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 Que cela te serve de leçon !

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MessageSujet: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeSam 8 Déc 2012 - 17:08

Voici le début de mon roman (qui est terminé et ne demande donc plus qu'à être retravaillé). Une courte introduction que j'ai intitulée "prologue" un peu par défaut...
Pour faire court : c'est l'histoire d'un jeune garçon, Hugo, costaud et plutôt sûr de lui, qui va passer / subir, quelques longues journées extraordinaires... Dans le sens de " hors de l'ordinaire "
Bref, c'est un roman que je me plairais à définir comme " à morale" ( et peut-être un peut amoral dans un certain sens^^). Et il ne faut pas non plus perdre de vue qu'il a été écrit pour des enfants.
Je vous le soumet donc au cas où certains parmi vous ont le temps et la gentillesse de se pencher dessus pour m'aider, ni plus ni moins, à améliorer ce premier jet...


Que cela te serve de leçon !

Prologue

La plume de mon stylo courait sur le papier. Couché sur mon bureau, je me sentais comme en transe. Mieux, j'étais en transe...

Cette sensation je la connaissais bien à présent. Je la ressentais chaque fois que, attelé à mon ouvrage, j'entreprenais d'écrire. Écrire... Une bien étrange passion pour un enfant comme moi, qui encore il y a peu, ne jurait que par le sport. Toujours était-il que, depuis un an, l'envie d'écrire s'était imposée à moi. Comment l'avais-je senti ? Excellente question. En fait, au début, je n'en avais pas conscience. C'était venu comme ça, d'un coup. Un jour, je m'étais dit, « tiens, si j'écrivais cette histoire ! » Cet instant avait changé ma vie. Depuis, je ne pouvais plus vivre sans écrire. C'était devenu pour moi, un moyen de m'évader, de m'occuper, et de m'amuser. Oui, quand je couvrais de mots les feuilles blanches que je trouvais, je m'amusais. Comme un fou ! Quoi de plus intense que de faire évoluer à sa guise personnages et décors ? Qu'existait-il au monde de plus jubilatoire que de donner la vie, même « pour de faux » ?

À partir de ce jour, l'écriture s'était engouffrée dans mon existence. Elle s'y était progressivement installée, de plus en plus encombrante, prenant sans cesse une place plus importante. En plus, paraissait-il, j'étais doué. Alors si le talent était là, je me refusais à le gaspiller. Pour n'en perdre aucune goutte, j'écrirai toujours et jamais ne dilapiderai.

Plus qu'un plaisir, l'écriture était devenue un besoin, une nécessité pour moi, la seconde grande passion de ma vie.

- Hugo ! Tes copains sont arrivés ! Entendis-je ma mère crier depuis le rez-de-chaussée – ma chambre est à l'étage —.

Mes copains ? Il s'agissait de Valentin et Kylian. Mes deux meilleurs amis. Les deux seuls que j'avais vraiment. Valentin, je le connaissais depuis nos six ans et nous avions toujours été inséparables, quant à Kylian, de deux ans mon cadet, c'était une tout autre histoire...

Comme la voix de ma mère m'arrivait aux oreilles, je bondis de mon siège et me ruai hors de ma chambre. Hurlant à mon frère, en bas, d'aller accueillir les deux invités, je dévalai les escaliers. Le temps de traverser le salon et d'arriver à l'entrée de la maison, mon frangin avait obéi et finissait de saluer Kylian. Je l'imitai et, aussitôt, invitai mes deux amis à monter. Hippolyte, mon petit frère, m'emboita le pas.
Une fois dans ma chambre, je m'assis sur mon lit.

- C'est une nouvelle histoire que tu écris ? Me demanda Kylian en désignant sur mon bureau le cahier sur lequel je gribouillais depuis quelques jours.

Ce n'était pas tout à fait exact.

- C'est le roman que je viens de commencer. En fait non, ce n'est pas vraiment un roman, c'est le récit de ce qui m'est arrivé l'an dernier, répondis-je.

S'approchant du bureau, Hippolyte commença à lire de sa petite voix d'enfant.
« Je m'appelle Hugo, j'ai quatorze ans, et voici l'histoire du jour où j'ai été enlevé. »

Cette phrase fut la première de mon roman, son commencement, elle n'est plus aujourd'hui qu'un vague souvenir.



