Un matin de Noël.

Bonjour tout le monde,

Je sais c'est pas l'époque mais je vous soumet néanmoins ce petit texte.
Bonne lecture (j'espère).

"Tout le salon avait été plongé dans l'obscurité et le silence. Ils avaient juste laissé les guirlandes électriques du sapin allumées et l'étoile scintillante à son sommet. Elles envoyaient une faible lumière rougeoyante sur l'angle de la pièce et l'horloge suspendue au mur. Six heures. Il était tôt et toute la famille était endormie. La table du salon était encore recouverte des jeux utilisés la veille par les enfants : jeu des sept familles, dominos, mikados. Quelques verres aux effluves alcoolisées trainaient sur la table de la salle à manger, restes des jeux des parents. Au fur et à mesure, le salon semblait plus clair. L’œil s'habituait à l'obscurité et percevait plus de détails, comme le verre de lait et les petits gâteaux déposés au pied du conifère. La douce odeur des biscuits se mélangeait avec la senteur plus forte des épines de l'arbre. L'offrande était posée juste à côté de deux paires de petits souliers attendant leurs récompenses. L'un des enfants avait même ajouté une grosse chaussette de Noël, espérant sans doute obtenir plus de présents.

Le calme fut soudain rompu par un faible couinement. Une porte s'ouvrit lentement, poussée par une main gantée. Le gant rouge, assorti de fourrure blanche au poignet, semblait mal assurée et par un excès de prudence fit grincer encore plus fort le chambranle de la porte. Après ce crissement, la main n’osa plus bouger et resta en suspens au dessus de la poignée pendant un moment qui semblait interminable. Elle se posa alors à plat contre le battant et le poussa d'un coup sec. Aucun bruit. Une ombre lourde passa le seuil et fit son apparition dans la pièce. Les lueurs du sapin clignotaient sur un visage à la barbe longue et blanche recouvert d'un bonnet.

Il prit un instant pour s'habituer à la nuit d'autant plus qu'il n'avait pas mis ses lunettes. Peut importe après tout puisqu'il avait prévu de ne pas allumer la lumière. Il connaissait son salon par cœur et évita sans problème les obstacles : canapé, table basse, jouets du chat. Il arriva au pied du sapin et posa à ses pieds les cadeaux achetés en grande majorité la veille à la sortie du travail. Tous les ans, il se disait qu'il fallait qu'ils anticipent avec Julie les achats de fin d'année mais rien n'y faisait.

Il était à genoux en train de sortir le premier paquet lorsqu'une petite main qu'il n'avait pas vu venir lui tapota l'épaule. Comprenant parfaitement qu'Hugo ou Mélissa était derrière lui, il fit mine de l'ignorer en espérant que l'enfant, intimidé, n'insisterait pas. La petite main récidiva pourtant avec une fermeté qui démontrait une certaine impatience. Se sentant pris au piège, Paul décida de se relever et de jouer le jeu jusqu'au bout. Il remerciait déjà Julie de l'avoir forcé à enfiler son costume juste au cas où. Le but était maintenant d'écourter l'entretien pour ne pas se trahir. Il se retourna lentement en tenant son ventre. Constitué de 2 oreillers,il ne fallait pas en perdre en cours de route.

Dans la pénombre, il reconnut sa fille. Mélissa était plantée devant lui, de lourdes boucles brunes entourant son visage porcelaine, qui le regardaient avec ses yeux noirs, ronds comme des billes. Pour se donner du courage, elle n'était pas venue seule. Elle serrait contre sa chemise de nuit mauve, Monsieur Pinpin, son lapin en peluche préféré, dont les oreilles déchiquetées par les péripéties de celle-ci commençaient à se détacher. Ils étaient là, face à face, ne disant mot. Paul attendait une question et se préparait intérieurement à prendre sa voix la plus grave possible quand Mélissa lança d'un air dubitatif.
T'es le Père Noël, toi ?
Mince... Rien qu'à le voir comme ça, elle n'avait pas l'air d'y croire. Il allait falloir être très performant.
Bien sûr que je suis le Père Noël. Oh, oh,oh ! Sinon je ne serais pas là à déposer tes cadeaux, habillé de mon plus beau costume. Pourquoi poses-tu cette question ?
Ayant l'air de la jauger et ne voulant pas forcément répété ce qu'elle avait entendu la semaine dernière dans la cour de récréation, elle dit simplement.
Pour être sûre.

