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 Amour noir

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MessageSujet: Amour noir   Amour noir Icon_minitimeSam 28 Juil 2012 - 21:48

Comme promis, voila la nouvelle de "La science pour les littéraires". Alors, elle est différente des précédentes, beaucoup moins humoristique. Je me suis rendu compte du gros problèmes des autres, qui était un trop grand dynamisme. Ca allait trop vite. Ici, j'ai essayé de ralentir un peu. J'ai aussi placé deux métaphores filées que je trouve pas mal. Voila. Ici aussi, j'aimerais avoir vos ressentis durant la lecture.
Merci d'avance.

Amour Noir

Est-ce que vous entendez la musique ? Prêtez l’oreille, elle commence. Doucement, évidemment. Quand le début est trop fort, la fin n’en est que plus rapide. Pour l’instant, il y a un seul instrument. Le piano, c’est moi.
Oh, pas un grand piano à queue, sur lequel jouent des génies de la musique. Non, un instrument simple, d’amateur, dont les touches ne sont pas en ivoire. Un piano pas trop mal. Le début de la mélodie se met vraiment en place. Trois accords, répétés, avec quelques variations. Pas d’émotion, simplement la routine, l’ennui, encore et encore. Ma vie. Pendant des années, je me suis convaincu que mieux valait avoir une existence banale, qu’un autre douloureuse, compliqué, et angoissante. Bien entendu, je me leurrais.
Et dès cette époque, j’ai découvert le trou noir. Oh, qu’il était accueillant. Il ne requérait aucun effort de vous. Il faisait tout le boulot. C’était si facile qu’on ne pouvait plus s’en passer. Mais ce poste de télévision recèle bien des dangers. Et pour m’en rendre compte, il m’a fallu tout voir d’un autre point de vue.
Ah, un autre instrument vient s’ajouter. Une note par-ci, une note par-là. Puis une vraie ligne mélodique. C’est un violon, évidemment que c’est un violon. Je me rappelle très bien notre première rencontre. On parle souvent de coup de foudre. Je n’en ai ressenti aucun ce jour-là. Mais nous avons commencé à parler. Du temps bien évidemment, sujet favori des conversations peu inspirées. Puis, notre discussion a commencé à s’élever, jusqu’à atteindre des dimensions philosophique que je n’avais jamais même envisagé. Mais avec ELLE, j’avais toujours une idée, toujours une réponse.
Le vrai amour, j’en suis sûr, au lieu de vous ramener à l’état de bête, est ce qui fait de vous un Homme. Après quelques mesures de plus, nous avons décidés d’emménager ensemble. Nous étions bien parti pour finir le morceau ensemble, jusqu’au lever de rideau final.
Je me doute que vous rigolez doucement. Qui n’a pas lu de mauvais romans à l’eau de rose qui parlent d’amour éternel ? Mais pour autant, n’avez-vous jamais pensé que le problème fondamental de ces livres, c’était le manque de maîtrise effarant de leur auteur, plutôt que l’idée sous-jacente, aussi belle et imperceptible que la notion d’infini. Courbure de l’espace-temps infinie, tout nous ramène au trou noir. Pourtant, au plein milieu du morceau, j’étais certain d’en être à jamais débarrassé. Evidemment, dans notre appartement commun, il y avait une télévision. Mais jamais au grand jamais elle n’était allumée.
Nous avons eu nos jours heureux. Tout n’était pas rose, mais il y avait tant à chérir. La peur d’être ridicule qui disparaissait, car nous savions que nous ne serions pas jugés. Les discussions jusqu’à minuit, suivi de câlins, et plus si pas fatigués. Et tant d’autres. Nous étions comme deux étoiles, tournant l’une autour de l’autre, et s’éclairant mutuellement. Ce qu’en astronomie on appelle un système binaire.
Puis la première fausse note fit son apparition. ELLE voulait regarder un reportage sur ARTE. C’est innocent ce genre d’émission, nous semblait-il. Et en plus, c’est éducatif. Aucune bonne raison de se priver. Mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’après 6 mois d’abstinence, même l’équivalent télévisuel d’une cigarette en chocolat était capable de nous rapprocher, à une vitesse affolante du gouffre. Ensuite, ce fut les jeux olympiques, qu’il fallait regarder pour la beauté du sport. Puis le film du dimanche soir, et le Journal de vingt heures. Et la spirale infernale continua, inratable.
Maintenant, la musique est bien loin des envolées lyrique et de la puissance émotionnelle de tout à l’heure. Tout l’énergie, toute la vie était absorbée par le trou noir. Ayant enfin compris le problème, je me forçais à m’éloigner, de toutes mes forces, de ce monstre interstellaire. Le piano a maintenant un regain d’énergie. Mais je ne pouvais l’abandonner. Jamais. La voir disparaitre peu à peu me faisait ressentir un affreux mélange de souffrance, de haine de moi, et d’impuissance. Alors je me suis battu pour ELLE. Seulement, le trou noir était trop fascinant. Notre première dispute éclata, forte, violente, si horrible quand j’y repense. Le violon a retrouvé sa vie et sa puissance, mais il n’est plus en synergie avec le piano. Au contraire, ils s’affrontent, pour déterminer l’instrument principal, celui pour lequel le Grand Compositeur a écrit la partition. Mais il n’y a pas de partition. La vie n’est qu’improvisation et adaptation. Et c’est la déchirure. Petit à petit, nous eûmes de plus en plus de disputes, jusqu’à ce que j’en vienne à ne plus vouloir la sauver. La honte m’envahit aujourd’hui, mais je dois être honnête avec vous.
Finalement, elle a dépassé l’horizon du trou noir, en regardant l’équivalent de la respiration d’eau écarlate, la télé-réalité. Le violon, d’un coup, a disparu. Il n’a pas arrêté de jouer, mais simplement il s’en est allé le faire ailleurs.
A ce moment, soudain libéré de l’attraction gravitationnelle de mon étoile jumelle, je fus éjecté au loin dans l’espace.
Le piano s’emballe, et la musique, maintenant, semble inarretable. Je suis devenu une étoile hyper véloce, et je fonce à travers l’espace vide. Quand se finira le morceau ? Je n’en sais rien. Je m’en fous à vrai dire. Mais laissez-moi vous donnez un conseil :
Surtout, faites attention au trou noir !
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MessageSujet: Re: Amour noir   Amour noir Icon_minitimeSam 28 Juil 2012 - 22:24

