Atelier d'écriture Communauté d'écrivains en herbe |
| | Poursuite Nocturne [terminé] | |
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Auteur | Message |
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Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 13:42 | |
| Bonjour à tous Je viens vous soumettre cette fois-ci une nouvelle assez ancienne (la première que j'ai réussi à terminer), et assez longue. Il s'agit de fantasy, que j'aime à qualifier d'urbaine, même si à part le fait que les locations n'existent pas, ne vous attendez pas à trouver un franc dépaysement. Sur ce texte, je ne cherche pas vraiment de correction, l'ayant maintes et maintes fois retravaillé, j'en ai un peu marre... (mais si vous voyez quelque chose de vraiment pas logique, vous êtes évidemment autorisés à le signaler ^^) En fait, c'est surtout un ressenti que j'aimerais, savoir si vous aimez, quoi, qu'est-ce que ça vous inspire... Enfin, vous connaissez la méthode, quoi Je mettrai un extrait par semaine - et il existe une version anglaise (avec encore plein de fautes je pense) pour ceux qui seraient intéressés ^^ Sur ce, place au texte... ----- Accroche : - Citation :
- Je ne sais pas ce qui me pousse à faire ça. Il a beau m'avoir sauvé la vie, cet homme reste un assassin, un criminel. Recherché par toute la ville et mis à prix par les autorités. Pourtant, je me sens redevable. Je dois payer ma dette.
C'est bien ma veine. Dans cette ville sordide qu'est Illis, il a fallu que je sois honnête. Mais je dois le faire. Je le sens au fond de moi. Est-ce que ça m'autorise pour autant à devenir comme lui ? Il n'est rien de plus qu'un fardeau sur ma conscience, que je ne peux pas me permettre d'avoir. Tout doit finir. Cette nuit. Cette nuit, je l'accompagnerai à nouveau et je règlerai ma dette. Cette nuit, j'en aurais enfin fini avec toute cette histoire. Il ne représente rien pour moi… N'est-ce pas ? ----- Une fois encore, il s'était posté sur le toit de l'Ambassade. Je l'apercevais, dans sa position si particulière, accroupi et une main posée devant lui, toujours à l'affût de ce petit détail qui lui ferait choisir sa victime. Il faisait extrêmement froid ce soir, en ces heures d'ordinaire déjà glaciales de la mi-nuit, et le vent qui venait de se lever n'arrangeait rien. Il me jetait des multitudes de minuscules aiguilles de glace en plein visage, me faisant parfois monter les larmes aux yeux. Je resserrai les pans de mon manteau pour tenter de me protéger des flocons de neige saturant l'atmosphère, mais c'était peine perdue : ma traque allait devoir se dérouler dans des conditions exécrables. Cela avait été tellement plus facile la première fois ! Trop facile même. À tel point qu'il m'avait repérée presque tout de suite. Mais ce soir, je savais que ce serait une tout autre affaire. J'avais pris toutes mes précautions, et même lui, malgré son talent – ou intuition, j'ignorais comment appeler cela exactement – ne parviendrait pas à me découvrir si aisément. Me calant davantage dans l'angle de ma cachette, je le regardai plus attentivement. Comme toujours, il portait de lourdes bottes ferrées sur un pantalon sombre. Le vent faisait amplement voler derrière lui son éternel grand manteau de cuir noir, ainsi que les longues boucles brunes qui tombaient sur ses larges épaules. À cause de la distance, je ne pouvais pas distinguer clairement son attitude, mais pour l'avoir déjà approché, je savais que son apparente immobilité était en fait trahie par d'imperceptibles mouvements de doigts révélant son impatience. Le Rôdeur. C'était ainsi que les autorités de la ville l'avaient surnommé, afin d'avoir un nom à inscrire sur leurs avis de recherche. J'abhorrais ce nom. Il était d'une banalité affolante, aux antipodes de tout ce que cet homme représentait aux yeux du monde et aux miens. Il n'y avait vraiment que des imbéciles ignorants pour y avoir pensé. Un bruit sourd, dans l'étroit escalier extérieur qui courrait contre l'arrière du bâtiment où je m'étais installée, me signala que je n'étais pas la seule à avoir choisi cet endroit comme perchoir pour le surveiller. J'aurais dû m'en douter. Son emplacement, assez bas pour pouvoir descendre rapidement, assez élevé pour ne rien perdre du spectacle alentour et se dissimuler plutôt aisément, en faisait une cachette relativement appréciable. En revanche, son toit pentu la rendait instable et inadaptée pour la station debout. Ma proie était probablement l'homme le plus recherché de la ville, lui-même le savait et pourtant ne faisait rien pour modifier les choses. C'était pour cette raison que je m'étais lancée dans la partie à mon tour, avant de changer radicalement d'optique. À dire vrai, il me fascinait. J'éprouvais une sorte d'attachement quasi viscéral pour ce mystérieux personnage dont je ne connaissais presque rien. Et à présent, j'avais contracté une dette envers lui que j'entendais bien régler une bonne fois pour toutes ce soir. Mon voisin acheva son ascension et réprima un grognement en me voyant. Il me posa une grosse main sur l'épaule. Je fis la grimace tant cet homme puait le vin et la sueur à plein nez. — Bouge de là, fillette, me chuchota-t-il d'une voix enrouée. C'est pas une place pour toi. Je me dégageai sans rien dire et reprit ma surveillance tout en continuant à le tenir à l'œil : je me doutais qu'il ne s'arrêterait pas là. J'étais un obstacle de trop entre lui et la récompense promise à qui réglerait son compte à mon monte-en-l'air. — Tu m'as entendu ? Tire-toi de là ! — Tu peux toujours rêver. Il est à moi. Avec une expression qui ne me laissait rien présager de bon, il se retourna vers moi. La seconde d'après, je m'esquivai rapidement pour éviter l'inéluctable coup de couteau qu'il asséna à la plaque d'ardoise que je venais de quitter. Tout en tentant de ne pas déraper sur la neige, je m'agrippai à la cheminée glissante pour lui décocher un violent coup de pied dans les côtes. Il cria de douleur au moment où un os craqua puis perdit pied, chassa et se mit à dévaler l'auvent. Son dernier hurlement s'éteignit lorsqu'il heurta le sol, le dos probablement brisé. Malgré mon point d'accroche, je manquai moi-même de suivre le même chemin. Tout en me retenant à ma cheminée providentielle, je parvins à assurer une prise du bout d'une botte entre deux plaques d'ardoise et à rétablir ainsi mon équilibre précaire. Tandis que je reprenais mon souffle, je jetai un nouveau regard à celui que je suivais : il avait tourné la tête dans ma direction. Il savait ce que je venais de faire – d'ailleurs, qui ne le savait pas après tout le boucan de l'autre butor ? – et ce que cela représentait pour lui. Pour moi. Pour nous, aussi étrange que cela puisse paraître. Je jurai intérieurement. Au temps pour ma discrétion. Il se redressa de toute sa taille, rejeta un pan de son manteau de cuir en arrière et s'avança vers le bord du toit. C'était le signal pour tous ceux qui étaient à sa poursuite : la grande chasse de la nuit commençait. Son jeu favori aussi, à croire qu'il aimait être traqué. D'ailleurs je l'en soupçonnais réellement. Après un vague coup d'œil en bas, il prit appui sur la rambarde et sauta avec souplesse sur le terrassement suivant, et ainsi de suite sur les différents balcons disposés en quinconce jusque dans la rue, quelque trente-cinq mètres plus bas. — Et merde ! crachai-je, alors qu'un nuage de vapeur translucide se formait devant mes lèvres. Pourquoi avait-il changé sa façon d'agir ? Le chemin qu'il empruntait habituellement débouchait à quelques dizaines de mètres de ma cachette actuelle. Là, il prenait carrément huit cents mètres d'avance. Il allait falloir que je cavale sacrément vite pour le rejoindre maintenant ! Je descendis prestement et m'élançai dans la ruelle mal éclairée et encroûtée d'une épaisse couche de neige. Mes bottes dérapaient sans cesse sur le sol ainsi recouvert et je n'étais pas tout à fait sûre de la direction à prendre. Pourtant, je ne m'inquiétais pas outre mesure. Il m'attendrait, comme il le faisait toujours depuis que j'avais commencé à le suivre dans chacune de ses escapades nocturnes, depuis ce fameux soir où tout avait basculé. Pour tout dire, ses motivations m'échappaient totalement. Il n'avait aucunement besoin de moi. Pas plus que je n'étais liée à lui autrement que par un accord tacite et muet, où aucun terme n'avait jamais été vraiment défini. La pseudo relation que je pensais avoir avec lui était fondée sur une acceptation implicite de la présence de l'autre, dans une éventualité qu'aucun de nous n'avait réellement envisagée. Je ne comprenais toujours pas pourquoi je m'évertuais à couvrir ses arrières. Après tout, ce soir n'était pas la première fois que j'éliminais quelqu'un à ses trousses. