Marco'style [ Public avertis !]

Bon, je me lance pour un essai :pirat:


Le réveil de Marco sonne à 4h45, chaque matin, il s’impose le même rituel.

4h42 - ouverture de la première paupière. «  Hein, qu’est-ce que c’est ? »
4h43 – Plongeon dans un sommeil nébuleux.
4h44 – ouverture de la seconde paupière. «  Ha, c’est l’heure. »
4h45, le premier pied est posé par terre. Avant que la pose du second ne l’emmène dans une gymnastique acrobatique de bon matin, il pose ses mains à plats sur le lit. Ses grosses paluches abîmées de pécheur fatigué. Il les regarde, tour à tour, et se dit qu’un de ses jours, il faudrait vraiment qu’il fasse quelque chose.

Il allume une cigarette et va préparer le café dans la cuisine avant d’aller, inéluctablement depuis vingt ans, cracher ses boyaux dans l’évier de la salle de bain. Le café coule lentement, devant son miroir l’ogre se réveille difficilement, au rythme des lapées de caféine qui s’écrasent au fond d’une cafetière vieille de dix ans. La douche est froide et frugale, le brossage de dent fait à la va vite parce que quand on boit un litre de whisky avant dix heures du matin, on s’en fou de sentir le Colgate. En conclusion, Marco, c’est le bourrin type de cinquante ans qui passe ses journées au port, sent le poisson et a un nez d'alcoolique et le regard fuyant, pas net. Il coiffe lentement, d’un geste éreinté, ses cheveux hirsutes et grisonnants en regardant dans le miroir une barbe de cinq jours qui lui pendait au menton. « Faudrait qu’j’y pense, faudrait qu’j’y pense ... ».

5h00, Le café est prêt mais il manque quelque chose. Il cherche tout au fond des placards pendant des minutes entières sans jamais rien en sortir. Il va d’un pas certain dans sa chambre et tire de sous le lit un carton de six bouteilles de calva : gardées précieusement pour ce genre de surprise matinale qu’il gérait difficilement. Le bonhomme fit un retour triomphale dans une cuisine moisie et graisseuse, mais qui avait le bon point non négligeable d’avoir toujours un litre de café chaud parfumant la pièce. Il se servit donc son café-calva habituel et alluma une seconde clope, celle qui finirait de lui réveiller la gueule pour de bon.

5h10, Le vieil homme ne met pas longtemps à trouver des vêtements pour la journée. Sa vie est rythmée d’habitudes sans équivoques. Nous sommes un mercredi. Le mercredi, Marco met toujours un vieux jean délavé qu’il adorait mettre quand il avait la trentaine et un peu moins d’abdos-kro, avec un tee-shirt noir coupé étrangement  où trône fièrement une chope de bière version dessin animé. Ça et son pull bleu marine des docks et ses boots de chantier, la classe le Roger. Une fois habillé, il prend ses clés, ses clopes, sa flasque, et il part bosser.

La canebière est loin, l’air est froid dans les rue de Marseille, quand il croise quelques mecs qui vont bosser tôt en ville il prend de leurs nouvelles en adressant un vague signe de tête à qui voudra bien le voir. La réponse tient en un signe de tête encore plus léger, mais tout va bien. Il sait qu’il vit dans un monde particulier, où les gens se croisent et s’entrecroisent, se font des signes, mais ne se parlent pas. Tout fonctionne très bien comme ça. Les collègues se disent bonjour et se bourre la gueule ensemble le soir, enfin, surtout ceux qui n’ont pas de femme. Marco n’a pas de femme. Il en a eu une il y a plusieurs années, mais tout a capoté parce qu’il le sait très bien, c’est un vieux con aigris et alcoolique qui brimait une princesse. Il l’a cloîtrait le salaud, il s’écœure lui-même parfois en y repensant. «  Non, tu n’sors pas. Qu’est-ce que t’as à foutre de toute façon dehors ? Aller piailler chez les voisins, hein ? Quel intérêt ? Y’a du ménage tu sais ?!»

Mais il n'y pensais pas souvent...