EDIT : Désolé pour la mise en page, je fais ce que je peux ^^
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeDim 9 Déc 2012 - 19:43

Bon, c'est mon premier commentaire depuis un certain temps, donc je risque de charger un peu la mule. Mais sache que j'ai quand même bien aimé ce court extrait. ^^

Mal dit
Redondance
Autres remarques


Spoiler:

Bon, sinon, c'était agréable, mais je ne sais pas franchement si je vais continuer à lire. Rien à voir avec le style, je déteste juste le roman à morale comme tu dis, que je trouve insupportable.
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sombrefeline
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 13:16

Un début de roman intriguant, un style assez fluide. Je dois dire que par moment, j'avais l'impression de lire vraiment les pensées d'un jeune ado, et par moment, j'avais l'impression de lire un adulte tentant de parler comme un enfant, mais autrement, rien qui ne m'a choqué.

J'attends la suite pour me prononcer.

Sinon, petite question, mais c'est le roman que tu as présenté au concours jeunesse Gallimard?

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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 19:31

hardkey a écrit:
Bon, c'est mon premier commentaire depuis un certain temps, donc je risque de charger un peu la mule. Mais sache que j'ai quand même bien aimé ce court extrait. ^^

Mal dit
Redondance
Autres remarques


Spoiler:

Bon, sinon, c'était agréable, mais je ne sais pas franchement si je vais continuer à lire. Rien à voir avec le style, je déteste juste le roman à morale comme tu dis, que je trouve insupportable.

Pour commencer, quand je dis "roman à morale" j'entends juste que, en creusant, on peut peut-être y trouver une micro-leçon. C'est pas une fable ou un livre de morale quoi ! ^^
en tout cas si tu décides de ne pas lire la suite... ça se comprend ! Razz

Merci beaucoup de ton passage, et de m'avoir réservé ton premier commentaire depuis un bail Very Happy
Je ne suis pas d'accord avec toi sur tout, mais la plupart de tes remarques vont me permettre de reformuler...


sombrefeline a écrit:
Un début de roman intriguant, un style assez fluide. Je dois dire que par moment, j'avais l'impression de lire vraiment les pensées d'un jeune ado, et par moment, j'avais l'impression de lire un adulte tentant de parler comme un enfant, mais autrement, rien qui ne m'a choqué.

J'attends la suite pour me prononcer.

Sinon, petite question, mais c'est le roman que tu as présenté au concours jeunesse Gallimard?

Oui c'est le roman pour le concours jeunesse de gallimard.
Mais en fait plus je le relis plus je me dis que c'est un peu répétitif et que ça mériterais d'être condensé...
Mais je te laisserais en juger le moment venu (si ce moment vient)

Si par moment tu as lu "un adulte qui essaie de parler comme un enfant", ça veux tout simplement dire que j'ai encore du boulot Very Happy

J'espère que ta curiosité ne sera pas déçue...

Merci d'avoir pris la peine de passer !
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 19:37

Voici le chapitre 1, posté en deux fois, pour éviter le gros pavé illisible. Niveau mise en page c'est pas terrible. Si ça gène la lecture dite le moi, et j'essaierais de faire quelque chose ^^

Chapitre 1


2 Juin

L'air est doux. Le soleil est présent en cette belle après-midi d'été. Pour un mois de juin, il ne fait pas bien chaud. Il fait bon, voilà tout...
Quel bonheur que de quitter enfin cette salle de classe obscure ! Les cours, finis pour aujourd'hui ! Et ce n'est pas trop tôt. Les cours de maths c'est pas trop mon truc. Pythagore, Thalès et autres savants Grecs morts depuis des lustres, rien de bien passionnant... Moi ce que j'affectionne avant tout ? Le sport ! Les arts martiaux de préférence.
D'un pas rapide, je traverse la cour de bitume, mes deux meilleurs comparses à mes côtés. Quel bonheur de respirer à nouveau l'air frais du dehors ! D'un coup d'œil, je repère ma victime préférée. Tiens, parfait je commence justement à avoir un petit creux. Ma victime préférée ? Un mioche de sixième : mon fournisseur officiel de goûter. Il est si facile à impressionner. Il me fait un peu pitié ce gamin, mais je ne peux pas m'en empêcher... Je m'approche de lui, m'efforçant de prendre l'air menaçant.
- File-moi ton goûter le nabot ! Et plus vite que ça ! Je lui lance en le regardant de haut.
Faut avouer que, le dominant d'une bonne tête et fort de mes cinquante-cinq kilos pour mes treize ans, ce n'est pas étonnant qu'il ait un peu peur. D'autant plus que ma réputation me précède avec plusieurs bras et poignets cassés à mon actif.
Le petit Kylian me regarde, presque suppliant.
- S'il te pl...
Je connais son refrain par cœur, il va encore pleurnicher que je lui vole tous les jours, que c'est pas juste et me demander pourquoi je ne trouve pas quelqu'un d'autre à martyriser... Autant qu'il économise sa salive.
- File-le-moi, j'te dis ! 

