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 Sonne tierce

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MessageSujet: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 10:31

Voilà une petite nouvelle que j'ai écrite pour un concours de nouvelles médiévale. je vais l'envoyer tout bientôt. je serais ravie d'avoir quelques commentaires pour améliorer un peu avant de poster.

Sonne tierce

Au loin, une cloche sonne tierce alors que, monté sur son roncin rouanné, il aperçoit les remparts de la ville. D’une main, il tient son mantel serré pour affronter le vent d’automne, et de l’autre arrête sa monture. Celle-ci regimbe sous l’effet puissant de la bride, mais obéit. Il soupire de soulagement. Une trace humaine, enfin. Il n’a plus souvenir de quand a débuté sa chevauchée. Il lui semble qu’une éternité s’est écoulée depuis son départ. Quel départ d’ailleurs ? D’où vient-il ? Quand ? Pourquoi ? Toutes les questions restent sans réponse. Une seule pensée, obsédante, l’occupe : il est Jehannin, le boisselier, et sa femme Louison l’attend.
Devant lui, le chemin se sépare en deux rubans bruns d’inégale importance. Du senestre côté, il se mue en belle charrière qui mène à la grande cité. À dextre, il devient misérable sentier mangé de fondrières qui rejoint un village de quelques feux, aux maisons de lauze inattendues en ce pays de plaines.
La fatigue l’accable. Le froid aussi. D’où vient-il ce froid ? Le soleil brille pourtant au levant. Mais ses rayons ne réchauffent pas l’homme. Ils ne sont qu’une lumière sans substance, sans vérité. Jehannin frissonne et resserre encore son mantel. Il réalise que l’habit trop large n’est pas le sien. La certitude nait qu’il n’en a jamais eu de tel, bordé de fourrure de lièvre. Lui ne va jamais qu’en simple cotte. Puis, il voit les déchirures, les taches sombres qui souillent le beau drap. Des bribes de souvenirs reviennent.

Le roulement sourd du galop des chevaux, les cris de fureur, l’odeur âcre du sang, l’éclat meurtrier des haches, la flamme colorée des bannières. Il revoit ses compagnons d’infortune, venus se battre dans cette guerre qu’ils ne comprennent pas. Les hommes tombent. Les flèches sifflent. Les fers résonnent. Des chevaliers caparaçonnés de métal chargent. Il ne sait comment il évite les coups alors que d’autres sont écrasés, pauvre piétaille juste bonne à ralentir l’ennemi par son sacrifice. Est-ce pour cela qu’on les a arrachés à leurs familles, que leurs enfants meurent de faim et que leurs récoltes se perdent sans homme pour travailler la terre ? Un cavalier tombe près de lui. Français, Anglais, ami, ennemi, le boisselier ne sait pas. Étourdi, il agit d’instinct. D’une main, il relève le camail et de l’autre glisse sa lame dans le défaut du gorgeron. Le chevalier en armure se débat. Ses membres battent l’air en spasmes violents, puis retombent, inertes. Il est mort. Sa visière est restée baissée d’un bout à l’autre et Jehannin n’a même pas aperçu ses yeux. C’est comme s’il avait poignardé une statue.
Il regarde autour de lui, hébété. Des corps partout, hérissés de flèches. Le silence tombe, terrible, pire que les clameurs accompagnant l’attaque. Le boisselier ne comprend pas. Il est seul, ou presque. Le grand ost, où est-il ? Ils étaient des milliers ; des fantassins, des cavaliers bien armés, la fine fleur de la chevalerie du Royaume de France, sûrs de l’emporter. Que s’est-il passé ? Il n’a rien vu, rien saisi. Les flèches ont surgi sans prévenir de derrière les haies bordant le chemin. C’était un piège, ils se sont laissé jouer.
Une fraîche bourrasque soulève un bout d’étoffe azurée qui danse au gré du vent, au dessus du champ de bataille. Un instant, le soleil s’accroche aux fils d’or d’une fleur de lys. Jehannin pleure.


