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 La guerre des chimères [Terminé].

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MessageSujet: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 27 Avr 2012 - 12:10

La guerre des chimères - Version Book


Et maintenant, voici un texte dont je suis très fier. Non parce qu'il est meilleur, non parce qu'il est plus fort ; mais bien parce qu'il m'a demandé beaucoup de temps et d'efforts. Récit en poésie, à la façon des ménestrels, ou de plusieurs pièces de théâtres, il se rapproche cependant de la prose dans son style. Voilà donc le premier chapitre :


La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nQue vous buviez dans une taverne reculée, ou séjourniez à une auberge renommée, il n’existe qu’un art qui revient chaque soir : c’est celui des contes, des virelais, et des histoires. Cette histoire, souffrez-en, basse pègre, s’écoute sobre. Alors videz vos chopes, ouvrez votre esprit gourd ; car qui s’ennuiera se verra jeter l’opprobre par les esprits des légendes, des mots ; de l’amour… Bouffons, ménestrels et chantres chantent ces vers, afin d’honorer la mémoire de nos ancêtres ; afin d’illuminer le chemin de nos pairs ; afin de creuser celui de ceux qui vont naître. Ainsi, mes endurcis, plongeons au cœur du temps, à l’époque des mœurs et de la magie d’antan. Lorsque dragons, homoncules et autres démons venaient encore troubler la paix de nos maisons…

I

Le récit commence dans le village d’Armony,
Par un été brulant et sous une lune brillante.
Le silence s’était installé pour plusieurs heures,
La populace dormait d’un sommeil apaisé.

Seul anxieux, un jeune homme s’agitait dans son lit.
Il rêvait de l’exaction d’une ombre mouvante
Qui entrait chez lui pour lui transpercer le cœur
Et sucer des flots de sang jusqu’à satiété.

Avec un cri, il se réveilla en sursaut.
Des gouttes de sueur couraient le long de sa peau.
Il chassa les images de ce songe maléfique,
Sans toutefois négliger de tâter sa tunique.

Mais alors que le soulagement le gagnait,
Qu’il essayait de rallumer le lumignon,
Une silhouette sombre apparut à son chevet
Et susurra d’une voix douce cette chanson :

– N’ai crainte de ma présence, Nayel, mon amour,
Je suis Lillith, femme-esprit de la Taïga.
J’ai en moi une magie qui te protégera
Des démons malicieux jusqu’au lever du jour.

Elle sortit des ténèbres pour appuyer ses dires.
Sa beauté flamboyait à la lueur des flammes,
Ainsi que son corps nu aux teintes mordorées
Dont les formes gracieuses exprimaient l’innocence.

– Viens, Nayel, mon amour, avoue-moi tes désirs.
Toute la nuit, nous mêlerons nos envies comme nos âmes ;
Je ne cesserais de te combler de baisers ;
Nous nous donnerons l’un à l’autre gorgés de confiance.

Un peu déconcerté, le jeune homme acquiesça.
Lillith sourit et se réfugia dans ses bras.
Comme des amoureux, ils s’enlacèrent, s’embrassèrent,
Leurs mains explorant et caressant de concert.

Elle sentit aussitôt la pointe d’un poignard
S’enfoncer dans son dos en guise d’avertissement,
Révélant enfin la teneur du traquenard
Où elle avait sauté avec aveuglement.

– Arrière, Succube, si tu tiens à ta vile vie !
Ah, je frissonne encore d’avoir été souillé
Par un être perfide qui sent la débauchée.
Puisses-tu crever, emportée par la maladie !

Nayel délogea les doigts posés sur son cou.
Il refoula la tentatrice contre la porte.
Lillith, d’abord choquée, ne put que rester coi.
Cherchant à s’en sortir, elle éclata de rire :

– Regardez-le, le garçon vibrant de courroux !
Tu m’excites à vouloir protester de la sorte.
Si je suis si détestable, dis-moi pourquoi
Tu as jugé préférable de ne pas m’occire ?

La réplique du jeune homme fut prévisible ;
Il se perdit dans un fatras incompréhensible.
La succube déplia des ailes noires monstrueuses
Couvertes de cartilage et d’une peau membraneuse.

Elle frappa son ennemi de coups soutenus,
Utilisant ces étranges membres de toute sa rage
Pour le désarmer d’une estocade griffue,
Le faire reculer, lui labourer le visage.

Mais Nayel bondit avec un rugissement.
Il attrapa et lui tordit une de ses ailes,
Tout en martelant sa poitrine d’horions cruels
Qui lui arrachèrent de piteux gémissements.

Lillith s’écroula sur le sol, évanouie,
Sous les ricanements saccadés du vainqueur.
Il savoura néanmoins trop vite sa victoire.
Car la démone fit volte-face, une paume ouverte.

Le jeune homme redouta quelque sorcellerie,
Lorsqu’il ressentit dans sa hanche une vive douleur.
Ses jambes chancelèrent et le forcèrent à choir ;
Convaincu de mourir, il demeura inerte…


Dernière édition par Lemli le Jeu 31 Mai 2012 - 11:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 27 Avr 2012 - 19:13

Je suis un grand fan des récits en vers ( pour avoir tenter l'expérience moi même ).
Je suis impatient d'en découvrir la suite.
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Victor
Accro au forum ? Oui, pourquoi ?
Victor


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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 27 Avr 2012 - 19:43

Sympa ! Le fait que ce soit un récit en vers donne vraiment un charme à l'histoire, ça fait tout de suite penser aux grandes épopées, etc... J'attend aussi la suite ^^
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeDim 29 Avr 2012 - 10:01

Merci².
Désormais, les chapitres seront séparés en deux points de vue, celui de Nayel et celui de Lillith.


II Nayel

Nayel reprit conscience à la mort de la nuit ;
L’aube se déversait sur la vallée sans un bruit.
Le chant des sansonnets répondait à l’écho
Des insupportables vibrations de ses os.

Il se redressa, défiant une maudite souffrance.
La garde de sa dague dépassait de son bassin.
La lame avait été enduite d’un venin
Qui provoquait aussi sec la perte des sens.

Où était l’autre maudite, l’objet de sa peine ?
L’orde succube, l’abomination, la diablesse !
Elle avait du craindre la gravité de ses plaies
Et s’était sauvé sans achever sa mission.

