Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense]
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
Sujet: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense] Lun 8 Fév 2021 - 21:03
Hello les scribes !
Voici venir l'heure du vote. Alors, qui saura le mieux nous glacer le sang ?
Merci à tous les participants !
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
Sujet: Re: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense] Lun 8 Fév 2021 - 21:05
Texte 1
Pensées embrumées:
La brume aspire le bruit et le silence les recrache en un amalgame opaque sans bout par lequel le prendre. Il n'y a rien. Il n'y a que moi. Moi et le froid. L’obstination du vide me sidère et me congèle plus sûrement que les rafales de vent. C'est un vide blanc, qui sous mes pieds s'est solidifié comme de l'eau glacé pour me permettre d'avancer. Je ne m'y trompe pas. De sol il n'y a pas. Il n'y a que moi.
***
Le temps non plus n'est plus. Le temps qui habituellement m'angoisse de soupirs. J'ai lâché sa main, il m'a perdu de vue et sans ses pas dans lesquels poser les miens, je suis orpheline. Alors je tourne en rond comme une aiguille. Le vent efface la trace de mes pas mais je ne m'y trompe pas. Je n'avance pas.
***
Je suis figée dans une dimension sans loi, où le commencement est la fin, la fin estompée par la brume. Tous mes repères sont abattus, et moi qui ne fait qu'une, je me sens écartelée peu à peu, entre l'est, l'ouest, le nord, le sud. Aiguille de chair dans une botte de neige, je deviens glaçon. Je me condense et me contente d'être encore quelques instants, jusqu'au coup de blizzard suivant, celui qui me couchera à plat ventre dans les bras de la Dame blanche.
***
J'avais des compagnons un temps. Qui égayaient les nuits et les infortunes. Un par un elle les a saisi dans les plis de sa robe et rapatriés derrière les frontières du néant. Ne me reste qu'un goût de peur dans la bouche. La peur d'être la dernière. Moi sans les autres, dans ce miroir de pureté glacée, je n'ai plus de reflet.
***
La neige fraîche me recouvre. Parfois doucement, flocon par flocon, parfois à grande rafale de rage, comme un enfant bipolaire construisant un bonhomme de neige. Mes pieds sont des blocs de froid. Si lourds à porter que j'en tremble. Mais c'est son souffle dans mon dos qui m'affole, je vacille et dérive au bord de l'abîme. Au fond du gouffre elle est là, guettant le moindre de mes faux pas. Je persiste à me tenir droit mais ne m'y trompe pas. Rien ne la calmera, évidemment qu'elle m'aura. La Dame n'est pas pressée, elle prendra son temps pour m'attraper, et quand ce sera fait, je paierai le prix de ma vanité.
***
J'ai toujours rêvé d'avoir des pouvoirs. Qui me permettent de voir plus loin, de fendiller l'espace, d'ouvrir des trappes dans la réalité. Qui me permettraient, aujourd'hui, de me sauver la vie. La neige ne serait plus mon ennemie mais un outil à ma disposition. Dans sa douceur je me taillerai un manteau, dans sa froideur un glaive, dans sa blancheur une lumière. Avec mon épée je menacerai la Dame, fendant la brume, défiant le blizzard. Contre le vent je rétorquerai à coups d'estocs et d'estafilades. Acculée, elle finirait par capituler et me laisserai seule maître de la montagne. À la Lune comme les loups je hurlerai mon nom pour que les glaciers se souviennent, qu'ils en avalent l'écho comme les premières neiges et me révèlent les secrets de leur langage. Je n'aurai plus peur du froid ou du noir. Ma lampe illuminerait mon chemin et ma voie serait pavée de satin. Je ne veux pas mourir ce soir.
***
Criblant mes espoirs de râles, la Dame plante enfin ses griffes dans mon corps, et par petite goulées m'absorbe. Je ne suis plus qu'une flaque d'eau sans consistance. Et tandis qu'elle me consomme, j'accepte doucement la mort.
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
Sujet: Re: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense] Lun 8 Fév 2021 - 21:07
Texte 2
Fluorescence Montagneuse:
J’étais à genou, les mains dans la neige. Je tentais de reprendre ma respiration. J’avais, pour la énième fois, trébuché sur quelque chose de dur. La neige recouvrait tout, avec une vitesse incroyable. Je ne parvenais plus à distinguer les crevasses et trous qui m’entouraient. J’allais devoir être encore plus prudent. La température elle aussi chutait à une vitesse surprenante.
Je sentais mes jambes faiblir, mon énergie me quitter un peu plus à chaque fois que je tombais. J’essayais, encore d’appeler mes amis qui avaient disparu « Joooooooe ! Sarahhhhhh ! » Mais encore une fois, aucune réponse.
Cela faisait plus de deux heures que j’avais perdu leurs traces. Juste après le premier tremblement de terre. La montagne c’était comme déchiré en deux, créant un trou immense entre moi et mes amis. Un arbre s’était déraciné et en tombant, il m’avait entraîné dans sa chute. Je m’étais réveillé plus tard, la tête bien abîmée et des contusions probablement partout. La neige tombait déjà, le vent c’était levé et commençait à faire danser les arbres. Les oiseaux s’activaient à retrouver leurs nids, ils ne chantaient plus, mais poussaient des cris d’alarme.