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment le genre de détails qui m'arrêtait. Illis devait être la pire ville de l'univers : crasseuse, sordide, malfamée, remplie jusqu'à la gueule de truands en tous genres. Les gens honnêtes se comptaient sur les doigts d'une main – et encore… Il n'y avait donc aucune raison que je m'encombre de scrupules. Quant à lui, n'était-il pas cet assassin notoire sévissant en ville, pour la mort duquel les autorités municipales avaient tant mis en jeu ? Je crois que c'était ça le plus drôle dans cette histoire. Mon lascar ne différait pas des autres. Non, son seul tort était de s'en prendre aux plus influents, à ceux qui détenaient le vrai pouvoir. Illis n'avait rien d'un paradis, encore moins d'une démocratie. Alors le petit jeu du justicier masqué, forcément, ça n'était pas du goût de nos gouvernants. À vrai dire, je trouvais ça un peu ridicule moi-même, mais je pense qu'il avait ses raisons. Et en fin de compte, ça n'était pas mes affaires. Je n'étais pas là pour le juger, mais pour veiller sur lui. Le protéger ne m'amènerait cependant jamais rien d'autre que des ennuis, si cela venait à se savoir. Non, vraiment, j'avais largement payé ce que je lui devais. Et pourtant... Cela risquait de ne s'achever que le jour où je parviendrai à le sauver in extremis, ainsi qu'il l'avait fait pour moi. Il ne se passait pas une journée sans que je revive l’instant où son étoile de lancer avait volé vers moi, sans que je ressente sur mon visage le souffle de ses pointes métalliques lacérant l'air. Pas une semaine sans que je me souvienne comment je l'avais crue sur le point de me déchirer la gorge. Sans que je me rappelle comment elle m'avait dépassée pour se planter dans la poitrine de l'homme derrière moi, prêt à me poignarder. C'était un autre sujet de questionnement et d'étonnement incessant. Qu'est-ce que cela lui avait apporté de me sauver ? Pourquoi moi au lieu de cet homme ? J'étais, tout autant que lui, prête à le tuer, et il avait choisi, en une fraction de seconde, de me laisser la vie. Cela faisait peut-être quarante fois, peut-être plus – certainement plus – que je tentais de résoudre cette énigme et que je n'y arrivais pas. Assez pour ce soir. J'avais encore beaucoup à faire pour le retrouver. Je contournai une charrette qui traînait en plein milieu de la rue et obliquai à droite au croisement suivant. Une plaque de métal bleu pâle proclamait un nom que je ne m'arrêtai pas pour lire : je connaissais cette ville comme ma poche. Plus que quelques minutes et j'arriverais à l'endroit où il avait atterri, après avoir quitté son poste d'observation. De là, il ne me resterait plus qu'à suivre ses traces. Elles étaient discrètes, mais je savais exactement comment il fonctionnait. Tracée à la craie et encore fraîche, une marque en forme de croix sur le lambris délavé de la devanture d'un magasin m'indiqua que je suivais le bon chemin. Cela m'inquiéta d’autant plus qu’il s'agissait du signe de ralliement d'une des factions les plus dangereuses de la ville. Puisqu’elles étaient aussi à sa recherche ce soir, cela risquait de compliquer les choses. La nuit se révélait particulièrement paisible et silencieuse, ainsi vidée de la plupart de ses activités humaines. Elle semblait comme figée par la gangue poudreuse qui s'abattait sur elle depuis plus de cinq heures déjà. L'intensité des rafales allait et venait bien qu'il subsistât toujours ce rideau blanc qui rendait parfois les contours des choses flous et presque irréels. Mais c'était surtout trop calme. On n'entendait aucun autre bruit que les sifflements aigus du vent jaillissant des ruelles adjacentes, et le crissement de mes bottes sur le tapis neigeux. Sans m'en être vraiment rendu compte, je m'étais mise à progresser en longeant les bâtiments au plus près, tâchant de marcher discrètement. Il y avait quelque chose de particulier dans l'air ce soir, quelque chose que je ne parvenais pas à définir et qui me troubla davantage encore. Je fis coulisser mon coutelas dans son fourreau et vérifiai de même les couteaux de lancer dissimulés dans le revers de mon gilet : à cause des températures parfois extrêmes à Illis, il arrivait que le cuir d'un fourreau se rétrécisse et piège ainsi la lame. Je ne tenais guère à ce que cela se produise aujourd'hui. Grâce à mon travail à l'armurerie, j'avais beaucoup appris sur les armes. Assez en tout cas pour savoir que ce genre de mésaventures pouvait se montrer terriblement dangereux pour n'importe qui, et encore plus lorsqu'on était chasseur de prime amateur… ----- version anglaise - Spoiler:
Once again, he was positioned on the embassy roof. I could see him standing in his posture that was so specific : crouched, a hand on the ground, and always lying in wait for the very detail that would make him choose his victim. It was extremely cold tonight, even in those usually freezing mid-night hours, and the wind that just got up did not make anything better. It was throwing a multitude of minute shards of ice in my face and thus brought tears to my eyes. I tightened up my coat-tails to try to shelter me from the snowflakes which saturated the atmosphere, but to no avail. My hunt was doomed to happen in dreadful conditions. It had been so much easier the first time! Too easy in fact, to such an extent that he had spotted me almost right from the start. But I knew tonight would be completely different. I had taken all my precautions and even him, in spite of his skills – or intuition, I didn't know how to call that – would not notice me so easily. I settled myself in the corner of my hiding place and watched him carefully. As usual, he was wearing heavy steel-tipped boots on top of his dark trousers. His inevitable black long leather coat fluttered amply behind him in the wind, just like the long curly black hair which hung down his broad shoulders. Because of the distance I could not clearly distinguish his behaviour, but since I had already approached him, I knew his seemingly stillness was in fact betrayed by imperceptible movements of his fingers which revealed his impatience. The Prowler. The town authorities had called him such in order to have a name to write on their wanted posters. I loathed that name. It was appallingly commonplace, at the antipodes of everything this man represented to the eyes of the whole world and to mine. Only ignorant fools could have thought about this. In the narrow outer staircase which ran at the back of the building where I had settled, a muffled sound warned me that I was not the only one to have chosen this very place as a perch to watch over him. I should have expected this. Indeed its position, low enough to climb down rapidly, high enough not to lose a single part of the surrounding show as well as allowing to hide quite easily, clearly marked this hiding place as a good place. On the other hand its pitched roof made it unsteady and inappropriate for the upright posture. My prey was probably the most wanted man in the whole town, knew it, and yet did not try anything to change this. It was the reason I ended up in the game myself, before I radically changed my mind. Truth to tell, he fascinated me. I felt a sort of almost deep-rooted attachment for this mysterious character of whom I knew practically nothing though. And now I had incurred a debt towards him and I intended to sort this out once and for all tonight. My neighbour finally finished his ascent and suppressed a grunt when he saw me. He put his big hand on my shoulder. The man reeked so strongly of cheap wine and sweat that I made a face. 'Get out of 'ere, lassie' he whispered in a husky voice. ' 'Tis no place for ya'. I freed myself without a word and carried on my watch but kept an eye on him: I had no doubts he wouldn't stop there. I was too much an obstacle between him and the reward promised to anyone who would take care of my aerialist. 