L’orgueil l’empêcha de combattre sa migraine.
Il méritait de se punir pour sa faiblesse !
Le cercle le châtierait quand il annoncerait
Sa défaite à la guilde de la Révolution.

Avec une grimace, Nayel se redressa,
Esquivant l’auréole de sang couleur grenat
Qui se répandait sur les lattes du plancher,
Comme une trace éternelle de la vérité.

Les paroles de Lillith lui revinrent à l’esprit.
La miséricorde avait retenu son geste.
Cependant, et peu à peu, le doute l’envahit :
S’était-il vraiment laissé séduire par cette peste ?

Soudain, il éclata d’un rire irrationnel.
Il aurait fallu être fichtrement tordu
Pour aimer une chimère au psychique corrompu !
La prochaine fois… La prochaine fois serait mortelle…



II Lillith

Lillith délirait sur les rives du lac Opale.
Des rêves et des cauchemars dus à ses blessures,
Mais surtout au manque d’amour et de passion
Que réclamait chaque nuit son héritage douteux.

Elle se croyait revenue sur ses terres natales,
A humer la fumée en quête de nourriture,
Flairer l’homme capable de lui donner des frissons,
Changeant l’enjeu de sa survie en petit jeu.

Mais elle ne pouvait pas, pas dans le cas présent.
Le partenaire résistait… Tombé, inconscient.
– Alors je ne pouvais pas. J’ai fait une promesse :
Jamais sans leur accord faire subir cette bassesse.

– Sans réfléchir à ta propre santé, ma fille.
Tu es áyami, tu ne peux t’en affranchir,
Et le mal que nous infligeons n’est que broutilles
Face aux supplices que l’abstinence nous fait subir.

– C’est pourquoi je montre le meilleur de moi-même !
Si les humains connaissaient notre infirmité,
S’ils chassaient leurs préjugés pour nous accepter,
Nos sœurs pourraient vivre avec des hommes qui les aiment !

– Vraiment ? N’espère rien de la gent masculine.
D’ailleurs, même les femmes n’arrivent pas à nous comprendre.
Nous sommes condamnées à être des fantasmes, Lillith,
Alors cesse de pleurer et force-toi un peu !

– Non… Non, je ne peux plus, je veux la liberté,
Un mari, un mariage, des enfants.
La cloche, c’est la cloche qui m’a perdue.
La douleur est impitoyable, je ne pourrais jamais… Jamais…
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 12:07

III

La place des palabres remplissait son office,
Accueillant insultes, menaces et préjudices.
La guilde s’était réunie de bon matin,
Ses membres pensant passer un conseil bénin.

Nayel, au centre de l’amphithéâtre, ruminait.
Son rapport livré, il gisait là, oublié,
Surpris de la tournure que le débat prenait.
L’idiotie infestait l’ensemble de l’assemblée !

La pauvre – pauvre ? – Lillith servait de bouc émissaire
A la rumeur grandissante de la colère.
Désormais, on ne discutait plus que de guerre
Avec une ferveur malheureusement exemplaire.

Aider le peuple aurait été intelligent,
Plutôt que se manger le nez entre bourgeois.
Nayel repoussa ces pensées, abasourdi.
Son corps avait vraiment besoin de repos…

– Du calme, mes amis, annonça le chambellan,
Je déplore que cette situation aille guingois,
Aussi, débarrassons-nous de cette homélie
Et montrons à notre peuple ce que l’on vaut.

Depuis l’aube des temps, les succubes se jouent de nous,
Commandées par l’être du royaume d’en-dessous.
Sous couverts de belles ou aguichantes apparences,
Elles volent notre semence pour parfaire leur engeance !

Mais ces femelles ne sont qu’une partie des horreurs
Qui sévissent sous notre nez, près de nos familles.
D’après vous, d’où viennent les histoires des conteurs ?
Certes, ils arrangent, fabulent, mais tout n’est pas vétille.

Combien de nourrissons furent enlevés par les fées,
Trompant de nombreuses mères avec leurs changelins ?
Combien de riches princes quittèrent le droit chemin
A la vue d’une naïade, pour finir noyé ?

– Les meurtres, les incendies, les disparitions !
– Les plaintes des paysans et le manque d’or !
– Autant de faits prouvent l’existence des créatures
Qui complotent dans la forêt à notre insu !

– Vous dîtes guerre, je préfère annihilation !
– Sus aux succubes et aux chimères ; à mort, à mort !
– Il est l’heure, camarades, de rendre à la nature
L’espace ainsi que la pureté qui lui sont dus !

Une folie furieuse s’emparait de la foule,
Comme un banc de poissons emporté par la houle.
Quelques impulsifs tiraient l’épée d’apparat,
Exhortant leurs compagnons de suivre le pas.

La salle se vida dans un embrouillamini,
Les maîtres grisés piétinant les domestiques,
Les valets obédients oubliés par mépris,
Et, arrivant bon dernier, Nayel, lunatique.

Venait-il d’assister à une preuse injustice
Ou s’agissait-il d’une aveugle mascarade ?
Au son des percussions, instruments de parade,
Il ne put s’empêcher de penser à Lillith.



III


Petite fille des bois, que vas-tu faire là-bas ?
Toi qui es si jolie, prends garde à tes caprices…
Créature des rois, je t’en prie, n’y va pas.
Ne risque pas ta vie, pour une simple injustice…


Douce voix, belle comptine… Souvenirs de son enfance,
Quand sa mère la berçait, baignée de bienveillance,
Afin d’éloigner les esprits perturbateurs
Dont, étant gamine, elle avait tellement peur.

Ta soif de liberté nous tueras tous un jour.
Il t’est bien déplacé de jouer les troubadours.
Au-delà de la plaine, s’étend un grand village.
Selon un vieil adage il héberge la haine.


Mais soudain les cloches sonnaient, tintinnabulaient,
Se transformant en une kyrielle de sentiments,
Une myriade de couleurs chaudes et chatoyantes ;
Tableau de maître, maître d’œuvre inaccessible.

Au son de cette symphonie, son cœur s’emballait,
Il poussait doucement ses jambes vers l’avant.
Après un coup d’œil à la forêt verdoyante,
Elle s’élançait sur les traces de l’imprévisible.

Lorsque viendra le temps, tu prendras un amant ;
Un fils de la nation, dépourvu d’aversion.
Mais pour cela, ma belle, tu dois aller au pieu.
Rétracte bien tes ailes et ferme tes beaux yeux.


