Le début de mon second récit. Le premier faisait 20 lignes en tout j'essaye de faire plus (et mieux) cette fois ci. Je ne sais pas encore exactement ou cette histoire va m'emmener. Pas d'éléments 'Fantastique' pour le moment. Je plante juste le décor. La suite, n'ait pas écrite, j'hésite encore entre deux options.
J'attends vos corrections et conseils avisés
********************
Ça me faisait du bien d'être la, à marcher dans la forêt, sans empressement, sans but. C'est dommage qu'il ait fallu une rupture sentimentale pour que je m'autorise à nouveau un plaisir aussi simple, aussi banal, qu'une promenade dans la nature.
La séparation avait été soudaine, sans concession. Je m'étais réveillé un matin en réalisant que malgré plusieurs années de vie commune, nous étions incapable de nous aimer réellement. Triste constat. Lina était une mondaine obsédée par le paraître qui désespérait de ne pas réussir à me transformer en dandy. Moi, je ne supportais plus de ne pas être aimé pour ce que je suis. Nous vivions ensemble, mais pas dans le même monde. Ni elle ni moi n'étions dupe de notre relation et aucun de nous n'aurait su dire pourquoi nous restions ensemble. La force de l'inertie, l'habitude, peut être. Quoi qu'il en soit, on se détruisait à petit feu, c'était stupide. Il fallait mettre un terme à cette histoire sans avenir.
J'ai fait mes valises le jour même de cette prise de conscience, et je suis parti. Elle n'a pas essayé de me retenir. Elle a crié un peu. Uniquement par ce qu'elle était vexée de ne pas avoir pris l'initiative de la séparation, et qu'elle allait devoir mentir à ses amies pour ne pas laisser penser qu'elle ait put se faire jeter par un 'bouseux'. Rien à regretter en fin de compte, si ce n'est du temps perdu.
Je secouais la tête pour chasser ces pensées. Je n'étais pas la pour ressasser mes échecs, mais pour reprendre contact avec ce qui m'avait manqué. La nature. Sauvage, belle, mystérieuse c'est ainsi que se présentait cette forêt et c'est comme ça que je l'aimais. Je marchais à travers les broussailles, sans me soucier d'une destination, suivant le sommet d'une légère pente au bas de laquelle s'écoulait un torrent. Les rayons du soleil qui parvenaient à percer l'épaisse végétation des arbres faisaient danser des reflets scintillants sur l'eau vive. Je contournais lentement les charmes à l'écorce cannelée et les chênes aux troncs droits et puissants. Je prenais garde en cheminant de ne pas écraser les quelques jacinthes qui enrichissaient de leur mauve élégant les variétés de brun et de vert qui dominaient le paysage. Un vent léger effleurait ma peau, transportant avec lui les odeurs mêlées du bois et de l'humus. J'étais bien. Mieux, que je ne l'avais été depuis des années.
Je finis par déboucher à l'extrémité du plateau que j'arpentais. J'avisais une souche d'arbre contre laquelle je posais mon sac à dos. Je bus avec plaisir quelques gorgées d'eau fraîche avant de m'asseoir, confortablement calé contre l'épaisse bûche. Je laissais mes yeux errer vers la cime des arbres et me laissais envoûter par le lent balancement des branches et le bruit de l'eau en contrebas. J'arrivais rapidement dans un état entre l'assoupissement et la veille dans lequel je me laissais tomber avec délectation pour finir par m'endormir réellement.