Le génie du suicide

Je profite d'une connexion internet complètement foireuse pour poster une nouvelle que j'ai écrite cette semaine. Elle est un peu courte (qui a dit marque de fabrique ), et c'est un nouvelle de hard science fiction. C'est aussi le premier de mes textes que j'ai retravaillé. Voila

Cela faisait un certain temps qu’Alan pensait au suicide. Seulement, en ces temps troublés, l’obtention d’un permis de « mort non naturelle » était particulièrement ardue. La police vitale patrouillait dans les rues et, alertée par la puce reliée au cerveau de chacun, empêchait les suicides, et réanimait les « suicidés » quand elle arrivait un peu tard. D’où venaient toutes ces précautions ? Tout simplement d’une logique démographique imparable : quand la population mondiale dépassait les 7 milliards d’individus, tout le monde pouvait mourir quand bon lui semblait. On n’était pas à une brouette de cadavres près. Mais quand, en 2013, fut libéré par accident dans la nature un virus, croisement entre la grippe aviaire et la gastroentérite, tout le Smecta du monde était incapable d’enrayer l’épidémie. Et lorsque la mort se retira, plus de six milliards de ports USB avaient été débranchés du grand ordinateur de la vie, et les survivants étaient dans un état de dépression avancé. De fait, un seul suicide pouvait entrainer un effet domino mortel et dépeupler un pays entier.

La vie reprenait, et la population se permettait un certain optimisme. Pas Alan. Il était bien trop intelligent, et avec l’extrême intelligence vient l’extrême lucidité. Son doctorat en physique quantique lui était inutile dans ce monde où les scientifiques étaient méprisés, hais et ostracisés. Rien ne le retenait à la vie, si ce n’est la main ferme de la procédure administrative.

Dans son esprit pris alors forme une idée, un dernier éclair de génie. La téléportation quantique. C’était si simple. Le principe était enfantin, mais légèrement différent des délires de science-fiction. La structure de tous les atomes de l’objet à téléporter est analysée, puis transmise à un récepteur qui réarrange les atomes alentours, pour former l’objet téléporté. Quand à l’objet de départ, il est détruit pour qu’il n’existe pas deux exemplaires strictement identiques. Dans le cas d’une orange, ce procédé n’avait pas de conséquence. Mais pour un être humain, le problème était que le sujet de départ serait tué, alors qu’un double serait créé plus loin. Le problème devenait ici la solution, le moyen de mourir sans éveiller les soupçons.

Il fallut à Alan 2 semaines pour construire sa machine. Un laps de temps très court, mais après tout il avait eu son doctorat à 24 ans. Lorsque la machine fut prête, Alan regarda autour de lui, les cadres accrochés aux murs. Remplis de diplômes, pas de photos de famille ou d’amis. Il hésita un instant au moment de presser le bouton, plus probablement à cause d’un résidu d’instinct de survie que par regret de sa vie si incroyable. Puis il actionna le mécanisme. La machine remplit son rôle à merveille, et Alan fut recréé au téléporteur d’arrivée. Mathématiquement, il était le même. Les mathématiques n’ont pas toujours raison.

Spécialiste du texte court alors?
J'aime bien l'idée de départ avec cette brigade anti-suicide.
Et le coup du smecta m'a fait rire.
Sans doute à creuser un peu.
Bonne continuation

Sympa, il faut voir ce que ça va donner après. Ton physicien va-t-il devenir un tueur en série ? Un virus géant ? Ou un porc USB géant ?
Un détail me choque : "Les mathématiques n'ont pas toujours raison" Roooooooo !!!!!! A oui c'est vrai que la chimie ce n'est pas des maths
Je compatis pour la connexion internet pourrie.

Bon petit délire !
Tu commences vite, on a du mal à comprendre ta situation de départ, le background est limité et on est tenté de sauter ce long paragraphe, mais la conclusion rattrape tout !

C'est court et efficace !