Arrivée au village, quelle n’était sa surprise !
Des centaines d’êtres humains, épuisés à la tâche ;
Des élevages de moutons, de cochons et de vaches ;
Des enfants libres, des enfants marchands de bêtises !

On s’était très vite aperçu de sa présence.
Ce fut ainsi que sous les jets de pierres, de cris,
Le démon vient avec ses armes dans les mains
Pour réécrire le futur de la fille des bois…


Lillith trembla de ses sombres réminiscences.
Elle s’éveilla, poussa un soupir d’agonie,
Abandonnant les lourds fragments de son destin
Au moment où elle plongerait une nouvelle fois.

La lumière crépusculaire s’était présentée,
Révélant deux paires de pieds légèrement chaussés.
Des voix féminines surplombaient ces quatre membres,
Accompagnés d’ailes noires et de corps aux teintes d’ambres.

– Elle s’est rendormie. Transportons-la au plus vite,
Je ne supporterais pas qu’une autre succube meurt.
– Je crois qu’il est trop tard. Son aura se délite.
– Aide-moi, Ael, au lieu de raconter des horreurs !
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 15:49

Ca fait vraiment saga, même si quelques expressions rappellent que nous ne sommes pas exactement dans une taverne médiévale. Sur l'histoire, pas grand chose à faire remarquer, si ce n'est que je cerne moyennement Nayel. Je me crois trente secondes sur Facebook : J'aime !
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 17:16

Merci. Smile
Nayel ? Moi non plus, à vrai dire ; et lui encore moins. Il a des préjugés ancrés dans son esprit, qu'il combat inconsciemment pour petit à petit se forger sa propre opinion. A cause de ça, il est disons... Instable ?
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 16:58

IV

L’obscurité prenait d’assaut le campement.
Elle vainquait un à un les milliers de soldats
Fatigués par l’exercice et la marche au pas ;
Incapables de suivre un autre entraînement.

Nayel vagabondait à la faveur des torches,
L’esprit encore accaparé par le cénacle.
De quelles preuves matérielles disposait le conseil
Pour prendre la vie d’innombrables individus ?

Il s’agissait d’une honte, d’un honneur qu’on écorche,
Le début des ruines, une véritable débâcle !
Il était dégoûté par un gâchis pareil ;
Tomber de chevaliers servants à parvenus !

Le jeune homme s’éloigna quelque peu du chemin.
Le lac Opale offrait un silence opportun
A qui avait besoin de réfléchir en paix,
Loin du vacarme des hommes, ces aveugles niais.

Il ferma les yeux, calmant sa respiration.
Lillith… Pensée immédiate ; un baume ou un maux ?
Que devenait-elle depuis sa disparition ?
Se cachait-elle dans les arbres, parmi les oiseaux ?

Sans réponse, Nayel commença à dériver.
Quelle était la valeur du pacte avec le diable
Que les succubes avaient osé trouver profitable ?
Au fond, personne ne pouvait vraiment l’expliquer…

Des idées surprenantes lui passèrent par la tête,
Et ces flashs dénonçaient un perfide égoïsme,
Car non content de se complaire sot et méchant,
Il serait possible que le conseil ait tort !

Que les peuples des forêts ne soient pas des bêtes,
Contrairement aux dires qui clament leur sadisme ;
Qu’aucune chimère ne soit sous les ordres de Satan !
Soudainement, son cœur se mit à battre plus fort…



IV

Ce furent les farfadets qui réveillèrent Lillith.
Elle fut heureuse d’entendre leurs rires pleins de malice.
A se demander si ce son si enchanteur
Ne repoussait-il pas tout concept de malheur.

La douleur, profonde, lancinante, lui répondit,
Même si à ce compte, elle préférait l’ignorance.
Elle s’examina ; ses blessures étaient guéries,
Cela devait provenir de sa dépendance.

– Après trois jours, ne t’étonnes pas d’avoir mal.
Je crois qu’il n’existe aucune succube assez dure
Pour supporter moins d’une semaine sans luxure.
Une fille aussi frêle… Cette nuit peut t’être fatale !

– J’ai été quelque peu pressée par le danger,
Et j’aurais bien voulu vous y voir, vielle mégère !
Mais vous êtes toujours ici, à me faire souffrir
Avec vos plantes, vos bandages et vos décoctions !

Lillith ne cherchait nullement à l’offenser.
Elle connaissait trop bien la gentille infirmière ;
S’ils ne parvenaient jamais à la faire sourire,
Elle ne se mettait pas en colère sans raisons.

– Il suffit, mignonne idiote ! Comment vont tes jambes ?
Ta mère te demandes à la clairière de l’Elyambe.
– Pourquoi ? Ce lieu est réservé aux temps de crises.
– Parce que, j’en ai peur, la guerre est une crise…
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeDim 13 Mai 2012 - 11:03

V

– Moi qui vous pensais aveugle, et vous voilà sourds !
Je vous en prie, écoutez ; je ne suis pas fou.
Les rumeurs mentent sur les chimères depuis toujours,
Elles ne souhaitent de mal ni à moi, ni à vous.

– Alors tu ne juges pas nos preuves comme suffisantes ?
Difficile d’entendre ça de la bouche d’une victime,
Surtout lorsqu’elle est si convaincue, qu’elle s’affirme !
As-tu déjà oublié cette nuit humiliante ?

Les membres du conseil approuvèrent la brimade.
Sans doute le trouvaient-ils trop irrespectueux,
Ou peut-être en marge de mutiner des recrues.
Il s’octroya cette peur avant de répliquer :

– Je n’ai pas besoin de l’aide de mes camarades
Pour m’occuper de mes problèmes vertueux.
Ce n’est pas le cas des chefs de guilde bourrus,
Qui décident une guerre sans même avoir dialogué.

– Négocier avec des démons et des vilains !
Seriez-vous tombé sur la tête, ce matin ?
– Si c’est un coup sur le crâne qui m’interpella,
J’essayerais de vous provoquer un coma !

– Tais-toi, Nayel ! Tu es allé beaucoup trop loin !
– Mais pas votre racisme, ni votre avarice !
– Je crois que ce jeune homme à besoin de soins…
– Ou d’une correction, ce ne serait que justice.

– Allez-y, continuez, pérorez sur moi ;
Sans vous préoccuper de votre maladie,
Un enchevêtrement de préjugés aigris
Qui suce votre intellect du cerveau jusqu’au foie !