'Did ya hear me? Clear off!' 'Dream on. He's mine.' With a look on his face that didn't bode well he turned towards me. The next second I quickly dodged to avoid being ineluctably stabbed by his knife, contrary to the slate plate that I just left. While trying not to skid on the snow, I clang to the chimney stack to kick him violently in the ribs. He cried out in pain the moment a bone broke, then he lost ground, slid and hurtled down the sloping roof. His last howl died away when he hit the ground, his back probably broken. Despite my hanging point, I almost followed his lead. While stopping myself thanks to the providential chimney stack, I managed to secure a foothold with the tip of my boot between two slate plates and thus redressed my precarious balance. As I was getting my breath back, I glanced once again at the man I was following: he had turned his head in my direction. He knew what I had just accomplished – who would not after all the din the boor had made? – and what it represented for him. For me. For us, as strangely as it would appear. I swore inwardly. It was as well for my discretion! He stood up straight, tilted the flaps of his leather coat and stepped forward to the edge of the roof. That was the signal for all those that were chasing him: the big hunt of the night was to begin. His favorite game also, as if he liked being chased. To be fair, I really suspected it. After a quick glance below him, he leaned on the guardrail and jumped with fluidity on the following flat roof, and on and so forth on all the balconies placed in staggered rows right down to the street, almost a hundred foot downwards. 'Oh crap!' I hissed while a cloud of translucent steam formed before my lips. Why did he changed his habits? The street he usually followed led just a few steps away from my present hiding place. This time he gained a whole eight hundred yards. I would have to rush about incredibly fast to catch up with him, now! I promptly climbed down and dashed forward in the poor-lighted and snow encrusted back street. My boots were constantly skidding on the ice-covered ground and I was not totally sure of the direction I had to take. However I was not worried at all. He would wait for me, as he had always done ever since I started following him in each of his nocturnal escapades, since the very night when everything changed radically. In fact his motives were a mystery to me. In no way was he needing me and I was not linked to him by anything else than a tacit and silent agreement, in which no terms had never be defined. The pseudo relationship I thought we shared was based on an implicit acceptance of each other presence, in a eventuality that none of us had ever foreseen. I still did not understand why I strove to protect his rear. After all, tonight was not the only night I eliminated someone who was hot on his heels. Actually, it was not really the sort of detail that would stop me. Illis was probably the worst city in the universe: filthy, sordid, disreputable and packed with mobsters of all kinds. Honest people could be counted on the fingers of one hand – if that... There really was not a single reason why I should bother myself with scruples. As for him, was he not this notorious assassin for whose death the town authorities had put so much at stake? I believe that was the funniest thing about all this. My fellow was no different from all the others. No, his only fault was to attack the most influential persons, those who hold true power. Illis was no paradise and even less a democracy. This explains why the little game of the masked righter of wrongs was not to our rulers liking. Frankly, I found this a little ridiculous myself but I think he had his own reasons. That said, it was no business of mine. I wasn't here to judge him but to watch over him. Nevertheless, protecting him would only get me in trouble if it came to be known. No, I had really paid what I owed to him. And though... All this might only end the day I would manage to save him at he last minute, just like he did for me. Not a single day would pass without a recollection of the moment when his throwing-star had flown towards me, of the feeling of its metal tips breath of air on my face, lacerating the air. Not a single week when I would not recall how I had believed it on the verge of tearing my throat open. Without a recollection of how it went past me to stick into the chest of the man standing behind me, ready to stab me. That was another subject of questioning and endless surprise. What good was it for him to save me? Why me instead of that man? I was as well ready to kill him but he had chosen, in a heartbeat, to let me live. I had tried about forty times, maybe more – certainly more – to solve this mystery, but in vain. Enough for tonight. I still had a lot to do to catch up with him. I walked around a cart lying right in the middle of the street and turned right at the next crossroads. A pale blue street sign of metal proclaimed a name that I did not stop to read: I knew this city like the back of my hand. Only a few more minutes and I would reach the place where he landed, after he had left his observation post. From there I would only have to follow his tracks. They were very subtle but I knew exactly how he functioned. Written with chalk and recent, a mark shaped like a cross on a faded shopfront told me that I followed the right path. It worried me all the more because the sign belonged to one of the most dangerous factions of the town. Since they were also looking for him tonight, this would make the situation more complicated. The night proved to be particularly quiet and peaceful once emptied of all its human activities. It seemed frozen by the coating of powdery snow which was beating down on the city for more than five hours. The intensity of the gusts increased and weakened, though there still remained this white curtain which sometimes blurred the outlines of objects, making them almost unreal. But it was in fact too quiet. There was no other sound than the high-pitched whistle of the wind springing out of the adjacent alleyways, and the squeaking of my boots on the snowy carpet. Without really noticing it I had started to make progress along the buildings, as closely as possible, trying to walk unobtrusively. There was something particular in the air tonight, something I could not define and which disturbed me even more. I slid my cutlass in its sheath and checked likewise the throwing-knives concealed in the lapel of my waistcoat: because of the extreme weather conditions in Illis, it was possible that the leather of a sheath shrank and thus trapped the blade inside. I rather not wished it to happen tonight. Thanks to my work at the armory I had learned a lot about weapons. At least enough to know that this kind of misfortune could prove to be terribly dangerous for anyone, and even more if you were an amateur bounty hunter.
Dernière édition par Morrigan le Jeu 4 Avr 2013 - 19:21, édité 4 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 16:09 | |
| Un des trucs les plus intéressants jamais posté sur le forum ? C'est à un tout autre niveau que ton Retour de Flammes, il faut bien l'avouer. Tous tes défauts que je t'ai cité dans ton roman, deviennent ici des points forts grâce à la narration à la première personne. Ici ce n'est pas chiant, on est tout de suite plongé dans l'univers, les descriptions passent parfaitement, les évènements s'enchainent bien, et tu réussis enfin à faire de l'adulte ! C'est la nuit, tu te prives de couleurs, tu introduis un scénario un peu plus poussé, de vraies pensées, réflexions, ton personnage est réel, développé. C'est du tout bon pour moi franchement. Ça montre une bonne fois pour toutes que quand tu veux, tu peux arriver à tes fins. Fous toi des claques maintenant, et fais que ta prochaine œuvre soit aussi aboutie !
Juste une erreur : "Ma proie était probablement l'homme le plus recherché de la ville, le savait et pourtant ne faisait rien pour modifier les choses." , et oui même après 10000 relectures, on trouve encore des problèmes ! Ma proie était l'homme le plus recherché, le savait... ?
