Dialogue

Dialogue... avec ma muse. C'est l'interligne de discussions qui ont réellement eu lieu.

Je m'excuse, c'est un petit peu long... et pas très soutenu. A la base, c'est une chanson plutôt qu'un poème. Je voulais m'enregistrer sur ce morceau-là : https://www.youtube.com/watch?v=481EBqMaUgE (et qu'elle s'enregistre avec moi, si possible)

Il y a une erreur de métrique à un endroit, mais je n'ai pas réussi à m'en débarrasser (c'est une ligne-clé à laquelle je tiens). Un cadeau-surprise à celui ou celle qui trouvera le passage concerné.


DIALOGUE


LUI : - Et il faut se dire adieu
Il faut faire les bagages
Je regarde dans tes yeux
J’y lis de mauvais présages

ELLE : - Tu ne sais pas qui je suis
Du coup tu dis des bêtises
A chaque pas je m’enfuis
J’aime bien doubler la mise

- Je ne sais pas où je vais
L’orient est tout couvert d’ombre
Esquiver le vent mauvais
Espérer un soleil d’ambre

- Tu crois que j’ai peur le soir
Mais la vie est si facile
Pourquoi vivre sans espoir
Quand on peut être docile

- Je ne sais plus quoi écrire
J’ai peur que mes mots te blessent
Mieux vaut pleurer et puis rire
Plutôt que de vivre en laisse

- Tes images sont fugaces
Tu n’as pas de consistance
Je veux regarder en face
Le produit de ta méfiance

- A quoi bon attendre encore
Que va-t-il bien arriver
Je veux les collines d’or
Le pays dont j’ai rêvé

- Tu es naïf ô mon frère
Il n’y a pas de miracles
Quand tu pries et tu espères
Quand tu essaies et tu bâcles

- Pourquoi es-tu si méchante
Tu vomis les jours heureux
Mais ta haine aussi m’enchante
Je suis stupide et peureux

- Arrête donc d’essayer
De me réduire à un cri
Je suis plume d’oreiller
L’encre qui rêve et écrit

- Quand ta voix est insensée
Je ne sais plus comment faire
Je ressasse le passé
Je rassemble mes affaires

- Il faut se reprendre en main
Se redresser face au monde
Pourquoi la peur du demain
La lâcheté est immonde

- Je regarde le soleil
La vision me réconforte
Dans les arbres des abeilles
Tu es si belle et si forte

- Quand tu m’ériges en totem
C’est assez embarrassant
Et quand tu me dis je t’aime
Je vois des pleurs et du sang

- Ferme ta gueule ô ma sœur
Tes idées sont en désordre
Laisse passer quelques heures
Il n’y a plus rien à craindre

- Tu ne peux pas m’insulter
Tu dois rester cet ange-là
Pour me veiller m’assister
Démêler les entrelacs

- Je crois que je suis inquiet
Car tu as pris de gros risques
Tu as joué à maquiller
Tu as échappé au fisc

- Met donc un terme à l’angoisse
Les choses ne sont pas graves
Tu vas me porter la poisse
Je ne suis pas une enclave

- Mais parfois tu es mensonge
Tu te défies de toi-même
Et dans ces instants tu plonges
Six-cent-soixante-sixième

- Les heures sont différentes
Et je suis l’une et puis l’autre
Je suis fille dissidente
Je suis la mienne et la vôtre

- Quand je m’exprime en fragments
Tu comprends de quoi je parle
Il n’y a que des moments
Des diamants et des perles

- Dis-moi que tu tiens à moi
Que tu restes à mes côtés
Je vois s’en aller les mois
Et les choses à convoiter

- Je serai la sentinelle
Immobile sur le mur
Je dompterai les voyelles
La froideur et les brûlures

- Et oui parfois je m’égare
Je ne sais plus où j’en suis
Je suis comme un grand manoir
Portes ouvertes la nuit

- Exagère ta détresse
Pour me la communiquer
Des mots je fais des prouesses
Hors de question d’abdiquer

- Quand je nage en solitaire
Je sens des courants marins
J’ai alors un besoin d’air
Mon oxygène est restreint

- Mais le soleil va paraître
Sur les lagunes turquoise
Le jour nouveau vient à naître
C’est un changement de phase