Mais le doute subsistait. Après tout, Willy racontait toujours des bêtises à l'école. Pourquoi le croire sur ce sujet alors qu'elle restait persuadée que c'était bien la petite souris qui venait chercher ses dents sous l'oreiller ? Cette explication lui semblait parfaitement logique aujourd'hui même si ce mythe allait également tombé quelques mois plus tard. Paul qui ne rêvait que d'une chose, qu'elle aille se coucher à nouveau, lui proposa un câlin.
Allez, il faut que tu me laisses travailler. J'ai encore beaucoup de cadeaux à distribuer. Viens dans mes bras et retourne aux pays des rêves avec Monsieur Pinpin.

S'avançant vers lui, elle eut un moment d'arrêt au à l'évocation de son lapin. Willy avait-il dit la vérité ? Paul sentait bien qu'il avait fait une gaffe mais préféra ne pas se justifier. Il avait trop peur d'être découvert. Mélissa se blottit contre le Père Noël et eut sa confirmation. C'était bien son père qui était emmitouflé là-dessous. Elle reconnut tout de suite son odeur. Elle reconnaissait même le léger parfum de la crème de nuit que sa mère s'applique sur son visage tous les soirs devant la télé. Elle le serra un peu plus fort, ne comprenant pas vraiment pourquoi il se donnait tout ce mal mais percevant que c'était important pour lui.

Elle lui colla un bisou sur la joue et retourna se coucher, cette scène restant à jamais gravée dans son esprit. Le lendemain, elle racontera avec emphase jusqu'à en inventer des pans entiers, sa rencontre avec le grand barbu pour rendre jaloux son petit frère. Paul, naïf et persuadé d'avoir dupé sa jeune fille de 6 ans, rejoignit Julie qui l'attendait dans un demi-sommeil. Il la réveilla pour lui narrer ce qu'il estimait être un exploit. Ce n'est que des années plus tard qu'il comprit que sa fille avait percé le secret de Noël mais elle ne lui révéla jamais de quelle manière elle l'apprit."

Bonsoir !

D'abord, je tiens à dire que ton texte est plutôt facile à lire, c'est déjà pas mal
J'ai assez bien imaginé la scène et notamment le lieu.
L'histoire est mignonne, la p'tite fille qui fait semblant de croire encore au père-noël pour ne pas décevoir son père, c'est mignon mais en même temps triste parce qu'il y a une perte d'un rêve, d'un morceau d'enfance. (C'est vrai qu'à dix-sept ans, j'ai de quoi être nostalgique... )

Sinon, pas grand chose à dire à part quelques fautes et répétitions:

Citation :

La table du salon était encore recouverte des jeux utilisés la veille par les enfants : jeu des sept familles, dominos, mikados. Quelques verres aux effluves alcoolisées trainaient sur la table de la salle à manger, restes des jeux des parents.

Trois fois le mot "jeu" dans ces deux phrases.

Citation :

Le gant rouge, assorti de fourrure blanche au poignet, semblait mal assurée

Qui est mal assuré ? Le gant rouge ? si oui, c'est "assuré", si c'est la main plutôt, il faudrait le dire dans cette phrase.

Citation :

Le gant rouge, assorti de fourrure blanche au poignet, semblait mal assurée et par un excès de prudence fit grincer encore plus fort le chambranle de la porte. Après ce crissement, la main n’osa plus bouger et resta en suspens au dessus de la poignée pendant un moment qui semblait interminable.