L’ensemble de l’assemblée insulta Nayel,
Qui, de ce fait, ne trouva que plus de courage
Pour déverser sa haine sur ces fichus vieillards ;
Et relancer la lutte intestine de plus belle.

Il vit la milice débarquer du coin de l’œil.
Prestement, il commit un dernier dérapage
– Le chambellan n’est qu’un immonde fils de bâtard ! –
Avant d’avoir sous les yeux trente-six chandelles…



V

– Je t’en prie, mère, il faut empêcher cette guerre,
Tu sais que les succubes ne sont pas des guerrières !
– Nous ne serons pas seules face à l’adversité,
Nous avons déjà l’aide des vampires et des fées.

– Mais que sont des dents pointues et des illusions
Contre un mur d’épées, de lance, de flèches et de feu ?!
– N’oublie pas la dette que nous doit le vieux dragon ;
Ni que les elfes deviennent de plus en plus furieux.

– Mais ils passent leurs journées à souffler dans des flûtes !
Quand à Nherix, un moineau le surpasserait !
Escortées par des imbéciles si parfaits,
Ce sera bel et bien un massacre, pas une lutte !

Elles furent interrompues par le cor d’un sonneur,
Annonçant l’arrivée des autres porte-paroles.
Lillith calma sa colère et se redressa,
Tandis que sa mère allait les accueillir.

Étaient venus l’incube Séponial, le dormeur,
Une horde de gnomes et l’amazone Friolhe.
Il y avait aussi un elfe dresseur de rats,
Ainsi que l’horrible mais bienvenu Fenrir.

– Installez-vous confortablement, cher amis.
Je suis très heureuse que vous soyez tous ici.
Ces trajets nocturnes ont dus êtres exténuants…
– Oui, je suis fatigué, alors finissons-en !

– Il a raison ! Expectora le loup-garou.
Plus vite nous déchiquèterons nos adversaires,
Plus rapidement nous pourrons rentrer chez nous.
Déversons leurs entrailles, dévorons leurs chairs !

– C’est un peu précipité, mais je suis d’accord.
Attaquons, pendant qu’ils s’y attendent le moins.
– Oui, montrons la force des chimères à ces humains !
– Pardonnez-moi, mais je pense que vous avez tort…

Tous les regards se tournèrent vers la jeune Lillith.
La peau de son corps devint subitement pâle.
– Allons donc, nous n’avons pas été présentés,
Qui est la succube qui ne tient pas sur ses pattes ?

– C’est ma fille ! Il faudra d’ailleurs que je la punisse
Pour s’être immiscée dans des affaires si vitales.
– Ca m’est égal ! Je veux juste que vous écoutiez,
Votre alliance sera détruite par tant de hâte.

Il y a des années, j’ai été capturé,
Par un homme, un boucher ignoble et sans pitié.
Il me torturait toutes les nuits pours le plaisir,
Et d’autres choses dont je ne veux plus me souvenir.

Pendant ce mois de terreur, j’ai vu tant d’horreur…
J’ai vu à quelles fins ils étripent les animaux,
Je les ai vus se rouler dans le déshonneur,
Et même leurs enfants devenir de vrais salauds !

Vous, Fenrir, vous êtes un monstre de gentillesse
Comparé à des créatures aussi vicieuses.
Nous abattre ne les rendraient pas malheureuses,
Au contraire, ce serait pour elles un jour de liesse !

Vous rendez-vous compte de notre situation ?
En l’état, nous ne pourrons pas remporter la victoire !
Les humains aiment la guerre, ils ne jurent que par elle ;
Chaque jour, ils inventent des instruments de torture.

Moi, je propose de soulever toute la nation,
D’être ensembles, soudés, c’est notre seul espoir !
Et lorsque tous auront répondu à l’appel,
Là, là nous pourrons éliminer ces ordures !

Cependant, il va falloir faire preuve de prudence,
Pour éviter les surprises et leurs conséquences.
Pourquoi engager la bataille dans la campagne,
Alors que nous avons la forêt pour compagne ?

Croyez-moi ! Ces brutes se prendront dans nos filets…
– Ca suffit ! Nous en avons assez entendu !
– Non ! C’est la seule manière… J’ai raison, je le sais !
– Vous laisseriez votre contrée à des intrus ?

– Ils n’auraient même pas le temps de l’endommager.
– Munis de multiples torches, en ce lieu inflammable ?
Et la terre, souillée par leur sang ? Inacceptable !
– Personnellement, j’aime l’idée de se rassembler…

Lillith tenta en vain de reprendre le débat,
Mais Fenrir et Friolhe beuglaient comme des Banshees.
C’est alors qu’un cri retentit dans la clairière,
Accompagné du mugissement d’une trompette.

Un petit messager terrifié débarqua,
Répétant à tue-tête de sa voix meurtrie :
– Les humains sont sur nous ! C’est la guerre, c’est la guerre !
Ils envahissent les plaines, rien ne les arrêtent !
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeDim 13 Mai 2012 - 13:48

Chose promise, chose due Very Happy Mais la poésie reste difficile à commenter. J'aime toujours autant mais quelques détails m'ont "dérangé"

Citation :
Sans doute le trouvaient-ils trop irrespectueux
C'est bien de Nayel seulement dont il est question ?

Citation :
L’ensemble de l’assemblée insulta Nayel
L'ensemble et assemblée réunient dans une même phrase me dérangent. Je verrais plutôt quelque chose comme :"Et l'assemblée toute entière insulta Nayel" ou "Et l'assemblée entière vilipenda Nayel"

Enfin des mots comme coma ne me semblent pas appropriés au texte, j'avais l'impression que tu voulais lui donner une dimension de balade moyenâgeuse... Même s'ils s'adaptent au rythme du texte, à voir.
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeJeu 17 Mai 2012 - 10:39

Merci. Smile
Spoiler:
Un nouveau chapitre, à partir de maintenant, les rimes en "ABCD ; ABCD" sont absentes, au profit du trio Plate-croisée-embrassée.
---

VI

Nous marchons au son des tambours ; Ra-ta-ta-toum !
Qu’il pleuve, qu’il vente, et sous la neige ; Rou-na-na-roum !

Ainsi chantait l’armée de la révolution,
Dirigée vers la forêt en plusieurs factions.

Où sont terrés nos ennemis ; Tou-ta-ta-rom !
A bas, les lâches, les déserteurs ; Crou-ra-ta-teu !