Bon ben, je lirais la suite. |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 16:41 | |
| Tiens, c'est marrant, j'ai toujours pensé que le début était la partie la plus chiante. Elle est très longue à mon goût (ce que j'ai déjà posté, plus la suite de la prochaine fois.) Je suis très contente que ça te plaise en tout cas, j'ai une tendresse particulière pour ce texte. Ceci dit, réserve un peu ton jugement global, souviens-toi Retour de Flammes, tu as fini par déchanter à partir d'un moment ^^ Promis, j'essaye tout pareil pour le prochain roman (de toute façon, je te mettrai à contribution... tu seras le préposé aux claques ! ), mais une fois que j'aurais fini l'autre déjà ^^ Ah, et pour la phrase que tu cites, c'est sous entendu "lui aussi le savait". Mais du coup, ça serait bien de modifier en conséquence comme ça. Je viens de me rendre compte que j'avais oublié de poster l'accroche aussi. C'est réparé Merci beaucoup en tout cas. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 19:59 | |
| Mon dieu, je lis 3 lignes et je suis déjà amoureuse de tes personnages, en particulier ce grand assassin brun.... (me rappellerait-il quelqu'un, par hasard? ) Cette étrange relation que tu introduis entre les perso, l'atmosphère, tout, je scotche. Je suis pourtant rarement soufflée par un texte , mais là.... Wow! Fao a l'air d'un sale gosse à côté ^^ |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 20:16 | |
| - Citation :
- (me rappellerait-il quelqu'un, par hasard? )
Techniquement, il est censé rappeler mon chéri, mais tu ne le connais pas, alors ça m'étonnerait Je te remercie de ton passage, Rainette J'espère que la suite te plaira autant (mais comme t'es une fille, je pense que oui... Mwahahaha !) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 20:24 | |
| C’est le premier texte que je lis de toi (je voulais me mettre à « la plume et l’épée », mais je n’ai pas encore eu le temps de le faire), je me suis dit qu’en commençant celui-ci dès le début, ce sera un peu moins long pour débuter. J’avoue que je suis un peu mitigée à son sujet : il est extrêmement bien écrit, beaucoup de descriptions pour planter le décor, on sent vraiment le travail que tu as dû fournir pour arriver à un texte aussi abouti. Seulement j’avoue que personnellement, je n’arrive pas à rentrer dedans, j’ai l’impression de rester en dehors de ce texte. Je ne sais pas qui est la narratrice, à part le fait que l’autre personnage principal lui a sauvé la vie et qu’elle se sent redevable en essayant de le protéger. Je ne ressens pas d’empathie pour elle, du coup il pourrait lui arriver n’importe quoi, j’ai le sentiment que ça me serait indifférent (ce que j’appelle chez moi l’effet Matrix, le film était très fort visuellement, mais émotionnellement, je n’avais rien ressenti). Désolée si mon avis te semble un peu dur, je suis quand même curieuse de lire la suite, pour voir si je vais changer d’avis (d’autant que tu dis que c’est le début qui est long, donc j’ai envie de voir comment l’histoire va évoluer). Sinon, même si tu as dit que ce ne sont pas des corrections que tu cherches, je n’ai pas pu m’empêcher d’en relever deux quand même : - Citation :
- Un bruit sourd, dans l'étroit escalier extérieur qui courrait contre l'arrière du bâtiment où je m'étais installée, me signala que je n'étais pas la seule à avoir choisi cet endroit comme perchoir pour le surveiller.
« qui courait » - Citation :
- Je me dégageai sans rien dire et reprit ma surveillance tout en continuant à le tenir à l'œil : je me doutais qu'il ne s'arrêterait pas là.
« repris » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 21:50 | |
| Bonsoir , Alors, ça va faire quoi, 2 fois que j'écris mon message et qu'il est effacé parce que quelqu'un répond entre temps ^^, alors 3ème fois! Espérons que ce soit la bonne! Il est difficile de faire plus dithyrambique que les commentaires d'Ilàan et Rainette, donc au risque de faire une redite, je dirais que c'est vraiment très bien écrit, ton style est impressionnant. Mais il y à un soucis, au niveau de l'histoire : dès le début on n'y croit pas, car on voit le rôdeur en haut de son toit, hyper visible, avec une mise à prix monstrueuse, et ce pour son corps refroidi, on le demande même pas vivant, alors pourquoi il n'y à pas un des nombreux chasseurs de prime qui lui cours aux fesses qui lui envoi un vireton dans le ventre? Ou une balle en fonction de l'époque ^^! Pourquoi attendent ils qu'il se mette en chasse? Voila voila, c'est vraiment très bien écris, ça c'est clair mais l'histoire n'est pas crédible. En espérant te lire bientôt |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 23:23 | |
| Merci Abi, très heureuse de te voir malgré ton ressenti mitigé Ne t'inquiète pas, je sais bien que l'on ne peut pas plaire à tout le monde, et c'est aussi pour ça que ça m'intéresse d'avoir des retours "émotionnels" des lecteurs, pour voir ce qui "marche" et ne marche pas. Concernant les personnages, le parti pris était de ne jamais donner aucun nom, et d'avoir le minimum d'infos possible sur leur vie, en dehors de ce qui les préoccupe ici. Donc je ne sais pas si tu accrocheras sur la suite, mais tu seras évidemment toujours la bienvenue ici @Titou : c'est avant tout une histoire de distances. Les toits ne sont pas cote à côte, surtout l'Ambassade qui est très isolée et beaucoup plus haute que les autres. Donc inaccessible aux projectiles (type arc ou arbalètes, d'ailleurs), sans compter que, comme tu le verras plus tard si jamais tu continues, y a des endroits pour se cacher ou du moins faire un bouclier contre ces tracas ^^ Et le pourquoi est expliqué vraiment à la fin. Ceci dit, c'est une très bonne remarque. Faudra que je pense à l'intégrer un de ces jours, pour pallier à ce problème de compréhension. Merci à tous en tout cas | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 28 Jan 2013 - 23:33 | |
| Et je compte bien te lire ^^, car mis à part ce petit détail de distance (après tout une simple phrase pourrait palier au problème ) , j'ai bien accroché! Et du même coup tu t'attires de nouveaux lecteurs ^^, parce que c'est vraiment le genre de détail qui vont me bloquer dans un livre et je suis sûrement pas le seul. Si je trouve qu'on aide trop le héros, ou si le contexte me semble trop alambiqué alors qu'il pourrait y avoir plus simple, je perds tout intérêt pour le livre car j'adore essayer de réfléchir avec les éléments que j'ai en mains à comment faire mieux que le héros du livre Maintenant que je sais que c'est pour un soucis de distance ça passe mieux, et je suppose que vu le genre de ville que c'est, ce sont les chasseurs de primes qui font régner l'ordre je me trompe? Du coup, il n'y a pas de risque que tout une équipe de gens d'armes ne vienne entourer le bâtiment et lui couper la route, et comme tout les chasseurs de prime veulent l'avoir à eux seul, il n'y à pas d'entente possible, lui laissant le champs libre pour chasser tranquillou! (quand c'est bien il faut le souligner aussi ^^ ) Voili voilou! Ou comment ne pas s'aliéner tout un genre de lecteur à cause d'une petite phrase ^^! |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 29 Jan 2013 - 9:58 | |
| Ah, et j'oubliais de préciser : c'est la nuit complète. C'est pas comme chez nous, où tu as toujours de la lumière. Là, il fait hyper noir, tu y vois à peine (parce que l'éclairage public, ben c'est pas ce que c'est dans nos villes non plus ^^) Alors va viser comme ça, surtout avec la neige en pleine tête Quant à l'histoire "pas de gens en armes autour", ça, c'est expliqué vers la fin, donc je laisse la surprise Mais oui, tu as tout à fait de toute façon, à la fois de le signaler et sur le principe. (Après tous les relecteurs que j'ai eu, pas un qui me l'a signalée celle-là, chuis outrée ) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 29 Jan 2013 - 13:10 | |
| Je comprends un peu mieux pourquoi tu en dis si peu sur tes personnages, maintenant que je sais quel parti pris tu as suivi pour ce texte.