Merci pour vos commentaires. pour l'instant, je ne pense pas faire une suite, mais j'y réflechirais. Et pour le coupdes maths, c'était plus dans le sens qu'une chose aussi complexe que l'ame n'est pas explicable pqar les mathsz

Je fais référence au film "La mouche". A la base, le scientifique crée deux cabines de téléportation.

merci lemli et chymaille
Pour le coté hard science-fiction, c'est plus que le principe de téléportation ici est prouvé scientifiquement.
Etvpour le film la mouche, je le connais et il pointe bien un ees problemes de la téléportation.

Tu as aussi une nouvelle de Stephen King sur la téléportation, qui est franchement le meilleur truc que j'ai jamais lu.
Faut que je retrouve le nom... je te tiens au courant.

Effectivement, je suis très interessé

Je poste un nouvelle version retravaillée et un peu plus longue de la nouvelle.

Sinon, je me suis rendu compte que j'ai utilisé des verbes sur un rythme ternaire, et ma prof de français me bassinait tous le temps avec ça.


Le génie du suicide

Cela faisait un certain temps qu’Alan pensait se supprimer. La vie est sacrée, il était bien d’accord, mais la sienne n’avait plus aucun but. Les scientifiques n’obtenant plus de subventions, il ne pouvait poursuivre ses travaux. Et la Science était toute sa vie. Un moyen comme un autre de remplir le vide laissé par une vie sociale aussi palpitante qu’un cœur inerte.
Seulement, en ces temps troublés, obtenir un permis de « mort non naturelle » était particulièrement ardu. La police vitale patrouillait dans les rues. En vertu d’une loi votée par les 5 députés encore vivants, des puces avaient été implantées dans le cerveau de chacun. Elles surveillaient l’activité cérébrale afin de prévoir et d’empêcher que la population n’attente à ses jours.

D’où venaient toutes ces précautions ? Tout simplement d’une logique démographique imparable : quand la population mondiale dépassait les 7 milliards d’individus, tout le monde pouvait mourir quand bon lui semblait. On n’était pas à une brouette de cadavres près. Mais quand fut libéré dans la nature un virus modifié, croisement entre la grippe aviaire et la gastroentérite, tout le Smecta du monde était incapable d’enrayer l’épidémie. Et lorsque la mort se retira, plus de six milliards de ports USB avaient été débranchés du grand ordinateur de la vie, les survivants se trouvant dans un état de dépression avancé. De fait, une seule nouvelle prise débranchée pouvait entrainer un effet domino mortel et dépeupler un pays entier.

Après que l’horreur se fut dissipée, la vie reprit et la population se permettait un certain optimisme. Pas Alan. Il était bien trop intelligent, et avec l’extrême intelligence vient l’extrême lucidité. Cette Terre n’avait aucun avenir. La peste avait mise des siècles à disparaitre, alors un super virus créé par des généticiens de génie ne s’éteindrait surement pas en quelques mois.

Son doctorat en physique quantique lui était inutile dans ce monde où les scientifiques étaient méprisés, hais et ostracisés. Rien ne le retenait à la vie, si ce n’est la main ferme de la procédure administrative.

Dans son esprit pris alors forme une idée, un dernier éclair de génie. La téléportation quantique. C’était si simple. Le principe était enfantin, mais légèrement différent des délires de science-fiction. La structure de tous les atomes de l’objet à téléporter est analysée, puis transmise à un récepteur qui réarrange les atomes alentours, pour former l’objet téléporté. Quant à l’objet de départ, il est détruit pour qu’il n’existe pas deux exemplaires strictement identiques. Dans le cas d’une orange, ce procédé n’avait pas de conséquence. Mais pour un être humain, le problème était que le sujet de départ serait tué, alors qu’un double serait créé plus loin. Le problème devenait ici la solution, le moyen de mourir sans éveiller les soupçons.

Il fallut à Alan 2 semaines pour construire sa machine. Un laps de temps très court, mais après tout il avait eu son doctorat à 24 ans. Lorsque la machine fut prête, Alan regarda autour de lui, les cadres accrochés aux murs. Remplis de diplômes, pas de photos de famille ou d’amis. Il hésita un instant au moment de presser le bouton, plus probablement à cause d’un résidu d’instinct de survie que par regret de sa vie si incroyable. Puis il actionna le mécanisme. La machine remplit son rôle à merveille, et Alan fut recréé au téléporteur d’arrivée. Scientifiquement, il était le même. La Science n’a pas toujours raison.