J’avais soif, terriblement soif. Je secouais ma gourde et compris qu’il ne me restait plus grand-chose dedans. Je la remplis alors de neige, et la rangea dans une poche intérieure de mon manteau. Ma chaleur ferait peut-être fondre la neige. Je ne savais même pas si je prenais un risque à faire cela, et si en prime d’être perdu dans une montagne, je me payais la courante de ma vie. J’oubliais vite cette idée saugrenue et me laissais tomber au sol pour reprendre un peu d’énergie.
Couché sur le dos, je regardais au-dessus de moi. La neige tombait si fort et en si grande quantité que je ne voyais même plus la cime des arbres. Mes lunettes me protégeaient de la neige qui tombait, mais elle commençait à me piquer violemment le visage. Le vent soufflait de plus en plus fort. Le bourdonnement des rafales devenait oppressant. La neige virevoltait au-dessus de moi, et formait des tourbillons. C’était étrangement beau. On aurait dit une sorte de ballet. Je distinguais des formes, comme si des danseuses faisaient des entrechats et autres acrobaties. Je regardais, sourire aux lèvres, ce spectacle. Quand soudain, une de ces danseuses descendit à une vitesse proche de l’éclair et vint s’écraser sur moi dans un sifflement qui me glaça le sang. Je poussai un cri de surprise et me remis assis aussitôt. Je me tapais instinctivement la poitrine, il c’était passé quoi ? J’avais dû m’endormir, ou alors je devenais fou, la neige n’avait pas pu me « frapper » comme ça. J’enlevais le reste de neige qui m’avait recouvert et je regardais autour de moi. Il n’y avait rien d’autre que la montagne et ses arbres. La neige continuait de tomber. Je levai les yeux doucement, les danseuses n’étaient plus là. Je m’étais endormi, c’est sûr. Je devais somnoler, j’avais simplement rêvé. Mes doigts commençaient à me faire mal. J’enlevais un gant pour vérifier. Mes extrémités viraient au bleu. Si je ne bougeais pas plus vite, j’allais les perdre. Je sortis mon téléphone pour essayer à nouveau d’appeler Joe et Sarah, mais il était coupé. La batterie m’avait lâché, bien plus vite que prévu. Pas étonnant avec ce froid. En regardant l’écran noir de mon téléphone, je compris que j’étais vraiment perdu. J’eus soudainement très chaud, et je sentis une pointe me transpercer le ventre. Je venais de me rendre compte que j’allais peut-être mourir ici. Mourir seul, sans que personne ne sache où j’étais. Je commençai à paniquer, mon cœur s’affola, je respirais mal. Je ne savais plus ce que je devais faire et dans quelle direction aller. La neige avait tout recouvert, et je ne parvenais plus à distinguer où je me situais. Je ne voyais rien au-delà de trois mètres.
Puis la terre se mit à trembler, à nouveau. Je me relevai aussi vite que possible et alla m’agripper à l’arbre le plus près de moi. Je m’y accrochais comme un ouistiti après sa mère. Un grondement, suivit d’un énorme craquement me fit serrer encore plus fort mon arbre et fermer les yeux. La montagne se déchirait, et pas littéralement, physiquement. Je ne m’entendais même pas hurler « A l’aide » tant le bruit était assourdissant. Puis je sentis l’arbre tombé, comme dans un manège, ou dans un ascenseur qui descend, bien trop vite. Mon cœur se leva, et je poussai un cri de surprise et d’angoisse. J’attendais la chute, l’atterrissage. Le moment ou mon corps et mon arbre allaient s’écraser contre un rocher ou contre un autre arbre. J’étais fini, j’allais mourir ici, comme ça. Comme un ouistiti, toujours agrippé à mon arbre.
Et alors que je pensais que tout était fini de ma vie, tout s’arrêta.
D’un coup, il n’y avait plus de chutes. J’étais en lévitation. Rien en dessous de mois, rien à côté, je flottais avec mon arbre. La neige s’était arrêtée de tomber. Le vent ne soufflait plus. La montagne ne grondait plus. Le silence était revenu. J’entendais même mon cœur battre.
Je regardais autour de moi, le blizzard se dissipait, et je vis une lumière verte qui grossissait doucement. Plus elle s’avançait vers moi, plus je parvenais à déceler sa forme. La danseuse, c’était la même forme que la neige avait prise quand elle m’était tombée dessus. Elle s’approchait toujours aussi lentement, mais sa luminosité m’aveuglait de plus en plus. Je fermai les yeux tellement j’étais éblouie et je sentis un coup fort et puissant entrer dans ma poitrine et une chaleur brûlante m’envahir.
Quand je parvins à rouvrir les yeux, j’étais debout. Sur un sol rocailleux. On aurait dit une grotte. Une grotte souterraine probablement, il y avait une sorte de lac souterrain devant moi. J’entendis du bruit de l’autre côté, je m’avançai doucement, et je vis alors deux personnes, assises dos à dos, ligoter. Joe et Sarah ! Ils étaient en vie. Je courus dans leurs directions en les appelant, mais il me regardait l’air horrifié en hurlant de les laisser tranquille. Ils tremblaient de froid ou de peur, leurs regards me faisant froid dans le dos. Qu’est-ce qui pouvait leur faire aussi peur.