Je viens de lire ton texte, je le commente avant d'aller travailler sur le mien.

Pour les deux métaphores filées, je les ai trouvées : le couple comme deux instruments de musique et la télévision comparée à un trou noir.
Les deux fonctionnent plutôt bien, surtout la seconde, avec l'abrutissement du cerveau face à certains programmes, et aussi l'attraction difficile à combattre.
Comme d'habitude, ton style est fluide et le texte se lit vite.

Par contre, pour les émotions ressenties pendant la lecture, franchement, je ne suis pas rentrée dans le texte, j'ai l'impression d'être restée en hauteur, à les regarder de loin, et de ne pas avoir ressenti grand chose.
Autant j'avais senti ce que tu voulais faire passer dans "cassé", autant là, non.

Si j'essaie d'analyser ce qui me manque, je dirais que c'est le narrateur qui ne fait pas passer ses sentiments : j'ai l'impression qu'il fait un exposé des choses, pas qu'il les vit, et je pense que c'est ça qui m'empêche de rentrer dedans. Je dirais que ça ne fait pas sincère.

Tu parles d'une histoire d'amour, du début où tout est beau, mais c'est plus une analyse qu'un ressenti. Tu donnes des explications, par quelques expressions qui évoquent l'amour, mais les sentiments ne jaillissent pas de cette partie du texte, c'est ce qui y manque.

Et quand l'histoire se termine, là aussi c'est un constat : c'est fini, c'est tout.
Or non, quand une histoire d'amour se termine, ce n'est pas ça. Tu parles d'une déchirure, mais tu t'arrêtes là. Bien sûr que c'est une déchirure, mais on n'a pas l'impression que c'est vraiment ce que ressent le narrateur.
Quand tu as aimé quelqu'un, que tu sens que tu t'éloignes de lui et que l'histoire va se terminer, malgré tous les efforts que tu peux faire pour essayer de l'empêcher, tu as envie de crier, de pleurer, tu es pris dans un tourbillon, tu ne sais plus quoi faire, essayer de redonner une chance, ou tirer un trait ? Ton esprit est encombré d'interrogations, tes sentiments jouent aux montagnes russes et te laissent souvent sur les rotules.

C'est pour moi ce qui manque dans ton texte, tu laisses trop parler l'esprit et pas assez le coeur. Laisse-le s'exprimer, sans trop réfléchir, sur un texte de ce genre, il faut être dans l'émotion et pas dans la réflexion si tu veux entraîner ton lecteur avec toi.

J'espère que tu ne trouveras pas mon avis trop dur, tu me connais, je suis franche dans mes commentaires, aussi bien quand j'aime que quand je sens que je n'accroche pas. Je pense que tu peux retravailler ce texte pour faire ressentir plus de choses, il y a une idée à creuser.
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MessageSujet: Re: Amour noir   Amour noir Icon_minitimeSam 28 Juil 2012 - 22:31

Oui, je te remercie de ton commentaire. C'est vrai que le problème est au niveau des émotions, sachant que je n'ai jamais été amoureux.

Je retravaille ça pour demain. Wink
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MessageSujet: Re: Amour noir   Amour noir Icon_minitimeDim 29 Juil 2012 - 9:54

J'ai repensé à quelque chose qui pourrait peut-être t'aider sur une partie de ce texte au niveau des émotions.
Comme tu as choisi de faire une métaphore filée du couple comme deux instruments de musique, écouter quelques morceaux qui expriment des émotions fortes pourrait peut-être t'aider.
Je pense notamment, pour la fin de la nouvelle, à deux extraits du Requiem de Mozart qui sont très puissants au niveau émotionnel (du moins pour moi), le "Dies Irae" pour l'atmosphère de dispute et de rupture, et le "lacrimosa" pour ce qu'on peut ressentir une fois que c'est terminé, que l'histoire n'existe plus.
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MessageSujet: Re: Amour noir   Amour noir Icon_minitime

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