Il jette le mantel de fourrure, écœuré, lorsqu’il devine qu’il l’a pris sur un corps. L’idée l’horrifie. Le roncin s’impatiente et renâcle. Le boisselier devrait abandonner le cheval, sans doute volé lui aussi, mais ne peut s’y résoudre. Ses membres sont si las. Il regarde le village dans le lointain. Malgré la pauvreté qui émane du lieu, le voyageur a l’impression d’une aura de paix et d’amour semblable à celui des saints sur les vitraux des églises.
Cette sensation de connaître l’endroit le surprend : est-ce chez lui ? Il sait que non. Il sait aussi qu’il devrait s’y rendre sans hésiter.
Mais la ville étant plus proche et le chemin plus aisé, il engage sa monture dans la charrière. Le roncin refuse, rétif à la manière d’un animal poussé vers un marais. Enfin il cède et prend le petit trot.
Quand il arrive au pied des fortifications, le cavalier s’arrête, impressionné. Le mur d’enceinte sans crénelage est flanqué de tours rondes et d’épais contreforts. Des mâchicoulis courent le long de la maçonnerie et des archères la percent de toute part. L’ensemble mesure dix toises de hauteur. Aussi imposant qu’une cathédrale, il s’élance vers le ciel avec orgueil. Le boisselier imagine déjà payer un coûteux droit de passage pour traverser le pont dormant. Il porte la main à son escarcelle et la trouve bien légère. Pas un simple denier, pas la moindre pièce noire. Nul garde pourtant n’interdit la porte qui dessine une bouche béante dans la muraille. Alors, Jehannin engage sa monture sur le pont dont le bois craque et résonne. L’espace d’un instant, dans les fossés profonds, il perçoit une forme mouvante du coin de l’œil. Il tourne la tête vivement : l’ombre s’est déjà évanouie. Il frémit. Il a cru distinguer la gueule hérissée de crocs d’une de ces chimères qui peuplent l’Enfer et que sa mère lui montrait jadis dans les sculptures des chapiteaux d’église. Il hésite à fuir, mais manque de courage pour fournir cet effort. Devant lui s’ouvre la ville avec ses échoppes et ses marchands ambulants…

Il descend de son cheval qu’il tire par les rênes pour entrer. Aussitôt, mille choses assaillent ses sens : la multitude de couleurs, les cris des commerçants, l’odeur des gaufres et des rôties.
Il admire le spectacle plein de vie offert à lui. Les rues sont propres et pavées. Chaque boutique s’ouvre en arcade de douze pieds de long sur six de haut, exposant ses marchandises aux promeneurs. La cité regorge de richesses.
Les pas du voyageur le guident devant l’échoppe d’un drapier. Il admire les magnifiques soieries, les velours, les taffetas… S’il pouvait ramener un cadeau à Louison. Mais sa bourse est vide. Il la tâte d’un geste machinal et, surpris, y découvre une dure forme ronde. Une pièce qu’il sort avant de retenir une exclamation : le disque métallique luit au soleil. Une pièce d’argent ! Jamais le boisselier n’a eu entre ses doigts pièce de plus grande valeur qu’un double tournoi de billon. La voix un peu tremblante, il s’enquiert du prix d’une coudée de soie lumineuse tel un ciel d’été. Le prix est ridiculement bas. Jehannin hésite. Ce genre de trésor n’est pas pour les gens comme lui ! Qu’en ferait-il ? Il sait rester à la place que sa naissance lui a donnée. Jamais il n’a regardé les puissants avec convoitise. Ses souvenirs récents sont imprécis, mais du reste il ne doute plus. Louison n’est pas femme à gaspiller de dures économies. Elle se montre toujours sage, généreuse pourtant avec plus pauvre qu’elle. S’il lui achète cette soie, elle s’émouvra, mais demandera pourquoi il a dépensé sa fortune en un bien superflu. Il sourit. Il lui cueillera un bouquet de fleurs des champs. Il la connaît, sa Louison : elle aime les attentions simples. Le boisselier s’éloigne de l’échoppe alors que le drapier tente de le retenir en proposant des prix de plus en plus bas.

Le voyageur progresse dans les rues agréables. Une délicieuse odeur de cannelle et de gingembre l’appelle. Une auberge arbore une enseigne aux couleurs vives représentant une poularde dorée qui, à elle seule, met l’eau à la bouche. Tout autour de lui, dans la rue jouxtant l’auberge, ce ne sont que pâtissiers, maseliers, talmeliers. Les mets les plus savoureux se sont donné rendez-vous en ce lieu. La vue des rissoles lui fait sentir sa faim de façon presque insupportable. Depuis quand n’a-t-il pas mangé ? Il hésite devant un étalage de fruits secs et de poires cuites gorgées de vin épicé. Un oblayer lui propose sa marchandise. Jehannin joue avec sa pièce, tenté. Non, se persuade-t-il, raisonnable. Pour quelques oublies, il aurait plusieurs livres de pain. Quel égoïste il serait de dépenser son bien alors que d’ici peu, il pourra le partager avec Louison.
Il délaisse ce lieu de fausses délices.