Deux fois le mot "sembler" dans ces deux phrases.

Citation :

Une ombre lourde passa le seuil et fit son apparition dans la pièce. [...] Mélissa était plantée devant lui, de lourdes boucles brunes entourant son visage porcelaine

Là peut-être que je râle pour rien mais même si ces deux phrases sont relativement éloignées dans le texte, le "lourde" m'a gêné. (peut-être que ça vient simplement du fait que je suis chiant aussi... ::rolling:: )

Citation :

Ayant l'air de la jauger et ne voulant pas forcément répété ce qu'elle avait entendu la semaine dernière dans la cour de récréation, elle dit simplement.

Qui jauge qui ? J'ai pas tout compris...
Et y a une petite faute: c'est "répéter".

Citation :

ce mythe allait également tombé quelques mois plus tard.

Là aussi, "tomber".

Citation :

elle eut un moment d'arrêt au à l'évocation de son lapin.

Ici, c'est une faute de frappe à mon avis, il y a un "au" en trop.

Citation :

Elle reconnut tout de suite son odeur. Elle reconnaissait même le léger parfum de la crème de nuit

Deux fois le même verbe dans deux phrases qui se suivent.

Citation :

mais elle ne lui révéla jamais de quelle manière elle l'apprit.

"l'avait appris" non ?

Voilà, voilà, bien sûr tout ce que je dis n'est pas forcement des plus justes ( à part les fautes il me semble ).
Et je me répète sûrement, le texte est facile à lire et mignon donc j'ai plutôt un ressentit positif
Mais quand même, étrange moment pour poster ce genre de texte

Un joli texte qui m'a ramenée à mon enfance, et à mes frères qui s'amusaient à me faire croire qu'ils avaient vu le Père Noël passer en traîneau sous nos fenêtres quand eux n'y croyaient plus, et moi encore... inutile de dire qu'après, je ne voulais pas quitter la fenêtre, au cas où il repasse !
Ton style est fluide et se lit vite, on passe un agréable moment.

Effectivement, ce n'est pas la saison, quoi qu'avec le temps maussade en ce moment, on pourrait presque se croire à Noël !

J'ai vu quelques fautes, mais Elann les a déjà indiquées (chouette, je ne suis pas la seule à être "chiante" avec l'orthographe et la grammaire, ça fait plaisir ! ).

Du coup, il ne me reste plus qu'une remarque sur la phrase suivante :

Citation :

dont les oreilles déchiquetées par les péripéties de celle-ci commençaient à se détacher.

La tournure "par les péripéties de celle-ci" me semble bizarre, je n'arrive pas trop à comprendre le sens : est-ce que ce sont les péripéties de la petite fille qui causent cet état ?
C'est d'ailleurs peut-être le mot péripéties qui me fait buter dessus : pour moi, une péripétie, c'est un événement, une aventure, et ça ne me semble pas adapté pour le lapin en peluche d'une fillette de 6 ans.
Je n'arrive pas à trouver le bon terme, mais je visualise Mélissa gardant toujours son lapin en peluche avec elle, l'emmenant partout, le laissant parfois traîner par terre, ce qui à force provoque cet état au niveau des oreilles, je la verrais bien le prendre souvent par les oreilles d'ailleurs.
A mon avis, il faudrait une tournure différente pour cette phrase, ou peut-être juste supprimer "par les péripéties de celle-ci ", je pense que la phrase se suffit.

Merci beaucoup pour vos retours.
Les répetitions c'est ma spécialité à la première écriture et parfois je ne les vois plus au moment de corriger.
Je fais toutes les modifications nécessaires pour que ce soit encore plus limpide.
C'est un texte que j'ai réalisé en atelier d'écriture. C'était un travail sur la focalisation, qui change 2 fois dans ce texte.

Merci et à très vite.