Moi j'aime bien ! C'est sympa à lire, plutôt fluide. J'adore l'humour que tu y mets ; je me suis bien marrée ! Je trouve la deuxième version meilleure.
Et c'est vrai que développé en bouquin, avec d'autres personnages et tout et tout, ça pourrait vraiment bien rendre !

Merci beaucoup pour ton avis .
Je suis content que tu préfères le deuxième jet, c'est aussi mon avis.

Bon, j'ai réécrite complètement cette nouvelle, parce qu'elle ne me plaisait pas comme ça. Je donne un lien de téléchargement parce qu'elle est un peu trop longue pour être postée directement.

Pour ceux qui n'ont pas lu l'ancienne, je conseille de lire celle-ci en premier, et puis peut-être de lire l'autre pour comparer

http://dl.dropbox.com/u/88212505/Nouvelles/LeGenieDuSuicideNouvelleVersion.docx

Citation :

don capital s’amenuisant de jour en jour

son

Plusieurs choses,
d'abord dans toute la partie où Alan s'approvisionne en matériel, je trouve que c'est pas tellement bien amené et la conception du temps est floue.
Il a pas fait tout ça dans les dix minutes vu qu'il a dû faire des courses, attendre la nuit pour voler le labo... mais à ta façon de raconter ce passage, on a un peu cette impression.

On a quand même le droit à une p'tite phrase profonde et spirituelle à la fin mais il dit que la vie aurait été chiante s'il avait connu son équation alors qu'il est en train de se suicider. Il se suicide parce que son métier est tombé en désuétude, parce qu'il ne peut plus l'exercer, parce qu'il s'emmerde profondément. Alors la vie "n'aurait pas été d'un chiant", elle l'était pour lui.

J'ai mal compris ?


Sinon, bien écrit je trouve, je pense que tout le monde peut comprendre les passages scientifiques (même si je peux pas trop juger là dessus).

Tu vas peut-être dire que je me fous de toi vu le texte que j'ai écrit mais le personnage n'est pas attachant. Il est intriguant et brillant mais pas spécialement attachant et donc le fait qu'il meure, bah c'est pas tellement important, le plus important c'est comment ici.
L'idée d'un monde où le suicide est autorisé seulement par permis et où les scientifiques sont haïs, est intéressant (mais je trouve pas si éloigné de la réalité ^^)

Merci pour ton commentaire

C'est une accélération pour la phase du matériel, parce que j'en avais écrit une plus précise et datée, mais elle était chiante.

Ensuite, il se suicide parce qu'il ne peut plus travailler, plus vivre pour faire ce qu'il aime, la recherche. Donc il se serait effectivement emmerdé s'il avait tout trouvé.

Enfin, je t'avoue que ça m'étonne que le personnage ne soit pas attachant. Pourtant, par rapport à la première version, je lui ai donné ses moments de colères, une familles, de trucs qui le rendent plus attachants normalement.

Mais c'est trop court et la seule chose que tu as faite c'est énoncer: oui il a une soeur, oui il ne voit plus ses parents, etc... mais tout ça c'est du passé
je ne sais pas trop m'expliquer là, peut-être que je me trompe donc désolé ne pas plus pouvoir t'aider

Nan mais c'est intéressant hein. Mais ça m'étonne, les deux personnes à qui j'ai déjà fait lire cette version ayant trouvé le personnage très attachant. Faudra voir ce qu'en pense les autres

Je n'avais pas commenté les deux premières versions (je n'avais pas dû accrocher, ou j'avais oublié ?)

