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 Le banquet venu d'ailleurs

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MessageSujet: Le banquet venu d'ailleurs   Le banquet venu d'ailleurs Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 13:05

Comme promis, je poste le début de ma novella, un space opéra culinaire

Ban admirait la boite posée sur sa table basse. Chromée, toute simple, elle contenait pourtant un trésor, un résidu de cuisine ancienne, préparé spécialement pour lui. Il fit glisser ses doigts le long de la coque, jusqu’à sentir le petit bouton d’ouverture sous ses doigts, qu’il pressa. Elle s’ouvrit sans un bruit. Il s’attendait presque à voir de la fumée, avant de se rappeler que l’emballage était sous vide. Sur un petit lit de mousse se trouvait l’objet de son désir. Ban le sortit, conscient du gras qui imprégnait ses doigts. Il tint devant lui le boyau fumé rempli de viande. « Saucisson », c’était le nom de ce plat. Il le répéta à voix haute, plusieurs fois, dans la solitude de son grand appartement.
Définitivement, il aimait la sonorité presque grasse, qui s’accommodait sans problème au produit. Il s’aperçut qu’il restait quelque chose au fond de la boite, et sortit un petit pot, d’un verre épais comme il ne s’en fabriquait plus depuis des siècles. A l’intérieur, il y avait une mixture verte, presque confite, avec des petits morceaux. D’après l’étiquette, il s’agissait de confiture de poivron. Une denrée rare, et presque étonnante. Bien qu’il soit cuisinier, Ban n’avait jamais entendu parler d’une telle préparation. Mais il adorait les surprises, et celle-ci en était une délicieuse.
Il prit les deux objets, et les posa avec précaution sur le buffet de la cuisine, en plein milieu de la pièce principale. De sous l’évier il sortit un petit baquet, contenant une eau d’un vert léger, bien qu’aucun végétal aquatique n’y soit visible. Il trempa ses mains dans la solution désinfectante : le petit chatouillement des milliers de micro-organismes qui se nourrissaient des déchets et des bactéries sur sa peau lui arracha un petit rire. Ou peut-être était-ce des ions qui réagissaient avec la saleté et la crasse. Toujours est-il qu’il sortit de l’eau ses mains propres ; le liquide ruisselait parfaitement sur sa peau, si bien qu’elles furent bientôt sèches.
Il prit un couteau du plan de travail, une large lame en céramique, et débita le « saucisson » en tranches, essayant différentes tailles. Il avait appris à gouter les produits ainsi, pour trouver comment en libérer toute la saveur. Puis, d’un petit geste gourmand, il prit un morceau, et le porta à sa bouche.
Mmm, la saveur forte de la viande, le gras qui se mélangeait à la salive. Tout en mâchant, Ban souriait : que c’était bon ! Il avala cependant, et attendit, le corps raidi, que le goût disparaisse totalement de ses papilles gustatives surdéveloppées. C’était la seule amélioration biologique qu’il trouvait intéressante : bien manger, c’est le début du bonheur, répétait-il souvent.
Ensuite, il dégusta les différentes tranches, toujours avec le même plaisir, la même attention, et un sourire similaire. Il prit enfin une cuillère, et se servit un petit peu de confiture de poivrons. Une bouchée lui confirma ses attentes : c’était la douceur du légume qui donnait à cette mixture un gout si particulier. Doux, onctueux, une pointe de sucre, et un très léger piquant.
Il expérimenta le mélange des deux, testant différentes proportions. Enfin, il atteignit l’équilibre, avec la confiture absorbant le gros du gras, tout en gardant ce qui donnait son goût bien spécifique au « saucisson ».
Ban s’aperçut qu’il avait tout mangé. Dommage, il aurait aimé en garder pour plus tard. Tout de même il lécha ses doigts, et les lécha une deuxième fois pour ne rien laisser. Puis le bain désinfectant. Il rangea ses ustensiles, lavés au préalable dans la solution, et passa un coup de spray nettoyant sur la surface de travail. La cuisine était redevenue propre, avec une odeur résiduelle : Ban avait choisi le produit nettoyant qui ne neutralisait pas les odeurs. Il resta planté au milieu de son appartement, observant la décoration. Quand avait-il acheté tous ces tableaux ? Evidemment, ils étaient à son goût, tout particulièrement celui qui représentait la préparation d’un banan… banana split, mais il ne se souvenait pas le moins du monde d’être allé chiner dans les galeries d’art. Ce devait être le fait de sa décoratrice ; il se rappela de la féliciter de son excellent travail.
Attrapant le petit pot vide, Ban se dirigea vers la porte, contournant son imposante bibliothèque, en teintes ocre et métalliques. Au moment de presser le bouton d’ouverture, il vérifia que dans sa poche se trouvait bien son badge. La petite toque qui l’ornait indiquait son statut de cuisinier : de quoi passer une bonne partie des contrôles militaires.