Je te tiendrai au courant de mes impressions quand tu posteras les prochaines parties, pour te dire si elles se confirment ou si je change d'avis au fur et à mesure de l'histoire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 29 Jan 2013 - 17:42 | |
| - Citation :
- (me rappellerait-il quelqu'un, par hasard? )
Techniquement, il est censé rappeler mon chéri, mais tu ne le connais pas, alors ça m'étonnerait Mwahahaha! bien sûr que non, je ne connais pas ton chéri.... Ce que je voulais dire c'est que ton Rôdeur me rappelle mon propre perso, Fao ^^ Bon, la suite ou le fouet? |
| | | Morrigan modératrice
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| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 29 Jan 2013 - 17:47 | |
| Nan, mais j'avais compris, t'inquiète ^^ Ben, j'avais prévu un extrait par semaine, mais c'est vrai que vous avez lu vite, du coup Disons jeudi ou vendredi alors. J'attends encore un peu (cherchez pas pourquoi, à part peut-être pour vous affamer tellement que vous vous jetterez dessus encore plus voracement ?...) | |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Ven 1 Fév 2013 - 16:55 | |
| Oups, j'ai faillit oublier de poster la suite ^^ ------ Au bout de la venelle que j'avais empruntée, je tombai sur une grande artère éclairée par des rangées incomplètes de lampadaires, dont les pavés disparaissaient sous une épaisse couche de neige mêlée de boue. Une nouvelle plaque métallique proclamait par des lettres à moitié effacées le nom de la place : l'Écarlate. À sa plus lointaine extrémité, se devinaient, entre deux bourrasques, les contours des hauts murs de la Grande Basilique. Je tournai le dos aux longues flèches élancées qui coiffaient chaque tour du bâtiment, puis traversai la place. Ovale, elle était bordée de magasins et d'échoppes en tous genres, allant du quincaillier au boulanger. Chacun des édifices comportait un étage dans lequel le propriétaire et sa famille logeaient, prêts à descendre au moindre bruit suspect menaçant son gagne-pain. La proximité du lieu le plus saint d’Illis ne rendait pas ce quartier le plus tranquille de la ville, loin de là. Qu'il ait choisi un tel endroit pour son rendez-vous nocturne m'arracha un sourire. J'avais beau le connaître mieux que quiconque, il parvenait toujours à me surprendre lorsqu'il le désirait. Cette fois, je repérai les traces qui m'intéressaient et me glissai à leur suite. Elles ne s'éloignaient pas vraiment de l'Écarlate, contrairement à ce que j'avais pu penser. J'en déduisis qu'il allait sûrement se diriger vers l'un des entrepôts désaffectés de la rue Billèle. Immenses et sombres, profitant de la rivière qui coulait juste à côté, ils étaient le lieu idéal pour une embuscade. Dans les deux sens d'ailleurs. Si j’en avais conscience, d’autres le remarqueraient également et cet avantage risquerait fort d’être à double tranchant. Je tâchai de me représenter le plan d'ensemble que formaient les bâtiments pour déterminer celui qui représentait le lieu le plus probable pour le rendez-vous du soir, quand le bruit d'un pas cadencé m'amena à me retourner. Le guet ! Une colonne d'une vingtaine d'hommes, en rang par deux, apparut à l'autre bout de la place juste au moment où je me jetai dans l'encoignure d'une porte cochère. Si l'ombre de mon abri et la distance me dissimulaient parfaitement, mes empreintes dans la neige fraîche indiquaient en revanche ma position avec exactitude. Espérant de toutes mes forces qu'ils ne traverseraient pas l'Écarlate dans sa longueur, je retins mon souffle. Contrairement aux éclairages publics, le halo de la lampe dont ils se servaient dans les quartiers moins favorisés ne portait pas à plus d'une dizaine de pas. La flamme vacillait même dans sa coupole de verre, sous les rafales de la tempête qui augmentait de minute en minute. Il s'écoula de longues secondes durant lesquelles je n'osais bouger, de peur de trahir ma position. La température et le vent glacial, couplés à mon immobilité, menaçaient de me geler sur place s'ils s'attardaient encore. Vaincu par la tourmente naissante, le commandant donna finalement l'ordre de rentrer à la caserne. Les soldats tournèrent les talons avec un soulagement au moins égal au mien. Ce comportement pouvait paraître étrange pour la milice chargée d'assurer la sécurité de ses honnêtes citoyens, mais le guet d'Illis n'avait jamais été très porté au zèle – ce que l'on pouvait comprendre, au vu de leur paye et du taux de mortalité dans leurs rangs. Je m'étonnais que certaines personnes s'y engagent encore… Tentant de calmer les battements de mon cœur, je remontai mon écharpe pour essayer, dérisoirement, de me protéger un peu plus du froid mordant. Décidant que mieux valait risquer ma peau dans une entreprise valable que mourir gelée ainsi, je finis par reprendre mon chemin vers les entrepôts. En définitive, pensai-je, cette tempête pouvait être une alliée inattendue. Il était tellement simple de s'égarer dans ces conditions, tellement simple de ne rien voir arriver si l'on n'y prêtait pas attention, et tellement plus simple de mourir aussi… La Faction des Assassins à la Croix ne renoncerait pas, mais la neige pouvait avoir découragé nombre de chasseurs amateurs. Grâce à cela, j'arriverais peut-être à tourner la situation à mon avantage. La silhouette noire des hangars se profila enfin devant moi. Leur vaste masse, occultée par instants à cause des tourbillons de neige, occupait presque la totalité de la largeur de la rue. Il ne s'agissait pourtant que de l'arrière des bâtiments. Il allait falloir que je les contourne entièrement pour y entrer, à moins d'essayer une voie moins conventionnelle. Je m'immobilisai non loin de deux réverbères éteints, deux doigts machinalement posés sur la garde de mon coutelas, examinant les façades. Le peu de points d'accroche et une visibilité quasi nulle me dissuadèrent de tenter l'escalade. Restaient les fenêtres. J'en distinguai deux à chaque étage de ce côté-ci de la rue, et probablement autant sur l'autre face. C'était jouable. Il restait à trouver où et surtout quand entrer. Pour l'instant tout était calme, comme auparavant, mais s'y fier se serait révélé aussi stupide que foncer les yeux fermés dans une fosse aux lions. Après un regard circulaire pour m'assurer d'être réellement seule, je tâchai de trouver un endroit où me poster en attendant le début des hostilités. Elles ne furent pas longues à arriver. Un petit groupe à peine visible dans la tourmente se faufila le long des murs, dépassant ma position sans même se rendre compte de ma présence. Je dénombrai onze silhouettes, et toutes portaient une croix renversée brodée au dos de leur manteau. Des professionnels. Je serrai fortement la main sur ma lame lorsque l'un d'eux passa à une dizaine de mètres de moi, mais je n'eus pas besoin de m'en servir. Pas pour le moment du moins. Pour une raison que j'ignorais, ils choisirent l'entrepôt central, de taille moyenne, sans rien de remarquable. Pour ma part, j'aurais plutôt tablé sur le plus éloigné de l'Écarlate, mais je décidai de leur faire confiance : les chasseurs professionnels aux trousses de cet homme-là se trompaient rarement. J’aurais aimé pouvoir me fier à la piste qu’il me laissait, mais les conditions extrêmes de cette nuit les avaient fait disparaître. J'en étais donc réduite à suivre les chasseurs de prime. Ils disparurent rapidement dans le bâtiment et je me retrouvai seule une fois de plus, avec pour unique compagnie les hurlements du vent, la morsure cuisante de la neige et la nuit, de plus en plus sombre. Je frissonnai. Délaissant mes précautions de départ, je me préparai à entrer à leur suite quelques secondes plus tard : je sentais confusément qu'il n'y aurait personne d'autre ce soir. Juste lui, eux et moi. Il faisait particulièrement noir dans l'entrepôt, à tel point que je distinguais à peine mes pieds. L'ambiance feutrée, à peine troublée par les gémissements de la bise et le grondement étouffé du fleuve au-dehors, rendait l'atmosphère plus inquiétante encore. Je n'entendais rien. Pas le plus petit froissement de tissu, grincement de cuir, frottement de métal, bruit de pas. Rien. Mon rythme cardiaque augmentant, je m'arrêtai. Il était inutile de vouloir tenter le diable. Je recherchai à tâtons une cachette quelconque, prenant garde à ne pas troubler le silence, mais il me semblait que ma respiration heurtée s'entendait à des kilomètres. J'effleurai quelque chose de froid et de métallique et mon cœur rata un battement au moment où une main se posa sur ma bouche pour m’intimer le silence. Malgré la détermination que je mis à résister, je fus rapidement entraînée et, cessant de lutter en vain, je finis par me laisser faire. — Je ne pensais pas que tu abandonnerais si vite, me chuchota une voix d’homme à l'oreille, si bas que je dus faire un effort pour comprendre ce qu'il disait. Il avait la main ferme, un ton neutre, presque distant, et une force appréciable. Jamais personne n'avait réussi à disposer de moi ainsi, de sorte que je conçus une sorte de respect pour cet inconnu. Même si je doutais qu'il ne me veuille que du bien. Après un temps que je serais incapable de mesurer, nous nous retrouvâmes dans un petit local exigu où une maigre chandelle diffusait une lueur vaporeuse. À la faible lumière tremblotante, je pus enfin distinguer ses traits. — Vous ! fut le seul mot que je trouvai à prononcer après un instant d'interminable surprise. Son visage carré au menton recouvert d’une barbe naissante était un masque d'inexpressivité, donnant l'illusion de n'avoir jamais montré une quelconque émotion, comme si tout lui était égal. Il ne paraissait pas affecté en quoi que soit par l'imprévu que causait ma présence, si tant est que c'en fut un, restant aussi paisible qu'à l'ordinaire. Seule une lueur farouche et enfiévrée animait les deux lacs sombres qu'étaient ses yeux. — Qu'est-ce que vous me voulez ? — Qu'est-ce que tu me veux, toi ? J'ouvris stupidement la bouche et la refermai la seconde d'après. Que pouvais-je répondre ? Il n'y avait rien à dire, et il le savait. — Pourquoi m'avez-vous amenée ici ? — À ton avis ? — Et si on arrêtait les devinettes ? Il sourit presque, mais cela n'avait rien de réconfortant. Sans aucun doute, cette expression ne lui était pas familière, et au lieu de me mettre à l'aise, je sentis un frisson me courir le long de l'échine. Il n'y avait pas plus de chaleur sur son visage que dans son regard. — Très bien. Que faisons-nous alors ? finit-il par dire. ---- Et pour le fun, je vais mettre la version anglaise (avec des fautes évidemment...) à chaque fois aussi, des fois qu'il y ait des courageux ^^ Bonne lecture en tout cas - Spoiler:
