Le Maître des Sages (introvisation) + La Quête de L'épluche-

Le Maître des Sages

« Un doute tu as eu, une réponse tu attends. Je suis là pour te la donner, confie-toi. »
Je regardais craintivement autour de moi. La pièce était si petite qu’elle pouvait à peine contenir la table basse débordante de bougie, le Maître des sages et une autre personne.
Cette personne, en l’occurrence, c’était moi.
J’avais sursauter lorsque le Maître, apparemment endormit en position du lotus, avait relevé la tête et prononcé la phrase rituel. L’encadrement de la porte où je me trouvais à ce moment là était trop bas, et comme punition pour avoir eu peur d’un sage, j’eu droit à une magnifique bosse atrocement douloureuse. Le Maître des Sages ne m’avait pas quitté des yeux, lorsque je vins m’asseoir en face de lui en me tenant la tête, il hocha doucement la sienne et dit :
« Je suis bon. De moi tu ne dois pas te méfier. Punition te l’apprendra. » Et après un moment de silence : « Recommencer je devrais peut-être. »
Je détaillais le sage, du moins le peu que je pouvais à cause des lumières tremblotantes des bougies qui projetaient des ombres étranges sur le visage du vieil homme. Il ressemblait un peu aux chefs Indiens dans les films, avec sa coiffe de plume et les marques bleus et rouges sur son visage. Comme personne ne se décidait à prendre la parole, je posais ma « question » :
« Je crois que je n’ai plus envie de vivre. Mon mari m’a quitté, je viens d’apprendre que ma mère souffre d’un cancer… Et tous ces gens, tous ces gens qui meurent dans le monde ! »
Le Maître des Sages ne bouge pas, il ne bronche pas, et semble regarder un point derrière moi.
Au moment où j’ouvrai la bouche pour l’appeler, il émit une toux discrète et cette fois me regarda bien dans les yeux.
« La joie de vivre me dis-tu ? Mais tu es loin d’être morte. Seule la mort nous apporte le vide. Ni bonheur ni malheur. »
Il saisit un petit briquet qui traînait sur la table basse. Le sage fit rouler plusieurs fois la pierre pour que le briquet s’allume.
« Vois. La vie est comme un briquet. Le bonheur, c’est le gaz, la joie de vivre, c’est le gaz. »
Le Maître retire son doigt et la flamme s’évanouie.
« Même sans gaz -sans joie de vivre- tu continues à vivre. La vie c’est l’étincelle. »
Pour me montrer, il s’empare d’un second briquet et essaie de l’allumer. Le briquet est vide et seuls quelques éclats d’étincelles volent près de la main du sage.
« Quand tu meurs, le briquet ne produit plus d’étincelles. »
Il se penche sur la table basse, j’ai un peu peur que sa barbe ne prenne feu au milieu des bougies … Le Maître des sages continue ses explications, mon crâne endolori à du mal à suivre. Il me dévisage.
« Tu m’as l’air en parfaite santé, me trompe-je ? »
Le sage attend une réponse, que je ne peux lui donner. En pleine dépression, je ne pouvais lui répondre que j’allai bien …
La Maître des sages poursuit ;
« Vois. C’est à toi de fournir le gaz. L’étincelle te reste. »
Il retourne en arrière, quelques uns de ses poils de barbes sont noircis et une odeur de roussi se dégage dans la petite pièce. Le sage l’ignore.
« Pour le reste … Ton mari est parti. C’est que la femme de sa vie tu n’étais.
Ta mère n’a pas plus d’importance qu’un autre humain ; sur un étrangert, tu ne te lamenterais pas ainsi. C’est cruel, penses-y.
Et tous les morts ? Pense bien que sans mort, il y aurai trop de vivant. Sur la terre, les océans. Tu ne serais pas plus heureuse avec une surpopulation. »
Un très silence se prolongea. Le Maître des Sages, de nouveau en position du lotus, semble dormir. Il ne parle pas, je me tais.

De longues heures plus tard, je me lève doucement, en soufflant un petit « merci », avant de repartir, le cœur plus léger.

La quête de l’épluche-légumes


Banshee brandit son épluche-patates, un éclair fou faisait briller ses yeux alors qu’elle se préparait au massacre.
La sournoise Banshee donna un coup d’épluche-légumes à la première pomme de terre qui passa à sa portée, la lame poursuivit sa course et vint entailler profondément le flanc d’une seconde patate.
Donnant des coups d’épluche-légume à droite et à gauche, Banshee eu vite fait d’éliminer les patates. Elle donna une dernière frappe cruelle à son ennemie puis leva victorieusement son épluche-pomme de terre.

Banshee balaya la cuisine des yeux. Des pelures de patate jonchaient le sol de la cuisine parmi le jus nauséabond des féculents. La sournoise sourit et rangea son arme, elle avait enfin accomplie la mission donnée par Papa le Grand. Elle sentait déjà le doux fumet de ses victimes qu’elle mangerait le soir même.