Il prit l’escalier ; amusant comme tout était autonettoyant. Arrivé en bas, un bras robot et son fidèle balai avaient effacés toute trace de son passage. Il jeta négligemment le récipient dans la poubelle générale, immense conteneur bleu : la machine à l’intérieur s’occuperait du tri. Il aurait pu se déplacer en vaisseau-bus, voire en pousse-pousse. Et habituellement, il s’amusait beaucoup de voir ces grêles jeunes hommes slalomer au ras des bâtiments sur leur vélo d’un autre temps, tels des pilotes surdoués.
Mais aujourd’hui, il voulait marcher. Il avança sur le trottoir, et manqua en l’espace de quelques pas de se faire renverser trois fois. Il avisa un distributeur de couvre-chefs un peu plus loin, et alla jusqu’à lui. Une lecture de son badge fit tomber de la machine une très belle toque de cuisinier, d’une blancheur immaculée, et d’une taille qui pouvait faire penser à un besoin de surcompensation.
Ban s’en coiffa et reprit sa marche. Maintenant, plus personne ne le frôlait à soixante kilomètres heures : on s’apercevait de son statut, de son importance, et on l’évitait. Il n’aimait pas trop abuser ainsi de son pouvoir tout relatif, mais mourir maintenant aurait été vraiment dommage, alors que son projet prenait enfin forme.
Il marcha, à travers les petites rues, saluant au passage quelques confrères en vadrouille, jusqu’à finalement atteindre le marché n°42. Pour une raison qui lui échappait, c’était son préféré. Peut-être que son sixième sens de cuisinier le prévenait d’une meilleure qualité des produits dans ce coin-là. Il flâna de longues minutes entres les petites échoppes, savourant le délicieux mélange de senteurs, jusqu’à s’arrêter, curieux, devant ce qui constituait l’élevage de porcs le plus étrange qu’il n’ait jamais vu.
« Excusez-moi, commença Ban. C’est vous qui vendez ces cochons ?
-Tout à fait, répondit un petit homme vouté, la barbe grisâtre taillée en pointe. Et ce ne sont pas n’importe quels bestiaux, ça non. Ce sont des porc-épices.
-Des porcs-épices ?
-Oui. Des cochons dont l’ADN a été mélangés à celui de plantes comme le cumin, pour obtenir un animal dont la chair est déjà épicée. Par exemple, la bestiole rouge là, c’est un cochon Paprika.
-Ca a le mérite d’être original, dit Ban, amusé.
-Pour sûr, monsieur le cuisinier. Vous voulez gouter ? »
Ban acquiesça, et le vendeur, après s’être rincé les mains, sortit un couteau en métal de sa ceinture et l’approcha rapidement de la bête.
« Attendez ! »
L’homme se stoppa dans son élan, la lame à quelques centimètres de l’abdomen du cochon.
« Vous ne comptez quand même pas lui prendre de la viande alors qu’il est encore en vie ?
-Bah, bien sûr que si. J’fais comment sinon ? J’ne peux pas en tuer un à chaque fois qu’il faut faire gouter. »
Sans dire un mot, Ban partit. S’il était resté ne serait-ce qu’une minute en plus, il se serait énervé ; il ne supportait pas qu’on torture une pauvre bête. Et s’énerver à proximité d’un couteau, la veille du grand départ, ce n’était pas vraiment une bonne idée. Il accéléra le pas, en direction du port
A mesure qu’il s’en approchait, l’architecture des bâtiments environnant devenait de plus en plus épurée, simple, comme si cet endroit était le centre d’un champ de sobriété, pas encore étudié par les physiciens.
Il atteignit l’embouchure du port, bien qu’il n’y ait pas d’eau dans ce modèle ci. Les vaisseaux ici ne flottaient pas, mais reposaient sur d’immenses tréteaux métalliques. Beaucoup de gardes vadrouillaient sur l’allée centrale : la paranoïa des dirigeants et des bourgeois, qui pensaient qu’un génie du mal allait voler un élément de leur sublime flotte.
Ban avait compris il y a des années que vu la taille des vaisseaux, personne d’assez brillants pour passer les niveaux de sécurité ne serait assez bête pour en voler un ; difficile de passer inaperçu avec un tel appareil.
Enfin, il vit le Barano, son navire. A mesure qu’il s’en rapprochait, il observait avec tendresse les courbes avantageuses du vaisseau, qui représentait un des purs plaisirs de la vie. De forme oblongue, l’appareil possédait une immense baie vitrée à l’avant, ainsi que trois hublots elliptiques sur le dessus, dans un verre partiellement bosselé : l’ensemble ressemblait à s’y méprendre à une baguette de pain. Les militaires, qui finançaient le tout, avaient mis le holà à la touche finale, une peinture jaune ocre. Mais ce genre d’homme n’avait aucun sens artistique.