De plein gré, Nayel se trouvait parmi les hommes.
Il espérait dissuader quelques gestes fâcheux.

Éventrer, équarrir ; des tripes et des boyaux !
Broyer les os, arracher les têtes qui grossissent !

Encore, toujours, son esprit revint vers Lillith.
S’ils se rencontraient ? Devraient-ils lui faire la peau ?

Nous marchons, oui, nous marchons au son des tambours.
Vidés, égorgés, étripés ; c’est votre tour !

Parce que la succube n’était pas innocente,
Rien que pour avoir déclenché cette guerre sanglante.

Non. Elle n’était responsable que d’un seul méfait,
Être rentrée chez lui et l’avoir agressé.
D’ailleurs, elle n’avait pas d’objectifs si mauvais
Pour qu’elle ne prenne pas le soin de l’achever…



VI

Nous sommes toutes venues au coucher du soleil,
Alertées par les cris et par la puanteur.
Ce que nous avons vu écorcha notre cœur.
Comment pouvons-nous battre un adversaire pareil ?


Harcelées par de nombreux spasmes à l’estomac,
Lillith gémit bruyamment, puis s’agenouilla.
Pourquoi espérer ? Les humains étaient trop forts.
Ils ne trouveraient dans la bataille que la mort.

Mais nous ne faillirons point, ce n’est pas fini !
Jusqu’à notre dernier souffle, nous résisterons !
C’est pourquoi nous marchons, en dépit de nos vies ;
Car jusqu’à notre dernier souffle, nous combattrons !


Les succubes et leurs alliés pleuraient en chantant.
Tous savaient pertinemment que c’était la fin,
Que les chimères n’échapperaient pas à leur destin.
Mais aucune d’entre-elles ne se sauva pour autant.

Lillith, résignée, contempla la triste plaine.
Au moins, elle mourrait libérée de ses chaines
Sans répondre à l’appel de son héritage,
Qu’elle considérait depuis toujours comme une cage.

Un éclair déchira le ciel crépusculaire.
Sous cette lumière, Lillith remarqua quelque chose.
De minuscules formes se déplaçaient dans les airs.
La plupart planait, s’accordant une pause.

L’elfe aux yeux perçants leva un bras et cria :
– Le dragon ! Le dragon, des harpies, des phénix !
– Il a tenu sa promesse ! Gloire, gloire au vieux Nherix !
Alors, tel un présage, le tonnerre gronda.
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeMer 23 Mai 2012 - 13:25

VII

Ils s’arrêtèrent avant de traverser le fleuve.
Déjà, s’avançait vers eux la première épreuve,
Des nuages d’orage et de pluies torrentielles,
Les seuls combattants, ici, qui soient éternels.

Nayel aperçut plusieurs hommes prier les dieux.
Il aurait aimé savoir ce qu’ils leur disaient ;
Entre le vif désir de rentrer chez eux,
Et de rendre mortels chaque coups qu’ils porteraient.

L’avant-garde était au centre de la rivière
Quand le déluge commença à les asperger.
La terre se transforma en immonde bourbier,
Où leurs bottes s’enfoncèrent et leurs montures peinèrent.


VII

Un mouvement attira l’attention de Lillith,
Alors que la douleur la mettait au supplice.
Elle vit des ombres s’animer à l’orée des bois,
Sans, bien au contraire, qu’elle en éprouve de l’effroi.

– Re… Regardez. Murmura-t-elle, prise de griserie.
On nous a entendus… Les chimères sont venues !
Du couvert des arbres, un groupe de vampires surgit,
Succédé par des centaines d’individus !

Il y avait des dryades, des fées, des méliades,
Un magnifique caladrius et des kelpies ;
Des lorialets, des leprechauns, d’autres harpies,
Ainsi que des faunes, des satyres et des ménades !

Incroyable ! Avec tant d’alliés à leurs côtés,
Ils avaient désormais une chance de gagner !
– Guerriers ! Guerrières ! N’attendons pas plus longtemps !
Sauvons nos foyers, nos familles et nos enfants !

Avec un ensemble parfait, l’armée s’élança,
Sur pieds, sur pattes, dans les airs et par magie.
Alors, d’un bout à l’autre des plaines, résonna
Leur insoutenable hurlement de défi.


VII

Trempé jusqu’aux os, Nayel écoutait, stupéfait,
Les cris qui emplissaient de doute la division.
Dans les rangs ne régnait plus que l’agitation.
Cela ne se passait pas comme ils le souhaitaient !

Les trompètes tempêtèrent les accords de l’alarme.
– L’heure de la bataille a sonné ! Aux armes ! Aux armes !
Les hommes répondirent et firent écho à l’appel,
Brandissant leurs lames prêtes à pourfendre vers le ciel.

Soudain, les eaux de la rivière tourbillonnèrent,
Fluant et refluant, formant des vagues immenses
Qui s’écrasèrent sur l’avant-garde avec colère,
Se déversèrent sur la terre sans plus de clémence.

Des naïades et des néréides jaillirent des flots,
Suivies de près par des sirènes et des ondines,
Tandis qu’une terrifiante créature marine
Semait la mort parmi les hommes entrés dans l’eau.

Mais alors que ces derniers battaient en retraite,
Carillonna pour eux comme un glas de défaite,
Car dragon, oiseaux de flammes et femmes volantes
Tombèrent sur les rescapés dans une danse sanglante.

Ce fut à ce moment que la cohorte adverse
Percuta la première ligne, achevant les blessés,
Enfermant l’armée par une gigantesque herse
De griffes, d’ailes, de dents de magie et d’épées.

Ils étaient pris au piège ! Comment était-ce possible ?!
La guilde était plus grande, autant en force qu’en nombre !
La bataille se transformait en spectacle horrible
Dont les comédiens se perdaient dans la pénombre.

Nayel fixa un carreau sur son arbalète.
Cependant, entre la terre, le ciel et la mer,
Sans reconnaitre ni allié ni adversaire,
Il ne savait vraiment plus où donner de la tête.

Des braillements, des membres, des gouttes dans les yeux,
Du sang, le sien, le leur ; du sang noir et du sang bleu.
Des langues de flammes, des colonnes, du feu sur les corps ;
Comment faisait-il pour éviter la mort ?!


