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 la ville nouvelle

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MessageSujet: la ville nouvelle   la ville nouvelle Icon_minitimeMer 17 Aoû 2011 - 10:27

La ville nouvelle.
C’est une question d’ombre
Les grandes tours ont des grandes ombres
Comme ces grands oiseaux dans le désert.
Les hommes vivent à l’ombre des villes économiques
Les villes économiques fonctionnent par étages, par niveau.
Le staff en haut
En bas les autres
Au sous sol il y a la gare
Les boites de conserves de restaurants se mêlent, et toute les huiles de fritures, orientale, asiatique, italiennes, belges, toutes les huiles se jettent dans les caniveaux de la gare .Par jour de pluie c’est comme un grand delta international qui traverse la gare et charrie salades et légumes abimés.
Dans le sous sol les animaux bouffent
Sur les bancs émergeants du delta quelques les usagers du service public attendent l’arrivé du bus, pour passer le temps, ils regardent les pigeons.
Dans le bus un jeune homme apostrophe une jeune mère.
La harangue de l’homme sans but qui cherche un but et l’a trouvé.
Sur un sujet d’éducation, de la gifle en particulier, de la gifle que venait recevoir l’enfant.
De la violence.
Quant il est question de violence tout le monde baisse la tête.
Le temps est lourd dans un bus en été
Le temps est lourd et les ombres s’allongent.
L’ombre du nouvel hôpital privé sur le terrain vague d’à coté, un terrain qui attend son quotta de bureau depuis vingt ans, comme toutes parcelles d’herbes folles.
Ici le coquelicot est un animal est voie d’extinction, voir d’extermination.
Le coquelicot est une bête anarchiste et gratuite.
Sur le terrain vague au milieu des branches poussent de temps à autres des cabanes, comme les coquelicots.
Faut-il les voir ?
Ici on n’est pas pressé de répondre.
Aujourd’hui sur le carrefour femmes, enfants tendent la main entre la poussière des camions.
Entre les feux et les passages piétons c’est l’impasse.
Les cabanes poussent dans le silence.
Le silence s’arrête au centre commercial.
Dans le centre commercial, faut qu’ ça joue, pour l’ambiance, le pimpant, la gaité, l’insouciance.
Le centre commercial c’est la vie de la ville nouvelle, son centre, sa fierté, sa raison d’être.
Les routes conduisent les mains prêtent à prendre.
Dans chaque magasin une vendeuse attend, tend le petit panier obligatoire.
Derrière le petit panier se tient un grand vigile.
C’est l’ombre du vigile qui conduit à la caisse ou à la sortie.
La boutique dorée donne faim à ceux qui ont faim, les vigiles trient les invités.
C’est clair, à part les étages, il y a le dedans, le dehors, les entrées, les sorties.
« les actifs » s’activent au travail aux cœurs des tours
Le matin ils vont, le soir ils partent.
les autres bouts du jour et de la nuit appartiennent « aux autres »
les autres se promènent sous vidéo surveillance,
Sauf qu’on se sent toujours seul aux milieux des tours.
Alors on regard le plan d’eau obligatoire des urbanistes. On pense à la mer, aux rivières.
Mais l’eau mousseuse refuse la vie sauf aux caddies qui font naufrages.
Une mouette fatiguée dort sur l’œuvre d’aluminium.
Les mouettes de nos décharges sont les reines de la récup.
Toujours le bruit des bus qui arrivent à toutes allures et pilent dans la gare.
On respire la bière éventée des canettes de Bavaria
Un homme parle seul au milieu des passants, ils ont le visage fermé de portes automatiques.
Ici, seul le centre commercial connait une issue de secoure.
La poussière de la ville, des trottoirs, des rues, des bus s’infiltrent partout, ternie tout.
Et j’ai l’œil qui commence à pleurer à moins que soit la maladie.
La dépression qui s’infiltre dans le béton.
La femme qui attend une chambre en clinique pour « s’exclure » un moment
Provisoirement
vu que
Y pas photo
Il n’y pas d’exclusion qui dure
Exclu est un terme de con
Nul n’est « exclu » de la vie
Sur le trottoir nous posons le même pas
devant l’horizon, sinon le même regard, nos mêmes yeux.
Chacun a faim à son heure
la vie se donne à tous à l’ombre des murs
et le ciel aux vivants.
Quant à gérer mes émotions, comme c’est écrit sur le mode d’emploi,
Faudrait gérer la lumière sur la peau
Gérer le vent contre sa joue
Et tous ces petits insectes qui dansent dans la lumière
Faudrait être dieu
Alors sur le mode d’emploi
J’ai dessiné une fourmi qui suit son chemin.





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MessageSujet: Re: la ville nouvelle   la ville nouvelle Icon_minitimeVen 19 Aoû 2011 - 8:41

Et bam, j'adore ce que tu fais ! Je suis définitivement fan !
Ce genre de prose, ça n'a jamais été fait avant, c'est incopiable, original, beaucoup mieux que n'importe quel poésie en vers, je veux faire pareil !
J'adore ton rythme, la folie qui se dessine dans tes phrases, le sens des paroles, l'illogisme...

Un petit air de Camus avec l'enchainement des phrases courtes et le regard extérieur et lointain du narrateur, de Lewis Carroll aussi avec cet univers fantastique qui parait être privé de logique... Ce week-end, je m'y mets aussi !
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