D’ailleurs, deux d’entre eux l’attendaient au pied du Barano. Le Marechal Mayzena, vieillard affable et facile à vivre, était accompagné d’un jeune homme à la posture si guindée qu’il ressemblait à une statue de mauvaise facture. La discussion avec lui n’allait pas être de tout repos, sentait Ban.
« Bonjour, Cuisinier Ban, commença le Maréchal. J’imagine que vous venez faire les dernières vérifications avant le grand départ ?
-Oui, c’est ça. Pour éviter un accident dix minutes après le décollage, répondit Ban en riant à moitié.
-Eh bien, je vous présente votre pilote, le capitaine VanKraken. »
Les deux hommes se serrèrent la main. Des salutations un brin trop solennelles au goût de Ban, mais il se doutait que son pilote préfèrerait
« Je suis très honoré d’avoir été choisi pour cette mission, dit ce dernier. Mais serait-il possible de m’en expliquer la teneur ? Le Maréchal a tenu à ce que vous me briefiez. »
Le cuisinier tourna la tête vers le vieillard, qui avait du mal à se retenir de rire. Une petite plaisanterie bénigne, somme toute.
« Bien évidemment. Nous allons visiter sept planètes, dans différents coins de notre galaxie, afin de ramener le plus de spécialités culinaires locales possibles. Et après ce périple, nous organiserons un grand banquet avec toutes les peuplades concernées »
Le fringant capitaine voulu répondre, mais ne trouva pas les mots qu’il cherchait. Peut-être son cerveau avait-il tout simplement filtré l’information juste exprimée, parce qu’elle flirtait de trop près avec l’absurde pour un tel esprit cartésien. Ou bien était-il choqué par la puérilité d’une telle entreprise.
« Ne vous inquiétez pas, continua Ban, tout ceci n’est pas qu’un vaste gaspillage de fonds. C’est aussi une entreprise de paix, qui permettra de nous assurer que certains des peuples les plus puissants de la Voie Lactée ne nous attaquent pas. »
Evidemment, le coté diplomatique était une façade pour convaincre les petits bureaucrates coincés. Le but réel était de goûter à de nouvelles cuisines, et le bagout du jeune Ban avait permis au projet de prendre forme. Mais le cuistot s’amusait de donner du grain à moudre au petit cerveau de son pilote. Il n’y avait pas que Mayzena qui avait le droit de s’amuser.
Il tourna ensuite les talons, et entra dans son vaisseau par l’escalier de service, laissant les deux militaires derrière lui. Ban ne se lassait pas de visiter l’appareil, si merveilleusement bien conçu. Sur le pont principal, il examina les cent vingt conteneurs de Schrödinger : par un merveilleux effet de la Mécanique quantique, ces compartiments pouvaient conserver un plat en bon état bien plus longtemps. Tout ça grâce à la superposition d’état, qui faisait que le plat était chaud et froid en même temps.
Bien sûr, à l’ouverture de la boite, la préparation choisirait un camp, mais le nombre de « fours » avait été calculé pour que la probabilité d’avoir au moins un plat chaud et un plat froid soit aussi grande que possible.
Ensuite, il descendit à l’étage inférieur, pour atteindre les cuisines. Trente cuisiniers triés sur le volet, devant autant de plans de travail, répétaient leurs katas, les sept recettes primordiales. L’ensemble avait un petit côté entrainement d’arts martiaux qui faisait sourire Ban. Mais surtout, il réalisa la singularité de la cuisine par rapport aux autres arts. Dans sa discipline, l’artisanat, par l’intermédiaire de la recette, intervenait en amont de la création artistique, le vernis personnel du cuisinier sur sa préparation. Ce qui était exactement l’inverse dans l’écriture ou la peinture par exemple, qui consistaient en un polissage artisanal d’un premier jet purement artistique.
A la disposition de tous ces prodiges, l’ensemble des ustensiles jamais crées pour la discipline culinaire. Ban avait même réussi à trouver un moussifficateur… un moussteur… non, un mousseur…, bref, un appareil qui aérait les crèmes, pour en faire de délicieuses mousses. Il visita aussi la salle des machines, le système de refroidissement de la cuisine, les chambres, la bibliothèque, contenant l’ensemble des ouvrages théoriques sur la nourriture. Il appréciait particulièrement la série des « Que faire avec de la viande plus fraîche que fraîche », véritable ode aux grillades sophistiquées qu’il affectionnait.
Enfin, Ban remonta sur le pont, observant la ville légèrement en contrebas par l’immense baie vitrée. Finalement, son rêve se réalisait. Le reste de la journée, il supervisa les derniers détails techniques, et organisa une réunion avec tout l’équipage.
Le lendemain, alors que le soleil envoyait ses premiers rayons timides, décollait dans le ciel la plus folle expédition du XXIIIème siècle.
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MessageSujet: Re: Le banquet venu d'ailleurs   Le banquet venu d'ailleurs Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 21:34

