« invitation »
Combien de fois ais je ouvert et fermé mon traitement de texte sur une page inachevée et ainsi perdu les mots qui s'y trouvaient.
Je suis perdu, perdu dans un désert aride.
Les cordons de dunes oranges, étranges, me laissent sans chemin sans autre perspective que le sable et le ciel.
Tu me manques, je suis comme un oiseau sans ailes, un dauphin sans océan.
J'aimerai pourtant t'offrir les plus délicats poèmes, les stances les plus douces les rimes les plus chaudes.
J'ai soif de ta présence, de l'or de tes cheveux, du bleu de tes yeux, de ta voix, du miel de tes lèvres.
Je suis trop ivre de tout ce qui m'arrive, rorqual échoué sur une plage déserte, fleuve sans océan. les mots se pressent dans ma tête, des pages entières, des romans, des nouvelles, des poèmes, de la musique, une avalanche de musique une rage musicale. Mon imagination explose en brisant les barreaux de sa cage diurne. Je voudrais être la nuit, un ciel noir éclaboussé de la pluie des étoiles. je voudrais être une galaxie, spirale d'astres en feu perdue dans le glacial vide interstellaire.
Je voudrais te prendre par la main pour t'emporter dans les plus improbables voyages, de ceux que l'on ose même pas rêver, de ceux qui transportent au delà des frontières de nos mondes étriqués, de ceux qui bafouent les lois du temps qui passe. Et là je pourrai te dire mille tendresses sans que les aiguilles de nos montres ne hachent irrémédiablement l'espace. Je t'invite à partir sans but, sans boussole, sans le carcan des murs ou des routes, sans frontières, sans nations ni continents.
Je t'invite à naviguer dans des chaos de rêves là où la raison n'a plus droit de cité, là où seuls les poètes sont invités.