Mes deux acolytes se postent de part et d'autre de l'enfant. Comme si j'avais besoin d'eux ! Dire que depuis le temps ils n'ont toujours pas compris ! Pourtant, ça fait cent fois que je leur rabâche : c'est une affaire d'honneur, si Kylian veut se défendre, ce sera lui contre moi, hors de question d'être à trois contre un ! Mais de toute façon, terrifié comme il l'est, aucun risque que le petit se rebelle. En tout cas, c'est chose faite, j'ai à présent un délicieux goûter à déguster. Comme Kylian me tend généreusement son encas, je le remercie en lui souriant gentiment. Je ne suis pas un barbare tout de même, je suis poli !
Le paquet de biscuits en main, je sors enfin du collège. Là, à la sortie, je prends congé de mes amis, encore collés à mes basques.
Je balaye le trottoir des yeux à la recherche de ma mère, ou, au moins, de sa voiture. Introuvable ! Rien de bien surprenant, il n'est pas rare qu'elle arrive un peu en retard. Une fois même, elle était venue une demi-heure plus tard, avouant m'avoir complètement oublié. Puisqu'elle n'est pas là, je m'écarte lentement du portail du collège et commence à remonter la rue. Autant l'attendre là où il n'y a pas trop de monde, ainsi me verra-t-elle plus facilement.
Tout en marchant, je tourne parfois la tête, vérifiant que la voiture familiale de ma mère n'approche pas. Une Citroën C4 grand Picasso rouge, peinture métallisée, la fierté de mon père. Une grosse voiture sept places, une nécessité pour une famille de quatre enfants. Je suis l'ainé. La pire place !
Je croise l'arrêt de bus. Bondé ! Les bus ne vont pas tarder mais, pour l'heure, il y a foule. Tant bien que mal je me fraye un chemin parmi les nombreux collégiens amassés sur le trottoir. À quelques secondes près, je serais passé sans jouer des coudes : j'aperçois en effet, en me retournant, la large silhouette du bus qui s'avance vers l'arrêt.
Je fais encore quelques mètres avant de m'asseoir sur un petit muret de brique. Déjà, je suis en nage. Il faut dire qu'avec mon gros blouson et mon sac qui pèse une tonne sur mon dos, il y a de quoi avoir chaud ! Il serait plus que temps de changer de blouson : demain s'il fait aussi beau je vais en cours en T-shirt.
Bon alors qu'est-ce qu'elle fabrique ? Elle devrait être là maintenant ! Elle ne m'aurait quand même pas oublié une nouvelle fois ! Surtout que c'est pas le bon jour ! Comme tous les mercredis ce soir, de six heures à huit heures j'ai mon cours de judo. Je ne le raterais pour rien au monde !
Comme elle tarde de plus en plus à arriver, j'enlève mon manteau et le pose à ma gauche. Dans mon ennui, je regarde le petit muret qui me sert de siège. D'un œil critique, je suis patiemment les rainures entre les briques d'argile rouge. 
Bientôt mon regard retourne s'intéresser au ballet des voitures qui filent à toute allure sur la route devant moi. « In front of me » me dis-je. Ces mots me sont venus à l'esprit d'un seul coup, et je m'en trouve donc légèrement surpris. Surpris et amusé. Un léger sourire s'étire sur mes lèvres. L'Anglais... C'est bien là la seule matière où j'excelle. Je suis même le meilleur de ma classe... Je n'ai pas trop de mérite cependant : mes grands-parents paternels sont australiens.
La danse des véhicules devant moi est des plus monocordes. Je suis chaque voiture qui passe et ma tête se meut au même rythme qu'elles.
Soudain, une minuscule voiture noire que je ne connais pas vient s'arrêter juste devant moi. Je ne m'en formalise pas, bien sûr. Après tout, ces gens peuvent bien faire une pause là où il leur semble bon. Bientôt, la portière du conducteur s'ouvre pour laisser apparaître un petit bout de femme. Celle-ci fait le tour de sa voiture pour s'avancer vers moi. Je comprends vite qu'elle va m'adresser la parole. Curieux, j'attends de voir ce qu'elle a à me dire. Tandis qu'elle se dresse devant moi, je me lève à mon tour et la dévisage longuement.
C'est curieux, mais j'ai l'impression de l'avoir déjà aperçue quelque part. Je ne saurais pas dire où ni quand, je ne saurais pas même affirmer s'il ne s'agit que d'une impression ou si je l'ai effectivement déjà rencontrée.
- Bonjour mon garçon. Tu t'appelles Hugo n'est-ce pas ? 
Commence la vieille femme en souriant avec bienveillance.
Ma bouche reste sèche. Je ne sais absolument pas quoi dire. De toute façon, le ton de sa voix est sans équivoque, elle connait déjà la réponse à son interrogation. D'un signe de tête maladroit, j'acquiesce donc.
- Je ne sais pas si tu me reconnais, je suis une amie de tes parents. Ta mère m'a appelé en catastrophe pour que je vienne te chercher à sa place. Il est arrivé un accident à ton père et elle l'a accompagné à l'hôpital. Je suis chargée de t'emmener là bas justement, m'explique-t-elle.
À ces mots, mon cœur se met à battre de plus belle au fond de ma poitrine. Mon père, un accident ? Pourvu que ce ne soit pas trop grave. Il avait pris sa journée pour repeindre la façade de la maison. Il a dû tomber. Espérons qu'il ne se soit pas fait trop mal ! Ainsi, cette femme est une amie de mes parents. Sans doute est-ce pour ça que j'étais sûr de l'avoir déjà vue auparavant...
Pas le temps de tergiverser. D'un geste, elle me montre sa voiture et me fait signe de monter. Son regard se fait compatissant. Elle voit bien, en effet, que suis encore sous le choc de la nouvelle, complètement sonné. J'obéis sans attendre. J'entre dans la voiture, posant mon sac à mes pieds. Plus vite nous serons partis, plus vite je serai à l'hôpital et je verrai mon père. Déjà mes entrailles se serrent d'angoisse. Mon Dieu, faites que ce ne soit pas trop sérieux !
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 19:39