At the end of the alley I had taken, I came upon a main thoroughfare, lighted by rows of incomplete streetlights, and which pavement disappeared under a thick blanket of snow melted with mud. A new metallic street sign proclaimed, with half-erased letters, the name of the square: Scarlet. At its farthest end, one could distinguish, between two flurries of snow, the outlines of the high walls of the Great Basilica. I turned my back on the long, slender spires which capped each tower of the building, then crossed the square. Shaped like an oval, it was lined with shops and stalls of all kinds, from the ironmonger to the baker. Each building included a floor in which the owner and his family lived, ready to come down at the first suspect sound threatening their livelihood. The proximity of the most sacred place of Illis was no reason for this area to be safer, far from it. The fact that he had chosen such a place for his night meeting forced a smile out of me. I knew him better than everyone else, but he always managed to surprise me whenever he desired it. This time I located the tracks I wanted and slid behind them. They did not quite go away from the Scarlet, contrarily to what I had thought. I thus inferred that he would surely head for one of Billel street's disused warehouses. Huge and dark, taking advantage of the river that flowed close by, they represented the ideal place for an ambush. That was true in both ways. If I was conscious of it, others would also notice it and this advantage could become quite double-edged. I tried to picture the general map formed by the buildings, to determine which one seemed the most probable for tonight's meeting, when the sound of people walking in quick time led me to turn back. The watch! A column of about twenty men, lined up in twos, appeared at the other end of the square just when I threw myself in the corner of a carriage-door. If the shadow of my shelter and the distance hid me perfectly, my footprints in the fresh snow however pointed out accurately my position. Hoping with all my strengths that they would not cross the Scarlet in its length, I hold my breath. Contrarily to public lighting, the halo of the lamps they were using did not light more than a dozen paces ahead. The flame flickered even under its glass cupola because of the flurries that increased minute after minute. Endless seconds passed during which I did not dare to move for fear of betraying myself. Coupled to my immobility, the temperature and the icy wind threatened to freeze me on the spot if they were to stay any longer. Beaten by the budding storm, the commander finally ordered to go back to the barracks. The soldiers turned on their heels, almost as relieved as I was. This behaviour could seem queer for the militia in charge of the honest citizens' security, but Illis' watch had never been inclined to be overzealous – which could be understood considering their salary and the death rate in their ranks. I was surprised that they even had new recruits... I tried to calm down the beatings of my heart and pulled up preposterously my scarf to try to shelter me a little more from the biting cold. It was best to risk my neck in a suitable adventure, I decided, so I finally set off again towards the warehouses. 'Actually', I thought, 'this storm could reveal itself to be an unexpected ally'. It was so easy to get lost in these conditions, so easy not to see what happened when you were not careful enough, so easy to die too... The Assassins of the Cross Faction would never give up but the snow might have discouraged a great number of amateur hunters. Thanks to that I might still be able to take advantage from the situation. The dark shape of the warehouses eventually stood up before my eyes. Their huge mass, sometimes concealed by whirls of snow, almost occupied the whole width of the street. However it was only the back of the buildings. I would have to walk around them to enter, unless I tried a less conventional way. I stopped not far from two extinguished street lamps, two fingers mechanically laid on the hilt of my cutlass, and I examined the front of the buildings. Very few hanging points and almost no visibility dissuaded me from trying to climb. It left the windows. I could distinguish two at each floor on this side of the street and there were probably as much on the other one. I could try. I still had to find where and especially when to enter. For now, everything was still calm, just like before, but trusting it would have been as foolish as jumping eyes closed in a lion pit. After a circular look to check that I was completely alone, I tried to find somewhere to position before the beginning of hostilities. It did not take long. A small group, almost invisible because of the storm, crept alongside the walls, overtaking my position without even noticing me. I counted eleven figures and they were all wearing an upside-down cross embroidered on the back of their coat. Professionals. I gripped my blade violently when one of them walked just a dozen paces away from me, but there was no need to use it. Not for now at least. For a reason unknown to me, they chose the central warehouse, medium sized, without nothing worth mentioning. As for me, I would rather have banked on the farther from the Scarlet square, but I chose to trust them: professional bounty hunters on his tracks were seldom wrong. I would have liked to rely on the marks he left to my attention but tonight's extreme conditions had made them disappear. I was thus forced to follow the bounty hunters. They soon vanished inside the building and I found myself alone once again, only accompanied by the howling of the wind, the burning bite of the cold and the night, which grew darker and darker. I shivered. Abandoning all my precautions, I prepared to enter behind them a few seconds later: I confusedly felt that there would be no one else tonight. Just him, them, and me. It was particularly dark inside the warehouse, to the point that I could barely see my feet. The hushed ambiance, seldom disturbed by the moaning of the wind and the muffled rumble of the river outside, made the atmosphere even more frightening. I could hear nothing. Not the slightest rustling of fabric, creaking of leather, rubbing of steal, footsteps. Nothing. As my heart rate increased I stopped. It was useless to ask for it. I groped around for some hiding place, trying not to disturb the silence, but it seemed that my halting breathing could be heard from miles away. I brushed against something cold and metallic and my heart skipped a beat the moment a hand laid on my mouth to order me to keep quiet. Despite the determination I applied myself to resist, I was quickly carried out of the room and finally ceasing to struggle in vain I let it go with. 'I didn't think you would give up so soon' a man voice whispered in my hear, so softly I had to make an effort to understand what he said. He had a firm hand, a neutral tone of voice, almost reserved, and a substantial strength. No one had ever succeeded in doing what he wanted to do of me so I developed some kind of respect for this unknown person. I doubted, though, that he only wished me well. After a time I would not be able to estimate we found ourselves in a small cramped room where a poor candle spread a vaporous light. In the dim trembling light I could eventually discern his features. 'You!' was the only word I could pronounce after a moment of endless surprise. His square face which chin was covered with the beginnings of a beard was utterly expressionless, and he gave the impression to have never felt anything, as if he did not care about anything. He didn't seem affected in any way by the unexpected event my presence represented – if it really represented one – and he remained as calm as usual. Only a fierce and fiery glint lit up the two dark lakes that were his eyes. 'What do you want from me, sir?' I asked. 'What do you want?' I opened my mouth vacantly and closed it the following second. What could I answer? There was nothing to say and he knew it. 'Why did you bring me here, sir?' 'What do you think?' 'What if we stop riddles?' He almost smiled but it was not heartwarming. Without any doubt he was not familiar with this expression and instead of making me feel comfortable I felt a shiver running along my spine. His face was not warmer than his eyes. 'All right. Then what do we do?' he said at last.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Dim 3 Fév 2013 - 21:01 | |
| Comme promis, j'ai lu la suite, et j'avoue que finalement, je commence à me laisser prendre dans l'histoire (peut-être le fait de connaître ton parti pris concernant les personnages), et j'ai maintenant envie de connaître la suite.