VII

– Bénis soient les lorialets et leur manie du temps !
Louées soient les si belles naïades et leurs sœurs !
Et que toutes les chimères se battent férocement !
Car il est clair que nous pouvons être vainqueurs !

Était-ce sa mère qui déclamait ce chant de gloire ?
Franchement, elle ne cherchait pas à le savoir.
Son manque de luxure s’amplifiait avec le soir,
Enflant ses pensées de débauche et de déboire.

Lillith ne parvenait plus à se concentrer.
Elle avançait sans avoir conscience du danger.
Tous ces mâles humains pour la combler de plaisir !
Une nuit… Une seule nuit, pour l’empêcher de périr…

Elle s’accroupit près d’un cadavre et l’embrassa,
Fébrile, les mains agrippées autour de son cou.
Mais elle savait que cela ne suffirait pas.
Elle pleura, déçue, perdue, se remit debout.

Partout, la guerre faisait rage et les hommes mouraient.
Personne ne prendrait le temps de s’occuper d’elle,
Personne pour l’aimer, pour lui devenir fidèle.
A moins qu’elle ne tombe… Sur quelqu’un qu’elle connaissait.
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeLun 28 Mai 2012 - 11:00

Après celui ci, plus qu'un seul chapitre !
---

VIII

Alors, il la vit ; elle était là, alanguie.
Apparemment surprise de le trouver ici.
Elle lui sourit. Son corps et son cœur se figèrent,
Et des sentiments contradictoires s’affrontèrent.

Innocente, dangereuse ; non ! Jolie malheureuse.
Elle l’avait agressé, avait, est différente,
Et semblait avoir choisi une voie bien couteuse ;
Exténuée, absente, mais toujours attirante.

– Lillith… Bredouilla-t-il, soudain pris de pitié.
La jeune femme s’approcha de lui en chancelant.
Elle se jeta dans ses bras précipitamment,
Avant même qu’il ne parvienne à se décider.

Elle l’enlaça, l’embrassa, vibrante d’émotion,
Retirant son armure, ses brassards, son plastron.
La succube commençait à gémir de bonheur,
Poursuivant sa parade bestiale avec ardeur.

Hors de lui, il la repoussa d’une bourrade.
– Tu ne pense donc qu’à ça, misérable catin !
Ton attitude me dégoûte et me rend malade !
J’avais confiance en toi ! En toi ainsi qu’aux tiens !

Lillith, étourdie, n’abandonna pourtant pas.
– Non… Nayel, attends ! J’ai envie… Besoin de toi,
Je ne suis pas ce que tu imagines, crois-moi !
C’est une malédiction qui m’oblige à faire ça.

– Tais-toi ! Je devrais te tuer, là, tout de suite,
Pour ne pas entendre les diableries que tu récites !
– Me tuer ou ne pas m’aimer, quelle différence ?!
Tu m’as déjà condamné par ton ignorance !

Vrillant, le dragon passa juste au-dessus d’eux.
Il captura un cavalier et sa monture,
Les emmena faire une ballade dans les cieux.
Une hallebarde manqua de peu la créature.

Nayel observa attentivement Lillith.
Le conseil disait vrai, il ne pouvait rien faire,
Elle ne suivait que les ordres venant de l’enfer,
Et jamais ne serait détournée de ses vices.

Quel gâchis, quelle bêtise ! Cette femme était si belle…
Mais un démon demeurait toujours cruel !
Il n’existait aucune chance de résoudre ce problème,
Cela faisait partie d’elle, de sa nature même !

Son devoir était désormais de la délivrer.
N’était-ce pas, en fin de compte, ce qu’elle demandait ?
Pour son propre bien, il fallait l’éliminer.
Afin que cesse enfin l’addiction. Á jamais.



VIII

Elle vit l'arme que Nayel tira de son fourreau.
Mais sa dépendance l'affaiblissait de beaucoup.
Elle ne réussit pas à éviter le coup.
La lame s'enfonça et ressortit par son dos.

En écho à l'orage, Lillith cria, hurla,
Aussi fort et longtemps que le tonnerre gronda.
La douleur l’enserra bien plus puissamment
Que n'importe quelle étreinte auparavant.

Le sang s'écoula de ses lèvres et de ses yeux,
Son aura quitta la prison de son corps blême.
La voix du jeune homme murmura d'un ton ténébreux :
– Pardonne-moi, Lillith. Je devais t'aider... Je t'aime.

La colère l'envahit. Il n'avait rien comprit !
Sa mère avait raison, les hommes étaient stupides,
Absolument idiots, malveillants et cupides !
En dépit de sa blessure, elle sauta sur lui.

L'effort les fit tous deux s'étaler sur le sol.
Nayel s'embourba presque entièrement dans la terre molle.
La succube arracha une flèche de son carquois
Et la planta profondément dans son œil droit.

A son tour de crier, de se tordre de souffrance !
– Je te hais ! Je te hais, toi et tous les humains !
Comme elle haïssait le boucher de son enfance !
Comme elle détestait le souvenir de ses mains !

Elle prit son cou entre les siennes et le serra,
En y mettant toute sa hargne et toute sa haine.
Il se débattit mais sa frénésie était vaine,
Malgré son affliction, elle ne lâcherait pas.

Nayel rua, la jeune femme raffermit sa prise,
Gardant jusqu'au bout le contrôle de son emprise.
La vengeance dissimulait tout ce qui se passait,
La folie lui cachait le danger qui venait.

La seule chose qui comptait restait de l'étrangler.
Tout ce qu'elle souhaitait était qu'il meurt sur le champ !
– Crève ! Gueula-t-elle, complètement désespérée,
Et continua de le hurler en pleurant.

La résistance de son adversaire s'amoindrit,
Tandis qu'elle sombrait peu à peu dans les ténèbres,
Sa vue se perdant dans une noirceur funèbre.
Les esprits tentaient de l'arracher à la vie.

Le corps de Nayel se détendit. Pour toujours.
Ressurgit autour d'elle le vacarme alentour.
Elle ne l'écouta pas. Elle ne comprenait plus,
Plus rien, aucun goût ; aucun sens ne lui parut.

– Les renforts arrivent ! Vive l'armée du souverain !
– Ne fuyez pas ! Nos familles ont besoin de nous !
Non... Elle ne voyait plus, elle n'entendait plus rien...

