Nous avions comme sujet d'écrire un poème sur la tolérance , qui devait contenir une phrase dans une liste au choix et insèrer certaint mots (du type boussole, passerelle...)
Les étoiles et les fleurs ont toujours fait la guerre,
Rivalité lointaine aux débuts de la terre
C'était à qui serait la plus resplendissante,
Les unes déchirant le ciel miroitaient
Les autres, en couleurs fraîches et vives éclataient.
Pétales et paillettes ne trouvaient d'entente.
Immortelles sucrées, flattaient leurs apparences,
C'était à qui l'Homme s'intéresse le plus.
Ces muses voulaient toutes inventer toutes astuces.
Pour êtres celles dont ils clameraient l'élégance.
Au temps ou rageait la bataille de Ronsard,
Naquit une marguerite blanche et élancée,
Qui, suivant le troupeau, lança ses quolibets,
Aux boussoles célestes qui aiguisaient leurs dards.
La plus ancienne étoile avec tact répondit.
S'époumonant de haine envers cette insolente.
Jour et nuit, à tout venant,et éblouissantes.
Un noeud par leurs travers, invisible, les lie.
Et les deux offensées se lancèrent un duel
Érigèrent une passerelle haut dans les montagnes
Pour rejoindre, venger ! Mater cette rebelle !
Haletaient les deux femmes, gonflées de leur hargne.
Et les deux s'escrimant,assurées de leurs droits,
Se prirent alors au jeu, ne voulurent plus tuer.
Plus de punition, de colère dans la voix,
Sous les regards ébahis, apprirent à s'aimer.
Non, plus de marguerite dans la fleur de l'âge,
Plus d'étincelle ridée. Calme dans l'orage.
Mais, discrète, de leur métissage dormait
Au sol une edelweiss, symbole de la paix.
Lecteur, garde-toi d'arracher aux pâturages,
Ces flocons éternels imbibés de rosée,
Qui rappellent aux vivants, qu'on sait quand on est sage,
Qu'en offrant trop de haine on finit par s'aimer.