tu de notre première rencontre ? A chaque instant, les images de ce jour-là me reviennent en mémoire. Elles défilent dans ma tête comme un vieux film en cinémascope. Je te revois, ce jour de pluie battante, pousser la porte du petit établissement discret de la rue des Vignes. Je revois tes longues mèches de cheveux blonds, maltraitées par la pluie et le vent, encadrant ton visage de jeune femme à peine sortie de l’enfance. Je sens encore le parfum de lilas qui chatouilla délicieusement mes narines lorsque tu passas à coté de moi…
Tu n’avais pas l’air bien sure de toi, ce jour là. Une petite fille égarée dans un monde trop grand pour elle. Je te revois, assise seule à cette table, jetant sans cesse des coups d'œil à la grosse horloge du comptoir et soupirant doucement. Je ne pouvais détacher mon regard de toi. Tu n’étais pas spécialement jolie, pourtant tu me captivais ! Je tentai désespérément de mémoriser tes traits, d’imprimer la forme de ton nez, de tes yeux dans ma mémoire, de retenir l’emplacement de chacune de tes taches de rousseur. Je ne voulais surtout pas risquer de t’oublier.
Je me demande encore comment j’ai réussi à te convaincre de me laisser t’offrir un café, moi qui suis d'ordinaire si timide. N’empêche que j’y suis arrivé, et que ce fut là le prémice d’une belle histoire.
Aujourd’hui, quand je passe devant ce lieu qui restera unique à mes yeux, je ressens un énorme vide dans la poitrine. La place que tu occupais et que personne n'a réussi à combler depuis ton départ.
Je ne vais pas te supplier de revenir. Je sais bien qu’il est trop tard, que tu as refait ta vie et que j’ai ma part de tort dans la fin de notre histoire. Si j’avais été plus présent, si j’avais trouvé les mots pour te dire à quel point tu es importante à mes yeux, sans doute que tout aurait été différent. Peut-être marcherais-tu encore à mes cotés dans les petites ruelles qu’à présent je parcours seul. Peut-être…
Je ne vais pas te supplier de revenir, je voudrais seulement que tu saches à quel point je regrette la vie à tes côtés, tes éclats de rire comme tes sanglots, tes mots doux comme tes crises de colère. Tu as emporté dans tes bagages tout ce qui mettait de la couleur dans ma vie…
Tu me manques.
Philippe