Lillith s'éteignit, seule, dévorée par la boue.
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeLun 28 Mai 2012 - 13:36

c'est vraiment bien!
je crois que je n'arriverais jamais à écrire un aussi long texte en vers et en rime.
Bravo! cheers cheers cheers
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MessageSujet: Re: La guerre des chimères [Terminé].   La guerre des chimères [Terminé]. Icon_minitimeJeu 31 Mai 2012 - 11:37

Merci. Smile
Et voici la fin de ce long travail, vous trouverez également au début du sujet la version Book. Bien à vous de m'avoir suivi jusqu'au bout. Ou pas. ^^

---

IX

Voici maintenant la fin de cette triste histoire.
Je me tenais aux première loges, durant la guerre,
Parmi les hommes qui ont attaqué les chimères.
Et je n'oublierais jamais l'horreur de ce soir.

Nous fumes réduit à cinq cents, mais d'un prompt renfort,
Trois milles soldats du roi vinrent remplacer nos morts.
Ainsi, la bataille tourna en notre faveur,
Mais nos ennemis se battirent avec honneur !

Je me souviendrais des jets de flammes du dragon,
Du flot de l'eau manipulé par les naïades,
De cet oiseau aux grands pouvoir de guérison.
Oui, je me rappellerais tout de cette peuplade.

Car une chose en particulier m'a éprouvé.
Alors que je venais à bout d'une amazone,
Que je tenais en respect plusieurs leprechauns,
Je trébuchai sur un couple de corps enlisés.

L'humain avait un carreau fiché dans son œil,
Comme vous le savez, il s'agissait de Nayel.
A son côté, presque invisible, mourrait Lillith,
Car elle vivait un dernier instant de supplice.

Le heurt dut la faire revenir. Elle s'éveilla,
En crachant ses dernières forces et en gémissant,
Puis elle se tourna vers moi et me regarda.
Mon cœur fut détruit par cette vision. Entièrement.

Je ne vis en elle ni soumission ni faiblesse,
Elle ne chercha ni à fuir, ni à m'attaquer,
Ne manda pas de la sauver, pas de l'achever.
Quel genre, exactement, de sentiment était-ce ?

Je ne sais pas et je ne le saurais jamais.
Mais une chose était certaine. Je comprenais.
Je savais désormais ce que nous faisions,
La bêtise et le malheur que nous perpétuions.

Comment avais-je pu être aveuglé à ce point ?
Sans réfléchir plus avant, je...


