Si quelques-uns d'entre vous se souviennent du début ou on le courage de tout prendre depuis le début, j'attends vos commentaires Une fois seule, la tristesse submergea Celyne. Sa mère lui manquait cruellement. Elle ne comprenait pas le rôle qu'on lui donnait et Jeldora avait beau être attentif, il ne pouvait comprendre la détresse de Celyne.
- Eh bien, jeune fille, on déprime?
La voix était chevrotante. Surprise, Celyne se retourna.
- Ah! C'est donc toi, Celyne.
Son interlocutrice était une petite femme toute fripée par l'âge. La lueur qui brillait dans ses yeux, montrait que le temps qu'elle avait accumulé, lui avait apporté sagesse et tranquillité,
- Tout le monde parle de toi! En effet, tu ressembles à ton père. Mais que suis-je sotte! Je ne me suis même pas présentée. Je suis Adeïa, Mon rôle ici est obscure pour tout le monde, même moi!
- Vous avez parlé de mon père?
- Oui, ton père! Une bien triste histoire !
- Une triste histoire? C'est-à-dire?
Adeïa ignora la question puis dis en se retournant :
- Tu dois accepter ton destin! Cela est prévu depuis bien avant ta naissance! Que les dieux t’accompagnent dans ta quête qui sera longue et douloureuse,
Aussi dignement que lui permettait son corps, la vieille femme retourna vers la ville!
- Madame, attendez, mon père!
Mais Celyne eu beau lui courir après, celle-ci ne lui accorda pas un regard de plus.
Chapitre III- Alors comme ça tu nous quittes ?
Valdo ferma les yeux.
- Oui, c’est décidé ! Je me vois mal vivre toute une vie comme ça.
- Cette vie te plait ! Tu le sais mais tu as du mal à l’accepter. Enfin, fais ce qu’il te plait ! Je ne suis pas ton père !
- Ecoute, cela fait plus de quinze ans que je traîne cette misère comme un boulet. J’ai bu plus qu’un ivrogne l’aurait fait en trente ans. J’ai volé plus que la loi ne peut le tolérer. Je n’ai pas encore tué mais cela risque d’arriver. C’est décidé, je pars.
- Faut pas exagérer ! Tu pars où ?
- Je pars. Sur les routes. Dans la foret… Je trouverais sûrement quelque chose quelque part.
- Quelque chose, quelque part… Ta naïveté m’étonnera toujours. Crois-tu qu’avec la guerre, on va t’accueillir les bras grands ouverts ? Regarde-toi, Valdo, regarde-toi ! Tu as la dégaine du bandit, la tête de quelqu’un qui n’a jamais utilisé une brosse … tout ça sans parler de l’odeur !
- J’ai toujours compté sur ton soutien, mon vieux.
- …
- Quoi qu’il en soit, merci pour tout ! Qui sait, peut-être que le destin nous réunira…
- Oui, le destin… bien sur.
- Allez, adieu Rista. Passe mon message à toute la bande. Ah oui, et dis à Astan que je suis désolé.
- Désolé ?
- Salut Rista et veille sur toi.
◊◊◊
- Liberté, me voilà !
Valdo était parti. Seul, décidé et heureux. Seul face à tout le pays en guerre. Décidé à changer de vie. Heureux comme un gamin de quinze ans. Son insouciance était son bouclier et sa détermination, son arme. Du moins, le croyait-il ! Il quittait véritablement All pour la première fois : il avait grandi là-bas, c’était chez lui.
Valdo pensait se rendre à Méridis, au Sud d’ All. La capitale était, d’après les marchands, à une dizaine de jours à pieds. Valdo y trouverai sûrement un petit travail. Et si la chance lui souriait, il pourrait partir avec une caravane à la découverte du Monde. C’était son rêve. Tout petit, il questionnait les marchands sur le Monde. Ils avaient tant de chance de pouvoir voyager ! Les montagnes, l’Archipel des Hachaux, les Terres du Nord, et puis la Passe. Ce passage farouchement défendu par les Jyinuls. Quand il était tout jeune, la Passe lui faisait peur ! Maintenant, il aurait adoré s’y rendre. L’idée d’être proche des monstres qui avaient détruits le Vrai Monde le stimulait. Il savait que ses rêves étaient irréalisables mais une partie de son esprit ne pouvait s’empêcher d’espérer.
◊◊◊
- Eh, mon gars. T’en as marre de la vie ou quoi ? J’ai ben failli ne pas te voir. Tu tiens à te retrouver coupé en deux ?
Valdo ouvrit un œil, puis l’autre. Il avait tout un tas d’étoile au-dessus de la tête. Il se dressa. Un paysan se trouvait devant lui, une faux à la main. L’éclat de la lune lui rendais les cheveux, qu’il devait avoir brun, blancs. Après un instant de réflexion, Valdo se rappela que, épuisé, il s’était allongé dans des herbes hautes.
- Coupé en deux ?
- Ben oui, mon gars. Le Noctare ne se coupe que la nuit.
- Noctare ?
- Ben oui, Noctare ! T’es bien un gars de la ville, toi. Le Noctare, c’est la céréale que t’a pris pour lit ! Et vu qu’elle est mure, et ben je la coupe. Et vu qu’il fait nuit, eh ben j’ai failli de passer la faux dessus, quoi. Heureusement que t’a remué quand j’me suis approché hein ! Sinon, t’étais bon.
- Ah ben merci alors. Enfin, merci de ne pas m’avoir coupé !
Valdo tenta de sourire sans grand succès.
- Et pis il me remercie… ah ben j’te jure ! Enfin… Bon, qu’est c’qui t’amènes dans la campagne, mon gars ?
- Je vais à Méridis.
- Méridis ? Mais c’est le bout du monde, mon gars. Et pis c’est la guerre aussi ! Tu vas te battre ?
- Me battre ? Jamais de la vie ! Je ne suis pas un soldat, moi ! Non, je vais juste refaire ma vie.
- Refaire ta vie ? T’es pas bien vieux à c’que je vois. T’as dû en faire des bêtises pour vouloir déjà recommencer. Enfin, tu fais c’que tu veux ! Si je peux juste te donner un conseil…
- Oui ?
- Sa vie, c’est pas possible de la refaire ! T’es né comme t’es t’y peux rien ! Mais tu pourras jamais te refaire, mon gars. Allez, fini le papotage ! C’est bon pour les femmes ça ! Bonne chance ! Et à plus, mon p’tit gars ! Je suis heureux de t’avoir croisé.