Une nouvelle nouvelle
. Bon, celle la parle d'un phénomène moins connu que le chat de schrodinger, mais j'ai essayer de rester clair dans les quelques explications scientifiques.
La souffrance du chaosJe souffre, je suis blessé.
Petit à petit, mon sang coule sur la faïence de mon lit.
Hier, un homme est venu me voir. Malheureusement, il n’avait pas de blouse blanche. Il portait juste un T-shirt « Schrodinger Cat is dead » et était mal rasé.
Un simple physicien.
Et au lieu de m’aider, cet abruti regarde, hypnotisé, l’écoulement de mon fluide vital, irrégulier à cause de la gravité de ma blessure.
Cependant, mon sang tombe lentement, goutte après goutte.
Et mon observateur de s’écrier :
« J’ai trouvé le chaos », en courant dans le couloir.
Depuis, un groupe d’étudiants accompagnés d’un professeur passe toutes les heures. Bien trop souvent à mon goût.
« Voyez comme les gouttes tombent selon un rythme imprédictible, dit le professeur à sa portée de lèches bottes. On voit que le liquide agit de manière chaotique. »
Evidemment, ce vieux scientifique parle de liquide. Ça serait trop personnel de parler de sang.
J’ai l’impression d’être un patient atteint de la peste, qui serait montré à tous les étudiants en médecine. Une telle chance de pouvoir observer comment agit une maladie disparue !
« A vrai dire, on pourrait prévoir le rythme de chute des gouttes en enregistrant tous les paramètres physiques dans un ordinateur et en lançant une simulation, continue le bon professeur.
Seulement notre précision n’étant pas absolue, nous aurions arrondi les valeurs des forces qui s’appliquent sur le système. A chaque nouvelle boucle, les approximations des simulations précédentes augmenteraient l’erreur, ce qui fait que nous ne pourrions prédire que deux ou trois gouttes. C’est ce que l’on appelle la dépendance sensitive aux conditions initiales. Ou pour les incultes l’effet papillon, finit-il en éclatant de rire. »
Content que ta blague te plaise.
Enfoiré.
Et si au lieu de te concentrer sur tes théories stupides, tu t’occupais de moi.
Pas que j’ai besoin d’aide, mais bon, je pense que cela pourrait être utile.
Bien évidemment, il ne m’entend pas. Dieu ne m’a pas donné le don de la parole, et je le maudis pour cela chaque jour depuis que j’ai commencé à souffrir.
J’aimerais tellement qu’ils arrêtent tous de penser à leurs papillons à la con, et qu’ils se tournent vers moi, me voyant vraiment.
Ça ne devrait pas être trop dur pour une telle bande de génies de me soigner.
Après tout, je ne suis qu’un robinet qui fuit.