Un jour où il ne bossait pas c’est partit trop loin, tout simplement. Sa femme avait fait les courses mais n’avait pas acheté de bière. Ça parait ridicule comme ça, mais sur le coup, il l’a vécu comme un drame… Et le pauvre gars avait finis la bouteille avant qu’elle rentre, alors c’est comme si on le castrait, il a eu un coup de sang, la beigne est partie ! Et du même coup sa bonne femme, avec la gamine. Une histoire comme il en existe trois par palier d'immeuble, rien d’extraordinaire, et pourtant, c’était une anecdote connue de tout le port marchand. Depuis il avait continué à boire plus encore, dérivant sur des flots de pensées malsaines et de fantasmes pervers. Sa réputation qu'il souhaitais respectable semblait stagner à -18 sur une échelle de 0 à 100, depuis trop longtemps.

5h30, Il voit les docks à l’horizon, sous une brume épaisse doublé du crachin habituel du port de plaisance. Le jour commence à s'éveiller, mais le ciel est déjà blanc pâteux, non sans nuance de gris. Il se dirige vers la zone sur-industrialisée ou règne sur les bords de quais des hangars par centaines. On sent dans l’air l’odeur du fer mouillé à 500 mètres, c’est vous dire comme il est agréable d’y travailler ! Un nombre impressionnant de grues acheminent déjà les marchandises aux navires. Les dockers se ressemblent tous de loin, ils sont habillés de grosses bottes noires montantes et d’une parka coupe/vent bleue marine surmontée d’un gilet jaune fluorescent et de gros gants pouvant affronter jusqu'à - 30°C.

5h40, Marco va pointer et prendre un café avant d’enfiler son casque « haute sécurité- fournie par l’entreprise de bon cœur » qui est ceci dit, deux fois trop large pour lui, si bien qu’il passe 10% de son temps de travail à pester contre celui-ci. Son job est fastidieux, mais il paye suffisamment et les horaires sont agréables. Il charge les navires en partance pour l’océan, déchargent ceux qui arrivent, en attendant la sonnerie tonitruante qui annonce la fin du labeur.



7h00, Mina ouvre les yeux pour quelques secondes fugaces avant de les refermer en marmonnant dans son oreiller qu'elle n'a pas le temps d'aller à l'école, qu'elle doit retrouvée la chaussure magique, celle qui vous fait s'envoler, comme Peter-pan !
Sa mère lui caresse l'épaule et chuchotant, admirative : «  Que tu es belle ma princesse. Il faut se lever, j'amène le petit déjeuner. » rajoute t-elle avec un baiser sur la main. Puis elle ouvre les volets, et Mina émerge finalement.

« Mhh... Christie, je peux avoir du lait chaud ? »
« Bien sur ma chérie. Vas te débarbouiller, j'arrive ! » répondit la mère adoptive sans surprise.

Elle se pliait à chaque désir de l'enfant sans réfléchir plus de deux secondes au bien fondé de résister parfois aux caprices. La terreur rousse de huit ans allait s'habiller avant de retourner dans sa chambre où elle regarderait les dessins animés en déjeunant. Cela faisait seulement quelques semaines qu'elle était arrivée, mais elle commençait à sentir une vague de chaleur au niveau de la poitrine lorsqu'elle voyait sa nouvelle famille.

Le plus qu'avertis semble indiquer assez clairement ce qui va se passer par la suite, ou alors j'ai des idées très trashes. Sur le texte en lui même je n'ai pas beaucoup à dire, quelques remarques tout de même :
-" douche frugale", personellement j'emploie ce terme pour de la nourriture, peut-être que "spartiate" serait plus approprié (même si c'est un synonyme, je crois)
-"En conclusion, Monio..." ça m'a fait tiquer. Je suis peut-être le seul mais j'ai l'impression que tu m'imposes le personnage avant d'aller plus loin, mais si c'est sans doute l'effet recherché (peut-être qu'un "en bref" m'aurait moins gêné)
-Café-calva, tu as déjà testé ? Ca doit être imbuvable cette horreur...
-Quelques fautes d'orthographe (des pluriels et singuliers surtout) de ci et là, mais on est tous logé à la même enseigne  ("se disent bonjour et se bourrent","Mais il n'y pensait"...)
Sinon j'aime bien (enfin il n'y a pas trop de gore pour le moment)

Yooooo !

La correction toussa, je la laisse aux pris! ( comment ça enfoiré?  )

Maintenant ce que je pense ! C'est toujours bien écrit, facile à lire etc.

