sur les bords de parking gras de terre mouillée
dans les arbres de nos autoroutes
sous les ponts ferroviaires
dans les hangars des zones industrielles
ils sautillent indifférent à nos affaires
nous les hommes crachons
du gaz, du fioul, du mazout
un monde de poussière
lourde et grise
recouvrant
un urbanisme de tôle et de béton
des champs de plastique
(que j'écris chants de plastique
mais a ce point
oui c'est comme un chant
une musique de produits pétroliers
dont nous étouffons la planète)
dans nos banlieue
il n'est pas d'arbre
que souille un sac plastique
un fleuve
sans canette Bavaria
mais ils trottinent obstinés
du ciel au nid
des terres pleins aux poussins
parfois dans la rue
quand on rencontre un tout petit corps
les pates raides en l'air
on a un peu honte
de toutes cette atmosphère
qui prends et qui étouffent
on achète des sacs de graines l'hivers
pour acheter leurs toutes petites présences
on ajoute les vitamines
on gronde un peu le chat
on scrute le ciel et les buissons
on vérifie le thermomètre
un jour nous tricoterons des écharpes
on les voit
gorge rouge
ou gorge jaune
on a des livres pour trouver les noms
on tient les comptes de tout ces petits cœurs
j'ai eu un hivers invisibles d'oiseaux
pies, piafs, mésanges
avaient fait leurs valises
un ciel sans bruit
sombre et solitaire
oui
comme on est seul
lorsque simplement l'oiseau manque
cette légèreté de vie
l'insouciance du piaf
aujourd'hui
je les voie de retour
quelque chose tourne enfin rond