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 Shining, deuxième mouture

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Victor
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Victor


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MessageSujet: Shining, deuxième mouture   Shining, deuxième mouture Icon_minitimeJeu 1 Mai 2008 - 19:19

Dissertation


Dans quelle mesure le film « Shining » n’est-il pas un simple film d’épouvante ?

Dans cette dissertation, nous nous demanderons dans quelle mesure le film « Shining » de Stanley Kubrick, tiré du roman de Stephen King, ne peut être considéré comme un simple film d’horreur. Dans la première partie, nous verrons les nombreux points communs entre « Shining » et les films d’horreur classiques. Dans la seconde partie, nous allons nous intéresser à ce qui le distingue de ces films et fait l’originalité de cette œuvre.

Les loups hurlent dans la nuit, devant un immense hôtel qui évoque un château hanté, médiéval, dans lequel un petit groupe de personnes est forcé à rester pendant une longue durée, isolé, affranchi des limites et des lois… Le gigantesque labyrinthe, d’abord normal, ensoleillé, puis fantastique, teinté de blancs et de bleus quand Jack y poursuit Danny, rappelle l’histoire du Minotaure, les traces de pas dans la neige, le fil d’Ariane dont se sert l’enfant pour trouer le chemin. Une pièce est interdite, on ne peut y rentrer sans déclencher de brutales représailles, tout comme dans le conte Barbe Bleue. Un flot de sang submerge à quatre reprises l’hôtel, repoussant, menaçant, seule scène paraissant être tirée d’un film gore. Une folie démoniaque s’empare progressivement de Jack, comme des esprits lui insufflent des idées de meurtre. Les armes employées, hache et couteau, rustiques et brutales, sont bien connues des amateurs d’horreur.
Ces incontournables sont nécessaires à l’installation de l’ambiance de peur et d’inquiétude qui va en s’accentuant tout au long du film. Les allusions aux contes ne sont pas là pour rassurer le spectateur, mais au contraire lui faire encore plus peur, en se servant de ses souvenirs d’enfance. Par exemple, lorsque Wendy s’enfuit, elle voit un homme dans un costume d’animal indéfinissable, c’est une vision relativement bouleversante. Il s’agit là du même principe que celui du clown ou de la poupée maléfique, c’est-à-dire utiliser les souvenirs communs à tous, heureux et paisibles, dont on ne se méfie pas, pour les déformer et en tirer quelque chose d’horrible. Ce n’est pas une idée nouvelle, mais Kubrick en fait bon usage, notamment dans la scène où les deux jumelles en robe, identiques, demandent à Danny de jouer avec elles. Leurs cadavres déchiquetés apparaissent par saccades, de façon brève et violente.

On note cependant que l’élément clé, l’atout principal des films d’épouvante, l’obscurité, est relativement peu présent. C’est évidemment une allusion au titre, ainsi qu’au pouvoir de Danny. Il s’agit également d’un choix du réalisateur, qui décide de montrer que la lumière peut être plus inquiétante que les ténèbres ( la peur, le Mal sont donc partout ). On pense notamment à Tony et à sa voix plus qu’effrayante, qui doit protéger le garçon, ou encore au visage torturé du cuisinier noir lorsque son don lui révèle que les évènements prennent une mauvaise tournure. La lumière est-elle vraiment bénéfique ? C’est un point sur lequel Shining et les films d’horreurs plus conventionnels diffèrent, et où Stanley Kubrick innove.
Il ne mise donc pas sur le surnaturel pour glacer le sang du spectateur, contrairement à la plupart des films d’horreur. Car si quelqu’un de rationnel regarde un film « gore », il aura peur sur le moment puis sa raison reprendra le dessus, mais dans « Shining », les revenants n’ont pas emprise sur le monde réel, ne sont pas clairement annoncés comme étant réels ou imaginaires et on a tendance à les classer comme simples produits de l’imagination des protagonistes, de la folie due à leur solitude. Paradoxalement, on les admet car ils sont irréels. Le film pose ainsi des questions intéressantes mais non moins inquiétantes : en quoi notre inconscient influe-t-il sur nos actes ? Par exemple Danny a eu une vision, celle d’une femme qui a tenté de l’étrangler, et on devine qu’il s’est fait les marques sur son cou lui-même. Cela pourrait-il nous arriver ? La solitude rend-elle fou ? Que ferions-nous dans telle ou telle situation ? Et surtout, la peur ressentie pendant le film pourrait-elle nous suivre dans nos cauchemars, ou pire nous faire perdre un peu la raison ? « Shining » joue essentiellement sur la folie, le renfermement, montre ce qui risquerait d’arriver si les limites de la civilisation et de la justice disparaissaient. Resterions-nous humains ou retomberions-nous à l’état de bêtes ?
Un élément surnaturel intervient pourtant, lorsque après avoir été enfermé dans le cellier par sa femme, qui avait découvert sa folie, Jack est libéré par l’esprit de l’ancien gardien des lieux, qui lui fait promettre de tuer sa famille. Cet élément surnaturel unique choque profondément car il détruit nos certitudes sur l’inexistence des fantômes qu’on supposaient purement imaginaires. Stanley Kubrick se sert ainsi de nos déductions pour nous effrayer encore plus.
Certains spécialistes ont vu « Shining » comme la critique de la société américaine, où l’hôtel immense et construit sur un cimetière indien symbolise l’Amérique, l’abondance de nourriture abordant le problème de la société de consommation, l’explosion finale de la cellule familiale présageant ce qui pourrait arriver aux quartiers noirs, chinois, italiens…enfermés sur eux-mêmes, n’ayant pas d’échanges avec les autres. Preuve qu’il ne s’agit pas d’un simple film d’horreur.

En résumé, nous pouvons dire que Shining, s’il poursuit le même but, en y parvenant ( effrayer) que les films d’horreur plus traditionnels et se sert de leurs atouts majeurs, est surtout une réflexion sur la folie, les méandres de l’esprit humain, qu’on pourrait classer entre le film d’horreur et le suspense psychologique tel que « Psychose », le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock.

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MessageSujet: Re: Shining, deuxième mouture   Shining, deuxième mouture Icon_minitimeJeu 1 Mai 2008 - 20:07

Il n'y a toujours que deux parties, et on a encore un peu l'impression que tu pourrais développer plus de choses, surtout dans la première partie. En somme, l'équilibre de ta dissertation est un toujours un peu bancal.

Pour la première partie, tu devrais peut-être faire plus de retours à la ligne, et mieux lister les choses : "dans un film d'épouvante, il y a du surnaturel : l'esprit shining (et tu expliques pourquoi c'est surnaturel)", "il y a des images violentes : le sang (tu peux donner des détails, parler des cadavres, évoquer des choses qui font peur à tout le monde, comme la mort)", "il y a un décor peu accueillant : le manoir, les loups (les manoirs ont réputation d'être hantés, les loups sont associés à des animaux affamés et effrayants)", "il y a du suspens : la porte interdite (elle attise la curiosité; et tu balances barbe bleue)", etc. Ca donnerait l'impression d'une meilleure structuration de ton devoir (bien évidemment, n'utilise pas la formule "il y a" comme je l'ai fait anaphoriquement).
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