- Ton réconfort est facile
Tu es un peu fainéant
Ma présence est immobile
Je préfère l’océan

- Ne joue pas à la moqueuse
Je ne suis dupe de rien
Tu ne peux pas être odieuse
A mes yeux de tacticien

- Ta gentillesse me gonfle
Et ta répartie sereine
Moi pendant la nuit je ronfle
Je ne suis pas une reine

- Tu essaies de me frapper
Mais tu t’atteins la première
Quand tu tires ton épée
Je n’entends que des prières

- Cette attitude m’assomme
Je veux mon indépendance
Je vais aller faire un somme
Avant les pistes de danse

- Ne sois pas vexée princesse
Quand je suis indélicat
Va donc remuer les fesses
En buvant de la vodka

- Voilà que tu fais semblant
Tu emploies des mots vulgaires
C’est super horripilant
Ca ne te ressemble guère

- Il faudrait se décider
Suis-je un diable ou un ange
Une voix de possédé
Ou le chant de la mésange

- Je crois que tu me ressembles
Tu es d’ombre et de lumière
Et nous avançons ensemble
Un rêve sous les paupières

- Nous avons tous deux l’espoir
Et la souffrance en partage
Tel le reflet du miroir
Le navire et son sillage

- Mais tu exagères un peu
Je ne suis pas ta copie
Les sentiments sirupeux
Me transforment en chipie

- Ne te laisse pas aller
A redevenir haineuse
Essaie donc de ravaler
Ton humeur enquiquineuse

- Non mais tu te fous de moi
Monseigneur-la-Brusquerie
Mes rancœurs et mes émois
Ne sont pas plaisanteries

- On tourne en boucle et toujours
On en revient aux colères
Nous avons le souffle court
Nous sommes trop similaires

- Je ne suis pas ta jumelle
Bien des années nous séparent
Je suis une citadelle
Encerclée de hauts remparts

- La solitude est totale
Malgré le lien entre nous
L’écart est-il initial
Ou nous met-on à genoux

- Tes questions n’ont aucun sens
Il faut faire des efforts
Nul ne revit son enfance
Rien n’efface les remords

- Nous ferions mieux de nous taire
Nous allons nous étriper
Notre amour est un mystère
Que rien ne peut dissiper

- Miroir ô mon beau miroir
Dis-moi qui est la plus conne
Je m’en vais aux Baléares
Je n’oublie pas mon iPhone

- Je vais prendre un doliprane
Aller glander dans Paris
J’ai une chambre à Sainte-Anne
Syracuse en Sibérie

- On reprend la discussion
Comme si de rien n’était
C’est l’infinie variation
De l’hiver et de l’été

- Je suis le chaud et le froid
La cigale et la fourmi
Tu es le rire et l’effroi
La consciente et l’endormie

- Tu me parles je te parle
Et l’on ne s’ennuie jamais
Chacune de nos paroles
Est un autre mois de mai

"Tu as joué à maquiller" ?
8 au lieu de 7 ?

C'est long oui, et pas très soutenu mais c'est vraiment sympa.

Citation :

Arrête donc d’essayer
De me réduire à un cri
Je suis plume d’oreiller
L’encre qui rêve et écrit

J'aime bien ce passage

Je n'ai aucun crédit à critiquer de la poésie, j'en écris fort peu et ne m'y connais pas.
Alors la seule chose que je peux dire c'est que je trouve ça joli. Pas joli comme plein de fioritures et de figures de style (par pour autant qu'il n'en contient pas). Non juste joli de par la "vérité" qui en ressort.
En fait j'arrive pas à l'expliquer
Inspirant aussi dans un sens.

Merci, c'est sympa de m'avoir lu jusqu'au bout.

Citation :

Pas joli comme plein de fioritures et de figures de style (par pour autant qu'il n'en contient pas). Non juste joli de par la "vérité" qui en ressort.

Ce commentaire me fait très plaisir, je n'aime pas la virtuosité un peu creuse, mais en revanche c'est ce que j'espérais : que ça sonne vrai.

Citation :

"Tu as joué à maquiller" ? 8 au lieu de 7 ?

Hmmm... je ne pensais pas à ça, mais tu as peut-être raison. J'ai compté "joué" comme 1 seul pied, je ne sais pas si on peut mettre ça sur le compte de la licence poétique.