Concernant le texte lui-même, il est toujours aussi bien écrit, se lit très bien, je trouve qu'il y a un peu moins de description et plus d'action dans cette partie.
Je lirai la suite avec plaisir quand tu la posteras. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Dim 3 Fév 2013 - 23:01 | |
| Bonsoir , La suite est pêchue et très sympa à lire, j'attends impatiemment la suite. j'aurais juste deux petites commentaires à faire, les deux endroits où j'ai un peu butté dans ma lecture ^^, mais rien de grave! L'arrivée des assassins à la croix : Ce sont des assassins professionnels mais ils ne voient pas les traces dans la neige de l'héroïne comme dit plus haut ^^, c'est pas crédible je trouve, même s'ils sont très concentré sur le héros ^^ Et le passage où ils se rencontrent, elle se laisse faire trop facilement, et trop silencieusement, une lame sous la gorge serait une bonne façon de rendre la chose plus crédible. Au début elle ne sait pas que c'est le héros ^^ Voila voila, sinon j’attends impatiemment la suite, vraiment |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 4 Fév 2013 - 10:04 | |
| Merci à vous deux @Abi : il y a effectivement plus d'action, et pendant un petit moment normalement ^^ (même si j'adore la fin plus "contemplative" et "recherche de réponses" personnellement...) @Titou : encore une fois, c'est de ma faute, je me repose sur des non dits pas (toujours) très clairs. Pour la faction : ils ne voient pas ses traces, parce qu'entretemps, la tempête les as effacées (et accessoirement, toujours cette histoire d'obscurité, voire ils ne sont peut-être pas [je ne leur ai pas demandé ^^] arrivé par le bon endroit pour les voir...) Pour la lame, deux choses : le "quelque chose de froid et de métallique" effleuré juste avant, est bien une lame, celle de son assaillant, mais en effet, il ne la lui applique pas sous la gorge. C'est juste un avertissement. Par contre, ce passage est justement fait pour qu'on voit que c'est pas n'importe qui ^^ Elle se débat, mais elle n'arrive pas à se dégager (je devrais peut-être préciser qu'il lui emprisonne les mains, remarque, ça aiderait je pense) Merci de ces remarques en tout cas, ce sera ajouté un jour ^^ | |
| | | sombrefeline Héros Légendaire
Nombre de messages : 2284 Age : 38 Localisation : Le Grand Nord Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Lun 4 Fév 2013 - 19:45 | |
| Un début de nouvelle assez intriguant, avec des personnages bien typés : le mystérieux homme en noir que tous traquent, la femme qu’il a mystérieusement épargnée, les chasseurs de prime.
C’est très bien écrit, comme ta nouvelle sur la peinture en somme, sans être trop lourd. Attention toutefois aux formulations un peu trop alambiquées et aux réflexions à rallonge, qui peuvent plomber un moment d’action.
J’aime bien la relation ambigüe que tu esquisse entre ce mystérieux rôdeur et la narratrice. Ça donne envie de suivre l’histoire, pour voir où tu vas nous emmener.
Je ferais toutefois un reproche à ce texte : le début reste très abstrait, j’ai du mal à visualiser le décor, les personnages. On a bien le cheminement des pensées de la narratrice, mais du coup, le monde dans lequel elle évolue reste très flou. Ça manque de couleurs, de sons, d’odeurs. On devine la ville que tu évoques, mais sans vraiment pouvoir l’apercevoir.
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| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 5 Fév 2013 - 10:02 | |
| Merci Sombrefeline Je suis d'accord avec ton dernier avis, c'est justement ce que je disais reprocher à ce texte quand je parlais d'un début long et pénible. C'est le "je" qui m'a fait écrire comme ça, je pense. Ce serait effectivement à reprendre, mais je pense que la suite est plus ou moins pareil (hélas ?). Je vous laisserai juges... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 5 Fév 2013 - 11:28 | |
| Et ben, c'était pas mal. Juste une petite chose : "Chacun des édifices comportait un étage dans lequel le propriétaire et sa famille logeaient, prêts à descendre au moindre bruit suspect menaçant son gagne-pain." >> la nana pense vraiment ça, alors qu'elle est au beau milieu d'une traque ? Fais attention à l'omniscience, à ce moment, ton héroïne s'en fout de ça, non ? Qu'il y ait un étage au dessus de chaque maison où dort un gentil commerçant et sa famille ?