Début intriguant, je me demande où va nous amener Ban et ce qui va arriver à sa fine équipe de cuisiniers.

Je pense que le personnage de Ban est assez roublard et qu'il va sans doute nous réserver quelques surprises, et puis la gourmandise justifie tout pour qui aime la nourriture ^^

J'attends de découvrir quelles spécialités culinaires tu vas nous inventer sur les différentes planètes que la baguette géante va visiter ^^
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Elann
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MessageSujet: Re: Le banquet venu d'ailleurs   Le banquet venu d'ailleurs Icon_minitimeMer 7 Nov 2012 - 11:40

Alors, tu vois, je sais même pas ce qu'est un "space opera", la cuisine et moi, ça fait deux... et pourtant, je trouve ce début vraiment chouette !

D'abord ce qui relève purement de la forme,
Citation :
Il fit glisser ses doigts le long de la coque, jusqu’à sentir le petit bouton d’ouverture sous ses doigts [....] conscient du gras qui imprégnait ses doigts
répétition de "doigts"

Citation :
confiture de poivron
je mettrais un "s" à "poivron". (avec une certitude de 80% ^^).
D'ailleurs t'en as mis un par la suite.

Citation :
Il avait appris à gouter
goûter

Citation :
qui donnait à cette mixture un gout si particulier.
goût

Citation :
Arrivé en bas, un bras robot et son fidèle balai avaient effacés toute trace de son passage.
avaient effacé

Citation :
Des cochons dont l’ADN a été mélangés
a été mélangé

Citation :
Vous voulez gouter
goûter

Citation :
J’ne peux pas en tuer un à chaque fois qu’il faut faire gouter.
je ne sais pas si le "j'ne" convient, ça sonne étrange ^^
Peut-être "je n'peux pas"...
sinon: goûter

Citation :
personne d’assez brillants
brillant

Citation :
un plat en bon état bien plus longtemps. Tout ça grâce à la superposition d’état
répétition "état"

Citation :
l’ensemble des ustensiles jamais crées
créés

J'ajouterais, à ces remarques, que le texte se lit très bien, et est fluide.
Sur le fond, j'ai pas grand chose à dire, en fait. J'ai vraiment trouvé ça cool. Cool
Je trouve que le tout est bien posé, avec quelques détails qui nous plongent dans ce XXIII ème siècle au fur et à mesure. Le personnage est intéressant même si pour le moment, on ne le connait pas trop.
Souvent, lorsque je lis "on va visiter x endroits", je m'attends à ce que ce soit assez... redondant. J'ose espérer (et d'ailleurs, je n'en doute pas ^^) ici que ça ne sera pas le cas Very Happy

Voilà, voilà, continue dans cette lancée !

_________________
Je suis né pour te  connaître, pour te nommer, liberté.  Paul Eluard
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MessageSujet: Re: Le banquet venu d'ailleurs   Le banquet venu d'ailleurs Icon_minitimeSam 29 Déc 2012 - 23:55

Il n'y a pas grand chose à dire sur le fond, c'est pas rebutant à lire. J'adore l'effort d'imagination pour certain aliment et que j'ai bien rit durant la lecture. J'attend la suite avec impatience.
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MessageSujet: Re: Le banquet venu d'ailleurs   Le banquet venu d'ailleurs Icon_minitime

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