Chapitre 1 suite

Pour faire passer le temps, je laisse mon regard s'attarder sur son visage. Peu m'importe que ce soit impoli, à présent, tant que je parviens à penser à autre chose qu'à mon père agonisant au fond de son lit, au cœur d'une salle blanchâtre d'hôpital.
Ses traits sont tirés, et nul besoin d'être devin pour y lire l'inquiétude. La femme a les yeux clairs. De somptueux yeux verts et un regard perçant ! Ses cheveux grisonnants sont soigneusement ramenés vers l'arrière en un chignon. Les rides courent son visage, traçant de longs sillons.
D'après mes estimations, je lui donne une soixantaine d'années. Étonnamment, je ne savais pas que mes parents avaient des amis aussi âgés.
Dans un bourdonnement sonore, la petite voiture noire démarre. Nous filons sur la route. Il me semble que nous volons sur le bitume. Personne devant, la vieille femme appuie sur l'accélérateur et voilà que nous accélérons. Cinquante, soixante kilomètres à l'heure, bientôt le compteur atteint la barre des quatre-vingts. Mal à l'aise, je m'agite légèrement sur mon siège. À quoi joue-t-elle, ici c'est limité à cinquante, on est en ville tout de même.
Dans un éclair d'audace, je me tourne vers la conductrice et ose un timide « Madame ? »
La vieille femme fait volte-face avec une rapidité stupéfiante et quelque peu inquiétante. Son visage ne sourit plus du tout désormais. Au contraire, ses yeux semblent lancer des éclairs.
- Pose pas de questions gamin, tu la fermes OK, me lance-t-elle d'une voix qui n'a plus rien de gentil.
Je ne suis plus mal à l'aise à présent mais proprement terrifié.
- On va à quel hôpital ? Je lui demande tout de même, malgré sa réponse précédente.
Comme en écho à mes mots, la voiture se rabat sur la file de droite et, en ralentissant subitement, va se garer sur le trottoir étroit. Sitôt le véhicule arrêté, la chauffarde me fixe dans les yeux avec sévérité. Immédiatement, j'ai la sensation que je ne suis plus en sécurité dans cette voiture. Ma main droite se jette sur la poignée de la portière. Du moins, elle essaie de s'y jeter. En vain.
D'une poigne ferme, la vieille femme me saisit les deux poignets. Ainsi entravé, après un court temps de surprise, je tente aussitôt de me libérer. Mais à peine ai-je le temps de me débattre qu'une corde se serre, m'accrochant solidement les deux mains ensemble. Je me défends alors comme je peux. Mais se défendre avec les mains liées n'est pas tâche aisée. Bientôt, un sac noir, ou peut-être est-ce une cagoule, me couvre la tête, me plongeant dans l'obscurité la plus complète. Une poignée de secondes plus tard, une corde m'enserre la poitrine et me maintient solidement attaché au siège.
Aussitôt je comprends. Je me suis fait avoir. Je me suis fait duper bêtement. Il a été si facile de me tromper que je me surprends à ressentir un soupçon de honte.
Refusant de céder à la panique, je m'efforce de rester aussi calme que possible. Ne pas perdre mon sang-froid est cependant un combat délicat. Je viens de me faire enlever, ces gens, car cette femme n'agit sûrement pas seule, vont peut-être finir par me tuer et je n'ai pas d'autre choix que de rester immobile, sans rien faire. De toute manière, qu'aurais-je pu faire ? Ligoté, aveugle, comment aurais-je pu me défendre ou agir de quelque façon que ce soit ?
Impuissant, je me mets à insulter cette enfoirée de femme qui a réussi à me mener en bateau. Peu après je m'interromps avec une pointe d'irritation. Quel intérêt ? En l'insultant, j'imaginais que je me sentirais ensuite plus léger. Apaisé. Or ce n'est pas le cas. En plus, avec le sac qui me couvre le visage, la femme ne doit rien entendre d'autre que des grognements.
Je me tais donc, déterminé à tenter quelque chose aussitôt que la voiture s'arrêtera. Quoi ? Aucune idée. Mais l'idée viendra en son temps. Du moins je l'espère...
