Dans un monde où les puissants qui gouvernent
Ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Où les politiques, de balivernes
Nous bercent les oreilles, maladroits
A se mentir eux-mêmes, subalternes
Des vrais pouvoirs qui nous ont apeurés :
Les riches qui oeuvrent dans l’ombre terne,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Ces marionnettes qui se prosternent
Aux fils invisibles d’un morne effroi
Pensent avec tort suivre leur lanterne,
Alors qu’elles ne sont que cette proie,
Qui frétillait au bout de la baderne,
Moribondes mais croyant demeurer
Les maîtres vivants du monde moderne,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Et moi, je m’ennivre dans ma taverne
Afin d’oublier, au moins une fois
Ce monde mensonger qui me consterne,
Ces pantins dont seul je vois les courroies
Qui les agitent. Voilà qui nous berne
Encore et encor, à nous écoeurer
Comme ce nectar des Dieux, ce falerne
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.
Président, dictateur, ou simple roi
Dites-vous bien : A quoi bon se leurrer ?
Des fils d’argent, qui sont votre paroi,
Mieux vaut en rire avant que d’en pleurer.