Techniquement, c'est très bien cette petite traque. Tu prends ton temps, décris bien l'univers, l'action est très bien menée, les différents évènements s'enchainent bien. Ensuite voilà, personnellement, j'apprécie le style de narration, mais c'est tout. Le scénario et l'histoire ne me donnent pas envie de savoir la suite... Je sais pas, je trouve que ça manque de... pensées, de questionnements, d'une présence. On suit l'histoire, on avance, c'est super, mais j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans l'esprit de l'héroïne, comme si tu utilisais le "il" (ou "elle" plutôt...) et pas le "je". |
| | | sombrefeline Héros Légendaire
Nombre de messages : 2284 Age : 38 Localisation : Le Grand Nord Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mar 5 Fév 2013 - 19:06 | |
| - Citation :
- le nom de la place : l'Écarlate
Ah c’est marrant, l’Ecarlate, c’est le nom d’un personnage secondaire dans un de mes romans. Du coup, ça me fait tout drôle. Et c’était l’info inutile du jour… - Citation :
- Contrairement aux éclairages publics
Dans un contexte fantasy, ça me fait un peu bizarre, de l’éclairage public, surtout quand tu parles d’un lieu qui a tout d’un coupe-gorge. - Citation :
- Je m'immobilisai non loin de deux réverbères éteints
Même remarque qu’au-dessus. Les réverbères, c’est pas avant le XIXème, et encore, dans les grandes ville et dans les beaux quartiers, et juqu’au début du XXème, la plupart fonctionnaient au gaz, avec un préposé pour les éteindre et les allumer. - Citation :
- toutes portaient une croix renversée brodée au dos de leur manteau. Des professionnels
Des professionnels bien repérables, en tout cas. Ou qui n’ont pas envie/besoin de se cacher. - Citation :
- Mon rythme cardiaque augmentant, je m'arrêtai
L’expression me paraît un peu moderne, dans un contexte fantasy. - Citation :
- après un instant d'interminable surprise
Hum, pour moi, la surprise, c’est une réaction assez brève, j’ai du mal à l’associer avec « interminable ». - Citation :
- si tant est que c'en fut un
Formulation un peu lourde Autrement, comparé au 1er extrait, je trouve que le mélange entre action/introspection/description est mieux géré. L’histoire se déroule à un bon rythme, tout en donnant des éléments sur ta narratrice et sur la ville où elle se trouve. Je continuerai à lire la suite avec beaucoup de plaisir | |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mer 6 Fév 2013 - 9:53 | |
| @Ilàan : hmm, eh bien, je ne sais pas quoi dire, pour le coup. Merci d'être passé en tout cas @Sombrefeline : en fait, même si c'est un univers fantasy, je l'ai volontairement laissé dans le flou quant à l'époque, et à vrai dire, je la vois comme un mélange, avec juste des armes blanches mais une certaine technologie type XIXe, d'où les réverbères. Je voulais, comme pour les personnages, quelque chose d'assez in-identifiable. Et Ecarlate est aussi le nom de l'épée de l'antagoniste principal de mon roman ^^ (je vous laisse deviner pourquoi...) En tout cas, malgré ces éléments un peu dérangeants pour le contexte, je suis contente que ça te plaise. Merci de ta lecture | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mer 6 Fév 2013 - 12:12 | |
| J'aime toujours beaucoup, il me tarde de savoir ce qu'ils vont décider de faire ensuite ^^ moi j'ai juste eu un petit problème avec cette phrase: - Citation :
- je tombai sur une grande artère éclairée par des rangées incomplètes de lampadaires, dont les pavés disparaissaient sous une épaisse couche de neige mêlée de boue
C'est peut être parce que je lis trop vite, mais en la lisant j'ai eu l'impression que c'était les pavés des lampadaires qui disparaissaient.... hum depuis quand les lampadaires ont des pavés? il a fallu que je relise toute la phrase pour comprendre que c'était bien les pavés de l'artère, évidemment, mais ça peut valoir le coup de modifier la construction de ta phrase pour être plus clair. |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mer 6 Fév 2013 - 13:05 | |
| Ok c'est noté Et merci de ta lecture ! | |
| | | Sombrebarman Roi des noix de coco
Nombre de messages : 199 Age : 28 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 20/11/2011
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mer 6 Fév 2013 - 14:27 | |
| Si je peux ajouter un petit avis personnel (que chère) : Je trouve que tu donne assez peu de détails sur ton monde, du coup on (j'ai) du mal à s(m)'immerger. Je suppose que c'est fait exprès, mais par exemple : Pourquoi tout le monde veut s'entre tuer ?(et que vient y faire l'héroïne là-dedans ? ok le mec en cuir lui a sauvé la vie, mais il faut quand même une bonne raison pour sortir la nuit dehors alors qu'il vente/neige etc...) Et qu'est ce qui se passe cette nuit ? tout le monde s'est donné rendez-vous ? xD Et comme l'on dit les autres : tu donne pas assez d'info sur les persos (bon ok c'est prévu ^^ ) C'est quoi son job ? son social proof ? a t elle un quelconque objectif ?... Bref c'est très obscur. Peut être que tu ne développe pas assez ce que veut le mec en cuir. Ok c'est robin des bois. Mais qu'est ce qui se passe sur Illis ? c'est une didacture ? Bon tout ça pour dire que c'est bien écrit, mais j'ai du mal à m'immerger dans l'histoire. Bon, en espérant avoir des explications au prochain extrait ^^ A moins que ça soit moi qui ai encore loupé un truc(du genre important).... | |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Poursuite Nocturne [terminé] Mer 6 Fév 2013 - 17:25 | |
| Donc oui, comme je l'ai dit, j'ai volontairement réduit le nombre de détails. Je voulais concentrer l'attention juste les personnages et l'action. C'est donc normal que certaines choses passent à l'as. Des précisions sur l'univers seront néanmoins apportées dans la dernière partie (et vous comprendrez pourquoi à cette place ^^), mais j'avoue que je suis surprise de certaines de tes questions, auxquelles je pensais pourtant avoir répondu suffisamment (jamais complètement, évidemment) pour que la lecture passe. - Citation :
- Pourquoi tout le monde veut s'entre tuer ?(et que vient y faire l'héroïne là-dedans ? ok le mec en cuir lui a sauvé la vie, mais il faut quand même une bonne raison pour sortir la nuit dehors alors qu'il vente/neige etc...)
- Ils ne veulent pas s'entretuer, mais tuer le type, simplement, avec une grosse prime à qui le fera. Donc ils ne veulent pas partager, ces bougres d'imbéciles, et si quelqu'un se met sur leur route et qu'ils craignent de ne pas avoir la prime, couic (cf le passage où le type tombe du toit, c'est expliqué là) - L'héroïne était une chasseuse ordinaire, sauf qu'un soir, sa proie lui a sauvé la vie. Et ça la travaille de savoir pourquoi. Alors elle a pris comme excuse d'égaliser le score, en espérant découvrir pourquoi en même temps (cf sa réflexion lorsqu'elle quitte son toit). Et puis il la fascine (je crois que c'est dit là aussi, ou alors c'est après, j'ai un doute), et elle n'a pas envie qu'il meurt (mais ça c'est implicite) - Citation :
Et qu'est ce qui se passe cette nuit ? tout le monde s'est donné rendez-vous ? xD Comme c'est dit au début, oui, et c'est comme ça chaque nuit ou presque. - Citation :
- C'est quoi son job ? son social proof ? a t elle un quelconque objectif ?...
C'est dit aussi, elle travaille dans une armurerie. T'as pas vraiment besoin d'en savoir plus sur elle : elle connait les armes, les hommes qui les manient, ça suffit. Son social je sais pas quoi, faudra d'abord m'expliquer ce que c'est. Son objectif : découvrir pourquoi il l'a sauvée, et payer sa dette à ce propos (c'est dit aussi qu'elle veut la payer, et qu'elle le fera ce soir d'ailleurs) - Citation :
- Peut être que tu ne développe pas assez ce que veut le mec en cuir
Ben forcément. L'héroïne ne connait rien de lui, et on voit tout par ses yeux. Comment je fais ? Sans compter qu'il reste et restera aussi obscur du début à la fin (oui, tu apprendras que beaucoup de femmes aiment les mystérieux ténébreux, ça a du charme...) Et je voulais de toute façon que ses motivations à lui, presque tout sur lui, reste obscur. Je veux qu'il intrigue, qu'on se demande "mais pourquoi", "c'est qui", et ça marche ^^ - Citation :
- Mais qu'est ce qui se passe sur Illis ? c'est une didacture ?
Non, c'est une ville corrompue et remplie de malfrats jusqu'à la gueule (c'est dit presque texto dans le texte). Et le type tue justement ceux au pouvoir pour jouer les redresseurs de tort (dit comme ça aussi quasiment), c'est pour ça que les autorités qui restent et ne veulent pas crever ont mis la prime sur sa tête. Donc effectivement, soit tu as lu rapidement sans avoir la tête à ça, soit... je ne sais pas. Mon style ne passe pas avec toi, et du coup, mes tournures ne te donnent pas les infos. C'est possible. Et si tu relis avec ces infos en tête, est-ce que t'aide ? Parce que toute la partie suivante, qui dure assez longtemps, ne donnera aucune info sur le contexte, ça viendra vers la fin et la dernière partie. | |
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