J'essaie de tendre l'oreille. Peut-être entendrais-je un élément utile... Utile pour quoi ? Voilà une excellente question. Rien. Je ne perçois rien de plus que le vrombissement léger du moteur. Encore une fois je m'oblige à faire un effort d'attention. Un effort qui s'avère inutile. Il n'y a rien à entendre. Pourquoi y aurait-il quoi que ce soit de particulier d'ailleurs, dans une voiture qui roule à vive allure sur la voie ? Quoi de plus banal qu'une voiture qui roule ?
Puisqu'il me faut abandonner l'espoir de percevoir un bruit intéressant, je décide alors de me concentrer sur mes sensations. Il ne me faut pas longtemps pour deviner que nous roulons sur une route de campagne. Pas bien difficile à déduire à voir comme je suis secoué sur mon siège par les irrégularités qui couvrent le chemin. Mais le fait de savoir que nous empruntons une route de campagne ne m'apporte aucun réconfort. La voiture m'apparait maintenant comme une fournaise et, à l'intérieur du sac, mon visage se couvre de sueur.
Le trajet me semble durer déjà depuis une éternité. Une bonne demi-heure, une heure même peut-être. En fait, je n'en ai aucune idée. La notion du temps et moi sommes pour ainsi dire fâchés. Une chose est sûre, voilà longtemps que je suis cloîtré dans cette voiture, captif. Chaque seconde devient plus pénible, chaque minute qui passe apporte son lot d'angoisse en plus.
Dans tout cela, il y a au moins une chose positive. Mon père doit encore être occupé à repeindre les murs de la maison. Sans doute n'est-il en aucun cas gravement blessé. C'est bien la seule raison qu'il me reste de me sentir soulagé. Finalement, en y réfléchissant, j'aurais certainement préféré que mon père soit cloué dans un lit d'hôpital avec une jambe dans le plâtre plutôt que de me faire enlever ainsi. Cette pensée me fait un peu honte, mais je l'assume. Pour moi l'homme est l'égoïsme par excellence : même s'il sait qu'il n'est pas le centre du monde, son intérêt propre passe avant tout. Je ne déroge pas à la règle.
De longues minutes qui me semblent durer des heures s'écoulent encore avant que la voiture ne se décide, enfin, à s'arrêter.
Côté conducteur, la porte s'ouvre et la conductrice descend. J'entends la porte claquer et, tout de suite, une foule de questions envahit mon esprit. Vont-ils me laisser dans cette voiture où me laisser sortir ? Où sommes-nous ? Que vont-ils faire de moi ? Mais la question qui me préoccupe le plus, allant jusqu'à m'obséder, est la suivante : comment puis-je essayer de prendre la fuite ?
Finalement, la porte ne tarde pas à s'ouvrir à ma droite. Me tirant par les bras, encore liés ensemble, on m'aide à me remettre sur pieds. Le sac qui couvrait ma tête est alors enlevé. Je sens mes poumons se gonfler d'air frais et ne peux retenir un frisson de soulagement. Une heure de plus et j'étouffais dans ce sac ! La lumière du soleil m'éblouit alors. Il faut quelques secondes à mes yeux pour s'y habituer à nouveau, si bien que mes paupières clignent bêtement pendant quelques instants. Voyant clair, je découvre que ce n'est pas la femme qui m'a sorti de la voiture mais un homme. Costaud, large d'épaules, un mètre quatre-vingt, le nouveau venu est autrement plus intimidant que la vieille femme.
Un instant, je ne me préoccupe pas de lui. Mon regard vagabonde de tous les côtés. Une seule idée m'obnubile : repérer les lieux. On ne sait jamais, au cas où je parviendrais à m'enfuir. Pour le moment, tenter quoi que ce soit est inenvisageable. Ce serait de toute façon peine perdue. L'homme est à moins de deux mètres de moi et aurait tôt fait de me rattraper si je cherchais à partir en courant.