C’est alors qu’en tendant les bras, je m’aperçus qu’ils étaient verts, fluorescents même. Je regardais mes pieds, je n’en avais plus. Disons qu’ils ne ressemblaient pas à des pieds humains. Je fis demi-tour et couru vers le lac et me pencha au-dessus. Ce que je vis m’horrifia et je compris pourquoi mes amis ne m’avaient pas reconnu. La danseuse avait fait de moi une espèce de Minotaure, même ma voix était méconnaissable, je râlais comme un taureau dans une arène. Je regardais horrifié mes amis, qu’est ce qu’on m’avait fait, qu’est ce qu’il se passait ici ?!
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
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Sujet: Re: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense] Lun 8 Fév 2021 - 21:08
Texte 3
Sous la montagne:
— Impossible de savoir où ce foutu sentier menait. Où était le refuge déjà ? Tout est blanc et pas moyen d’y voir à trois mètres. Quel bordel !
Marcus avançait. Il n’avait pas le choix. Depuis des heures, il tentait de se frayer un chemin dans la neige. À présent, il en avait jusqu’au-dessus du genou, ce qui freinait encore plus sa progression.
— Nico ! Nico ! Réponds !
Sa voix lui revint en écho étouffé par le vent qui venait de se lever. La tempête de neige devenait de plus en plus épaisse. Le stress commençait à le gagner. Son pouls s’accélérait.
— Merde ! rugit-il lorsque son pied heurta quelque chose de dur pris sous la neige.
Il trébucha et partit en avant. La neige amortit le choc, mais elle était parvenue à s’infiltrer par l’interstice à la base de son cou. Des frissons lui parcoururent le corps.
— C’était quoi ça ?
Il se releva et rebroussa chemin. Il tâta le sol et trouva l’obstacle qui l’avait fait chuter. Un pressentiment étrange l’envahit. Une impression que le poussait à découvrir ce que c’était. Il dégagea la neige qui recouvrait l’objet. Heureusement, ses gants étaient doublés et très résistants.
— Pour une fois qu’un vendeur ne raconte pas de conneries !
Il sentit un maillon, puis un second. Il était torsadé et venait se prendre dans le premier avec un angle étrange. Encore quelques efforts et il découvrit une plaque dans le sol. La surprise n’était que secondaire tant le froid commençait à devenir douloureux. Après des heures passées dans la neige et avec le vent qui lui fouettait le visage, il aurait donné n’importe quoi pour être à l’abri quelque temps.
Marcus tira sur la chaine de toutes ses forces, mais elle refusa de bouger.
— Aller !
Il dégagea encore de gros blocs de neige. Il avait fait assez beau la veille pour que la neige commence à fondre et le froid de la nuit l’avait saisie en gros massifs de glace. La plaque était bien plus large qu’il ne l’imaginait. Un carré gigantesque de deux mètres de côté.
Il tira une seconde fois et la trappe se mit à bouger. Lentement, elle s’ouvrit et une odeur nauséabonde. Marcus s’engagea dans le passage et descendit les marches. Le couloir s’enfonçait dans la terre et après quelques minutes les murs changèrent. Les roches abruptes et creusées firent place à des motifs richement sculptés.
Il arriva dans une vaste salle. Les murs reprenaient les motifs du couloir jusqu’à plusieurs mètres avant que la roche ne reprenne ses droits.
— Où suis-je ?
Le fond de la salle n’était pas assez éclairé pour voir ce qui s’y trouvait et il s’approcha lentement. Le clapotis de l’eau se fit entendre. Sur le côté se dressait une stèle. Une gigantesque pierre monolithique avec un trou à une vingtaine de centimètres du haut. Marcus s’approcha et il posa sa main sur la stèle.
— C’est chaud, se dit-il.
La pierre se mit à rayonner et des runes étranges apparurent à sa surface. Il plissa les yeux de concentration et soudain, les traits qui formaient les runes se déplacèrent pour former des lettres parfaitement compréhensibles.
« Te voilà arrivé à l’extrémité du monde. Traverse ce lac et tu ne pourras plus revenir en arrière. Veux-tu sauvegarder maintenant ? »
Cédric se frotta les yeux.
— Ouah, je ne devrais pas jouer à la console aussi longtemps !
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Sujet: Re: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense] Mar 23 Fév 2021 - 9:32
C'est terminé !
Nous avons donc un joli ex aequo
Bravo à Salut (texte 1) et Eiram (texte 2) !
Et heu à moi pour le texte 3 dont tout le monde se fout.
J'ai quand même quelques interrogations sur la faible participation à ce concours et aux votes.
Je vous propose de réagir ici. Le thème n'était pas à votre goût ? Vous n'avez juste pas eu le temps ? Le concours était trop proche du dernier ?
Lâchez-vous.
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Sujet: Re: Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense]
Pouvez-vous nous glacer le sang ? [Thriller, suspense]