La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Bon alors, tu te l'ai faite, ou non ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nMorgan interrompt son récit, revient à la réalité de ce monde, de ce triste monde. Trois jeunes femmes ont entamé une danse, claquent leurs talons sur le parquet, tournent et retournent sous le rythme saccadé de la musique. Au bar, accoudée au comptoir, une lignée de clients imbibés le regarde d'un œil patibulaire ; parmi eux, un couple enlacé, un homme obnubilé par les pas des danseuses, n'ont pas dû suivre son conte avec conviction. Un échec, cuisant. Encore et toujours...
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Je n’apprécie pas votre plaisanterie, monsieur.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Oh, ça va, tu commençais à endormir tout le monde. Moi, la seule chose qui m’intéresse, c’est l’histoire de cul, tu l’as pécho ou pas ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nLes camarades de boissons encouragent le fauteur de trouble à continuer, le bousculent, tapent du plat de la main sur le zinc. Morgan, lui, serre le poing. Pauvres poivrots, incultes insultants, n’y a-t-il donc plus que ce genre d’individus, des brasseries renommées aux insalubres bistrots ? Des erreurs du poème, aucune ne semble avoir disparue, ou même ne s’être amoindrie. Á quoi bon poursuivre ? Á quoi bon répondre, essayer de les raisonner ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Si vous aviez écouté plus attentivement, vous sauriez que la guerre des chimères s’est terminée voilà des siècles de cela. Je ne suis qu’un simple narrateur, non le dernier personnage de l’histoire, l’auteur de ce texte. Et j’exige des excuses, pour vos offenses, pour votre manque de respect envers la mémoire des morts et pour m’avoir empêché de finir ce récit.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Calme-toi, ce n’est qu’une histoire…
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Ce n’est pas qu’une histoire ! C’est ce qui s’est passé, c’est notre passé, vous devez me croire !
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– La vache, ça rime encore.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nLa bande éclate de rire. La colère du ménestrel gonfle, s’approprie ses pensées, ses émotions et son esprit. Qu’ils périssent tous dans l’alcool et la débilité, abrutis par les mensonges dont ils se sont eux-mêmes entourés ! S’ils savaient la vérité, peut-être se considéreraient-ils avec moins d’orgueil ! Non… S’ils la connaissaient, la réaction serait immédiate, les hommes, fidèles à leurs ancêtres, prendraient les armes afin de commettre à nouveau l’irréversible.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Cons que vous-êtes… Murmura-t-il.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nLe gérant de l’établissement l’observe, tendu, prêt à intervenir à la moindre altercation, et sans doute à le virer à coups de pieds dans le fondement. Morgan préfère s’en aller. Jamais il n’aurait le dernier mot. Dévisagé de tous côtés, il descend de l’estrade, contourne les tables, maudissant les ignares et les ignorants. Dehors, la pluie a cessé, comme déçue de ne pas avoir la fin d’une aventure où elle a été une actrice assidue. Mais il se fait des idées, aujourd’hui le ciel ne paraît plus vivant, se contentant d’être là et d’exister. Qu’il aurait aimé être né avant, avant tous ces malheurs, ces indifférences et ce manque de profondeur. Vivre et guerroyer au temps de Nayel, voir et écouter à l’époque de Lillith. Lillith…
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nBien sûr, c’est impossible.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Corneille, n’est-ce pas ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nMorgan se retourne, sur la défensive, n’ayant pas entendu son interlocuteur arriver. Un des serveurs du pub, un plateau dans une main, l’a rejoint. Aucune hostilité n’émane de sa démarche, de son sourire.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Excusez-moi ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Au début du neuvième chapitre, l’auteur utilise des vers du Cid, de Corneille.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Oui. Vous aurez au moins retenu cela…
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nEt franchement, quelle importance, parmi tous les messages que le récit délivre, de l’égoïsme à la bêtise, du courage à l’amour ; en passant par l’incroyable cruauté humaine ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Que sont devenues les chimères ? Ont-elles toutes été exterminées ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Non, la bataille a très mal tournée pour elles, mais une petite partie a réussi à s’enfuir en direction de la forêt ; la mère de Lillith, notamment. La guilde de la révolution ne s’est malheureusement pas arrêtée là. Ils ont traqué les survivants et les innocents à même leur domaine, en déclenchant un incendie, en encerclant les bois. Cela a pris du temps, car les humains ne ressentaient pas le terrain, mais au final et à part quelques créatures à plumes, les chimères ont en effet été anéanties. Celles de cette région, en tout cas.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Et l’auteur ? A-t-il pu les aider ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Énormément, en mon sens…
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nSon cœur s’emballe lorsqu’il pense au conte, à sa suite qu’il n’a pu réciter, à celle qu’il n’a jamais révélé. Il n’est jamais allé jusqu’au bout, que cela soit dans des écoles, des bibliothèques, ou plus récemment aux fêtes de villages. De nombreuses personnes se sont montrées réceptives et compréhensives, pourtant, il leur dissimule à chaque fois un morceau de la vérité. Pourquoi ? Il ne le sait pas vraiment, sans doute pour se protéger.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– C’est un assez lourd secret que vous demandez, et que peu de gens connaissent… Lucien. Ajoute-t-il en lisant la plaque sur l’uniforme vert obligatoire.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Je pense être un homme de confiance, si toutefois ces deux mots peuvent s’associer, et si l’on considère qu’un homme puisse penser.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– D’accord… Grace à lui, et à ceux qui l’ont suivi, les chimères sont parvenues à se mettre à l’abri.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Á l’abri ? Vous voulez dire dans un endroit spécifique, inconnu ? Cela me semble impossible.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Ça l’est. La haine que leur portent les humains commence il y a des siècles et ne s’est pas éteinte depuis. Non, pour se protéger, elles ne se sont pas cachées, elles sont devenues des humains. Ne faites pas cette tête ! Laissez-moi vous expliquer »
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n« Stepan Rovayech, l’auteur du récit, a hébergé chez lui une succube, envers l’avis de ses amis, envers la loi. De fil en aiguille, ils ont fini par s’entendre, se comprendre et s’accepter, par tomber amoureux l’un de l’autre ; chose que les deux peuples croyaient impensables. Ils ont eu un enfant, une fille, elle avait le teint mat, des ailes atrophiées qu’elle aussi pouvait rétracter. Cependant, mis à part ces caractéristiques, personne ne pouvait deviner son métissage. Chanceuse, destinée, ou tout simplement belle, elle épousa un riche héritier, qui d’après les légendes que j’ai récoltée faisait battre son cœur par amour et non pour le luxe, la luxure ou l’argent. Ils eurent une descendance nombreuse, qui à son tour eu de beaux enfants. Si certains étaient plus bronzés que d’autres, seules quelques crises passagères les différenciaient des humains. Voilà comment une succube a réussi à se mettre à l’abri »
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n« Bien entendu, ce n’est pas la seule ! Des milliers de chimères à travers le monde, toutes en voie d’extinction, ont suivi ce procédé. Aujourd’hui, pour être concret, plus de la moitié de l’humanité possède du sang de chimère dans les veines. Tenez, parmi les trois danseuses, je suis en mesure d’affirmer que l’une d’elle est partiellement faune ou satyre. Comment savoir si cet imbécile d’étriqué, celui qui m’a interrompu, n’a pas un ancêtre vampire ? S'il vous prend l'envie de mander la compagnie d'une fille de joie, vous aurez peut-être la chance de tomber sur une femme qui fait cela pour le plaisir et pour se guérir. Les incubes sont maintenant traités comme de simples violeurs. On parle souvent des nains, sans savoir que parmi eux se trouvent aussi des lutins, des gnomes et des leprechauns. Les elfes sont, pour la plupart, restés en Asie avec ces femmes et ces hommes à la peau lisse, aux yeux bridés ; d'autres sont allés vers l'ouest, mêlés aux cheveux blonds et aux teints pâles. La prochaine fois que vous croiserez une dame farouche, battante, rappelez-vous la férocité des amazones... »
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n« Mais cela ne s'arrête pas aux humains ! Les reptiles ont un passé de dragon, les rapaces descendent de phénix, d'autres petits oiseaux ont dans leurs gènes l’espièglerie des farfadets ; et ainsi de suite, jusqu'à constater que nous sommes et sommes entourés de chimères ! »
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nMorgan reprends un rythme de souffle plus lent. Cette révélation l'a toujours émoustillé au plus haut point, au point parfois de perdre son auditoire. Ce ne semble pas être le cas du serveur, qui l'observe et sourit, l'air satisfait de ce récit.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Incroyable... Enfin, je veux dire... Ce n'est pas que je ne vous crois pas, mais c'est tellement énorme ; comment n'aurait-on pas pu le découvrir avant ? Aujourd'hui, ces créatures ne sont plus que des légendes pour la plupart des gens, des monstres, petits ou grands, qui n'ont jamais existé. Mais vous...
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Lucien ! Ramène tes miches, si tu ne veux pas te faire virer !
L'interpellé ferme les yeux et ravale les mots qu'il a dans la gorge, stoppés dans son élan. Apparemment, lui non plus n'aime pas être coupé.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Bon. Je dois y aller.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– On se reverra certainement. Vous êtes ici, demain ?
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1n– Oui. Je suis comme qui dirait coincé dans ce bled paumé, et je ne risque pas de quitter le pays. Á demain, alors !
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nSans attendre d'autres formes de formalité, il repart au pub en trottinant. Morgan, lui, s'en retourne au centre du village, content de cette entrevue. Voilà, encore un nouvel adepte, peut-être ; et encore une vérité presque entièrement révélée. Pourtant, il n'y aurait aucun mal à l'avouer, ne serait-ce qu'à une seule personne. Ce serait même un signe de fierté. L'achèvement de cette histoire qui dure.
Une jeune femme le croise sur le trottoir d'en face. Ses sens s'agitent, lui indiquent une vierge, pure de sang, pure humaine à cent pour cent. Elle est si belle, au visage innocent, aux cheveux flamboyant qui cascadent jusqu'à une chute de reins ronde et ferme à souhait. Qu'est-ce que cela serait bon de l'aimer, de l'embrasser, la sentir, la caresser...
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nMorgan se ressaisit. Ce ne serait pas digne de lui.
La guerre des chimères [Terminé]. Sanstitre1nCe ne serait pas digne de la lignée de Lillith.
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