Je ne m'étais pas trompé en devinant que nous avancions sur une route de campagne. Le paysage alentour correspond on ne peut mieux à ma définition de ce qu'est la campagne. Mis à part la maison devant laquelle nous venons de nous garer, aucune bâtisse n'est visible à des lieux à la ronde. Partout, il n'y a que champs et prairies. J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne suis jamais venu à cet endroit, ni à proximité. Ce lieu m'est totalement inconnu. L'équation se corse donc atrocement. Un comble pour qui, comme moi, est allergique aux mathématiques. La solution se résume en une phrase. Une phrase simple, certes, mais décrivant quelque chose d'autrement plus complexe. Il me suffit de filer entre les doigts de deux geôliers plus âgés que moi et de m'échapper à travers les champs, sans doute à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville. Autant dire que c'est mission impossible.
Seule au milieu d'immenses étendues champêtres, la maison semble petite. Les murs sont faits de briques, de la brique rouge comme celle du petit muret sur lequel j'étais assis avant l'arrivée de la voiture noire. Le toit noir doit être en ardoises mais je n'en suis pas absolument sûr.
L'homme se penche dans ma direction et patiemment, s'occupe de dénouer les liens qui entravaient mes poignets. Une fois que c'est chose faite, il me prend par le bras droit et me guide vers l'entrée de la maison. Comme je ne fais pas mine de me débattre, à quelques mètres de la porte, il me lâche, tout en restant aussi vigilant que possible.
Pour moi, il s'agit d'une occasion que je n'osais même plus espérer. Après tout, ce n'est pas pour rien que personne n'ose m'affronter au lycée. Pour mon âge, j'ai l'avantage d'être costaud, grand et lourd. Certains auraient répondu que je ne suis pas lourd mais gros, mais pour ma part je ne me sens absolument pas gros, tandis qu'au judo et au collège, mon poids m'a, à plusieurs reprises déjà, rendu de fiers services. Justement, ne suis-je pas un champion de judo ? Il est temps de le montrer. Au fond de moi, je sens qu'il m'est impossible de rester inactif. L'homme m'a libéré. Si ténue que soit l'opportunité, je me dois d'essayer de la saisir !
Sans prévenir, aussi soudainement que possible, je prends mes jambes à mon cou. Je me mets à courir à toute vitesse. Mais je n'ai pas fait une vingtaine de mètres que déjà, l'homme me rejoint. Je tente d'accélérer mais en vain. Il m'attrape par le col et me tire à lui. Dans une tentative désespérée je tente de mettre à profit l'enseignement du judo et de le faire basculer au dessus de moi. En vain. Sa poigne se fait plus ferme encore et je grimace de douleur. Mais il n'est pas pour autant question de se laisser abattre. De toutes mes forces, je m'efforce de résister et de me débattre. C'est peine perdue. Me tirant derrière lui comme un vulgaire animal, il me traîne jusqu'à la porte et m'oblige à en passer le seuil. Je me retrouve au milieu d'une salle où se trouvent un poste de radio et une télé. Deux canapés de cuir font face à la télévision. Un salon sans doute... Mais je n'ai pas le temps de m'attarder à observer les lieux que déjà, l'homme ouvre une petite porte à sa gauche. Malgré la pénombre qui règne derrière, je distingue que le sol est légèrement en pente après la porte. À peine ai-je jeté un coup d'œil que sans attendre, mon geôlier me pousse à travers sans ménagement.
Surpris, j'amortis la chute de mon mieux. Au moins, s'il ne m'a pas permis de m'enfuir, le judo m'aura permis de ne pas me blesser en tombant. Lentement, je sens que je roule dans la pente. Il n'est pas question de rouler comme ça jusqu'en bas ! D'un bond, je me redresse. Une fois debout, je commence à explorer les lieux. Pour autant qu'il soit possible d'explorer quoi que ce soit dans l'obscurité la plus totale.
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeJeu 13 Déc 2012 - 11:39