Un peu plus loin, il entre dans un autre monde. Des hommes, indifférents aux condamnations répétées de l’Eglise, se livrent à toutes sortes de jeux sur la voie, à l’abri de l’encorbellement des maisons. Certains s’affrontent aux quilles, d’autres, assis à même le sol, manient les dés.
Le boisselier connaît peu les secrets des jeux de hasard. Il récite un Pater Noster, puis sort son trésor de sa bourse pour le contempler. Un joueur de dé l’appelle :
— Eh, l’ami, joins-toi à nous. On voit tout de suite que tu n’es pas n’importe qui. Tu es du genre à te battre, et à gagner. Tu doubleras ta mise.
C’est vrai, il n’est pas n’importe qui. Une bouffée d’orgueil l’envahit et pour prouver à l’homme qu’il ne se fourvoie pas, il s’approche du jeu. À nouveau, le souvenir vivace de Louison l’interrompt. Jamais elle ne se risquerait ainsi. Mieux vaut la certitude d’un humble bien que la trompeuse espérance d’une fortune. Il a failli agir sans raison, par excès de fierté. Il songe qu’il n’est qu’un simple boisselier, et que, comme tous les hommes ordinaires, il serait dépouillé par les joueurs avertis. Il sourit poliment et reprend sa route sans but.

Une nouvelle auberge lui tend les bras avec la promesse d’un doux repos. La tenancière le flatte :
— Venez, Monseigneur, j’ai de la place. Un lit par personne, avec des draps propres, sans vermine. Et une jonchée toute fraîche que je viens de répandre au sol.
La femme est grasse et rose. Son apparence semble l’assurance de bonne chère et de molle vie. Le boisselier sent revenir la fatigue estompée par les merveilles de la ville. Il va accepter quand… Non, Louison l’attend depuis si longtemps. Il ne va pas dormir et la faire patienter encore. Ses pas sont de plus en plus lourds quand il pénètre dans un quartier joyeux et coloré. Des dizaines de jeunes gens et jeunes filles, coiffées de fleurs, dansent des farandoles en chantant devant ses yeux émerveillés.

Il avance d’un pas, mais un jeune homme, tout à son amusement, le bouscule et lui lance :
— Prends garde manant, tu me gênes. Je devrais te bastonner.
Jehannin ne se sent pas la patience de supporter l’outrecuidance d’un jouvenceau. Sa main serre avec force les rênes de son roncin qui le suit placidement depuis son arrivée. Il va répliquer avec colère, peut-être même jouer des poings. Seulement, il n’a plus l’âge du temps où l’on s’écartait de lui lorsqu’il était d’humeur batailleuse. Il a appris que mieux vaut réfléchir avant de se jeter tête baissée. Aussi se contient-il. Après tout, une insulte ne blesse que les prétentieux. L’autre est encore presque un enfant. Sans doute n’a-t-il pas agi par méchanceté. Quand bien même, le courroux ne réparerait pas l’affront.

Malgré lui, le voilà entouré de jeunes filles rieuses. Leurs surcots s’ouvrent sur des robes vertes et dévoilent des ceintures d’argent. Leurs cheveux lâchés, rouges comme le poil d’un goupil, chatoient avec l’intensité d’un feu sauvage. Elles lui susurrent des mots doux, dansent avec des poses langoureuses. Il résiste. Leur peau le frôle. Il lâche la bride de son cheval et fuit, les mains sur les oreilles pour couvrir leur chant de sirènes, en hurlant comme un fou :
— Louison, Louison !
Son épouse ne possède pas la beauté de ces jeunes filles. Elle n’a pas leur haut front bombé, leur sein menu, leur teint de lait. Son corps est celui, un peu lourd d’une femme du peuple. Mais c’est ainsi qu’il l’aime : douce, généreuse, et maternelle.

Alors qu’il court au hasard de rues qui n’en finissent pas, son regard s’arrête sur des enfants loqueteux aux visages marqués du sceau terrible de la lèpre. La maladie l’effraie, pourtant la pitié l’emporte. Les petits tendent vers lui une main décharnée qui part en lambeaux comme leurs pauvres habits. Il prend son escarcelle et en extirpe sa belle pièce d’argent. Il n’en a pas vraiment besoin, pense-t-il. Louison comprendra. Il remet son trésor dans une paume brune de crasse.