Mais ! Oui il y a un mais ! J'ai pas du tout accroché. Ton cinquantenaire (Monio) est pas mal décrit, mais j'arrive pas savoir si tu le décrit comme un connard alcoolique ou comme un pauvre type alcoolique. C'est vrai que les actes sous l'emprise de l'alcool sont souvent stupides et méchants, mais pour avoir eu des gens très proches avec des Pb d'alcool, je peux dire que c'est pas facile à vivre pour lui ni pour sa famille. Ou alors, tu ne fais pas assez ressortir son côté "jm'enfoutiste" lorsque tu le décris ( il est pas assez torturé ou pas assez détaché quoi). C'est pareil du coup quand tu parles de son travail, je ne sais pas si tu veux qu'on le prenne en pitié ou le faire passer pour un bouseux fini. Et c'est chiant. Le passage avec la minot, rien a dire, on se doute que ça sert pour la suite du texte.

Donc en résumé, c'est sympa, mais choisi ton Monio^^
Et puis à ta place, j'aurai choisi son vrai prénom plutôt que son pseudo
My 2 cents

Bon ben Monio aura au moins réussi un truc : devenir une star sur le forum

Plus sérieusement, la tonalité du texte est très déprimante. C'est le quotidien gris d'un gars pas forcément sympathique. je trouve que tu retranscris bien cette impression de médiocrité et de désespoir.

Bon, je vais pas être très sympathique ^^' La lecture de ce texte m'a mis très mal à l'aise...

Alors déjà, petite incohérence : la petite fille est dans une famille adoptive, alors que sa mère l'a emmenée? Où est passée la mère? Le père l'a frappé une fois mais je pense pas qu'il soit retourné la frapper à mort
Sinon, le "nez alcoolique", c'est vraiment un gros cliché, en vrai, à part l'haleine et l'attitude, on peut pas savoir si quelqu'un est alcoolique ou pas, ça a pas forcément de réminiscence physique (ou alors les alcooliques que je connais ont tous eu de bol!).
Et il y a en général une raison de devenir alcoolique, ton personnage n'est pas assez profond je trouve (j'approuve The Duke, il est trop "je-m'en-fous-tiste"), on n'arrive pas à s'y attacher. Et je suppose que s'il buvait déjà depuis longtemps, la femme et la fille étaient au courant (les enfants savent toujours...) et devaient déjà subir pas mal. Le coup de la baffe une fois pour partir, c'est un peu trop "simpliste" ^^

Désolée, c'est un sujet qui me tient à coeur donc j'ai été assez sèche ^^' Sinon au niveau de la forme, je trouve ça bien, ça coule tout seul, même si je regrette que ce soit trop familier par endroits, surtout dans de la narration extérieure de Monio, qui n'auraient pas lieu d'être ^^

Hey ! A mon tour de commenter (et oui je m'y mets, c'est l'effet IRL )

Bref, je suis assez d'accord avec ce qui est dit plus haut, ton Monio n'est pas assez... monio On a plus de sympathie ou de pitié pour lui qu'autre chose (mais ça peut être voulu...)
Sinon le texte sur monio m'a bien fait sourire, ce type est devenu un phénomène ici en un rien de temps ^^ mais en fait, je ne sais pas pourquoi, mais quand j'ai lu ça j'ai pas pu m'empêcher de le rythmer dans ma tête comme du rap ou du slam... Ca doit être l'effet monio (il me fait penser à un de ces types qui font qu'écouter du rap toute la journée dans leur appartement en regardant des match de foot et en sirotant des bières )

Mais bon on attend le trash, le gore, le petit bout'chou de 10 ans et demi qui se fait émasculer

Trêve de plaisanterie j'aime beaucoup ton texte et ton style :)et en fait ça m'a bien fait rire

Alors, tout d'abord, merci à tous d'avoir laissé vos avis.
Pardon pour la réponse 3 semaines après, mais j'ai du mal à déglutir.