chapitre 1, 1ère partie

Citation :
mes deux meilleurs comparses à mes côtés
comparse me paraît un peu trop évolué dans la bouche d'un enfant

Citation :
Comme Kylian me tend généreusement son encas,
en-cas ?

 
Citation :
ainsi me verra-t-elle plus facilement.
Tournure un peu trop soutenue

Citation :
Je croise l'arrêt de bus
là, ça donne l'impression que l'arrêt de bus vient en sens inverse:D

Citation :
Bientôt mon regard retourne s'intéresser au ballet des voitures
formulation maladroite, je trouve

Citation :
près tout, ces gens peuvent bien faire une pause là où il leur semble bon
« où bon leur semble » sonnerait mieux.

 
Citation :
Curieux, j'attends de voir ce qu'elle a à me dire. Tandis qu'elle se dresse devant moi, je me lève à mon tour et la dévisage longuement.
C'est curieux, mais j'ai l'impression de l'avoir déjà aperçue quelque part. 
Répétition de « curieux »


au niveau du personnage principal, c'est un peu étrange, j'arrive pas à me faire une opinion sur lui. d'un côté, il n'est pas vraiment sympathique, mais en même temps, je trouve que tu arrives assez bien à le faire vivre. même si des fois, je trouve que, pour une grosse brute, il parle de manière un peu trop élaborée.

J'aime bien la description de la sortie du collège, l'effervescence de l'atmosphère, avec les gamins et les voitures partout. c'est bien rendu.

par contre, pour la fin du passage, je trouve qu'il manque un peu de réaction à l'annonce que son père a été hospitalisé. Je pense qu'un gamin de 13 ans serait un peu plus en panique, au lieu de suivre bien sagement une inconnue.

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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeDim 16 Déc 2012 - 21:20

Je prends note de tes remarques bien sûr.


Citation :
au niveau du personnage principal, c'est un peu étrange, j'arrive pas à me faire une opinion sur lui. d'un côté, il n'est pas vraiment sympathique, mais en même temps, je trouve que tu arrives assez bien à le faire vivre. même si des fois, je trouve que, pour une grosse brute, il parle de manière un peu trop élaborée.