J'ai relu les deux premières après avoir lu ta dernière version, elle est très différente et beaucoup mieux.
Je suis par contre surprise de l'évolution de ton style, je sais que c'est toi qui l'as écrite à cause des détails scientifiques et de leur vulgarisation, par contre pas d'éléments délirants (bon, le sujet ne s'y prête pas trop, mais j'aimais bien la référence au Smecta de la première version ^^), rien qui ne vienne alléger un peu le récit qui a plutôt tendance à plomber le moral (oui, je sais, c'est moi qui te dis ça après "un jour de pluie"...), ça me manque un peu, j'avais nettement préféré "sens en folie" ou celui avec le Chat de Schrödinger.

Quant à Alan, je n'irais pas aussi loin qu'Elann, mais c'est vrai que je ne me suis pas trop attachée à lui non plus, le fait de dire qu'il a une famille ne suffit pas à mon sens, je trouve qu'il manque des petits détails plus personnels... Il voulait mourir, il a réussi son coup, tant mieux pour lui, mais c'est vrai que je ne me sens pas trop concernée par sa mort.

Paradoxalement, ça me fait plaisir que le récit ne soit pas drôle, justement parce que c'est le but. La première fois, quand je l'avais écrit, je ne savais pas me maîtriser. Maintenant, j'ai réussi à en faire un récit vraiment dépressif.

Bon, faut que j'améliore ce personnage.

Tu peux être fier de toi, je te confirme que tu as réussi à faire un récit dépressif, tu as vraiment progressé dans ton écriture ces derniers mois, bravo, continue comme ça.
Enfin pas trop dans cette veine quand même ^^, personnellement, je préfère nettement quand tes textes me font rire et passer un bon moment.

Pour ton personnage, il y a aussi une amélioration par rapport aux premières versions, mais il manque encore quelque chose pour qu'on ressente de l'empathie pour lui, même si je n'arrive pas à te dire exactement ce qu'il faudrait.

Après une chat avec des amis qui ont lu la nouvelle, j'ai compris le problème. Le personnage est tellement proche de moi que je n'exprime pas ses pensées et ses sentiments, vu qu'ils sont logiques pour moi

Donc je change ça, et je reposte une nouvelle version bientôt.

Voila la correction, avec un personnage que j'espère plus vivant.

http://dl.dropbox.com/u/88212505/Nouvelles/LeGenieDuSuicideNouvelleVersion.docx
(oui, c'est le même lien que plus haut, mais je préfère le remettre)

Citation :

Enervé, Alan avait dit des choses qu’il regrettait maintenant. Mais il était trop tard maintenant

répétition de "maintenant"

Citation :

. Alors Alan se leva simplement, pour appuyer sur le gros bouton rouge qui mettait la machine en marche. Mais il n’y arrivait pas, il avait trop peur.
Alors il s’habilla

Alors... alors

Bon là on sait un peu plus du personnage au niveau physique et relationnel, c'est bien.
Ce gars a quand même fait 451 demandes pour avoir le droit de crever et à la fin il hésite ! J'avoue que j'comprends parce qu'entre le dire et le faire... Ce doute a sûrement pour but de le rendre plus réel à nos yeux et ça marche pas mal.
J'trouve que c'est encore trop court pour que je sois vraiment super triste à l'idée qu'il meure mais déjà là, ça va mieux que pour la première (qui est en fait la deuxième) version.
Finalement ce super virus, le rejet des mathématiciens, les millions de morts, ça mériterait d'être plus développé. Le monde dans lequel Alan évolue en serait d'autant plus fixé ainsi que l'opposition entre le perso et les autres (opposition que l'on ressent lorsqu'il cache son métier aux autres notamment)

J'me suis dit que vu l'heure ajoutée à la saison 2 de noob que je viens de me taper, j'allais pas lire de textes et encore moins commenter mais en fait... si ^^ (Lemli rêverait de milliers de commentateurs (euhh ça se dit dans ce cas ?) aussi acharnés que moi pour ses productions... ^^)

Effectivement, je n'avais pas vu ces répétitions. Par contre, je t'avoue que je ne veux pas l'allonger, parce qu'elle me semble suffisante ainsi.

Sinon, est-ce que tu as compris pourquoi 451 demandes?