Mon Marco est au contraire crédible. Vous me dites que vous ne savez si vous devez le détester, ou le prendre en pitié. La vie est-elle toujours aussi tranchée ? Quand vous rencontrer vraiment quelqu'un comme ça, intérieurement vous pensez : " oh le pauvre gars " puis d'un autre " est-ce qu'il faut lui laisser une chance ? "
Là c'est un début, je pose le cadre, et mon perso, je vais pas le rendre de suite méga-super-connard, ou méga-super-bouseux, ce serait vraiment con pour  la suite de l'histoire.
La dualité tout ça, ça vous parle ? Tout les alcooliques ne sont pas à prendre  en pitié, ni à insulter, il y en à à qui on peut même s'attacher, voir les comprendre, si, si, je vous jure, ce sont des êtres humains !  

Holiwa a écrit:

Bon, je vais pas être très sympathique ^^' La lecture de ce texte m'a mis très mal à l'aise...

Alors déjà, petite incohérence : la petite fille est dans une famille adoptive, alors que sa mère l'a emmenée? Où est passée la mère?

Ouai, bah lire le texte en diagonale donne des commentaires utiles parfois ... Là non. Si tu avais pris le temps de faire attention aux détails avant d'être séche et de cracher des flammes de ton gosier, tu aurais vu que je ne lie aucunement la petite à Marco, ce n'est pas sa fille.
Pour le nez d'alcoolique, je me vois obligée de t'apprendre un peu a discerner les gars space des bars PMU, un nez d'alcoolo, ça ressemble à ça, en moins grave :

https://i.servimg.com/u/f34/18/20/23/32/nez-rh10.jpg

Pour la profondeur, je note, je veux bien croire que ça manque de justificatifs.

Holiwa a écrit:

Et je suppose que s'il buvait déjà depuis longtemps, la femme et la fille étaient au courant (les enfants savent toujours...) et devaient déjà subir pas mal. Le coup de la baffe une fois pour partir, c'est un peu trop "simpliste" ^^

Prends toi en une et on verra. En plus une beigne, ce n'est pas une baffe, bref tu m'a lu de travers.
Sur ce, moi aussi j'ai été sèche, je n'écris pas sur des sujets qui ne me tiennent pas à cœur.


Cerise, il est bien normal de ne pas faire le rapprochement avec monio tout de suite, je ne vais pas parler d'émasculation à la 3eme ligne tout de même. En plus, je ne le connais pas, je ne fais que lui inventer un autre age, un autre visage et une autre histoire.

Pour le nom, vous aviez tous raison.

Merci margot, tu es un ange Merci de m'avoir compris, c'était avant tout envoyé "comme" une blague.

Je n'ai pas lu le texte en diagonale o_O

Esoriak a écrit:

Et du même coup sa bonne femme, avec la gamine

C'est cette phrase qui m'a fait penser que c'était sa fille, et c'est pour ça que je me demandais, si la femme est partie avec sa fille (mais pas forcément celle de Marco d'accord), ça faisait bizarre de ne dire qu'elle avait été adoptée qu'à la fin. En définitive, ce que je ne comprends pas, c'est que sont-ce Marco et sa femme qui l'avaient adoptée depuis le début, et donc dans ce cas, ça surprend de ne le savoir qu'à la fin, ou alors a-t-elle été adoptée après la fuite de la mère et donc où la mère est passée? ^^

Bon je reprends après m'être relue (et avoir discuté avec la psy xD)

En fait, quand je disais qu'il m'avait mis mal à l'aise, c'est parce que j'ai senti ton texte plus sérieux et dramatique que comme une boutade (ce que laissait penser au départ le nom choisi  Je sais que c'est une mise en place, mais justement c'est trop crédible pour être perçu (en tout cas par moi :p ) comme une blague! Peut-être surenchérir dans ce cas-là sur les clichés!
Effectivement, le nez d'ivrogne, je ne connaissais pas, et maintenant je sais que mon admirable génétique a du m'immuniser contre ça au cas où  
Puis pour la beigne, c'est aussi une question de vécu et d'observations, mais comme dit plus haut, je trouvais le texte plus "sérieux" que comme une boutade donc bah je trouvais ça étrange qu'elle parte au bout d'une seule beigne (vu que ce qu'on peut observer d'habitude, c'est les victimes qui se sentent coupables et décident de rester tout de même).

Donc oui, je n'avais pas du tout vu le texte comme une blague, et c'est juste mon opinion personnelle tirée de mon vécu que j'ai mise dans mon commentaire en fait ^^'

(Sinon c'est Holywa ^^)