Lexique( ceci n'est pas un cours de français, vous pouvez rester)

Donc, vous pensez, tiens c'est bizzare, Victor dans la partie exercices d'écriture.
C'est que j'ai trouvé une solution simple pour faire de beaux passages. Le classique du champ lexical (prends du temps, à user avec parcimonie).
S'il ya un passage de votre roman, et c'est forcément le cas, plus important qu les autres, un moment décisif, vous serez d'acord avec moi pour dire qu'il faut se concentrer dessus, non ?
Tout d'abord, cherchez un peu d'inspiration. Ensuite écrivez tous les mots qui vous semblent se référer à votre texte, être idéaux, ou simplement jolis. La liste peut être longue.
Ensuite, une fois que c'est fait, eh bien vous écrivez, en incluant es mots dans votre passage.
Ca parait tout bête mais c'est assez difficile, et ça promet de bons résultats. Je vais essayer de me concentre sur les points décisifs de mon bouquin en appliquant cette méthode, personnellement.

Un exemple, en genre fantasy, forcément (^^).

Duel d'asassins :
lexique:
Assassin, mort, destructrice, envergure, regard, plumage, émeraude, lance, javelot, sabre, dague, poignard, cape, volant, agilité, altérant, danse, ballet, ténèbres, écarlate, ombre, fumée, foulée, évanouit

A vous d'écrire le passage correpsondant, je m'y attelle aussi.

Au milieu d’une clairière, entre les corps gisant dans la neige, les boucliers fracassés, les étendards brisés, les lances enfoncées dans des poitrails, au cœur d’un cercle de guerriers rouge et or, deux silhouettes indistinctes se mouvant comme des ombres, se livraient un duel sans merci, une danse de mort et de ténèbres qui requérait toute leur expérience et leur force.
Les impériaux, à un contre trois, n’avaient aucune chance. Un déluge de flèches et de métal s’abattit sur eux, un bref corps à corps suivit, le goût du sang emplit leur bouche, ils eurent la faible satisfaction d’emporter quelques ennemis dans leur fin, et ce fut terminé. Siltren, encore dans la fièvre des combats, reporta son attention sur l’affrontement. S’y mêler aurait relevé du suicide, aussi se contenta-t-il d’observer son déroulement.
Un des deux Assassins était épaulé d’un rapace, un aigle au plumage de jais et aux ailes d’une envergure de la taille d’un arc. Le volatile fondait constamment sur son adversaire, altérait son champ de vue, l’empêchant de porter un coup fatal à son rival. Le couple était parfaitement uni, leurs assauts comme orchestrés par un esprit supérieur les liant l’un à l’autre.
S’ils privilégiaient la vélocité et la souplesse, l’autre, revêtu d’une armure de métal cuivré qui le préservait de la plupart des attaques, bien que plus rapide qu’un homme ordinaire, misait sur la force alliée à la robustesse. Dans chacun de ses poings gantés il tenait fermement une arme hors du commun, constituée d’une poignée d’acier dans laquelle il passait la main, et de deux courtes lames symétriques telles des mandibules de métal. Son apparence, sa façon de combattre, évoquaient un scorpion dont la carapace de chitine le préservait de l’ennemi.
Le guerrier-scorpion lança une attaque fulgurante : il fit passer sa jambe gauche par-dessus son dos et sa tête, pour la propulser sur son ennemi, qui devait cependant connaître cette technique car il s’effaça, l’armure de piques dégoulinantes de poison frôla son visage, ses longs cheveux charbons volèrent au vent. Il ne perdit cependant pas l’équilibre, se rétablit de justesse, fit tournoyer ses lames vers la gorge qui lui était offerte. Le métal rencontra le métal : le Scorpion avait paré l’assaut avec son bras, l’instant d’après son genou cuirassé heurtait violemment l’estomac du premier Assassin. Le choc lui fit cracher du sang, il s’écroula sur le sol et son aigle plongea vers les yeux du Scorpion qui se préparait déjà à l’achever. Une nuée de plumes se répandit sur lui, il se débattit, faillit tomber, mais parvint à empoigner l’animal pour le jeter à terre, où il s’écrasa. Lorsqu’il regarda là ou était étendu son ennemi quelques secondes auparavant, il réalisa que celui-ci avait disparu et était perché sur une branche basse, une vingtaine de pieds plus loin.
« Traître ! Viens te battre, maintenant, si tu as un honneur ! s’exclama le Scorpion.
- Je suis un Assassin, comme toi. J’ai de l’honneur quand il le faut, tu devrais le savoir. Alors prépares-toi à être frappé dans le dos, par moi ou Drasr.
- Ta volaille ne m’impressionne pas ! Finissons-en !
- Si tu le veux…acheva l’autre d’un ton mauvais. »
Son corps s’évanouit, remplacé par une fumée obscure devant les yeux écarquillés des rebelles. Le Scorpion se retourna avec vivacité, mais son arme ne rencontra que l’air. Il comprit trop tard son erreur en sentant l’acier dans sa gorge, une fraction de seconde après que l’Assassin ait réapparu derrière lui. S’il avait attendu l’assaut de face, celui-ci se serait embroché sur ses mandibules.
« Tu me crois assez stupide pour faire ce que je dis. Tant pis, ça aurait pu être un beau combat, si tu avais daigné utiliser tes compétences. »