Au moment où il se sépare de la pièce, les souvenirs jaillissent.
Sa femme, celle dont l’image aimée le soutient et protège son âme dans cette ville de péchés, lui a été enlevée voilà des années, au temps terrible de la Grande Pestilence. Sa peau s’est couverte de bubons noirâtres et elle s’est éteinte au bout de longs jours de souffrance.
Il réfléchit aux tentations surmontées depuis son entrée dans la cité. Il en compte sept et sait aussitôt leur nom : Envie, Gourmandise, Paresse, Orgueil, Colère, Luxure, Avarice. Il ferme les yeux et murmure :
— Merci, ma mie.
Lorsqu’il les ouvre, il n’est plus prisonnier des hauts murs, mais seul, sur une sente rocailleuse. Devant lui, un étrange petit village de lauze. Il sait que le chemin sera encore difficile. Mais son bonheur se trouve là, en ce lieu simple comme sa vie, comme son cœur. Avant que son souffle s’éteigne à jamais, Louison a promis qu’elle l’attendrait. Leur séparation n’était que transitoire. Il comprend et sourit.

La flèche a fendu l’air si vite qu’il ne l’a pas vu arriver. Elle transperce sans peine sa cuirasse. La pointe métallique pénètre sa chair. Sur le coup, il n’a pas peur. Il ne pense pas qu’il va mourir. C’est pour les autres, pas pour lui. Il est encore jeune, en bonne santé.
Soudain la douleur explose dans sa poitrine et le sang envahit sa bouche. Ses jambes se dérobent. Il tombe à genoux. Les bruits alentours paraissent assourdis, comme s’il se couvrait la tête d’un traversin de plume. Il s’affaisse sur le sol détrempé. Il a mal, terriblement mal, mais le sang transforme ses cris en gargouillis pitoyables.
« Je meurs ». L’idée le terrifie.
D’un seul coup, le silence tombe, aussi profond qu’une nuit d’hiver quand la neige recouvre la campagne. La douleur se tait, laisse place à un grand vide et à un froid immense. La peur disparaît elle aussi. Autour de lui, Jehannin voit les hommes courir et gesticuler, mais cela l’indiffère. Plus rien n’a de sens.
Puis, au milieu de toute cette vaine agitation, passe un roncin à la robe rouanne. Il galope, affolé. Un long mantel déchiré, accroché à sa selle, flotte derrière lui telle une aile géante.
« Si j’avais ce mantel, je n’aurais plus froid. Et avec ce cheval, j’irais rejoindre plus vite ma Louison. »
Le mourant pousse un soupir, ses paupières se ferment et sa tête roule sur le sol boueux. Alors que ses sens basculent dans le vide d’une nuit sans fin, au loin une cloche sonne tierce.

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MessageSujet: Re: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeMar 22 Mar 2011 - 0:03

C'est vraiment, vraiment, vraiment pas mal du tout... Je n'ai pas le temps de faire une critique très détaillée ce soir. (mais je reviendrai) Le début est un tout petit peu lent, et souffre d'un excès d'érudition. (pas énorme, mais par moment certaines formulations un peu fleuries prennent le pas sur l'histoire sans vraiment apporter grand chose je trouve... )

Par contre dés qu'on entre dans la ville, l'histoire part et devient délicieuse Smile touchante, triste et belle. La fin m'a fait venir les larmes aux yeux et sourire en même temps. J'aime. (je reviendrai détailler plus tard. pour l'instant DODO ! Wink )
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MessageSujet: Re: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeMar 22 Mar 2011 - 10:23

Entre vision et réalité, c'est pas mal.
Juste relevé deux petites "fôtes"

— aux maisons de lauze inattendues : lauzes
— Les bruits alentours paraissent : en tant qu’adverbe « alentour » reste invariable
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MessageSujet: Re: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeMer 23 Mar 2011 - 9:02

Merci pour les petits commentaires Very Happy

Pour "lauze", il me semblait qu'on pouvait l'utiliser comme une matierre (comme maison de pierre, ou toit d'ardoise).
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MessageSujet: Re: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 7:15

OK pour lauze mais tu as mis "inattendues" au pluriel, alors mets tout au singulier ou tout au pluriel.
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MessageSujet: Re: Sonne tierce   Sonne tierce Icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 8:13

"inattendues" concernait "maisons de lauze", donc pluriel, mais ce n'est peut-être pas très clair.
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