J'aime bien la description de la sortie du collège, l'effervescence de l'atmosphère, avec les gamins et les voitures partout. c'est bien rendu.

par contre, pour la fin du passage, je trouve qu'il manque un peu de réaction à l'annonce que son père a été hospitalisé. Je pense qu'un gamin de 13 ans serait un peu plus en panique, au lieu de suivre bien sagement une inconnue.

Pour ce qui est de mon personnage. Hugo a beau être brutal ce n'est pas un idiot. Pour la simple raison que je voulais sortir des préjugés. Pour moi le petit caïd de la sortie de l'école n'est pas nécessairement stupide et sans autre loisirs que de terroriser les autres.
Hugo est humain, parfois brutal, souvent impulsif. Il trouve une certaine satisfaction à "piquer son goûter" à Kylian, car il a l'impression de se sentir supérieur, d'ailleurs sa passion pour le judo repose aussi un peu sur cette même satisfaction^^

Je crois que je vais reprendre tout ça pour essayer de faire mieux passer cette idée... Mais en tout cas le fait que tu ais du mal à le cerner est voulu.

Au niveau du langage je vais faire mon possible pour améliorer, mais parfois trouver des synonymes n'est pas facile... justement parce que à 13 ans (ni même à 40 malheureusement aujourd'hui), on parle rarement avec énormément de lexique.

Au niveau de la panique, je suis assez d'accord, donc --> à revoir ! ^^

Merci beaucoup d'être passée ! Je corrigerai sans doute pas cette semaine, mais pendant les vacances où j'aurais un peu plus de temps...

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sombrefeline
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MessageSujet: Re: Que cela te serve de leçon !   Que cela te serve de leçon ! Icon_minitimeMar 18 Déc 2012 - 18:44

Citation :
Pour faire passer le temps, je laisse mon regard s'attarder sur son visage. Peu m'importe que ce soit impoli, à présent, tant que je parviens à penser à autre chose qu'à mon père agonisant au fond de son lit, au cœur d'une salle blanchâtre d'hôpital.
Ses traits sont tirés, et nul besoin d'être devin pour y lire l'inquiétude. La femme a les yeux clairs. De somptueux yeux verts et un regard perçant ! Ses cheveux grisonnants sont soigneusement ramenés vers l'arrière en un chignon. Les rides courent son visage, traçant de longs sillons.
Dans ce paragraphe, le vocabulaire et les tournures de phrases me semblent un peu trop élaborée pour retranscrire les pensées d’un jeune ado.

Citation :
Personne devant, la vieille femme appuie sur l'accélérateur et voilà que nous accélérons
Accélérateur / accélérons

Citation :
Ma main droite se jette sur la poignée de la portière. Du moins, elle essaie de s'y jeter. En vain.
D'une poigne ferme, la vieille femme me saisit les deux poignets
Poignée/poigne/poignets

Citation :
Aussitôt je comprends. Je me suis fait avoir
Là, par contre, c’est plus comme ça qu’un ado s’exprimerait, je trouve.

Citation :
Le trajet me semble durer déjà depuis une éternité. Une bonne demi-heure, une heure même peut-être
Pour moi, ces deux phrases se contredisent

Citation :
Pour moi l'homme est l'égoïsme par excellence : même s'il sait qu'il n'est pas le centre du monde, son intérêt propre passe avant tout
Un peu trop poussé pour être la réflexion d’un ado (alors que, juste au-dessus, le passage où il se dit que, finalement, il aurait préféré que son père soit à l’hôpital est plutôt bien vu)

Citation :
Costaud, large d'épaules, un mètre quatre-vingt, le nouveau venu est autrement plus intimidant que la vieille femme.
Enfin, la vieille l’a déjà pas mal fait flipper, je trouve.

La description de l’action est assez bien menée, on comprend assez vite les enjeux, même si on ne sait pas encore qui l’a enlevé, ni pourquoi. par contre, il y a une chose qui m’a gênée dans ce passage, c’est qu’on ne ressent pas sa peur, alors que, logiquement, il devrait être totalement terrifié, même paniqué. Il ne pense pas non plus à ses parents, qu’ils vont s’inquiéter, peut-être le chercher…


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